dimanche 24 juin 2012

Je suis un rustre, un barbare, au mieux un homme du commun (et encore)…


Pour ceux qui l'ignoreraient, l'équivalent anglais du plouc, c'est le clown.


Je dois  le reconnaître à ma plus ou moins courte honte : je suis un infâme plouc. Et ceci sans espoir de jamais changer. Il est trop tard si jamais il fut temps. Le pire est que je n’en suis que marginalement désolé. Je note qu’autour de moi fleurissent esthètes et fins esprits.

Mes goûts en matière de charcuterie,  exprimés hier,  ont été l’occasion de me ramener  à mon néant, si tant est que je l’eusse jamais quitté ne fût-ce qu’en rêves. L’histoire de ma vie est celle d’une longue remise en place. C’est triste, douloureux, déchirant même. Ou du moins ça devrait…

Prenons quelques exemples.

En matière de champagne, il paraît qu’il faut aimer le Dom Pérignon millésimé 1996 (Je donne cette marque  et cette date au hasard, si ça se trouve, cette année-là ils ont pissé dans les bouteilles). Je me renseigne, je vois que pour un peu moins de 400 € on en a une, de bouteille. Et qu’est-ce que je me dis ? C’est que pour le même prix j’aurais facilement 40 cubis de 5 litres de rosé à mon goût.

Quand j’étais plus jeune, j’aimais beaucoup les femmes. Surtout quand elles étaient impétueuses et qu’elles suçaient comme des reines  de bonne famille. J’en ai rencontré quelques unes comme ça. Des Françaises, des Anglaises parfois. On avait beau me dire que les meilleures suceuses compagnes étaient portugaises ou allemandes, je n’en voulais rien savoir.

En matière de littérature, c’est pareil. Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je m'endors. » J’essayais de lire « A la perte du temps recherché ». Et ça me faisait chier grave. Je préférais, de loin, le sulfureux Louis-Ferdinand et le bouillonnant Romain Gary. Sans parler de moindres viandes. Et ça n’est pas allé en s’arrangeant. Je ne jure désormais que par Robert Rankin, triste britannique bouffon que je lis dans le texte et qui n’a pour mérite que de me faire rire.

Comme disait le bon Jean-Roger Caussimon, je suis de plus en plus léger. Et je n’en ai même pas honte ! Peut-on rêver pire abjection ?

21 commentaires:

  1. Exactement, on a passé l'âge de se laisser dicter ! Et si j'aime étaler du camembert sur ma tranche de brioche, je ne veux pas qu'on vienne me dire que c'est mal, voilà !

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  2. "L’histoire de ma vie est celle d’une longue remise en place. "
    Mais personne en s'exprimant n'a tenté de vous remettre en place sur vos goûts charcutailleux, rhooo…
    Bon Dimanche !

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    1. Si, si, j'ai bien senti, sous le conseil, s'insinuer la critique !

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  3. Du camembert sur de la brioche, le tout trempé dans un bol de café noir et sans sucre, pourquoi pas!

    J'ai connu le grand père d'un copain qui déjeunait en mouillant sa tartine recouverte de saindoux poivré dans du café au lait!

    Je préfère la bière( Amsterdam 11°6) au vin rouge, c'est mon droit.

    Et ceusses qui sont pas content qu'ils aillent au diable et ils auront un linceul en peau de cochon.

    Je connaissais un ami qui a divorcé de sa femme et vendu son américaine, la première suçait pas assez et la seconde trop.

    Bon,je .sors

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    1. Grandpas, vous devriez avoir honte ! Il y a des dames ici, bordel !

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    2. J'enfonce plus profondément:

      http://www.dailymotion.com/video/xr14xe_les-suceuses-de-l-ouest_news

      Là,je suis un petit joueur

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  4. Pour les suceuses, la métisse helvético-africaine est imbattable grâce aux pneus de camion qui lui servent de lèvres alliés au sens helvétique de la régularité horlogère. Même une flûtiste de philarmonique ne peut rivaliser.
    Sinon, la toxicomane allie parfois la jeunesse et l'absence totale de dents, ce qui est un avantage non négligeable.
    Cela dit, peut-être pour des raisons de tradition nationale, la française est toujours en tête de peloton (admirez l'à-propos de cette qualification).

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    1. J'admire, j'admire, jazzman ! Pas seulement l'à-propos mais l'étendue des connaissances.

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    2. Jazzman,cela doit être le côté suisse, le côté"Pierrot Gourmand" n'est pas africain.

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  5. Vous en avez de bonnes! Nous sommes tous plus ou moins comme ça. Tenez, moi, par exemple, d'accord je ne descends pas encore jusqu'au cubi de rosé mais en littérature, c'est pire, celui que je préfère c'est Marcel E. Grancher
    et j'arrive à écrire ça sans honte.
    Et je ne vous parle même pas gonzesses, c'est préférable.
    Alors, vous voyez, à plouc plouc et demi!
    Amitiés

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    1. Je n'avais jamais entendu parler de ce Grancher. Si jamais le hasard fait que je rencontre un de ses livres, ce sera avec plaisir que je ferai plus ample connaissance...

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  6. En matière de plouquerie je crois que je vous bats largement.
    En effet l'homme qui tient les cordons de la bourse chez moi, ayant décrété qu'avec le champagne on se foutait de notre gueule, et refusant obstinément d'en acheter - bien qu'il ne rechigne pas à en boire chez les autres - toute honte bue, j'ai dû avertir mes amis qui, lorsqu'ils étaient invité chez moi, s'ils voulaient boire du champagne, étaient priés de l'amener avec eux.
    D'autre part je n'aurais jamais pensé que le suçage puisse revêtir une telle importance.
    Malheureusement n'ayant jamais réussi à me sucer moi-même, je suis incapable de vous dire ce que je vaux, vue sous cet angle.

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    1. Même quand on m'en offre, j'évite le champagne et lui préfère un whisky ou toute autre boisson forte.

      Pour le reste, ce n'est pas à vous de juger...

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  7. <Gros soupir de découragement>

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    1. Qu'est-ce qui vous arrive, jazzman ?
      Enfin peu importe, l'essentiel est que vous soyez là !

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  8. Mon Dieu, seriez-vous "normal" Jacques?

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  9. C'est un dentiste en congrès dans un hôtel de luxe.
    Il drague une fille au bar, et ça marche.
    Le lendemain, elle lui dit:
    - Je suis call-girl, mais là je suis en vacances. Dans mon métier, on apprend des tas de choses sur les gens. Par exemple, je sais que vous êtes dentiste. Un très bon dentiste.
    - Ce n'est pas difficile, on est en congrès, mais comment savez vous que je suis un très bon dentiste ?
    - Je n'ai rien senti du tout.

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    1. Cette histoire, c'est juste pour me faire regretter de m'être réjouie que vous soyez là, ou bien ?

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