..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 16 août 2021

Ils n'ont pas un métier facile !

 

Quel rapport entre cette photo et le sujet de mon article ? Aucun si ce n’est qu’au lieu de regarder des débats insipides, on peut confectionner de jolis bouquets avec les fleurs de son jardin.

En notre époque troublée*, il est des professions dont l’exercice n’est pas des plus aisés. Par exemple, être animateur de débat sur une chaîne d’information en ce mois d’août de l’an deux de l’Ère Covidienne n’est pas de la tarte. Et cela pour diverses raisons.

Imaginez un instant que vous soyez Gédéon Machin, remplaçant du présentateur vedette de l’émission « Tapons la discute » de Télé-Blabla. La plupart des intervenants qui ont leur rond de serviette à la cantine de la chaîne sont en vacances. Il faut donc en trouver de nouveaux, de préférence non-bègues et si possible pas trop ennuyeux non plus. Et ça ne court pas les rues désertes de la capitale au mois d’août ! D’autre part, les autre émissions de débat de Télé-Blabla (« Bavassons ensemble ! », « Midi papotage », « Les radoteurs du soir », etc.) sont dans la même position avec pour conséquence qu’elles sont dans l’obligation de faire appel aux mêmes seconds couteaux qui, en conséquence, passent la journée ensemble à échanger les mêmes arguments sur les mêmes sujets. Étonnant qu’aucun ne craque et dise « Mais ferme-la, Ducon, tu me l’as déjà dit cent fois ! »avant de quitter le plateau en claquant la porte (si tant est que le studio ait une porte claquable).

Il y a également le question des sujets. Bien sûr, il y en a un tout trouvé et qui ne lasse pas trop : le Covid, puisqu’il faut l’appeler par son nom. Sur ce thème majeur est venu se greffer un autre, annexe : les manifestations anti-pass. C’est un bon sujet. Il est porteur d’espérance à savoir du retour des Gilets Jaunes**. 200 et quelques milliers de marcheurs du samedi incarnent les attentes du peuple à savoir le rétablissement de leurs libertés chéries. C’est curieux, vu que, si j’étais joueur, je serais prêt à parier que ceux qui défilent aujourd’hui se plaignaient déjà de vivre en dictature avant qu’on les en prive. Hélas, en plus d’un an et demi, tout (et son contraire) a déjà été dit et redit sur l’impéritie des gouvernants (qui n’ont pas un métier facile non plus), sur le côté inouï de la pandémie et même sur le côté surprenant de ses variants, chaque fois plus menaçants. On n’en a même pas fini avec la troisième vague qu’en est arrivée une quatrième et qu’on se demande déjà comment affronter les cinquièmes, sixième et jusqu’à la énième. Ça devient rasoir.

Il y a bien un autre marronnier, celui de l’insécurité montante. Mais qu’en dire sinon ce qu’on en a dit et répété ces quarante dernières années ? Les lignes bougent un peu sur la question, certes : certains gauchiards arrivent à envisager la possibilité que ce phénomène puisse à la marge être rattaché à celui de l’immigration de masse. Pour moi, ce sujet de débats présente tout de même un intérêt comique à savoir de voir le communiste et/ou le gauchiste de service nous parler de la défense des libertés, du respect des convictions des personnes avec des trémolos dans la voix. L’histoire nous a montré que quand ils en eu l’occasion, ces braves gens se sont montrés de sourcilleux défenseurs de ces valeurs.

Heureusement, de temps à autre, se produit un événement extraordinaire qui parvient à réduire à un petit 80 %l e temps d’antenne consacré au GRAND SUJET : le président apparaît sur les écrans en portant un T-shirt dont on ignore la marque, on déplore l’assassinat d’un prêtre par son protégé, un joueur de baballe est acquis à grand frais par un club de baballe parisien, les talibans s’emparent de Kaboul… Mais ce ne sont là que feux de paille, sujets que le vent emporte, qui ne vivent que ce que vivent les roses : l’espace d’un instant !

Pour conclure, je voudrais saluer l’abnégation de ces animateurs de débats et de leurs invités qui jour après jour reviennent et parviennent à rester éveillés jusqu’à la fin de l’émission. J’ai de plus en plus de mal à en faire autant et à ne pas zapper vers des programmes plus sérieux comme le concours du plus gros mangeur de boudin en Ohio ou les réparateurs d’épaves de mobylettes du Sud-Arkansas.

*Préciser qu’une époque est troublée fait sérieux et donne au lecteur l’impression qu’il vit des temps exceptionnels c’est à dire plus troublés que d’ordinaire. C’est souvent une illusion car rares sont les moments de l’histoire où a régné un calme parfait. M. Viansson-Ponté écrivit, le 15 mars 1968 un éditorial dans Le Monde intitulé « Quand la France s’ennuie... » alors qu’allaient quelques jours plus tard à Nanterre commencer les prémisses de la Grande Pantalonnade de mai. Comme quoi, le calme n’est parfois qu’apparent.

** Notons que lors du mouvement des Gilets Jaunes, celui-ci était porteur de l’espoir du retour tant attendu d’un mai soixante-huit ( grâce à la convergence des luttes et tout le Saint -Frusquin gauchiste habituel). Aujourd’hui, un simple retour de GJ suffirait aux fouteurs de merde professionnels. Leurs ambitions sont revues à la baisse !

jeudi 12 août 2021

La charcuterie est dure mais c’est la charcuterie

Comme je m’y attendais, il a sonné à ma porte. Comme je ne m’y attendais, il m’apportait un paquet, comme je ne m’y attendais pas il m’apportait aussi une carte postale de ma fille représentant la vierge à l’enfant romane de l’église de Jouy-en-Josas qu’avec son mari ils avaient récemment visitée. Décidément, j’étais gâté ! J’en remerciai le facteur.

Il étaient là, mes beaux boyaux de cochon ! Plus rien ne s’opposait à ce que je me lance dans l’aventure, vu que le matin même je m’étais procuré les viandes et les ingrédients nécessaires. Depuis quelque temps, j’en rêvais. J’avais, parce que trop complexe, rejeté l’idée de me lancer dans la confection de boudins noirs. En revanche, les blancs me parurent plus aisés à réussir. Erreur de vieillesse qui me fit passez à l’action sans tarder. Je commençai par préparer le bouillon dans lequel ils cuiraient :


Poireau, carotte, oignon piqué de clous de girofle, persil et bouquet garni : rien ne manquait.

Les boyaux étant mis à dessaler, je séparai la mie de la croûte du pain, ce qui s’avéra plus difficile que je pensais et mis la première à tremper dans du lait :



Je procédai ensuite au double hachage de mes viandes (porc, veau et poulet) d’abord à la grosse grille puis à la petite tandis que les oignons émincés devenaient translucides dans une poêle. Je pouvais passer à la préparation de la mêlée. Dans un grand saladier je plaçai mes viandes et mes oignons eux aussi hachés, j’y ajoutai la mie, des œufs, de la Maïzena, de la crème, du sel, du poivre et de la noix de muscade. Je me permis la fantaisie d’y adjoindre du Porto puis mélangeai longuement le tout afin d’obtenir une mêlée homogène 

:

Il ne me restait plus qu’à en garnir les boyaux afin d’obtenir les onze boudins que voici :


La recette préconisait de ne pas « forcer le remplissage » afin d’éviter que les boudins n’éclatent suite à la dilatation de la mie de pain lors de la cuisson et, au cas où les boudins flotteraient lorsqu’on les placerait dans le bouillon frémissant, de les percer. Ce que je fis car tous flottaient. Je croyais innocemment que mon remplissage n’était pas forcé mais au bout de quelques minutes de cuisson je les vis gonfler de manière inquiétante. Bien entendu, ils ne tardèrent pas à éclater. Je n’ose même pas vous montrer une image du piteux résultat.

Tout ça pour ça ! Des heures de travail pour rien ! Ma première réaction de cabochard ayant du mal à s’avouer vaincu fut de me dire que je recommencerais, que je parviendrais à trouver le juste remplissage, que ce n’était que partie remise. Rester sur un échec cuisant ? Pas question !

Après réflexion, je me dis qu’après tout, le jeu n’en valait pas la chandelle. Étais-je à ce point fanatique du boudin blanc pour risquer de n’en obtenir qu’après une série de tentatives malheureuses ? Non ! Contre mauvaise fortune, je fis bon cœur et me dis que tout n’était pas perdu. Ce kilo et demi de boudins éclatés, on pouvait peut-être en faire quelque chose. Je trouvai rapidement la recette d’un parmentier de boudin blanc aux pommes. Je vais m’y mettre !

Dans la vie, il faut savoir accepter ses limites. La loi de la charcuterie est dure, mais c’est sa loi : quand on ne sait pas faire, on ne fait pas.

mardi 10 août 2021

L’unau ou paresseux à deux doigts (à deux doigts de quoi faire ? Ça dépend des circonstances...)

 

Contrairement à bien d’autres animaux, je ne pense pas que l’unau puisse devenir un NAC de bonne compagnie. Les créationnistes sont en droit de se demander à quoi pouvait bien penser le créateur en lui donnant vie et les évolutionnistes ne voient pas très bien quels avantages ses lointains ancêtres ont pu tirer de leur transformation. Quoi qu’il en soit, aux yeux de beaucoup, il reste une énigme et une énigme particulièrement répugnante. Voyez plutôt :



Dieu qu’il est laid ! Ne croyez pas que j’aie mis la photo de ce paresseux à deux doigts (ici : de se casser la gueule de sa branche) à l’envers : tout ce que ce dégoûtant animal a trouvé pour se rendre intéressant c’est de vivre la tête en bas et les pieds en l’air, accroché aux branches par ses fortes griffes !

Sa vie végétative, il la mène dans les forêts humides du nord de l’Amérique du sud, passant 80 % de son temps à dormir et le reste à manger des feuilles et des brindilles, se déplaçant à une vitesse de 0,5 km à 1,5 km/h (quand il est vraiment pressé). Il ne descend de sa branche qu’une fois par semaine pour déféquer et, hélas, bien plus souvent pour aller au bistrot :

Paresseux à deux doigts (ici : du coma éthylique) rentrant du bistrot où il a dépensé l’argent du ménage

Pour ce qui est du sexe, l’unau ne laisse pas sa part aux autres mais, comme en toute chose, il prend son temps : l’étreinte dure 48 heures, provoquant l’envie du lapin et de bien d’autres mammifères. De cette union, naîtra 6 mois plus tard un petit salopiaud de 300 à 400 grammes qui restera accroché au ventre de sa maman 6 à huit mois avant de devenir autonome. Il faut noter qu’ensuite, de toute sa vie, il ne mangera que les aliments que sa mère lui aura donnés durant cette période. Pour ce qui est de la piété filiale, c’est un exemple !

C’est malheureusement le seul trait positif de cette répugnante bête. Pourquoi tous ces qualificatifs infâmants et tant de sévérité vis-à-vis de lui, me demanderez vous ? C’est qu’il est d’une saleté repoussante. Sa fourrure abrite toutes sortes d’insectes et de lépidoptères : jusqu’à neuf espèces de papillons et quatre de scarabées ! Et s’il n’y avait que ça ! Figurez vous que sa répugnance à la douche et au bain fait que s’installent dans son pelage des algues microscopiques qui donnent à celui-ci une couleur verdâtre durant la saison des pluies et brunâtre à la saison sèche lui permettant de passer inaperçu dans son environnent. Pour couronner le tout, il est le principal vecteur de la leishmaniose cutanée, une maladie de la peau bien répugnante qu’il communique au malheureux Amérindiens de Guyane. Disons à sa décharge que c’est la réponse du berger à la bergère, vu que ces derniers ne répugnent pas à se nourrir de sa chair. La loi du talion, en somme : « Tu en veux à ma peau, je saccage la tienne ! ».

Voilà, vous savez tout (ou presque) et comprendrez pourquoi je vous ai d’emblée déconseillé d’en adopter un, sauf si vous même avez un goût très modéré pour l’hygiène corporelle.


dimanche 8 août 2021

J’ten foutrai, moi, d’la pédagogie !

 

Les animateurs de débats, commentateurs politiques de tout poil, invités de toutes sortes, sont aussi heureux, voire encore plus heureux, qu’Ulysse après son long voyage. Et qu’est-ce qui provoque ce soudain bonheur ? Eh bien ils ont découvert un mot : PÉ-DA-GO-GIE ! L’employer, en détachant bien les syllabes, vous permet d’apparaître comme un de ces gars qui ont tout compris, un esprit alliant brillance et profondeur. Grâce à la pédagogie, toutes les difficultés s’aplanissent, les problèmes les plus ardus se résolvent en un clin d’œil, l’harmonie unanime règne. 

Avec un peu de pédagogie, juste une larme, on convainc le malade que la santé c’est surfait, le cocu qu’il faut bien que sa femme s’amuse, le miséreux que l’argent ne ferait pas son bonheur,  l’athée d’aller entendre la messe tous les matins avant l’turbin, etc. Seulement, il y a un hic : c’est que les malheureux qui sont aux commandes en sont totalement dépourvus. Ainsi s’expliquent tous nos malheurs comme par exemple les jérémiades des malades, la rancœur parfois hargneuse des cocus, les revendications pécuniaires des pauvres, ou l’anticléricalisme rabique des bouffeurs de curés.

Avant d’aller plus loin, peut-être serait-il utile de définir cette panacée. M. Petit Robert nous en donne deux acceptions : 

1, Science de l'éducation des enfants (ET, PAR EXTENSION, des adultes) ; méthode d'enseignement. Pédagogie des langues vivantes.

2, Qualité du bon pédagogue. Il manque de pédagogie.

Notons que pour le deuxième sens, l’exemple donné déplore, comme nos présentateurs, commentateurs et invités des media son absence.

Nous avons donc bien avancé. Nos décideurs sont ignares en matière d’éducation des adultes, leur méthode d’enseignement est défaillante. D’où nos malheurs. 

Avec mon esprit simpliste j’avais avant cette révélation tendance à penser qu’un décideur était là pour décider, un chef pour cheffer, un gouvernant pour gouverner. Que nenni ! Ils sont là pour éduquer et si possible efficacement. A croire que les citoyens adultes ne sont pas suffisamment éduqués. Insinuerait-on que l’Éducation Nationale (que le monde entier, selon une légende urbaine,  nous envierait)  n’aurait pas fait ou du moins pas terminé son boulot et qu’une bonne louchée de pédagogie serait nécessaire pour permettre à nos concitoyens de juger par eux-mêmes du bien-fondé des mesures prises ? Le peuple manquerait-il de maturité éducative ?

Ça fait frémir mais c’est hélas possible. Il n’y aurait là, au fond, rien d’étonnant vu que plus qu’éduquer (dérivé du latin ex ducere, c’est à dire « guider ou conduire hors » hors de quoi si ce n’est de l’ignorance et des comportement puérils ?) le «pédagogisme » met l’enfant au centre de l’enseignement et se propose de l’épanouir. Épanouissement de ses tendances égocentriques et capricieuses ou bien de ses capacités cognitives ? Je crains que les résultats obtenus ne fasse pencher vers la première hypothèse…

Je pense qu’aux niveaux de la société comme de l’école on ait plus besoin d’un minimum de discipline et de rigueur que d’un surcroît de pédagogie et qu’un gouvernement  digne de ce nom, plutôt que de fluctuer en fonction des attentes contradictoires d’ultra-minorités devrait après avoir pris les mesures qui lui semblent convenir , quitte à les adapter en fonction de l’évolution des situations, faire respecter ses décisions. Mais je rêve. Une telle attitude serait le fait d’hommes d’État, État qui, de renoncement en lâchetés, finira par totalement disparaître.


jeudi 5 août 2021

Du refus de l’enfant.

 

Le hasard a voulu qu’en peu de temps, j’aie par deux fois été confronté à des écrits dont les auteurs proclamaient leur refus de l’enfant d’abord dans Apprenti de Pierre Magnan puis lors de la lecture du journal de Didier Goux (je suis un des douze!). Je cite ce dernier : 

«  Le 9 décembre 1993, Muray déjeune en tête à tête avec Milan Kundera qui, entre le confit d'oie et quelques verres de madiran, tient à savoir si son commensal a des enfants. Devant la réponse négative de Muray, son visage s'épanouit, il pousse un “ah !” de contentement et ajoute : « Comme je dis toujours, si on n'a pas d'enfants on a réussi existence ! Même si on a tout raté par ailleurs ! » J'approuve avec d'autant plus de chaleur que cela m'arrange bigrement. »

J’avoue ne pas comprendre. Comment attribuer une quelconque réussite à l’absence d’une expérience dont on ne peut savoir ni deviner les effets qu’elle aurait eu sur nous  ? 

Cette expérience a été, est et restera pour moi jusqu’à nouvel ordre la plus importante que j’aie vécu. Je dois pourtant avouer que si je ne me suis retrouvé père qu’à 34 ans, c’est que ce n’était pas une de mes priorités et qu’en vérité, prendre une telle décision m’effrayait. En étais-je digne ? Saurais-je l’assumer ? 

Il a fallu une conjonction de circonstances inouïes. D’abord une histoire d’amour, comme on n’en trouvera pas plus dans les livres que chez ses voisins. Une vraie, pleine de folie, de fantaisie, de tendresse, de sensualité, de complicité, de confiance, d'outrances d’estime, de rebondissements et d’aventures. De celles qui vous transforment  à jamais un être et sa vie. Nous la vivions depuis près de dix ans. Financièrement aussi, la vie nous souriait et je ne doutais pas un instant qu’elle continuerait de nous combler toujours davantage (erreur de jeunesse !). Nous avions tout et nous vint l’idée du partage. Cet amour, ce bonheur, cette aisance, qu’en faire sinon l’offrir à un enfant ? Vous voyez, notre décision ne devait rien à un coup de tête ou au conformisme.

J’étais bien conscient qu’il s’agissait là de l’aventure d’une vie. Et je ne me trompais pas. 

Il arriva que, quelques années plus tard, une conjonction de circonstances, défavorables celles-là, fit que la merde attînt le ventilo et qu’amour et aisance  s’évanouirent. Aux vaches grasses succédèrent les vaches étiques, à la fusion, la solitude, au bonheur la déprime, à la sérénité, le chaos. . N’empêche qu’au bord du gouffre, il me restait un trésor : ma fille.  Plutôt que de céder au sirènes du laisser-aller, il me fallait, pour elle comme pour moi, reconstruire. Ce fut long, hasardeux, compliqué, difficile, mais je ne perdis jamais ce nord que ma fille-boussole, sans le savoir , m’indiquait avec constance.

Raconter ce que furent les bientôt 37 années de cet amour inconditionnel et constant n’est pas mon objet. Je voudrais simplement dire à quel point je me sens éloigné de ceux pour qui réussite rime avec absence d’enfants. Je déplore leur manque de confiance en la vie qui les prive de bien des joies, d’inquiétudes, de peines (parfois), d’actes désintéressés, de dévouement sans attente de retour, bref de bien des choses qui agrémentent une vie puisqu’à mes yeux du moins, le positif l’emporte toujours sur le négatif. 

A ceux qui me diraient que c’est parce que ma fille comble mes attentes que je dis ça, que certains enfants font le malheur de leurs parents, je rétorquerais qu’il n’est pas impossible que ces parents ne soient pas totalement étrangers au malheur de leurs enfant qui les afflige. A ceux pour qui le monde où leurs potentiels enfants vivraient serait trop cruel pour qu’ils osent les y faire vivre, je répondrai que le monde n’a jamais été particulièrement mignon, que chaque génération depuis la  nuit des temps a bien dû se débrouiller pour faire face aux problèmes de son temps et que toute génération nouvelle est normalement plus apte que l’ancienne à affronter les défis nouveaux qui apparaissent. 

Un enfant, c’est comme une bouteille remplie d’espoir qu’on lance dans la mer de l’existence. Bien malin qui saurait ce qu’il en adviendra... Mais sans actes d’espoir, la vie n’offrirait,  n’en déplaise à M. Kundera, que de bien piètres « réussites ».

mercredi 4 août 2021

Il est arrivé le joli temps des saucisses !


Lundi, faisant mes courses chez M. Leclerc, j'avais acheté la viande d'agneau et de canard nécessaire à la réalisation de mes projets saucissiers. En mon absence, la factrice était passée et, ne trouvant personne, elle m'avait laissé un avis de passage m'indiquant que je pourrais retirer un colis à la poste le lendemain.  Hier donc.  Ce même jour, la préposée glissa dans ma boite à lettres une enveloppe à bulles qui, ouverte, s'avéra contenir les boyaux (ou "menus" en langage charcutier ) que j'avais commandés. Le colis que je récupérai à la poste contenait, lui, les entonnoirs à saucisses que j'attendais.


30 mètres de menu de mouton et trois entonnoirs

Je pouvais donc passer à l'action, chose que je m'empressai de faire. Je mis d'abord deux mètres de "menu" à dessaler dans l'eau froide et occupai les deux heures que cela exigeait à d'abord à découper mes viandes puis à les hacher et les mélanger avec les épices et autres condiments nécessaires afin d'obtenir, comme on dit en charcutier (langue que je commence à maîtriser) mes deux mêlées.

 
Mêlée pour saucisses de canard

Mêlée pour merguez


Le plus délicat restait à faire à savoir l'embossage c'est à dire le remplissage du menu par la mêlée afin d'obtenir des saucisses. Pour ce faire, il faut fixer un entonnoir sur le hachoir, enfiler le menu sur le bec de l'entonnoir puis actionner le hachoir qui poussera la mêlée dans le menu. Facile à dire, plus difficile à réaliser. J'y parvins tant bien que mal. 

L'embossage

Evidemment, il arriva que le menu craquât mais avec un peu de patience je finis par atteindre mon but :

Saucisses de canard

Merguez

Le soir même, je dinai d'une saucisse de canard accompagnée d'une poêlée de courgettes (du jardin) et tomates aux épices. C'était très bon.
 
Pour les merguez, il faut attendre un jour de séchage à l'air libre. Toutefois, pour en connaître le goût, je confectionnai une boulette avec un reste de mêlée que je fis cuire à la poêle. Soupçonnant le rédacteur français de la recette de se montrer un peu parcimonieux sur la harissa, j'avais augmenté la quantité préconisée de 50 % mais c'était insuffisant. Pour la prochaine fournée je la multiplierai par trois pour que ça arrache. Que voulez-vous, j'aime manger épicé... Il n'empêche que le résultat, bien que trop doux était très bon. 

Ayant appris à maîtriser la technique et les gestes nécessaires et commis quelques erreurs que je tenterai d'éviter, je compte bien continuer mon activité saucissière et me lancer dans d'autres expériences charcutières. 

 


lundi 2 août 2021

Le Covid c’était mieux avant !

 

Nous en sommes à la quatrième vague. Il serait peut-être temps, plus d’un an et demi après son apparition, de tirer quelques leçons sur son évolution. Avant toute chose et au risque de me répéter, je voudrais signaler ma totale opposition à la féminisation qui l’a frappé. D’abord parce qu’il y a déjà une majorité de maladies au féminin et qu’il est inutile d’ajouter aux terribles souffrances de la gent féminine que nos chères néo-féministes ne dénonceront jamais assez. Ensuite parce que l’acronyme Covid est composé à partir de son appellation anglaise (corona virus disease), que comme tous les noms communs anglais sont neutres (mis à part ceux désignant les bateaux, les êtres humains et, c’est une tolérance, les animaux de compagnie) et qu’en français le genre neutre est assimilé au masculin. Si on parlait de la Macovi (maladie du corona virus) le féminin s’imposerait.

Reportons nous au début de la pandémie, au joli temps où les professeurs Machin, Truc et Bidule venaient matin, midi et soir nous annoncer la fin du monde, la peste noire en pire, où les gens des villes qui n’avaient rien de mieux à faire se mettaient sur le coup de vingt heures à applaudir les soignants de leurs balcons, où les sirènes des ambulances qui transportaient ses victimes vers une mort certaine dans des hôpitaux bondés sonnaient comme autant de tocsins aux oreilles de certains, où le masque ne servait à rien avant de devenir obligatoires, où l’on évitait d’approcher tout être humain vecteur possible du virus, etc.

On dira ce qu’on voudra, mais ça avait de la gueule ! On n’était pas obligé de participer à la panique générale, se contenter d’observer les précautions préconisées des fois qu’elles soient utiles, mais généralement on y adhérait. Et puis, avec les beaux jours, on a cru à sa fin, certains, pas tous loin de là, se sont laissés aller et, coucou me revoilou, il est revenu le bougre, On a reconfiné, déconfiné. Une troisième vague est arrivée grâce au variant anglais. On allait voir ce qu’on allait voir, c’était un costaud, celui-là, un qui rigole pas, qui s’attrape à tour de bras. Et puis les beaux jours et le vaccin sont arrivés, ça baissait de façon incroyable M. Covid était-il moribond ? Que nenni, car, en petit gars qui a de la ressource, il avait encore muté. Il nous venait d’Inde à la différence des marrons, des poules et des cochons du même nom mais on l’a rebaptisé du joli nom de Delta, histoire de ne pas traumatiser les habitants du sous-continent. Avec lui on va voir ce qu’on va voir (encore?) car c’est un brutal, un sacré lascar qui selon certains se foutrait du vaccin comme moi de l’an quarante.

Eh bien malgré ça, pour beaucoup ça ne marche plus vraiment. Les professeurs reviennent bien nous causer dans le poste mais qui les écoute vraiment ? Comme quand le pauvre Guillot, précurseur des fake news, à force de crier au loup*, avait cessé d’intéresser quiconque ; Loin de se claquemurer en claquant des dents, certains vont même jusqu’à manifester le samedi contre les contraintes sanitaires qu’on voudrait leur imposer. Ils défendent leur (s) liberté (s). Je suis heureux d’apprendre ainsi qu’il existe des gens qui pensent en avoir encore dans notre pays si policé pour les braves gens et si peu contrôlé pour les autres.

Il faut se rendre à l’évidence : les temps ont changé, le Covid a ses beaux jours derrière lui. C’était, pour lui et la panique qu’il provoquait du moins, beaucoup mieux avant.

A ceux qui me reprocheraient de manquer d’égards vis-à-vis de ses victimes et de leurs familles, je rétorquerai que je ne porte pas non plus le deuil des centaines de milliers de victimes de cancers, de maladies cardio-vasculaires et autres qui sont mortes en France depuis son apparition.

*On se demande d’ailleurs pourquoi les gens paniquaient face à cet animal poli (il dit bonjour à tout le monde !), gentil, bien coiffé, serviable, aimable autant qu’utile que nous savons aujourd’hui être le loup.