jeudi 25 juillet 2013

The times they are a-changin’…



Ainsi chantait M. Robert Zimmerman dans les années soixante.  La récente « affaire » des policiers municipaux de Cogolin dont on a récemment dénoncé le penchant pour les boissons alcoolisées et dont le chef s’est vu retirer son permis ne fait que confirmer que le changement continue.

Je dis ça en pensant à L. je l’ai connu dans les années soixante-dix. Mon père l’avait embauché comme policier municipal dans la commune dont il était secrétaire général de mairie. De nombreuses raisons favorisèrent cette embauche : ami d’un de mes oncles,  L. était Breton et ancien de la Marine Nationale. Népotisme, communautarisme et esprit de corps, toutes les tares de la société d’antan concoururent à sa sélection. Sans compter qu’il bénéficiait d’excellentes références de la mairie où il exerçait précédemment.

C’était un homme sympathique, pas du genre à refuser  de boire un coup de temps à autre. En fait, chaque fois qu’il m’arrivait de le croiser, il me proposait d’aller s’en jeter un petit. Et comme je le croisais souvent… Ce qu’avait omis de signaler le maire qui l’avait si chaudement recommandé c’est que L. avait comme qui dirait un « léger » problème de boisson. On comprend l’édile : vu la difficulté qu’on rencontre à se défaire d’un fonctionnaire territorial qui pose problème, le mieux est encore de le couvrir de louanges afin de faciliter son embauche ailleurs.

A force de petits coups de temps à autre, L. avait tendance à finir la journée rond comme une queue de pelle. Il arriva un jour que les gendarmes du coin furent étonnés de voir sa voiture maladroitement garée sur le bord d’une route. Ils s’arrêtèrent donc et trouvèrent L. assoupi au volant dans un état d’ébriété avancé. Ils ne parvinrent pas à le réveiller et, en manière de plaisanterie, histoire de voir la tête qu’il ferait à son réveil en constatant sa disparition, se contentèrent de prendre son arme de service.  On savait rire en ce temps-là…

Pas de scandale, pas de retrait de permis, juste une farce entre presque-collègues. Ainsi allait le monde avant que tout ne devienne dramatique…

14 commentaires:

  1. On n'a pas fini de le pleurer, ce bon vieux temps.

    RépondreSupprimer
  2. Et oui, c'était une circonstance atténuante faisait opportunément remarquer feu papa lorsque le sujet venait à être abordé. Remarquez, à Nantes, on joue à la roulette russe les soirs de match...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vois qu'on s'y amuse bien mais pas régulièrement votre info datant de 9 ans.

      Supprimer
    2. 9 ans ! Comme le temps passe. Et oui, depuis, le club de foute local se trainait en division 2, l'humeur n'était plus à la rigolade, la maréchaussée semblait avoir perdu toute joie de vivre et envie de faire la fête. Après tout, le changement qu'on nous promettait pour maintenant, n'est-ce pas la remontée de l'équipe en D1 ?

      Supprimer
  3. Eh oui... Heureux temps....
    et comme vous dites fort justement, aujourd'hui tout est dramatique, et passible de prison ( l'envie du pénal , identifiée par Philippe Muray)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les "nouveaux droits" des minoritaires ne compensent que très partiellement la perte générale de liberté...

      Supprimer
  4. Maintenant, la bien-pensance gauchiarde a définitivement et totalement pris la totalité des pouvoirs...et ça manque cruellement de sens de l'humour, cette bête-là...voilà pourquoi, aujourd'hui, le pauvre pochetron se retrouverait en taule...en fort désagréable compagnie.
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Humour et gauche sont deux mots qui ne vont pas très bien ensemble, en effet. Ces gens-là sont des puritains.

      Supprimer
  5. Quand vous dîtes "le couvrir de louanges afin de faciliter son embauche ailleurs", ça sonne comme la révélation d'un tour de magie. Je ne savais pas cette méthode. A vrai dire je n'en sais aucune.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est pourtant couramment usité dans la fonction publique territoriale.

      Supprimer
  6. Mmh, cigarette, alcool... Jacques, en fait, vous sortez de diverses consultations médicales où vous vous êtes fait gronder, avouez !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh, vous savez Blandine, il y a beau temps que personne ne me gronde plus.

      Supprimer
  7. C'était le temps ou quand un gamin prenait un coup pied au cul, l'auteur de ce dernier ne se retrouvait pas en garde à vue et les petits copains de la victime entourés d'une cellule psychologique suite à cet acte odieux et inqualifiable.

    Mais ça, c'était avant!

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.