mercredi 11 juillet 2012

Ces choses-là sont rudes, il faut pour les comprendre avoir fait ses études (1)





Tu l’as dit Totor, les études, y’a rien de tel pour comprendre les choses rudes !  Et pourtant je n’avais pas tellement envie d’en faire. Le lycée m’avait autant ennuyé que le collège lequel n’avait en termes de morosité rien à envier au primaire. Bon an mal an, je passais en classe supérieure. J’avais des facilités. Ça m’avait amené au bac après lequel, suite à une conversation avec Muriel, mon amour du temps, j’avais postulé pour un poste d’instit remplaçant. Le temps du Service National  venu j’avais, grâce aux relations politiques de mon père, obtenu d’aller le faire dans la coopération au Sénégal. Là je rencontrai Susan, qui me donna le goût de l’anglais(e). Rentré un an durant en France, j’y exerçai  à Dreux, aux Chamards dans un collège dont le principal m’accorda son estime. J’y étais en charge de la classe de quatrième Terminale Pratique, voie sans issue pour élèves…   pas très motivés. Un jour  lisant le BOEN (Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale),  j’y appris avec ravissement que dans leur grande sagesse  les ministères français et anglais de l’éducation avaient décidé, afin de favoriser  l’enseignement des langues dans les écoles primaires, d’échanger 100 instituteurs. Mais voilà une occasion inespérée de retrouver la grande Susan, me dis-je in petto. Je fis donc acte de candidature. Celle-ci fut retenue. Me voici donc parti pour un an dans l’East End. Pour la Susan, ce ne fut pas concluant vu qu’au lieu de m’attendre telle Pénélope elle avait obtenu un poste à Venise. Mais comme on dit en Albion, « on n’emmène pas son charbon à Newcastle ». D’autres surent me consoler.  Ne nous égarons pas, là n’est pas la question.

Durant cette année, les vacances étaient l’occasion d’un retour au pays. J’en profitais pour passer voir les copains et copines drouais et rendre une visite de courtoisie à mon  brave homme d’ex-principal. Et c’est là que les choses se compliquèrent.  Lors d’une de ces visites,  l’homme,  animé par le désir de promouvoir mon avancement, me prodigua ses conseils : j’allais rentrer en possédant un niveau d’anglais courant, pourquoi ne demanderais-je pas d’intégrer le Centre de Formation des PEGC à Tours ? Les Professeurs d‘Enseignement Général des Collèges, catégorie aujourd’hui éteinte, étaient,  après trois ans d’études au dit centre, chargés d’enseigner deux matières  aux chères têtes blondes. Bien entendu, les instituteurs ainsi recrutés voyaient leur salaire maintenu durant le cursus. Pour moi, ce serait Français et Anglais.  Séduisant, non ? Tu parles Charles ! Pour ce qui était d’être séduit, je ne l’étais que très moyennement. Pas plus envie de faire des études que d’être prof. Mon statut d’alors me suffisait. Aucune ambition !  Pas question de faire cette demande.

Mon peu d’enthousiasme fut remarqué par le chef d’établissement. Voulant mon bien, il prit les choses en main. Quelques jours après mon retour, j’eus la surprise de recevoir à Londres un sien courrier (nous correspondions)  plutôt volumineux : il contenait un dossier d’inscription  au centre de Tours qu’il me disait se charger personnellement  de faire aboutir. J’étais coincé. Comment dire à qui se donne la peine de vous aider que son assistance tombe à plat ? Je remplis le dossier et le lui renvoyai. Ça marcha.

Je me croyais parti pour 3 ans de Touraine. Innocent que j’étais !  En fait, cette période d’études allait durer 6 ans. Aux frais de la princesse…

23 commentaires:

  1. Nous attendons toujours la preuve que vous étudiâtes la grammairologie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas au logis, à la fac ! Un peu de patience, que diable ! La suite, c'est pour demain.

      J'ai viré la Belle Rosa de ma blogroll. La mort dans l'âme, bien entendu. Elle pourra donc me rendre la pareille.

      Supprimer
    2. Vous n'êtes pas fidèle en amour.

      Supprimer
    3. Et pourquoi donc l'avoir virée ?

      Supprimer
    4. @ Suzanne : La fascination demeure mais le cœur n'y est plus.

      @ fredi : Parce que je trouvais malsain de recommander la lecture d'une personne dont les écrits n'intéressent que par leur maladresse et leur prétention. A quoi bon se moquer ?

      Supprimer
    5. Magnanime.
      (Sens: Se dit d'une personne généreuse et bienveillante à l'égard des faibles)

      Supprimer
  2. 6 ans en Touraine, je ne vois vraiment pas où est le problème. Allez reprocher, après cela, à (la jeunesse issue de) la diversité son ingratitude envers la douce France. Pour un peu, vous auriez pu finir comme Mérah.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La Touraine, j'y ai passé en tout huit ans. Agréable province ! Je soulignais simplement que je me suis trouvé "piégé" plus longtemps que je ne pensais...

      Supprimer
  3. Flora Ze vous ai démasquée, sortez de l'IP de Suzanne.

    RépondreSupprimer
  4. Vous devriez garder ces histoires pour vos proches. Votre potager est donc si petit qu'il vous laisse du temps pour ces inutiles bavardages ?

    RépondreSupprimer
  5. C'est vrai. Je pourrais, comme il est de coutume, me contenter de bassiner mes proches avec des histoires qu'il connaissent déjà. C'est le rôle ordinaire du gâteux.

    Je ferais mieux d'offrir au public ébloui mes réflexions si fines sur les résultats de la conférence sociale ou sur les nouvelles chaussettes du président Hollande.

    D'un autre côté, je suis maître de mon blog et y écris ce qui me dit. Comme vous êtes libre de trouver mes billets oiseux et de ne pas les lire.

    Quant à mon potager, il est d'une taille raisonnable mais quelle qu'elle soit, avec le temps d'averses que nous avons en ce moment, y travailler s'avère problématique.

    Merci pour vos encouragements.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vous encourage à continuer, parce que je préfère que vous parliez d'un sujet que vous connaissez, plutôt que de jouer au relativiste désabusé en physique générale...

      Supprimer
    2. Je ne trouve pas vos billets "oiseux", je les trouve personnels et vraisemblablement destinés à quelqu'un. Réservez vos talents et confidences à vos proches puisque vous savez qu'eux-seuls en sont dignes. Votre point de vue sur les chaussettes d'Hollande ne gèneront pas le bavardage ambiant. La saison est aux escargots.

      Supprimer
    3. Décidément, Pas mieux, vous faites preuve d'une redoutable perspicacité. En effet, mes billets s'adressent à une seule personne et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

      Supprimer
    4. ça, c'est une des anciennes amoureuses de Jacques qui a peur qu'il en dise trop - ou trop peu.

      Supprimer
    5. (ou certaine blogueuse éconduite qui vient pleurer sous la fenêtre)

      Supprimer
    6. Votre première suggestion, Suzanne, me paraît improbable. Quant à la seconde, je doute qu'il puisse exister une telle personne.

      Je pense que Pas mieux est un être assoiffé d'absolu qui méprise le bavardage et préfère ce qui est profond à un anecdotique tout juste bon à raser les intimes.

      Supprimer
  6. Le bavardage c'est très bien ; et n'empêche ni l'élégance, ni l'élévation des idées. Vous en êtes avec Suzanne de bons praticiens. La confidence et l'affection sont d'un autre genre... à réserver à leurs seuls destinataires. Le temps va nettement s'améliorer, les limaces s'attardent dangereusement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, non, moi je ne suis pas d'accord. J'aime bien les billets "tranche de vie", les billets "raconte encore", les souvenirs... J'attends la troisième partie avec impatience. Surtout s'il y a du malheur, de l'amour, de l'action. De la tragédie et du comique. La vie ordinaire, quoi.
      En octobre 2009 (le temps passe vite!), un groupe de blogueurs dont je faisais partie avait raconté, chacun son tour, sa Première fois en amour. Les textes arrivaient en perlé, c'était très agréable à lire.
      J'avais beaucoup aimé ce moment de blogage.
      (comme dirait notre grand réac en chef, pape de la blogosphère, j'ai nommé sire Jegoun) "Les blogs, c'était mieux avant".

      Supprimer
    2. "La confidence et l'affection sont d'un autre genre... à réserver à leurs seuls destinataires."

      Je ne vois pas ce qu'il y a de confidentiel ou d'affectif dans ce texte.

      Supprimer
    3. Muriel, Susan (d'autres peut-être... je n'ai pas le courage de lire la deuxième partie) apprécieront !

      Supprimer
    4. Cher(e?) Bonsoir, vous ressemblez étonnamment au(à la ?) regretté (e ?) Pas mieux. Coïncidence, quand tu nous tiens...
      Je crains que Muriel ne soit morte. Quant à Susan je n'en ai pas entendu parler ces dernières quarante années. Et quand bien même... Il ne me semble pas avoir dit quoi que ce soit d'intime sur ces personnes. Vous pourrez donc lire la suite sans trop d'angoisse...
      Quant aux autres (il y en eut !) je passerai toujours avec délicatesse sur nos rapports compliqués ou non. J'évite le pathos. Certains l'ont remarqué.

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.