mercredi 9 avril 2014

M. Valls déclare aimer la France !



Nous voilà rassurés : nous avons un premier ministre qui aime son pays. Il a même choisi de devenir Français, en toute liberté alors qu’il aurait pu rester Espagnol avant de devenir, bientôt peut-être, Catalan. N’est-ce pas merveilleux ?  Comme un vieux maréchal il s’est offert à notre pays !

Ce qui est encore plus intéressant, c’est de voir ce qui l’a mené à cette grave et généreuse décision. En fait, c’est de son propre aveux, la grandeur du pays et il précise d’où elle vient : Valmy, La révolution de 1848, Jaurès, Clémenceau, De Gaulle, le maquis.  Vu que dans son envolée historique il place le Général avant le maquis, on peut penser que c’est au De Gaulle de l’Appel  du 18 juin 1940 qu’il fait allusion.  En gros, la France qu’il aime commence en 1792 par une bataille et se termine par un combat de résistance en 1944. Avant  et ensuite : R A S. Entre temps, il admire au passage une révolution établissant une éphémère république, un socialiste pacifiste, le belliqueux Père la Victoire, et la résistance. 

M. Valls fait plonger les racines de son patriotisme choisi dans quelque 150 des plus de 1500 années que compte notre histoire nationale. C’est un choix, mais c’est un peu court. Grosso-modo, la France de notre premier ministre est celle des soubresauts qui allaient tenter d’établir et ensuite de maintenir la république. Ce qu’il semble oublier, c’est que pour qu’il y ait une République Française, il fallait que lui préexiste un pays et que ce pays fût construit par l’œuvre patiente des rois comme par le travail constant de son peuple.  Si l’on regarde une carte de notre pays en 1789, force est de constater qu’à peu de choses près, son territoire est semblable à celui d’aujourd’hui.  Si on parle patrimoine architectural, on constate que ses plus beaux joyaux datent d’avant la Révolution. Il en va de même pour la littérature, les arts et les artisanats.

Que M. Valls soit attaché à un système politique est son droit le plus strict. Qu’il réduise la France au « pays des droits de l’homme », à la république est insuffisant. Aimer la France est bien plus profond. Négliger, voire mépriser tout ce qui a précédé ce système c’est faire preuve de carence mémorielle. A quoi bon des rappels historiques s’ils ne retiennent qu’un dixième de l’histoire ?

La déclaration d’amour de M. Valls pour le pays qu’il a choisi participe des lubies idéologiques de son ex-collègue de l’Éducation Nationale. La France, c’est bien autre chose. L’aimer n’est pas le fait d’une mémoire plus qu’hémiplégique, c’est l'aimer au travers de son histoire, ses hauts, ses bas, ses moments de grandeur comme de bassesse, c’est s’inscrire dans la continuité de traditions séculaires et non dans la vision positiviste d’une marche vers le « progrès »… Ça paraît bien  difficile, voire impossible, pour un socialiste, si modéré soit-il…

33 commentaires:

  1. Manolito n'aime pas la France, il aime juste la république. N'est pas Bonaparte qui veut, lui qui avait déclaré : "j'assume tout, de Clovis au comité de salut public." Et puis c'est quoi cette manie de nous parler régulièrement de ses origines, comme si cela pouvait compter, comme si on allait pleurer sur des espagnols ayant fui Franco; des communistes, merci bien ! Mazarin qui a été un de nos grands hommes d'Etat était pourtant italien mais 100% patriote français et ne se serait jamais permis de déclarer publiquement son allégeance à une nation étrangère, non chrétienne de surcroît.

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  2. Je crois qu'il aime surtout et par dessus tout Manuel Valls. Alors, son baratin creux ad usum socialistis il peut se
    le carrer où vous savez, ça ne mérite pas mieux. Tout le reste du discours non plus, d'ailleurs.
    Amitiés..

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    1. Je n'ai pas écouté le discours. Ce seul extrait, entendu à la radio, m'a choqué comme me choque le fait qu'on puisse le présenter comme patriotique.

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  3. Donc vous aimez Crécy et Azincourt, 1870, l'été 14, 1940? Pouvez-vous me l'expliquer?
    jard

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    1. Cela fait partie de notre histoire, s'il n'y a aucune raison d'en tirer fierté, il n'y a en revanche aucune raison d'en avoir honte. Oui, d'une certaine manière j'aime les dates que vous citez, car au delà de la défaite qu'elles incarnent, il y a des Français qui se sont battus, qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes, pour beaucoup jusqu'au sacrifice suprême, pour la France.

      Notez que si la république a envoyé le Charles de Gaulle participer aux manœuvres navales commémorant la bataille de Trafalgar qui fut une cuisante défaite et sonna la fin de l'emprise française sur les mers, elle n'a pas envoyé le moindre soldat pour la commémoration de la bataille d'Austerlitz. Visiblement ce régime aime la défaite et la repentance. Ce qui à mon sens est nettement plus malsain que de ne rien vouloir retrancher de l'histoire de son pays.

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    2. @ Koltchak91120
      Entièrement de votre avis. La question posée par Jard est d'ailleurs étonnante.
      Il faut également noter qu'en découpant l'histoire de France en tranches comme un gâteau, que l'on accepte, ou pas, en ne reconnaissant que la partie post-révolutionnaire, par exemple, on s'évite d'accepter toutes ses origines et donc c'est la Patrie que l'on refuse.
      On devient un citoyen du monde, un apatride, qui décide de ce qui lui convient, de l'endroit où il veut vivre, comme un prédateur.
      Valls est un émigré devenu Français par opportunisme de carrière, comme d'autres pour les prestations sociales. C'est pour ceci qu'il a une politique laxiste vis à vis de l'immigration.Il préfigure notre avenir.
      La royauté c'était le sang et sa fierté, la république c'est devenu le billet de logement et le tri des déchets.
      Si transit...
      C. Monge

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    3. Aimer est inconditionnel : on aime son pays non seulement dans ses moments de grandeur mais aussi lorsqu'il est faible, un peu comme une personne : que voudrait dire une affection qu'on ne ressentirait que dans les bons moments ?

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    4. C'est vrai que je n'arrive pas à comprendre mais j'ai la chance de ne pas être un vrai Français. Apparemment, vous vivez cela de l'intérieur. Moi, je me dis, "tant de bêtise, de morts inutiles, et ça recommence, encore et toujours", jusqu'à ce que nous n'arrivions plus à redresser le pays.
      jard

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    5. Connaîtriez-vous , jard, un pays qui n'ait pas eu son lot de bêtise et de morts inutiles ?

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    6. Jard, s'il y a une chose qui est certaine, c'est que tous, ici bas, ne sommes que des hommes. En tant que tels nous sommes faibles, soumis aux aléas de nos passions, et même si c'est regrettable, les guerres et leurs cortèges de malheur font partie de notre logiciel. Tous les ingénieurs sociaux qui rêvent d'accoucher d'un homme nouveau n'arriveront jamais à extirper la quintessence de ce que nous sommes : des animaux politiques et territoriaux. Et c'est très bien ainsi. Leurs rêves de meilleur des mondes façon Huxley ou Levin me fichent littéralement la trouille. J'ajoute que s'il y a bien une chose qui mérite que l'on meure, c'est bien la terre qui abrite les restes de nos aïeux.

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  4. L'amour c'est le contraire de l'égalité. Un socialiste d'aujourd'hui ne peut donc pas aimer (surtout la Patrie), sauf à se renier. L'amour devrait d'ailleurs être interdit, où alors il faudrait être obligé d'aimer tout le monde ; mais n'est pas déjà le cas ? Valls est une outre pleine du vent des bons sentiments et des idées à la mode. Il confond la virilité, qui lui manque, et l'arrogance, dont il regorge.
    C. Monge

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    1. Comme dit Nouratin, c'est un plaidoyer pro domo qui feint de s'adresser à la nation...

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  5. "Aimer" est peut-être impropre. Déjà, il faudrait connaître et puis ensuite, accepter sans honte ni fierté. On pourrait aussi en tirer des conséquences de notre Histoire, mais là, faut pas trop en demander, les hommes -et les femmes- restant ce qu'ils sont à travers cette Histoire.

    Le Page.

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    1. Il s'agit non pas d'aimer l'histoire mais de la connaître et d'accepter ce qu'elle a été en évitant des jugements moralisateurs basés sur un système de valeurs peut-être adapté à notre époque mais certainement pas au passé.

      Aimer son pays, oui.

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  6. Merci, Jacques, de nous montrer que ce pithécanthrope n'aime pas la France, mais un système politique -- qui lui fournit une plaisante situation.

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    1. d'ailleurs, à part de la politique, il n'a jamais rien fait. Un homme de parti plus qu'un homme d'état...

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    2. Il n'est pas le seul. Ce gouvernement est entièrement composé de fonctionnaires, d'apparatchiks et autres parasites professionnels.

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    3. C'est ce qui fait tout son charme...

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  7. Dans les discours de ce pouvoir, depuis qu'ils entendent qu'on leur reproche de ne pas aimer la France, ou les français, on trouve ce genre de déclarations d' "amour".
    C'est pour mieux nous tromper : la France telle qu'elle est, leur désir est qu'elle disparaisse.
    Une des modalités de l'effacement est d'annuler les mots qui se réfèrent à la chose "France" et à son historicité pour promouvoir ce qui doit la remplacer.
    Les déclarations d' "amour", depuis peu, sont une flatterie même pas crédible.
    (mon article
    http://divanfauteuilgargoulettepsychanalyse.blogspot.fr/2014/03/foie-gras-nest-quun-mot-ecran.html

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  8. Sil reste un peu de rhum au fond de votre gourde, donnez-lui tout de même à boire.

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    1. J'en donne toujours un peu aux Espagnols de l'armée en déroute. Ne serait-ce que pour me montrer digne de mon père, ce héros au doux rire si fou !

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  9. Vals je m'en fous. Après tout c'est un européen et les européens sont chez nous chez eux et inversement.

    Si on parle patrimoine architectural, on constate que ses plus beaux joyaux datent d’avant la Révolution. Il en va de même pour la littérature, les arts et les artisanats.

    Oui c'est vrai. Mais c'est négliger le 19ème siècle qui, dans tous ces domaines, nous a aussi laissé de forts jolies choses.
    En fait la cassure civilisationnelle date bien de 1914 et non de 1789. A Paris on le constate dans l’architecture, les noms et les dates laissés dans la pierre : après 1918 plus rien d’intéressant.

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    1. Je suis désolé, mais Valls je ne m'en fiche pas. La France a recueilli plus que son lot de soi-disant européens qui en fait n'étaient que des saloperies d'internationalistes massacreurs de religieuses, de curés, de femmes, d'enfants, de vieillards. Mais comme ils se disaient républicains on leur a ouvert nos frontières. Quant au gazier en question, à la lecture de sa fiche, il semble que ce soit un traître à sa classe et à son milieu. Comme la majeure partie des socialistes qui comptent en somme. Les Hollande, Royal, etc. ne sont jamais qu'une clique de fils et filles de famille qui ne supportaient pas l'autorité parentale, les conventions, etc. Il y aurait là matière à étude pour un doctorant en psychologie.

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    2. C'est parce que vous accordez trop d'importance aux épiphénomènes. Je sais que la tentation est grande. Surtout pour un royaliste.

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  10. L'essentiel du décor dans lequel nous évoluons est 19ème. Le reste est muséal ou hideusement contemporain.

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    1. J'habite moi-même une maison construite au milieu du XIXe siècle... Maintenant, je ne partage pas votre jugement sur l'architecture contemporaine. Il y a du mauvais et du bon, comme en tout.

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  11. Amusant tout de même, une chaine de Tv , je ne sais plus laquelle a fait le parallèle entre un discours de Sarko et le passage que vous citez de Manolo: Incroyable, Moi je serai Sarko, je porterai plainte pour plagiat. Les mêmes mots, les mêmes dates, les mêmes Valmy, de Gaulle, Jaures, le fils d'immigré, tout y est., Sarko remonte juste un peu plus loin en parlant des racines chrétiennes.

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    1. "Sarko remonte juste un peu plus loin en parlant des racines chrétiennes.", ce qui fait une sacrée différence...

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  12. Comme je l' ai souligné chez Koltchak, il devrait tout comme la hidalgo, faire un pèlerinage sur la tombe de Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde car si ce général n'avait mis une branlée aux républicains espagnols , les parents des deux pré-cités n'auraient jamais émigrés en Gaule.

    Ils iraient de leur " Viva el Generalísimo Francisco Franco, Caudillo de España por la Gracia de Dios ».

    Quant à aimer la France, c'est surtout le pognon avec lequel il vit grassement qu'il aime.

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    1. Oui, mais serions-nous en droit de faire un procès à l'Espagne pour les conséquences dramatiques qu'entraînent ces départs ?

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  13. Valls n'aime même pas le régime républicain, il aime la "république" telle qu'il la conçoit : dégénérée, dégenrée, socialiste, faible avec les forts, forte avec les faibles, terrain vague ouvert à tous les sanpapié du monde. Cette "république" là est à peu près au régime républicain ce que le règne de Charles VI était à la monarchie française.
    En fait Monsieur Valls s'aime lui-même. Il a beaucoup d'admiration pour son parcours et pour ses propres idées.
    C'est tout ce qu'on peut tirer de sa déclaration d'amour à la France.

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