..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 31 juillet 2021

Le jour d’après

 

La lecture de ce qui suit convaincra, je l’espère, mes fidèles lecteurs de l’inopportunité d’illustrer d’une photo appropriée l’objet de mes soucis.


Il y a deux jours de cela, je vous annonçais le début de ma nouvelle vie. J’étais plein d’enthousiasme, d’énergie et de confiance. J’ai passé plusieurs heures du jour d’après dans un endroit quasi-paradisiaque : les urgences de l’hôpital de Vire. Je connaissais déjà, vu que l’an dernier, une petite pleurésie m’y avait conduit, un peu plus tôt en juillet. Je n’en gardais qu’un souvenir assez flou, vu que j’y étais arrivé sur un brancard avec 40 de fièvre. Tout ce dont je me souviens c’est de longues heures d’attente qui me rendirent irascible , fait que ma fille, accourue de Paris à mon secours, se plaît à me rappeler avec humour : pour elle, mon impatiente agressivité avait fait de moi la terreur des urgences.

Pourquoi alors y retourner ? Figurez vous qu’après avoir écrit mon précédent article , je profitai de mon énergie retrouvée et de l’inhabituelle absence de pluie pour me livrer à des travaux de désherbage dans le potager qui en avait grand besoin. Un peu avant 18 heures, alors que je décidai de mettre fin à cette activité, je ressentis une légère gêne au niveau d’un testicule, rien qui soit de nature à inquiéter. La gène alla crescendo, se transforma en vive douleur. Moins d’une heure plus tard, lorsque mon amie Nicole m’appela, les douleurs se firent, bien qu’il fallut bien les tolérer, de moins en moins supportables. Alors qu’en début de conversation, je lui avais dit bien aller, force fut de lui avouer qu’un certain mal nuisait à mon bien-être. Le téléphone raccroché, étant parvenu à grand peine à atteindre les toilettes, il sonna de nouveau. Ma fille venait aux nouvelles. Je lui exprimai la détresse grandissante qui rendait mes propos malaisés. Ensuite, ne sachant que faire, les positions assise et debout devenant difficiles malgré la prise de paracétamol, je décidai de m’allonger et là, miracle, à condition de ne pas trop bouger, la douleur disparut. Je décidai donc, sans avoir dîné, d’anticiper mon coucher. Suivit une longue nuit calme.

Le matin suivant, bien reposé, je me levai… ...et les douleurs reprirent de plus belle. Je me mis à chercher sur le Net quelle pouvait être leur origine. Une des causes possible de cette roubignolite aiguë pouvait être une infection orchi-épididymique laquelle est due à la migration d’une bactérie joliment nommée Escherichia coli (e-coli pour les intimes), qui, migrant de la vessie via l’urètre, au testicule (un seul à la fois comme c’était le cas) en cas d’infection urinaire, provoque de lancinantes douleurs. Or, il se trouvait qu’au mois de juin, suite à une analyse d’urine, mon bon docteur m’avait diagnostiqué une infection urinaire par e-coli. Bon sang, mais c’est bien sûr, comme disait le Commissaire Bourrel , me dis-je in petto, je tiens (peut-être) le coupable. Restait à le neutraliser. N’ayant plus de médecin traitant, j’appelai le 15, on me mit bien vite en rapport avec un médecin à qui j’exposai mon cas, rappelant que j’étais en cours de traitement d’une infection urinaire et lui indiquant le traitement suivi. Il me déclara que ce dernier était inapproprié et me conseilla de me rendre aux urgences.

Ce que je fis. Tout se passa bien au départ. Un médecin urgentiste me reçut rapidement, fit venir l’urologue qui diagnostiqua, après due palpation, l’infection orchi-épididymique que je soupçonnais. Il ne restait plus qu’à me donner l’ordonnance. Ouais. Sauf que l’heure du repas de la secrétaire approchant, elle dut remettre sa rédaction à plus tard et que je passai plus de deux heures à attendre la fameuse ordonnance dans un couloir. L’agacement montait. Le document arriva enfin. Une infirmière me l’annonça et me demanda si j’avais envie d’uriner. Ému quoiqu’un peu surpris par tant de sollicitude je lui avouai que non à quoi elle me répliqua que c’était dommage car avant qu’on me remît l’ordonnance, je devais subir une analyse d’urine. Je faillis craquer. Je demandai qu’on m’apportât à boire, irrité qu’on ne m’ait pas prévenu de cette formalité. Un litre d’eau plus tard, l’envie tant attendue finit par arriver. Je pris joyeux le chemin de la maison via la pharmacie où me furent délivrés trois nouveaux médicaments qui vinrent s’ajouter, pour mon plus grand plaisir, à la déjà trop longue liste de ceux qu’on me prescrit. Je contactai le cabinet médical où il était possible d’être pris en charge par un médecin qui suivrait l’évolution des choses, obtins un rendez-vous et pus me consacrer à la lecture des notices de mes nouveaux médocs qui me conforta dans l’idée que si on échappe à leurs nombreux effets indésirables on a des chances de mourir guéri.

Et cette nouvelle vie ? Eh bien elle se poursuit. Ça pédale, ça gesticule… Il faudrait plus que ces menus désagréments pour m’en décourager. Surtout que les douleurs, paracétamol aidant, ont quasiment disparu.

jeudi 29 juillet 2021

Le premier jour de ma nouvelle vie

 



Le 29 juillet 2021, en l’an soixante et onzième de mon âge, j’entame une nouvelle vie. Oui, je sais, comme disait l’autre, et à juste titre, « on ne refait pas sa vie, on continue, c’est tout ». N’empêche que pour moi une nouvelle période s’ouvre.

En début de mois, je me suis retrouvé, comme je vous l’ai raconté, dans un état lamentable. Ce qui me chagrina fort. Et puis, vers la mi-juillet, j’ai fait une rencontre. N’allez pas croire que je fus saisi par le démon de minuit (moins le quart) pour reprendre l’expression d’Hervé Bazin ! A chaque âge ses plaisirs. Pour ce qui est des rencontres féminines, j’ai déjà donné. Un peu trop même selon certaines mauvaises langues. Cette rencontre concerne un kiné.

Suite à une infiltration dans l’épaules afin de lutter contre des douleurs, il m’avait été prescrit des séances de kiné. J’en trouvai plusieurs à Mortain et appelai le premier de la liste. Nous étions fin juin, mais il ne put me recevoir que le 13 juillet, à une période où, comme je l’ai écrit, je me foutais de mes douleurs scapulaires comme de l’an quarante, voire plus, vu mes problèmes d’équilibre , de tremblements et de mal-être général.

Il se trouva que le hasard fit que je tombai sur l’homme qu’il me fallait. Plutôt que de se concentrer sur mes épaules, il me fit faire quelques tests qui confirmèrent mon incapacité à tenir sur une jambe plus de 2 secondes, un total manque de souplesse et la nécessité de rectifier mon maintien corporel. Pour ce qui était des troubles de l’équilibre et des tremblements, il me conseilla de prendre rendez-vous avec un neurologue, ce que je fis. Plutôt que de contredire les diagnostiques d’autres soignants, il évita de se compromettre par un jugement net me disant qu’il faudrait du temps pour déterminer l’origine exacte de mes troubles.

Les quelques séances que nous eûmes consistèrent, outre l’essai de divers exercices, en des conversations fructueuses où je lui signifiai ma profonde aversion pour le sport, et généralement tout effort physique produit sans utilité immédiate (si bêcher une parcelle pour y planter des haricots me paraît raisonnable, les braves gens que je vois courir sans être poursuivis par un chien ou la police me semblent ridicules). Il balaya mes répugnances à l’exercice en m’expliquant qu’il ne s’agissait aucunement d’efforts gratuits mais de moyens d’améliorer mon état de santé et de retarder autant que faire se pouvait les inéluctables effets de l’âge afin de vivre le mieux possible les années à venir. Il ajouta que cela impliquait un un changement de vie et d’habitudes qui ne pouvait se produire sans l’adhésion de la personne concernée.

Cette approche me parut juste d’autant plus qu’au fil de nos conversations, je l’avais entendu tenir des propos sur la santé et la longévité qui recoupaient mes vues . J’étais en confiance, voyant que je ne n’avais pas affaire à un de ces ravis de la crèche qui vous promettent la lune et accessoirement une éternelle jeunesse si vous suivez leurs conseils et l’enfer dans le cas contraire.

Lors de notre avant-dernière rencontre je lui proposai qu’il m’établît un programme d’exercices et que nous marquions une pause durant laquelle j’aurais le temps de voir si j’étais prêt à mettre ses conseils en pratique et d’obtenir l’avis du neurologue. Il fut d’autant plus d’accord qu’il prenait bientôt ses vacances. Mardi dernier, muni de quoi écrire, je me rendis à mon rendez-vous. Précaution inutile, vu que, d’entrée, il me remit le programme qu’il avait préparé pour moi. J’en fus ravi, vu qu’il m’est souvent arrivé que d’un rendez-vous sur l’autre, des soignants ne se souviennent plus de la raison qui motivait ma venue.

Hier, je suis aller acheter un vélo d’appartement d’occasion trouvé sur Le Bon Coin. Ce matin j’ai fait, en plus des quelques minutes de vélo préconisées qui progressivement devraient m’amener à une demi-heure quotidienne, la centaine de mouvements prescrits. J’ai la certitude de réussir à m’y tenir et à obtenir des résultats encourageants car quand je relève un défi, je le mène, quel que soit le domaine, à condition bien entendu que ça ne dépende que de moi, toujours à bien. Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que j’en aie assez, comme tous le reste. Mais les améliorations acquises seront autant de gagné.

Vu qu’en plus de mon programme d’exercices j’ai décidé de me lancer dans la fabrication de saucisses de canard, de merguez maison et d’autres saucisses si affinités, je vais vous laisse pour aller commander les boyaux et les entonnoirs à saucisses afin de mener à bien ce projet.


vendredi 23 juillet 2021

Grosse fatigue

Je voudrais rassurer ceux que ma longue absence inquiéterait : je n’ai pas été enlevé par des extra-terrestres, je n’ai pas succombé au fameux variant qui vient, en mugissant, ravager nos campagnes, je ne suis pas mort d’ennui en écoutant les discours de M. Macron ou d’un quelconque autre de ces tristes personnages qui nous tiennent lieu de politicards (la race des hommes d’État ayant été annihilée par une vague de « progressisme »), entendre les oiseux et péremptoires commentaires des professionnels de la chose sur l’actualité n’a pas provoqué chez moi une crise de démence entraînant une hospitalisation d’urgence en HP, rien de tout ça.

Il se trouve simplement que, comme ça semble devenu pour moi une tradition, j’ai été, depuis plusieurs semaines victime d’une maladie estivale. La différence avec les 3 précédentes est qu’elle semble plus bénigne et que mon docteur est repartie vers sa Roumanie natale s’occuper de son mari malade me laissant sans personne pour tirer des conclusions des légères anomalies constatées sur le résultat des analyses qu’elle m’avait prescrites. Elle ne sera remplacée qu’en octobre et ses confrères de la région refusent tout nouveau patient. Il semble que je vais devoir me montrer patient…

C’est au plus fort de mes troubles que je me suis rendu à Paris pour le mariage de ma fille. Splendide cérémonie à l’École militaire. Belles robes, nombre d’officiers en grande tenue saluant la sortie des mariés de la chapelle Saint-Louis sabre au clair, vin d’honneur et repas succulents, soirée dansante que j’ai dû quitter trop tôt, tout fut au top. Le regret de n’avoir pu en profiter pleinement m’attrista cependant…

Si on ajoute à ça une vague de chaleur qui, histoire de contredire les malintentionnés, n’a pas épargné la Normandie, vous comprendrez que le moral ne soit pas au top et qu’il me soit difficile de traiter sur un ton guilleret de quelque sujet que ce soit. Mais tout cela passera et, comme disait l’autre, « I shall return ! ». Bientôt, j’espère. 

samedi 3 juillet 2021

Tour de jardin

 Dans mon jardin, il y a des fleurs : 

Des roses de diverses couleurs

Des oreilles de lapins (mes favorites pour leur couleur
 Il y a aussi une pivoine, un fuchsia, des jonquilles à foison, des hortensias, un camélia, un rhododendron, des marguerites mais leur saison est soit passée soit à venir. J'y cultive pourtant des dahlias et des Glaïeuls, en vue de bouquets en fin d'été :
 




Pour moi, cependant, ce qui est le plus intéressant au jardin, ce ne sont pas les fleurs, pas la pelouse mais le potager. Il y pousse des plantes aussi belles, mais en plus agréables à notre palais. 

Pour rendre mes plats de viande ou de poisson plus goûteux, j'ai des aromates : thym, romarin et laurier.



Et puis il y a des légumes courgettes, tomates, pommes de terre (rattes), haricots verts, poivrons, et artichauts.
Artichauts violets (les plus savoureux)

Artichauts bretons (Plus gros et têtus)

Petit poivron deviendra grand pourvu que Dieu lui prête vie...

Haricots boulottés, haricots humiliés, haricots dévastés mais haricots ressemés (avec une nouvelle formes de protection). Voilà l'œuvre des escargots (qui comme leurs cousins ostrogots et wisigots sont des barbares sans pitié). 

Peut-on rêver plus beau spectacle qu'un rang de patates ? 

Tomates sous la mini serre (elles ont beaucoup grandi depuis et se sont vus rejointes par des courgettes dans l'espoir d'y être mieux protégées des barbares).

Tomates et courgettes à l'extérieur 
Il y a aussi des fruits : fraises dont j'ai déjà suffisamment parlé mais aussi pommes et poires (si par extraordinaire le peu de fruits que porte le poirier arrivaient à maturité).

mardi 29 juin 2021

La mariée ne sera jamais assez belle !

 

Quand je lis les déclarations de mes amis « Réacs », une chose me frappe : ils attendent la petite fée bleue, le Père Noël, Godot, Superman, Superwoman, ou plus généralement rien du tout. L’offre politique à droite, à de rares exceptions près, ne leur convient pas.

Pour ce qui est des Royalistes, à part détester la « Gueuse », on voit difficilement ce qu’ils attendent. La restauration d’une monarchie absolue de droit divin ? Une monarchie constitutionnelle ? Va savoir, Édouard…

Pour les fachophiles, les choses sont claires : rien ne saurait sortir du vote.

Les UMPéistes de droite (à mes yeux un oxymore) considèrent leurs « champions »comme les seuls capables de réellement mettre en pratique certaines des attentes de l’électorat du RN (immigration, sécurité, communautarisme). Je les admire ! Après le quinquennat Sarkozy qui n’eût de cesse que de trahir l’électorat que sa campagne avait su capter, il faut vraiment une grande naïveté pour y croire.

Pratiquement, et à quelque section de la réacosphère qu’ils appartiennent, ils se comportent finalement en disciplinés élèves des media. Ils leur ont dit que madame Le Pen est incapable, manque d’envergure, d’expérience (ce qui, au vu des résultats obtenus par les « expérimentés » depuis quelques décennies, est tout de même comique), d’équipes performants bref qu’elle n’a pas sa place comme éventuelle candidate à occuper la magistrature suprême.

Le débat tenu il y a plus de quatre ans est ressorti ad libitum afin de justifier ces tares profondes. Curieusement, si, pour stigmatiser la « perdante » on ne se gène pas, les merveilleux résultats du « gagnant » ne sont pas suffisamment soulignés. Pourtant notre rempart contre le chaos promis a connu d’éclatants succès : Gilets Jaunes, grèves sans fin, émeutes diverses. Un parcours sans faute !

Le problème me semble être un manque d’esprit de synthèse. Si l’on attend qu’un (e) candidat (e) coche toutes les cases de ses attentes, on n’en trouvera jamais et, ce faisant, on laissera le champ libre à ses adversaires de tout poil. On en restera à la délectation morose de l’incompris sûr de la justesse de ses vues.

Au contraire, si on se contente de voir les candidats défendre des points vue en accord avec ses préoccupations majeures et qu’on sait oublier les points de divergence, on avancera. C’est cette « doctrine » que j’applique depuis des décennies.

Un leader n’a pas à être (ou plutôt paraître) le meilleur en tout. Il lui suffit d’avoir des opinions claires sur certains points et la volonté d’imprimer aux « spécialistes des spécialités » des lignes générales d’action. Tant pis s’ils ne domine pas les arcanes du droit, s’il est incapable d’un triple salto arrière, s’il pourrait être plus affûté en matière économique, s’il ne sait pas faire faire bouger ses oreilles, etc. Il pourra déléguer ces savoir-faire aux loufiats qui ne manqueront pas d’accourir au secours de sa victoire.

dimanche 27 juin 2021

Fraises : la solution, cochonnailles : suite et projets

 

Il y a des années à pommes, des années à fraises, des années à haricots, des années à courgettes, des années à tomates, des années à patates, des année à escargots, des années à fourmis, des années à cloportes… La vie du jardinier est variée.

L’an dernier, ce furent les pommes. Des dizaines de kilos dont je ne savais trop quoi faire. J’en donnais des cageots entiers à qui en voulait, j’en faisais de la compote. Cette année peu de pommes mais des fraises à foison. J’ai beau les apprécier, quand j’en récoltais plus d’une livre par jour, je ne parvenais pas à les consommer. Je les congelai donc mais le résultat fut, comme m’en avait prévenu Le Rabouilleur décevant : décongelée, la fraise, si elle conserve ses arômes devient molle et peu présentable. Tout juste en la mixant puis en la mélangeant avec du yaourt à la grecque et un peu de sucre en faire un entremet acceptable mais une tarte aux fraises molles ne ressemblerait à rien.

C’est alors que me vint l’idée d’en faire des crèmes glacées. Ma mère en confectionnait mais s’y formaient des cristaux. Pour les éviter, une sorbetière s’imposait. J’en trouvai une quasi neuve à un prix dérisoire sur Le Bon coin. Admirez la bête :

Je trouvai une recette, préparai ma pâte à crème, la laissai reposer 4 heures dans le frigo avant de la verser dans le récipient à glace qui sortait frigorifié après 24 heures passées dans le congélateur, laissai le moteur tourner pendant 40 minutes et obtins un bon litre de crème glacée que je mis au congélateur :

Ainsi, je vais pouvoir savourer sous une forme que j’apprécie beaucoup les plus de quatre kilos de fraises que j’ai congelés. Comme l’appétit vient en mangeant et que, sans variété, la vie devient morne, je vais prochainement me lancer dans la glace à la vanille…

Le sucré, c’est bien mais il n’y a pas que ça dans la vie. Me souvenant des paroles prophétiques du bon André Malraux selon lequel « l’année 21 sera charcutière ou ne sera pas » (je cite de mémoire), je me suis empressé de conforter son opinion en confectionnant des terrines de pâté, de rillettes, des rillons, des magrets de canard séchés des filets mignons du même métal. Avant hier et hier, j’ai employé mes loisirs à préparer la terrine de pâté de campagne de deux kilos que voici :

Des semaines de délices en perspective ! Demain, je passe à une nouvelle fournée de rillettes. Mais je n’en resterai pas là. Pour honorer la mémoire du vieil André, viendra le temps des pâtés de lapin, de sanglier et peut-être même de pangolin...

vendredi 25 juin 2021

Les escargots sont des salopiauds


 

Voilà ce qui reste de mes embryons de courgettes

Je n’aime pas les escargots. Certains en mangeraient sur la tête d’un teigneux. Ce n’est pas mon cas. Si on fait abstraction de la sauce au beurre, ail et persil qui peut les accompagner, je les trouve insipides et leur consistance caoutchouteuse ne m’attire guère. Mais mon manque d’intérêt se transforme en haine farouche dès qu’il s’agit de jardinage. L’an dernier, suite à une prolifération inédite, j’ai mené contre cette maudite bête une guerre sans merci. En effet, ces ravageurs avaient la fâcheuse tendance de manger mes haricots verts dès que ceux-ci sortaient leurs cotylédons de terre. Les rares qui avaient la chance d’échapper à leur gloutonnerie se voyaient dévorés à un stade ultérieur de développement. Je dus en ressemer plusieurs fois pour obtenir une maigre récolte. Au début de cette guerre, je choisis l’arme chimique : des granulés. Mais il semblait qu’ils leur préférassent les plantules naissantes. Il faut dire que les effectifs de leur armée était impressionnants. En faisant un soir un tour de jardin, j’en écrasai de nombreux au passage. Je décidai donc de m’en débarrasser par un écrabouillage systématique. Les soirs de pluie, c’est par dizaines que je les voyais parcourir mes allées de ciment, en route vers de nouveaux ravages.

Cette année, ils sont bien moins nombreux mais ils demeurent nuisibles. J’avais en mars acheté quelques plants de courgettes que je laissai dehors. Quelques jours plus tard il n’en resta que des moignons de tiges qui ne tardèrent pas à mourir. Lorsque j’en rachetai début mai , je pris la précaution après les avoir mis en place de les entourer d’un paillage de lin afin d’empêcher ces baveux parasites de les atteindre. Malheureusement, la technique ne parut pas efficace car dès qu’apparaissait la moindre fleur et le moindre embryon de courgette, ils étaient dévorés. Ces vandales gastéropodes allaient jusqu’à me narguer en continuant leurs agapes quand je les y surprenais au matin, ce qui entraînait une réduction drastique de leur espérance de vie. Je tendis un filet pour les dissuader de s’approcher mais ils continuèrent leurs ravages. J’ajoutai sans trop d’espoir des granulés. On verra si j’en viens à bout ou s’il me faudra me résigner à une année sans courgettes…


L’autre jour, une jeune « amie » Facebook, publiant la photo d’un mimi petit n’escargot traînant sa baveuse présence sur une vitre la commenta en disant que pendant ce temps il ne pensait pas à boulotter ses courgettes. Je lui conseillai donc de profiter de ce moment de distraction pour l’éliminer. Je constatai un peu plus tard que mon commentaire avait disparu. Je suppose que mon conseil avait dû être considéré comme cruel et partant inacceptable. Je vois dans cet épisode purement anecdotique un symbole de la confusion qui règne dans les esprits de bien des jeunes (et pas que) : on déplore dans le meilleur des cas les ravages des nuisibles mais de là à tenter d’y trouver remède, il y a un pas qu’on ne saurait franchir. On se réjouit de voir des loups, animaux pleins de douceur, réapparaître après des siècles d’éradication. Qu’importe qu’ils fassent des dégâts dans les élevages, ils sont si beaux ! On se désole de l’insécurité grandissante mais on ne souhaite en aucun cas s’attaquer sérieusement à ses origines. On devient de plus en plus mignon dans un monde demeuré cruel. C’est une excellente manière de régresser vers la barbarie.


Le jour où je voudrai élever des escargots, je leur offrirai peut-être des courgettes mais tant que ce ne sera pas le cas, je défendrai ces dernières à tout prix.