..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 28 septembre 2021

Être de France

Lorsque je rencontre des gens, il arrive que, curieux de savoir de quelle région je suis originaire, ils me demandent d’où je suis. Je réponds généralement « de nulle part ». Je veux dire par là que je ne me sens appartenir à aucun terroir en particulier. Qu’il n’y a aucune province, région ou petite patrie où je me sente enraciné.

J’ai vécu en Bretagne, en Ile-de-France, en Orléanais, au Sénégal, en Angleterre, en Touraine, dans le Berry,en Limousin et en Normandie. Pour des raisons évidentes je ne me suis jamais senti Sénégalais ou Anglais. J’ai pu, un temps fut, me sentir Breton ou Francilien. Breton, à cause de mes parents qui n’ont jamais vu dans leur long séjour francilien qu’une période d’exil ; Francilien parce que jusqu’à mes dix-huit ans, j’ai vécu l’essentiel de mon temps en région parisienne. Mais tout ça m’est bien vite passé. Pas pour devenir autre chose. Plus de vingt ans en Eure-et-Loir n’ont pas fait de moi un Eurélien. Pas plus que huit années en Touraine ou six en Berry ne m’ont pas transformé en Tourangeau ni en Berrichon. Depuis plus de dix ans, je vis en Normandie. Il est même probable que j’y finisse mes jours. Je ne serai pour autant jamais Normand.

En réalité, plus que de nulle part, je suis de France. C’est à dire que de Dunkerque à Nice, de Brest à Strasbourg, je me sens chez moi, de manière incommensurablement plus forte que je ne pourrais en quelque autre pays. Et cela parce que ce que je partage avec mes concitoyens dépasse de loin les particularismes locaux.

A une époque où il est de bon ton de se proclamer « citoyen du Monde », je ne suis qu’un Français de Métropole. Le fait que je parle, lise et écrive anglais, que je me débrouille tant bien que mal en espagnol, n’y change rien. Ces outils, s’ajoutant à ma langue maternelle peuvent faciliter la communication dans bien des contrées mais ne sauraient, où que j’aille, faire de moi autre chose qu’un Français à l’étranger.

J’aimerais que tous les Français, anciens ou de fraîche date, prennent une nette conscience de leur appartenance à notre pays. Les anciens afin de devenir conscients de ce qu’ils ont quelque chose de fondamental à défendre, les nouveaux parce qu’ils n’ont pas vraiment de meilleur choix s’ils comptent y rester et y prospérer. Car à l’inverse de ce qu’on nous serine depuis des lustres,la France est une chance pour les immigrés, elle leur offre des opportunités que leur pays d’origine serait bien en mal de leur fournir. De plus, un descendant d’immigré de deuxième ou troisième génération se raconte des histoires quand il se croit encore Algérien, Malien ou Sénégalais. Qu’ils le veuillent ou non, ils sont, comme moi, de France et auraient autant de mal à s’intégrer dans leur soi-disant pays (dont ils ne parlent souvent pas la langue) que moi en Papouasie. D’ailleurs, leur soi-disant pays est aussi impatient de les accueillir qu’ils sont pressés d’y retourner. Préférer s’enfermer dans un statut d’« étranger de France » tout en adoptant la nationalité française plutôt que de de jouer la carte de l’assimilation, n’est qu’une manière de refuser sa chance et de foncer dans une impasse.

L’assimilation demeure possible, l’ascenseur social n’est pas en panne, nous en avons de nouvelles preuves chaque jour. Seulement, il est plus facile de se complaire dans la victimisation, de blâmer un pays qui vous a accueillis plutôt que d’endosser la responsabilité de ses échecs et de fournir les efforts nécessaires à toute réussite. 

dimanche 26 septembre 2021

A quoi bon secourir les cons ?

 


Je suis tombé, suite au commentaire d’une amie Facebook, sur un article de France Bleu évoquant une polémique née d’une mise en garde de la Gendarmerie de Haute-Loire contre les brouteurs qui avait provoqué l’ire d’associations antiracistes avant d’être supprimée et d’entraîner de plates excuses de la maréchaussée. Je ne m’étendrai pas sur le contenu dudit communiqué gendarmesque qui me semblait frappé au coin du bon sens : si votre curiosité vous y invite, cliquez sur le lien. Ce sur quoi je m’interroge, c’est sur l’utilité qu’il y a à mettre les cons en garde contre les arnaques grossières de nos amis sub-sahariens, surtout lorsque ça risque d’entraîner une enquête voire des sanctions.

Comme vous tous, pour peu que vous soyez sur les réseaux sociaux, je reçois de temps à autre de curieuses propositions d’amitiés ou des messages émanant de jeunes personnes désireuses d’être mes amies ou impatientes de converser avec moi. Si je regarde leur profil, je m’aperçois qu’elles n’ont en général aucun ami, qu’à part remplacer leur photo de profil par une qui ne leur ressemble que de loin et d’être devenues fleuristes ou coiffeuses après des études (qu’on suppose brillantes) à l’Université de Vazy-en-Berrouette, il ne contient rien. Il me semble que ce constat devrait suffire pour mettre la puce à l’oreille du plus innocent des gogos. Il semblerait que non, puisqu’il en est qui après s’être fait piquer leurs éconocroques, viennent confier leurs malheurs et détresses aux gendarmes.

Je sais mon charme irrésistible. Mais de là à ce qu’y succombent de jeunes et jolies femmes à foison, il y a un pas que je ne saurais franchir. Surtout si l’amour inconditionnel que je leur inspire s’accompagnait de demandes de virements. S’il n’y a pas de limites à la connerie, il devrait y en avoir…

Ces arnaques à l’Amour (avec un gros tas) ne sont pas les seules. Les menaces de fermeture de comptes (auprès de banques ou de services où parfois on n’en a jamais eu), les colis cadeaux qui risquent de ne pas arriver faute de plus amples renseignements, les propositions de placements à des taux faramineux sont légion sur les réseaux et dans les boîtes mail. Si on s’y fait prendre, c’est que l’on a pas la lumière à tous les étages ou qu’on n’a à s’en prendre qu’à soi-même pour un moment de coupable distraction.

Des pigeons, il s’en lève tous les matins. On n’y peut rien, c’est comme ça. Mâles ou femelles, s’ils ne se font pas escroquer par l’un, c’est l’autre qui les escroquera. Passée la tendre enfance, croire au Père Noël relève plus de l’ânerie que de la fraîcheur d’esprit.


mardi 21 septembre 2021

Curieuse remarque !

 

Faudrait-il la confisquer aux ploucs pour certaines consultations ?

Ce matin, j’entendis, faute d’avoir éteint le poste, un débat chez M. Morandini. Y participait le maire d’un village de 50 habitants, invité parce qu’il avait promis sa signature à M. Zemmour en vue de son éventuelle candidature à la présidentielle. Le présentateur s’étonna de ce qu’un édile rural puisse apporter son soutien à un candidat faisant ses choux gras de l’immigration, de l’insécurité ou de l’insécurité culturelle du pays, tous problèmes n’affectant pas directement son village. J’avoue que cette remarque du bon Jean-Marc me laissa pantois. Pour deux raisons.

D’abord, M. Morandini semblait ne pas avoir compris que la présidentielle est une élection nationale et qu’en apportant son soutien à un quelconque candidat, un maire, qu’il soit d’un minuscule village, d’une petite ville ou d’une métropole, le fait en fonction d’enjeux nationaux et non locaux.

Ensuite, réserver le droit de prendre position sur telle ou telle question à ceux qui seraient directement concernés me paraît stupide autant qu’anti-démocratique. En suivant cette logique, dans le cas d’un référendum sur l’immigration, par exemple, devraient être écartés du corps électoral, tous les habitants de secteurs qui ne seraient pas directement impactés par ce problème. Sur quels critères se baserait-on ? Ce serait évidemment absurde, tout électeur ayant par définition le droit d’avoir une opinion sur toutes les questions qui peuvent se poser au pays.

Il est habituel de voir les gauchistes s’étonner du score réalisé par le RN dans les communes rurales. Ce faisant, ils semblent considérer ces électeurs comme des ploucs qui ne devraient se préoccuper que des questions locales comme le curage des fossés des chemins vicinaux ou des cours du lait, de la betterave ou du topinambour suivant l’activité agricole principale de leur village et laisser aux citadins-qui-savent les autres questions. Curieuse conception de la démocratie et de la citoyenneté !

dimanche 19 septembre 2021

Ignorantus Ignorantissimus*

 



Ça a commencé comme ça : ce matin, ayant terminé une grille, je refermai ma revue de mots croisés et, guidé par je ne sais quel démon, je lus la légende de sa photo de couverture. J’appris ainsi que cet impressionnant bâtiment se trouvait être la tombe de Humayun, sise à Dehli, en Inde. Ma curiosité en fut piquée. Qui pouvait être cet Humayun pour qu’on lui construisît un tel tombeau ? Un restaurateur ayant fait fortune à Londres ? Un gros exportateur de saris ? Je googlai et appris qu’il était le second empereur Moghol, fils et successeur de Bâbur (« Le tigre »’ comme il fut surnommé probablement à cause de sa grande mansuétude), fondateur de l’empire et père d’Akbar. L’héritage que lui laissa son « Tigre » de père, grand conquérant descendant des célèbres Turco-Mongols Genghis Khan et Tamerlan de triste mémoire mais piètre administrateur était un cadeau empoisonné qu’il perdit avant de le reconquérir après bien des vicissitudes que je vous épargnerai.

Ayant lu les articles consacrés aux trois premiers empereurs moghols ainsi qu’à leurs lointains ancêtres Genghis Kahn et Timour Lan (alias Tamerlan), je fus saisi par une sorte de tournis. Je m’étais, il y a plus de 20 ans intéressé l’aventure des Turco-Mongols qui fondèrent le plus grand empire territorial de tous les temps et connut son apogée au XIIIe siècle, sous Kubilaï, s’étendant du Pacifique à la Méditerranée, des steppes de Russie au nord de l’Inde avant de se diviser en quatre régions gouvernées par les petits-fils de Genghis. J’avais, bien entendu, tout oublié si ce n’est qu’avait existé un empire comme on n’en vit et n’en verra peut-être jamais**.

Je parle de tournis car face à l’accumulation des noms étranges, des lieux inconnus, des dates aussi cruciales qu’ignorées, je prenais à la lecture de ces articles une conscience plus nette que d’ordinaire de la totale incapacité qu’a tout homme d’acquérir un savoir universel. Pic de la Mirandole, fut réputé savoir tout de ce qu’on pouvait connaître en son temps. En fait, il se consacra principalement à la théologie et à la philosophie, soit deux domaines de connaissances qui, quel que soit l’intérêt qu’on leur porte, ne sont qu’une partie infime des champs de savoir envisageables. Savait-il planter un clou, préparer une soupe au chou ? NOUS L’IGNORONS.

Même s’il devient suite à une vie de durs travaux LE spécialiste mondial d’un domaine ultra-restreint, l’homme demeure un ignorant. Alors, pourquoi passer son temps à tenter d’orner son esprit de nouvelles connaissances ? Parce que ça passe le temps… J’écris bien des articles qui enfoncent des portes ouvertes...

*Ce titre, calqué sur celui de l’ouvrage de Grimmelshausen Les Aventures de Simplicius Simplicissimus que j’avais étudié dans le cadre d’une Unité de Valeur de Littérature Comparée en compagnie de divers romans picaresques espagnols et du Gil Blas de Santillane de Lesage ainsi que sur le mot pseudo-latin forgé par Toinette lors d’un dialogue avec Argan dans Le Malade imaginaire, tend à décrire le statut de connaissance que peut atteindre celui que l’on appelle à tort « homo sapiens sapiens » et qui en fait ne sait pas grand-chose.

** A moins qu’à l’avenir les Chinois ne nous réservent une grosse surprise.

vendredi 17 septembre 2021

Un luxe inouï !

 

Dernier bouquet en date : la floraison des glaïeuls touche a sa fin mais les dahlias continueront de fleurir jusqu’aux gelées;

Le fait d’avoir, des mois durant, dans son humble demeure, un ou plusieurs gros bouquets de fleurs fraîches constamment renouvelés peut sembler un luxe inouï. Pourtant, il n’en est rien. Il suffit de disposer d’un bout de terrain et d’y planter des bulbes ou des tubercules. Leur culture ne demande pas de soins particuliers et, à condition de les arracher avant les éventuelles grandes froidures afin d’éviter qu’ils ne gèlent on peut les replanter d’une année sur l’autre. De plus, les bulbes en produisent d’autres et les tubercules se développent et peuvent alors être divisés et donner de nouvelles plantes régénérées.

Sans efforts particuliers je peux donc confectionner des bouquets de glaïeuls et de dahlias qui sont mes fleurs préférées vu qu’ils offrent une variété de couleurs vives et souvent panachées qui assemblées charment l’œil.

Dans mon précédent jardin, j’en avais fait des massifs mais une coupable négligence fit qu’un hiver leur fut fatal. Du fait des conditions météorologiques lamentables des mois d’avril et de mai, ce n’est que tardivement que j’ai planté les bulbes et les tubercules dont j’avais fait l’emplette. Je compte bien au printemps prochain en acheter d’autres afin de développer mes plantations florales et d’échelonner leur fleurissement de façon a bénéficier plus longtemps de bouquets plus variés quitte à protéger d’éventuelles gelées les premières pousses.

Cela se fera, vu l’exiguïté de mon terrain, au détriment des légumes. Il faut dire que les ravages opérés par les pucerons, les gastéropodes et le mildiou cette année ont douché mon enthousiasme pour les plantations légumières.

Pour finir, je tiens à signaler que remercier la « nature » de nous offrir une telle palette de couleurs serait lui rendre un hommage immérité. Tout d’abord, ces magnifiques fleurs sont d’origine exotique : la plupart des variétés de glaïeuls viennent d’Afrique du sud tandis que les dahlias sont originaires d’Amérique centrale où les Aztèques les utilisaient à des fins médicinales ou en nourrissaient leurs animaux (leurs tubercules sont comestibles). Importés en Europe au XIXe siècle, on envisagea d’abord d’utiliser le dahlia comme un féculent susceptible de rivaliser avec la pomme de terre avant de lui préférer un usage décoratif. Par hybridation, on en a obtenu plus de 40 000 variétés de toutes les couleurs sauf le bleu. On est encore une fois bien loin de la nature !

mercredi 15 septembre 2021

Sacrés jeunes !

 


Tout en pédalant avec entrain sur mon vélo d’appartement, j’écoutais ce matin d’une oreille distraite l’émission du paradoxal M. Praud quand je l’entendis, médusé, faire mention d’un sondage effectué auprès de dix mille jeunes de dix pays du Nord comme du Sud (Australie, Brésil, France, Finlande, Inde, Nigeria, Philippines, Portugal, Royaume-uni, États-Unis). Il portait sur l’éco-anxiété et ses résultats n’étaient pas piqués des hannetons.

Curieux d’en apprendre un peu plus, je fis appel à M. Google et découvris quelques articles au sondage consacrés. Celui du Monde étant réservé aux abonnés, je me rabattis, avec l’angoisse que provoque toute incursion en territoire inconnu et réputé hostile sur celui de Libération. Ce que j’y appris ne fit que confirmer les propos inquiétants du bon Pascal (pas le Blaise, le Praud). Intitulé « Tristes, effrayés, abandonnés… De nombreux jeunes en détresse face à la crise climatique » ledit article nous apprenait entre autres joyeusetés que presque 60 % des jeunes interrogés se déclarent très ou extrêmement préoccupés par le changement climatique, que plus de 50 % « se sent triste, anxieuse, en colère, impuissante et coupable », que, dans 45 % des cas, cela nuit à leur vie quotidienne, que 75 % d’entre eux trouvent l’avenir effrayant, que plus de 50 % pensent que l’humanité va disparaître et enfin que 39 % « hésitent à faire des enfants » (chose qui, vu leur jeune âge, est plus prudent qu’étonnant).

« Eh bien, me dis-je in petto, voilà une génération à qui on a su transmettre optimisme et joie de vivre !» En même temps (macronisme oblige), je ne pus m’empêcher de penser au fait que bien des jeunes, au plus fort des vagues du Covid, s’adonnaient volontiers, malgré les mises en garde de leurs aînés, à de joyeuses fêtes. Tentaient-ils ainsi d’exorciser leur éco-anxiété ? D’autre part, comment ne pas s’étonner, lorsqu’ils sont en groupes, de les voir plus bruyants et joyeux que prostrés ? A moins, bien entendu, que seule une minorité d’inconscients ose encore sortir, tandis que les autres se cloîtrent afin de mieux ruminer leurs terribles angoisses ?

Mais remontons dans le temps. Du milieu des années quarante à celui des années soixante eut lieu ce qu’on appelle le baby boom. Il faut dire que ses responsables avaient toutes les raisons d’être confiants en l’avenir de l’humanité. Une guerre atroce, ses massacres inouïs, le feu nucléaire d’Hiroshima et de Nagasaki et, lui succédant, une guerre froide porteuse d’une possible apocalypse nucléaire avaient dopé leur optimisme ! En tant que boomer, je dois dire qu’entre seize et vingt-cinq ans et malgré la menace des champignons atomiques qui risquaient de détruire la planète, j’étais plus intéressé par les filles et la bringue que par la vitrification de la planète. On en parlait beaucoup. En Suisse, on rendait les abris obligatoires (ils le sont toujours mais leur utilité est, de temps à autre, remise en cause) et la population est protégée à 100 % (le taux de protection de la France, lui, avoisine les 0 %). Mais il faut bien le reconnaître, depuis bien longtemps, la menace nucléaire, tout le monde s’en tamponne. On a trouvé autre chose.

Doit-on conclure que les générations nouvelles sont constituées d’un ramassis de trouillards dépressifs ? Je crois que pour moduler les conclusions de cette enquête, il faut tenir compte de deux facteurs. D’abord la sinistrose est à la mode. Ensuite, lorsqu’on lui pose une question, la tendance majoritaire du sondé est de tenter de ne pas trop passer pour un con. Il fait donc son possible pour donner la réponse qu’il juge la plus raisonnable. Questionné sur la menace climatique, répondre qu’on s’en fout comme de l’an quarante est inadmissible. Plus on s’en montrera inquiet, voire terrorisé, plus on paraîtra intelligent et responsable.

Cela dit et sur le fond, je pense que, face au problème climatique, comme face à tout problème, les générations montantes feront comme les précédentes : elles se démerderont.


lundi 13 septembre 2021

Privé de Zemmour tu seras !

 


Le couperet est tombé : Plus de Zemmour à Face à l’info ! Sans que ça me fasse me sentir orphelin (je le suis déjà de père et de mère chose qui, à mon âge n’a rien d’exceptionnel), j’avoue que sans lui, l’émission que je regarde tous les soirs perdra beaucoup de son attrait. Loin de nier les hautes qualités des autres membres de la bande des quatre, je ne peux m’empêcher de penser que sans lui l’émission ne saurait être la même. Sans d’Artagnan, plus de Trois Mousquetaires !

Je ne m’appesantirai pas sur les raisons, bonnes ou mauvaises, qu’à eu le CSA, par sa décision, de provoquer ce départ. Que peut-on attendre d’une autorité qui ne voit aucun inconvénient à ce que les chaînes de radio et de télévision du « service public » offrent un monopole aux idées de gauche et permettent que l’on offre un ghetto idéologique à tout ce que la France compte de gauchos de tout poil et de toutes couleurs aux frais de la princesse ?

En gros, on lui reproche d’être candidat sans l’être tout en l’étant. Cette vraie-fausse-candidature-potentielle est un concept nouveau qui pourrait faire jurisprudence et permettre de faire disparaître des écrans tout commentateur politique soupçonné d’ambition politiques personnelles. En revanche, les lèche-culs dont le discours est objectivement au service des idées de candidats plus ou moins déclarés pourront en toute impunité continuer leur propagande.

Cela dit, la vraie question est à mes yeux de savoir si une candidature Zemmour serait ou non souhaitable et quelle que soit sa décision quel rôle il pourrait tenir lors de l’élection présidentielle prochaine. A mon sens (mais je peux me tromper), M. Zemmour a autant de chance d’être élu que moi de devenir pape en 2022. Sa candidature aurait le mérite d’amener la frange droitière de LR à adopter une position nette sur certaines questions fondamentales pour l’avenir du pays. En cela, il pourrait servir de passerelle entre les deux droites, clarifier la situation et amorcer un rapprochement. En cas de non-candidature, il pourrait continuer de porter les idées de la droite et les faire, marginalement, progresser en les dédiabolisant un peu, ce qui serait toujours ça de pris.

Si je suis sceptique quant à ses chances d’entraîner une adhésion populaire susceptible d’en faire le prochain président, c’est que l’affaissement moral et intellectuel du pays ne favorise pas l’émergence d’un candidat ayant un niveau culturel supérieur à celui de l’amibe. Le fait que les commentateurs politiques reconnaissent dans ce grand va-de-la-gueule de Mélenchon un homme de grande culture montre à quel étiage nous en sommes. Les CSP+ comme, dans leur majorité, les titulaires de diplômes de l’enseignement supérieurs ne sont souvent que des perroquets qui régurgitent les leçons que leur ont données des professeurs gauchisants. Leur curiosité intellectuelle n’ a généralement rien à envier à celle d’un protozoaire de bonne famille. Le bon peuple, quant à lui, s’il est moins contaminé par les idéologies mortifères, n’est que peu sensible aux discours éthérés ou aux leçons d’une histoire qui l’intéresse moyennement et a plutôt tendance à suivre ceux qui lui promettent qu’avec eux on rasera gratis. Cela étant, la victoire est improbable.

C’est pourquoi je préférerais que Zemmour se retire de la course et revienne nous offrir quatre soir par semaine un discours qui, si je n’en partage pas nécessairement toutes les thèses, a au moins souvent le mérite d’élever un peu le débat et de nous changer des âneries des autres chaînes.