lundi 9 avril 2012

Vive les supermarchés !



Mme Le Pen en a sorti une bien bonne : elle voudrait que l’on interdise les supermarchés et a fortiori, je suppose, les hypermarchés dans les villes de moins de 30 000 habitants. Il y a quelque temps, elle a traité le Listel, ce petit vin de soif de « bibine ». Sans savoir, je l’espère, que les beaux jours revenus, j’abandonne le Côtes-du-rhône pour ce vin gris des sables du golfe du  Lion.

Décidément Mme Le Pen me fait de la pe(i)n(e) !

Que deviendrais-je sans  supermarchés ? C’est la seule forme de commerce que je supporte ! Je n’achète qu’en grandes surfaces, spécialisées ou non.  Et cela parce que je ne supporte pas le petit commerçant. Je n’entre dans une boutique qu’à reculons, sachant que, tel  le fourmi-lion  qui attend sa proie  au fond de son cône de sable, le boutiquier,de derrière son comptoir, va m’agresser. Ça commencera par un anodin « bonjour », mais bien vite, ça se gâtera… 

Le seul petit commerce, avec bien entendu le coiffeur,  qu’il m’arrive de fréquenter est la boulangerie.  Je parviens, en prenant sur moi, à supporter le « et avec ça ce sera ? » que je sais devoir suivre ma demande d’une ou deux baguettes. Comme si  j’étais timide au point de ne pas commander  le pain au chocolat ou la part de flan que j’étais venu chercher !  Je m’en tire avec un « rien du tout », je paie et je m’enfuis.

Et pourtant, j’ai moi-même été commerçant. Huit ans durant. Seulement, je faisais dans la moyenne surface en libre-service. Les vendeuses n’emmerdaient pas le client, partant du principe que, s’il avait besoin d’un conseil ou d’un renseignement, il était assez grand pour les demander. Au cas contraire, il pouvait toujours aller se faire arnaquer en boutique.

Vous me direz, la qualité, le conseil, le contact humain.  Contact humain ? Vous appelez contact humain le sourire hypocrite et les banalités dont vous gratifie votre boucher ? La qualité ? Peut-être. Il arrive que le charcutier n’achète pas ses produits à un industriel mais ce n’est pas la règle. Le conseil, quand j’en ai besoin, il y a des employés au libre-service pour me le donner.

Vous me direz encore (vous êtes bien bavard ce matin) que dans des grandes surfaces spécialisées  comme But, on vous agresse aussi bien qu’en boutique. C’est  vrai, comme il est vrai que, quand vous souhaitez  une précision, les vendeurs semblent s’être soudain dissous dans l’air. C’est pourquoi j’achète mon électroménager sur le net.

 J’aime la liberté de la grande distri. J’y évite même, sauf urgence extrême,  les rayons boucherie, traiteur, crèmerie et poissonnerie où  on essaie de ressusciter un esprit « petit commerce ».  J’aime me promener à travers les rayons aux heures où la foule est ailleurs. Je prends mon temps, repère les promos, me laisse tenter  par tel ou tel produit… Ce n’est même pas une question de prix. En admettant  qu’ils puissent être égaux,  je continuerais de choisir la grande distribution.

Tant pis pour l’emploi. Il est vrai qu’en interdisant les pelleteuses on aurait beaucoup plus de terrassiers, qu’en supprimant les autobus il y aurait plus de cochers, et de manière générale qu’en reculant de quelques décennies voire d’un siècle ou deux  on restaurerait bien des emplois. Des emplois d’une productivité telle que ça ramènerait le niveau de vie au niveau d’il y a quelques décennies,  voire d’un siècle ou deux. Ce qui, quoi qu’en pensent les nostalgiques  de l’Age d’Or, ne serait pas généralement apprécié.

20 commentaires:

  1. Rassurez vous, vous n'êtes pas le seul.
    C'est bien la mère Le Pen, ça, au lieu de se
    concentrer sur l'essentiel, l'invasion, elle va
    nous brouiller le message avec des histoire d'Euro et de petit commerce.
    Voilà pourquoi elle sera derrière l'autre ivrogne
    communiste.
    Amitiés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Derrière, ce n'est pas certain, mais ce combat perdu d'avance pour le petit commerce ne me paraît pas judicieux.

      Combien d'entre nous ne seraient séduits que par le côté "stop à l'immigration" ! Dommage qu'elle le délaisse au profit d'un néo-poujadisme !

      Supprimer
  2. Après cette dithyrambe en l'honneur des grandes surfaces, j'espère que vous pourrez en retirer le bénéfice sous la forme de points, bonus et autres smiles bien mérités.
    Quant au "petit commerçant" dont vous parlez encore alors qu'il a pratiquement disparu, n'avez-vous pas l'impression de tirer sur une ambulance ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'en retirerai aucun profit.

      Mon but n'est pas de tirer sur une ambulance. Après tout, si ceux, et ils sont nombreux, qui passent leur temps à verser des larmes de crocodile sur le petit commerce allaient y faire leurs courses il serait florissant... Cette convivialité, cette chaleur, cette animation qu'ils lui attribuent ne m'intéresse pas.La foule, les difficultés de stationnement des centre ville me les font fuir. Je les laisse aux amateurs...

      Supprimer
  3. Ce matin, j'ai suivi ce qu'a dit le porte-parole de mélenchon sur RTL.
    Demain suivra arthaud, puis tout le monde.
    3 ou 4 questions d'auditeurs.
    PAS UN MOT de ce qui agresse: l'islamisation galopante.
    Ce n'est pas un vrai problème, n'est-ce pas.
    Donc pas la peine d'en parler.
    Donc même si MLP n'a pas que ces mots à la bouche, c'est quand même la seule à parler du problème (qui n'existe pas, non plus que les races).
    Quand nous aurons disparu, je ne sais pas s'il sera encore longtemps question de PIB, des retraites, du pouvoir d'achat et autres questions certes importantes, mais toujours aménageables, si on veut bien faire fructifier la dette !
    L'essentiel, personne n'en parle, ça fâcherait. Sauf MLP.
    Donc moi je sais pour qui je vais voter.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Elle est certes la seule, mais elle le fait de moins en moins...

      Supprimer
  4. J'ai bien peur que l'ami Nouratin n'ait raison.
    Faut s'accrocher quand même.

    RépondreSupprimer
  5. Je me souviens avoir demandé une boite de préservatifs "grande taille" dans une boulangerie,la vendeuse bouché bée me répondit qu'il ne vendait ce produit, ma réponse fut" la pain au chocolat aux amandes suffira" et le lendemain le "et avec ça" avait disparu, dommage elle était plutôt mignonne la vendeuse.

    Elle a du picoler trop de Listel, la Marine pour raconter de tells bêtises.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Votre stratégie anti-et-avec-ça me paraît efficace mais à éviter à la campagne où elle risquerait de vous faire mal voir...

      Supprimer
    2. C" était une époque où j'étais jeune et je permettais n'importe quoi dans une grande ville de nos jours la ville est toujours aussi grande mais je me suis assagi et surtout je cours moins vite.

      Supprimer
  6. J'ai de la peine à croire qu'elle puisse être à ce point incompétente en économie.
    Elle est du niveau de Mélenchon. C'est dire la catastrophe.
    C'est pour ça que j'ai arrêté d'écouter ce qu'elle peut dire.
    J'aurais trop peur de finir par être incapable de voter pour elle.
    Il est vraiment temps que cette campagne se termine.

    RépondreSupprimer
  7. Bravo, mon cher Jacques, pas mieux ! Vous oubliez tout de même cette plaie purulente des grandes surface : la musique de merde qui se déverse dans nos oreilles.

    « C'est pour ça que j'ai arrêté d'écouter ce qu'elle peut dire.
    J'aurais trop peur de finir par être incapable de voter pour elle. »

    Pareil !

    RépondreSupprimer
  8. J'ai reçu dans ma Boîte à lettre personnelle la copie d'un commentaire de Didier Goux. Mais il n'apparaît pas ici. Aurait-il disparu dans quelque triangle des Bermudes de l'Internet ? Aurait-il été supprimé par son auteur ? J'avoue ma perplexité .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ne disait-il pas que vous pouvez venir sans crainte à Pacy ? Les commerçants ne disent ni bonjour, ni au revoir, ni merci. Sans sourire.

      Supprimer
    2. Non,Catherine, il m'approuvait tout en déplorant la musique d'ambiance des supermarchés...
      Toutefois, ce que vous m'apprenez est encourageant : s'ils se regroupaient en périphérie dans un grand local partagé, ce serait vraiment bien !

      Supprimer
  9. "Que deviendrais-je sans supermarchés ? C’est la seule forme de commerce que je supporte !"
    Ouuaaahhh ! Le ringard ! Essayez le drive Jacques, vous préparez votre commande sur le net, à l'heure prévue un loufiat vous met les marchandises dans le coffre et hop ! A la maison.
    N'hésitez plus, le changement c'est maintenant, François ! François ! Argghhhh !

    Coach Berny

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cher Coach, vous n'avez rien compris ! J'aime musarder dans le super(hyper)marché. A part des produits de base qui font défaut à la maison, je n'ai pas de liste de courses. Je me laisse aller au gré des envies que suscitent en moi les produits. Le Drive, c'est bon pour ceux qui programment, ceux qui ont des idées arrêtées. Ça n'a rien à voir avec faire son marché.

      Supprimer
    2. "J’aime me promener à travers les rayons aux heures où la foule est ailleurs."

      Ah ben voilà, la raison de votre amour de la chose...

      Trop facile.

      Supprimer
    3. Ah mince, je me suis planté de case. Tant pis, ça marche quand même.

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.