vendredi 8 février 2013

Croissons !



La croissance, c’est ça qu’il nous faut ! Dès qu’elle va repartir, vous allez voir ce que vous allez voir ! En attendant, ben y’a pas grand-chose à faire ! Y’a qu’à l’attendre et puis c’est tout…

Dès qu’elle sera là, je ne vous dis pas : plein emploi, extinction du paupérisme, fleuves de lait, de miel et de vin. Si elle ne vient pas : chômage, misère, restos du cœur.  C’est comme ça et pas autrement. Un dogme. Irréfutable. Nous sommes donc condamnés à la croissance, et pour toujours.

On pourrait se fixer des limites : arrivés à 50 000 $ de produit intérieur brut par habitant en Parité de Pouvoir d’Achat, soit à peu près le niveau actuel des Etats-Unis, on arrête la croissance, on se repose sur ses lauriers. Eh bien non ! Ça ne va pas ! Même aux États-Unis, sans croissance c’est la cata.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais personnellement, sans être ultra-gauchiste (on ne m’en fait que rarement le reproche) je commence à me dire qu’il y a quelque chose qui cloche dans ce système. Autant il est concevable que la croissance soit une nécessité impérieuse pour un pays où les besoins vitaux ne sont pas satisfaits autant pour des pays où cette satisfaction ne représente plus un objectif  cette course à la croissance ressemble à celle de l’âne après la carotte qu’on lui colle sous le nez et qu’il n’attrapera jamais.

Surtout que les ressources terrestres  limitées font qu’il est totalement impossible pour l’ensemble de la population mondiale d’atteindre ne serait-ce que le niveau de richesse économique des pays d’Europe occidentale.

Surtout qu’une partie du progrès ne sert qu’à des âneries. En matière automobile, les phares qui s’allument seuls, les essuie-glaces que la pluie met en marche, le radar qui aide au garage sont-ils vraiment utiles ?  Michel Drucker devient-il (encore plus) fascinant quand on le regarde sur un écran d’un mètre vingt ? Pourquoi aller s’emmerder huit jours aux Seychelles quand on peut très bien le faire près de chez soi ?

Ne pourrait-on pas concevoir un autre modèle, non soumis à une croissance qui mène dans le mur sans pour autant être socialiste ou même de gauche ? Les sociétés postindustrielles  seraient-elles, à la différence des particuliers, incapables de faire avec ce qu’elles ont et condamnées à courir après un hypothétique « toujours plus » ?

30 commentaires:

  1. Je suis désolé, Jacques, mais vous virez bien à gauche. Inconsciemment. A votre âge...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne suis pas persuadé que prêcher la raison soit typique de la gauche. j'aurais même tendance à penser le contraire.

      Supprimer
    2. Prêcher la "décroissance" est typiquement un truc de gauche mais peu importe. Nous ne sommes pas philosophie mais en politique et en économie.

      La croissance est tirée par le désir de gagner du pognon. Comment, à droite, voudriez vous demander aux entrepreneurs d'être raisonnable ?

      Supprimer
    3. Il ne s'agit pas de décroissance. Simplement cette croissance infinie me paraît aussi absurde qu'impossible. Que la gauche s'approprie certaines notions me paraît injustifié. Et puis ça ne l'empêche aucunement, au niveau sociétal de continuer ce travail de sape qu'elle nomme progrès et qui n'est qu'inconséquence et enregistrement des dérives.

      Supprimer
    4. La gauche ne s'approprie rien. Je soutiens une formation politique qui tente de relancer la croissance. Libre à vous de déporter la conversation sur la politique societale de la gauche, c'est votre blog. Il n'empêche que vous n'avez pas répondu à ma question.

      Supprimer
    5. Il ne me semble pas que ce soit une question de droite ou de gauche mais de civilisation. Pour moi, la fracture droite/gauche est culturelle. C'est pourquoi je reviens au sociétal.

      La décroissance, la stagnation ou la croissance qualitative ne peuvent se concevoir que si l'ensemble de la société y aspirait. Aussi bien les entrepreneurs que les consommateurs. Or il ne semble pas que ni les uns ni les autres y soient prêts.

      Supprimer
    6. C'est peut-être en ça qu'on n'est pas d'accord. Je considère que la différence droite gauche est avant tout économique.

      Supprimer
  2. Je sens bien, dans votre avant-dernier paragraphe, une attaque personnelle et mesquine contre Liselotte V 70, ma nouvelle compagne…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ainsi vous pratiquez la polygamie ? C'est du propre ! Qu'en dit Catherine ?

      Quoi qu'il en soit, ne connaissant pas Liselotte, je serais mal placé pour lui adresser de quelconques reproches !

      Supprimer
  3. L' abus de calva tôt le matin vous nuit, restez au Whisky sinon vous finirez gauchiste comme certains.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. D'abord, cher Grandpas, je vous dirai que j'ai écrit ce texte hier soir avant même de prendre le moindre apéritif. Ensuite, je ne pense pas devenir gauchiste à moins qu'il soit gauchiste de se dire qu'un et un font deux (ce dont je doute fortement, les gauchistes pensant qu'un et un peuvent faire n'importe quoi et même se marier).

      Supprimer
  4. Il n'y a que les économistes, les politiques, les imbéciles et ceux qui ont confié leur pognon à Madoff pour croire que la croissance peut être infinie dans un monde fini.
    La seule croissance possible ne peut être que qualitative et non pas quantitative.
    C'est vous qui avez raison et c'est pour ça qu'on ne vous écoutera jamais.

    RépondreSupprimer
  5. ... et voilà. Un Indigné de plus.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. je ne ressens aucune indignation, je découvre simplement l'eau tiède, suite à un savant mélange d'eau chaude et d'eau froide.

      Supprimer
  6. "La croissance c'est ça qu'il nous faut", c'est vrai.
    Mais comme elle se dérobe autant faire comme si on n'en avait pas besoin.
    Bravo Jacques, je ne vous félicite pas !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Bravo Jacques, je ne vous félicite pas !"

      vous me flattez et me peinez en même temps !

      Supprimer
  7. La croissance, ya des hormones pour ça.

    RépondreSupprimer
  8. Hélas non. C'est ainsi. La croissance on ne peut plus s'en passer. Quand elle n'est pas au rendez vous c'est la crise, la misère, la faillite. Pour en sorti il faudrait changer tant de choses que ce n'est même pas la peine d'y penser.
    Un peu comme le vélo, quoi, si on arrête de pédaler on se casse la gueule. On appelle ça aussi "la fuite en avant".
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
  9. Je ne comprends pas la moitié de ces commentateurs qui se traitent de gauchistes ou de droitistes.
    Limiter la croissance n'a jamais été une idée, ou un dogme ou un souhait de "la gauche".
    Allez demander à Mélanchon/Hollande/Laurent/Joly leur programme de décroissance économique et tenez-moi au courant.
    Perso, je n'ai jamais pu noter une corrélation entre les
    cyclistes végétariens et un vote plus à gauche ou plus à droite.

    RépondreSupprimer
    Réponses

    1. Ma foi brindamour a raison: au nom de quoi la décroissance serait-elle de gauche ?
      C'est la même déviance qui fait dire à certains que l'écologie ne peut être de droite. Que les avancées sociétales sont forcément de gauche quand l'histoire prouve le contraire.

      Supprimer
  10. C'est agaçant de ne pas avoir de réponses, lorsque l'on objecte qu'une croissance infini n'est pas possible à partir de ressources limitées.
    Du coup, on peut essayer d'y répondre par soi même, pour soi même ou pour ceux qui s'en agaceraient également.
    On peut considérer :
    - que la croissance infini est un abus de langage, et qu'il faille comprendre : Qui tend vers l'infini.
    - qu'à notre échelle, les ressources de l'univers tendent vers l'infini.
    - qu'accepter une croissance nulle ou une décroissance, c'est accepter que la fin de vie ne soit plus financée pour une durée aussi longue que celle de l'espérance de vie.
    Personnellement, j'ai toujours privilégié la qualité de vie, à sa durée. Je n'imagine pas imposer ce point de vue, d'autant qu'il n'est pas exclu, au fil du temps, que je puisse mettre beaucoup d'eau dans mon vin.
    Charles Robert.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La qualité (encore faudrait-il s'accorder sur ce en quoi elle consiste; à moins bien entendu d'accepter que chacun ait sa propre opinion là-dessus) plus que la quantité ? D'accord !

      Supprimer
  11. Au risque de vous décevoir je suis quand même pas mal d'accord avec votre billet.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne vois pas en quoi vous me décevriez. Il n'est encore interdit de ne pas s'accorder que sur certaines évidences !

      Supprimer
  12. A 82 ans passés je tape mon nom sur Internet et je découvre qu'un Jacques Etienne écrit sur la croissance sans fin exactement ce que je pense et que je diffuse aux copains.
    Suis je victime d'un dédoublement extrême de personnalité ? Mais si c'est le cas, je ne peux pas m'en apercevoir.
    Ou d'un plagiat ? Mais je ne peux pas poursuivre celui qui propage mes idées! Jacques Etienne jacques.e.etienne@sfr.fr

    RépondreSupprimer
  13. Hein ? Mais il y a combien de Jacques Etienne ? Qui sont-ils, quels sont leurs réseaux ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tiens ! Vous êtes là vous ?

      Supprimer
    2. @ Anonyme : J'ai déjà rencontré plusieurs Jacques Étienne !

      @Suzanne : Probablement plusieurs centaines, mais nous ne sommes pas en réseau. Parmi eux, un député belge qui m'a valu des demandes d'amitié d'outre-Quiévrain sur Facebook.

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.