mercredi 19 mars 2014

Je ne me mêle pas de leurs affaires !



Franchement, les affaires, les casseroles, les « corruptions » supposées et autres âneries qui font les délices de la gauche et de ses relais médiatiques et judiciaires quand elles ne la concernent pas, je m’en bats le coquillard !  Il faudrait avoir l’innocence affectée de l’électeur lambda pour penser que quand on tend à occuper la magistrature suprême, un poste ministériel ou un siège au parlement, on y parvient avec une âme de boy-scout. D’ailleurs, si on y réfléchit, est-il si rare, à un échelon minime et sans même que l’intérêt matériel y entre en jeu, de voir se pratiquer l’art de la chausse-trape, du coup-fourré, de l’intrigue, de l’indélicatesse ou de la manigance ? La vie de bureau ou d’atelier perdrait sans cela beaucoup de son sel…

Je ne suis pas partisan du « tous pourris » (sauf maman). Un degré relatif de pourriture me paraît acceptable par qui n’a pas pour hobby une indignation de façade. Les seules « affaires » qui m’aient un temps soit peu intéressé sont celles où on a vu un président à scooter et une ministre brandir des documents l’incriminant comme  preuve de son innocence. Les personnages en question étant d’ordinaire  de biens mauvais sujets et de piètres gouvernants qui provoqueraient mon chagrin si j’avais l’âme plus sensible, je leur suis reconnaissant d’exceptionnellement provoquer mon rire. Mais ça ne va pas plus loin. Quand tout le monde à droite dansait de joie lors des déboires de M. Cahuzac, j’avais à plusieurs reprises exprimé ce que j’en pensais (ici, là, et), je persiste et signe.

L’affaire Sarkozy du moment ne me paraît donc pas très intéressante en dehors de ce qu’elle révèle sur la nature du gouvernement et d’une justice si impatiente de prévenir ses attentes qu’il n’est peut-être même pas besoin de solliciter son zèle. Michel Desgranges a d’ailleurs écrit ce jour même un excellent billet sur la question.  Je n’y reviendrai pas.

Imaginons donc, bien que ce ne soit pas garanti,  que suite à la diligence d’une justice à laquelle, par peur des représailles, il est de bon ton de déclarer « faire totalement confiance », M. Sarkozy se trouve éliminé de la course à l’Élysée. Qu’est-ce que ça change de fondamental ?  RIEN. Notre ex-président n’était à mes yeux qu’un pis-aller. S’il a, en suivant les conseils de M. Buisson, réussi à rassembler autour de lui l’ensemble des droites en 2007, qu’a-t-il fait pour mériter la confiance qu’elles lui avaient accordée ? RIEN. Qu’il ait mieux géré la crise que n’auraient fait les branquignols d’aujourd’hui est certain, mais qui eût fait pire ?  Bien qu’il ait de nouveau suivi en 2012 les conseils de celui qui l’avait fait roi, certains se sont souvenus de son infidélité aux promesses, et n’ont pas souhaité le reconduire, illustrant à leur manière la pensée de Lao-Tseu « Si tu te fais enculer une fois, ça peut être un accident, si tu recommences, c’est que tu aimes ça ». Ils n’étaient pas amateurs.

Si M. Sarkozy est éliminé par un peuple avide de moraline, qu’importe ? Surtout si, changeant son fusil d’épaule, il s’était « recentré »… Entre un blanc bonnet de droite et un bonnet blanc de gauche, je choisirai toujours le premier mais sans enthousiasme ni illusions. La nature ayant horreur du vide, il sera tant bien que mal remplacé mais si c’est par un Jupé ou quelque clone moins caduc, à quoi bon ?  Car ce n’est pas l’insignifiante personne qui m’intéresse. Battre M. Hollande pour la beauté du geste, à quoi bon ? Ce sont les idées qui comptent, une certaine idée de la France et des valeurs qui doivent  donner un axe aux projets qu’on forme pour elle, lesquelles selon moi doivent se situer à l’extrême opposé de celles  que des décennies d’endoctrinement socialiste ont permis de mettre en pratique à droite comme à gauche.

La solution, si elle existe, serait à mon sens que se forme une force réellement à droite susceptible, sinon d’arriver seule au pouvoir, du moins d’atteindre un poids qui rende impossible au reste de la droite de ne pas prendre en compte ses aspirations. Le « combat » doit donc se livrer au niveau idéologique, viser à rendre aux idées de droite toute la considération qu’elles méritent. Tâche colossale, de longue haleine  mais vitale par rapport à laquelle  l’affaire Truc, l’affaire Bidule et même l’affaire Machin-Chose ne sont qu’épiphénomènes aptes à  ne susciter que l’intérêt qu’on accorde aux autres potins, c'est à dire aucun.

15 commentaires:

  1. Oui, il serait bon que se constitue une vraie droite avec des idées et notamment une idée de la France, avec aussi -pourquoi pas?- une idéologie (quoique je me méfie des idéologues, ils ne sont pas tous philanthropes ni inoffensifs). Et, puisque je suis généreux, pourquoi pas aussi une vraie gauche, non pas extrémiste et agitée mais pouvant équilibrer les possibles excès de la vraie droite que vous souhaitez.
    Mais, franchement, toutes ces affaires, m'amusent. J'en suis friand, je m'en délecte. Mais sans illusion en sachant bien qu'on ne m'en informe pas pour mon bien mais pour le bien de celui qui les publie.

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    1. "on ne m'en informe pas pour mon bien mais pour le bien de celui qui les publie." Exact, et c'est là leur moindre défaut !

      Pour l'idéologie, je m'en méfie. Michel m'a plus bas corrigé et j'admets que c'est plus de principes que d'idées que nous avons besoin. Pour la gauche forte, je ne vous suis pas car, après tant d'années de domination, j'aimerais qu'elle subisse le sort qu'à connu récemment la droite, à savoir de se voir contrainte à adopter le discours de ses adversaires. Mais ce n'est là qu'un rêve...

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  2. La droite est finie. Si une nouvelle émerge, elle s'inspirera de Le Pen, Soral et Dieudonné, ce sera une droite de pauvres. Et les tocards, genre Fillon, Juppé, Bayrou s'allieront au PS.
    jard

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    1. Les gens du FN sont les enfants de Mitterrand et Hollande essayé la même manipulation pour se faire réélire en 2017 en espérant se retrouver seul face à Marine Le Pen.

      Jard, vous avez élu un être falot et misérable qui comme tous ces gens de cet acabit deviennent les pires dictateurs et il en prend le chemin en essayant d'éliminer tous les candidats qui pourraient lui être néfastes.

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    2. Je ne suis pas certain, Jard, que les "leaders" que vous proposez à la droite soient les bons. La droite est riche, diverse et ne manquent pas d'hommes. Seulement, il faudrait qu'ils cessent de vouloir plaire à tout le monde et à son père et qu'ils affirment leur différence. Pour les Fillon, Jupé, Raffarin et consorts, je les abandonne volontiers à la gauche : ils s'y sentiront bien !

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  3. Personnellement ces "affaires" me font peur, elles nous démontrent que nous avons perdu à peu près toutes nos libertés, potentiellement on ne peut même plus causer avec son avocat sans risquer de tomber dans des oreilles ennemies, comme on disait pendant la guerre. Là c'est Sarkozy mais cela peut arriver à n'importe lequel d'entre nous, il suffirait de pas grand chose.
    Alors, oui, bien sûr, réhabiliter les idées de droite, la posture de droite et construire un mouvement vraiment à droite, fort et incontournable, tout à fait d'accord. Les gens de notre espèce ne sont pas légion mais pourraient constituer le noyau d'une force nouvelle...mais savons nous faire cela?
    En attendant mieux, votons méchant aux prochaines élections, croyez moi cela risque d'en réveiller quelques uns!
    Amitiés.

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    1. Il est vrai que les méthodes employées ont de quoi inquiéter. Mais elles ont au moins le mérite de montrer clairement à ceux qui ne l'avaient pas encore aperçu le vrai visage de la gauche à savoir un totalitarisme réel sous un masque de pseudo-générosité.

      Pourquoi douter des capacités d'une droite réelle à s'organiser ?

      Pour ce qui est de voter méchant aux européennes, vous pouvez compter sur moi, même si le parti du diable a un programme qui par certains côtés se rapproche par trop de celui du bien...

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  4. Parfaite analyse, cher Jacques, mais aux idées , je préfère les principes, sans dogmatisme.
    Les idées conduisent à l'idéologie, qui nie le réel, et engendre le totalitarisme.

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    1. Comme je le disais à Pangloss dans ma réponse, je suis d'accord avec vous sur les dangers d'une idéologie totalitaire. Laissons ça à nos chers gouvernants du jour...

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  5. Toujours amusant d'entendre gémir sur le thème du totalitarisme, dans un pays où même un Cheminade est libre de se présenter...

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  6. Je croyais que le sage Lao Tseu employait un vocabulaire plus choisi..

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    1. C'est que vous le connaissez mal ! Son vocabulaire oscillait entre celui du charretier et de la poissonnière.

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  7. Ce gouvernement illustre parfaitement l'idée que les pires comploteurs autour du Roi ont réussi à prendre le pouvoir. La France est dirigée par la racaille.0

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