..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 1 octobre 2020

Le kangourou, un NAC aisément recyclable

Kangourou roux ayant un peu forcé sur le rosé lors d'un pique-nique
( c'est un excellent compagnon de beuverie)

Vous vous sentez bien seul et cet état vous pèse. Vous avez un temps envisagé de prendre un compagnon ou une compagne selon votre sexe ou vos préférences en ce domaine mais des expériences malheureuses vous en ont dissuadé. Les désagréments que vous avez connus au contact d’un être barbu, vulgaire, qui passe sa vie à boire des bières allongé sur le divan en regardant du foot tout en se grattant les parties intimes et en rotant , vous ne voulez plus les revivre. Vous vous dites également que partager la vie d’un homme ne serait probablement guère mieux. Vous envisagez donc d’adopter un animal, mais lequel ? 


Un chat, ça pisse partout et ça vous bousille un Chesterfield en moins de temps qu’il n’en faut à un préfet pour décider de fermer les bars. Un chien ça aboie. Un poisson rouge, à part tourner sans fin dans son bocal en appelant son copain Bob dans le langage infra sonique qui est le sien, on ne peut rien en attendre. Un canari, ça chante et ça balance des graines partout. Ce qu’il vous faut, c’est un NAC (nouvel animal de compagnie), alliant mœurs paisibles et originalité. J’ai ce qu’il vous faut : un kangourou. Ce n’est pas à lui qu’on pense en premier, je vous l’accorde, mais, parmi les créatures du Bon Dieu, il tient par ses vertus une place honorable. A condition, bien entendu, de lui offrir un cadre de vie compatible avec son épanouissement et de fermer les yeux sur ses rares défauts.


Tout d’abord, pour apprécier sa compagnie, il serait souhaitable que vous soyez insomniaque, car, quelle que soit son espèce, la bête est essentiellement nocturne. Étant herbivore, de belle taille et grand appétit (le Kangourou roux mâle, en plus de bégayer, peut accuser 80 kg sur la balance pour une taille de 1 mètre 80), il est indispensable que vous disposiez de quelques hectares de terrain herbu entourés de très hauts murs car le bougre est un grand sauteur : ses bonds peuvent le faire s’élever à 3 m 50 et parcourir d’un saut jusqu’à 13 m. Si vous êtes un bon coureur, voire un très bon coureur, un jogging avec votre kangourou vous maintiendra en forme car grâce à ses petits bonds, il atteint une vitesse de croisière de 20 à 30 km/h. Veillez cependant à ce que rien ne l’effraie car la crainte d’une attaque l’amène à faire des pointes à 80 km/h, ce qui risquerait de vous essouffler si vous vous entêtiez à tenter de le suivre.


Le choix du sexe de la bête est important. Je vous conseillerais de préférer la femelle au mâle. Nous l’avons déjà signalé, le kangourou est un grand sauteur : il lui faut pour apaiser les ardeurs de son tempérament de feu une vingtaine de femelles (de quoi rendre jaloux bien des ministres). Dans la nature, qui n’est pas toujours aussi parfaite qu’on pourrait le souhaiter, il n’y a pas 20 fois plus de femelles que de mâles. Du coup, pour satisfaire leur libido, les kangourous mâles en viennent aux pattes et se combattent sans merci. De plus, une femelle est bien plus petite qu’un mâle et se contentera probablement d’un enclos plus restreint.


Parenthèse linguistique. La tradition voulait que le mot « Kangourou » vienne du mot gangurru de la langue des Guugu Yimithirr (que l’Éducation Nationale néglige trop souvent d’enseigner à nos chères têtes plus ou moins blondes), supposé signifier « Je ne te comprends pas ». Il s’agirait de la réponse qu’aurait fait un brave aborigène au naturaliste qui accompagnait le capitaine Cook alors qu’il lui demandait le nom de la bête qu’il pointait du doigt. En fait, il n’en est rien. La langue des Guugu Yimithirr n’ayant aucun secret pour moi, je tiens à rectifier cette erreur : en fait, l’aborigène avait parfaitement compris et dans sa langue concise lui répondit : « Il s’appelle Marcel, c’est le fils de la Ginette et du Léon. »


Je crois que désormais vous en savez assez sur la bête pour prendre votre décision. Je n’ajouterai qu’une chose : au cas où votre compagnon finirait par vous lasser, plutôt que de l’abandonner, vous pourrez toujours le manger. Sa chair est savoureuse, bien meilleure, en tout cas que celle du chien, du chat, du canari ou du poisson rouge. Son goût rappelle celui du pangolin sans présenter les menus inconvénients que peut entraîner la consommation de la viande de ce dernier. Si vous désirez la goûter, vous en trouverez, fraîche ou congelée ici à un prix abordable.

dimanche 27 septembre 2020

Si tout se passe bien...

 Si tout se passe bien, demain vers 20 heures, je serai, l’espace d’un instant le plus jeune septuagénaire de France. Ça se passera dans le calme. Il y a quelque temps que je ne fête plus mes anniversaires. Il n’empêche que j’en suis légèrement troublé.

Soixante-dix ans, ça commence à cuber… Quand je dis ça, j’attire immanquablement un « 70 ans, c’est jeune ! ». Tu parles, Charles ! Ce n’est pas tout à fait l’impression que j’en retire. D’ailleurs, je doute de la sincérité de cette exclamation : quand on est vraiment jeune, il ne vient à l’idée de personne de vous le dire, on réserve cet hypocrite « constat » aux semi-croulants et autres vieux schnoques. Passé quatre-vingts ans, on ne vous dit plus jeune, on se contente, par politesse, de vous dire que vous ne les faites pas et ce quelque soit votre état. On est gentil…

L’autre jour, le pneumologue de l’hôpital de Vire me conseilla d’arrêter de fumer sous prétexte que ce faisant, je pourrais, peut-être, vivre jusqu’à 110 ans ! Curieuse idée qui m’amena à lui demander : « Pour quoi faire ? ». Il est vrai que si cette extravagante longévité m’était offerte, je pourrais envisager de fonder une famille, de voir mes futurs enfants grandir, de fêter les soixante-quinze ans de ma fille… Perspectives enivrantes pour certains peut-être mais je n’en suis pas.

En fait, si tant est que le temps des bilans arrive, je dois dire que je ne suis globalement pas mécontent de ma vie et que ça tombe bien, car il serait un peu tard pour en commencer une autre. L’âge m’a apporté une forme de sérénité qui compense bien les inévitables détériorations physiques qu’il entraîne.

Loin de penser que tout était mieux avant, je n’en appartiens pas moins à une époque, à un état de notre civilisation que je vois disparaître et pas forcément pour laisser place à un monde meilleur. Il m’arrive parfois de me sentir totalement étranger à la société d’aujourd’hui et ce n’est pas qu’un « sentiment ». Les changements sont réels. Combien d’opinions ou de pratiques acceptables dans les années de ma jeunesse sont devenues indéfendables de nos jours ? L’hygiénisme et le politiquement correct ont transformé bien des gens en trouillards compulsifs. La peur de vivre s’est répandue concomitamment à celle de mourir. Je ne vois pas la vie comme ça. Je deviens un anachronisme ambulant et le pire c’est que je n’en ressens aucune honte.

Certains jugeront mon propos bien amer. A mes yeux, il n’en est rien. Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Je fais, sereinement, des constats, c’est tout. Qu’ils soient, dans l’absolu, justes ou faux est sans importance. Je ne vis pas dans l’absolu mais dans une petite ville du Sud-Manche et je m’y sens très bien, sans peurs farouches, sans angoisses particulières, sans souci de ce que l’avenir me réserve vu qu’à part l’accepter je ne vois pas trop ce que je pourrais faire.

Le mois dernier, avec ma fille, en Corrèze nous avons chanté « My way ». Il m’a alors semblé que les paroles que chante le vieux Frank expriment assez fidèlement la manière dont je vois les choses… Mes excuses aux non anglophones à qui le sens des paroles échapperont. Je m’en consolerai en me disant que je leur offre quand même une bien belle chanson :





vendredi 25 septembre 2020

Saint-Junien

Supposons que le 5 septembre de l’an de disgrâce 2020, un media quelconque ait décidé d’organiser un micro-trottoir sur les motivations qui, en ce samedi, jour de marché, avaient poussé les gens à se rendre à Saint-Junien, deuxième ville du département de Haute-Vienne, et que le hasard fît qu’on me tendît ledit micro. L’honnêteté m’eût alors dicté de répondre que la première d’entre elles était d’y faire l’emplette d’un petit réchaud électrique. Motivation qui, faute d’être majoritaire, n’en était pas moins justifiée par les circonstance ici décrites dans mon billet du 6 septembre.

Seulement, une fois acquis l’appareil convoité, il eût été bien léger de ma part de repartir sans avoir visité la collégiale à laquelle la ville devait son nom. Je pris donc la direction du centre. La première chose qui attira mon œil fut une R 16 dans un état magnifique. Cette vision me ramena à l’époque insouciante du début des années soixante-dix, quand mon copain Philippe avait l’inconscience de me prêter la sienne et, partant, me permettait de voir avec quelle facilité elle permettait d’atteindre et de dépasser les 160 km heure sur la RN 10. En descendant la rue commerçante qui menait à la collégiale, je constatai ici ou là la présence de véhicules de diverses décennies du siècle dernier. Ce qui m’intrigua. Les Saint-Juniauds portaient-ils un soin tel à leurs automobiles que celles-ci traversaient les âges dans un état de conservation remarquable ou bien s’agissait-il d’une réunion de collectionneurs ? J’optai pour la seconde hypothèse.

Arrivé sur le parvis de l’église je constatai que des commerçants ambulants encombraient l’endroit ainsi que les rues avoisinantes. J’en déduisis que, si le dimanche est, à Bamako, le jour du mariage, à Saint-Junien, le samedi est celui du marché. Comme quoi chaque ville a ses usages. L’exiguïté de la place rendit difficile la prise d’une photo rendant justice à sa façade.


 
J’en fis le tour :




Puis entrai par le portail ogival de la fin du XIIe siècle dans cette église dont la nef et le transept remontent à la fin du siècle précédent. J’ y découvris, entre autres merveilles des fresques, une mise au tombeau hélas bien abîmée, un christ en croix du XIIe Siècle, des statues polychromes de divers siècles et l’impressionnant tombeau de Saint Junien, richement sculpté sur trois faces au XIIe siècle :












En résumé, s’il vous arrive de passer dans la région de Limoges, faites le détour par Saint-Junien, ça vaut le coup, même si vous n’avez aucun réchaud ou autre babiole à y acquérir...



mercredi 16 septembre 2020

Je n'ai pas le temps d 'écrire...

 Croyez bien que ça m'agace, mais c'est comme ça. 


Alors, pour donner un peu d'attraits à ce lieu que je déserte, je vous offre une de mes chansons favorites :




dimanche 6 septembre 2020

Balade commercialo-touristique en Haute-Vienne

Pour vous mettre en appétit : la collégiale Saint- Léonard

Pour vous mettre en appétit : la collégiale Saint-Léonard, vue du chevet


 La Haute-Vienne, ces cinq dernières années je l’ai souvent traversée mais à part un arrêt forcé à Bellac l’an dernier et un détour volontaire pour visiter la collégiale du Dorat en juin dernier, toutes aventures ici narrées, on ne peut pas dire que je m’y sois beaucoup attardé. Comme dit si bien le proverbe, c’est l’occasion qui fait le larron, non que j’aie décidé d’embrasser la profession très tendance de voleur mais que la nécessité me pousse à rechercher des occasions.


Je m’explique : ma maison étant vendue et mes gentils acheteurs bien que s’étant rendus acquéreurs d’une grande partie de mes meubles et de mon électro-ménager m’en ont cependant laissé sur les bras. N’ayant aucune envie de jouer les déménageurs et encore moins de payer très cher des professionnels pour emporter en Normandie des objets dont je n’ai que faire vu que j’y possède déjà leurs équivalents, la seule était d’en vendre un maximum.


Le problème, c’est que ce qu’on a vendu, on ne l’a plus et il arrive que ça fasse défaut. Prenons le cas de mon petit réfrigérateur-congélateur : deux jours après sa mise en vente, il avait trouvé preneur. Les braves acheteurs, avisant mon lave-vaisselle s’en portèrent également acquéreurs, ce qui ne m’arrangeait qu’à moitié, vu qu’il me fallut le vider et laver à la main son contenu mais, que voulez vous, c’est quand il y a de la musique qu’il faut danser, tant qu’il est chaud qu’il faut battre le fer sans oublier qu’un bon tiens vaut mieux que deux tu l’auras. C’est comme ça. Seulement, s’il est possible de faire sa vaisselle sans machine, il est plus délicat de produire son propre froid et la conservation des aliments en requiert un minimum.


Si on ajoute à ce menu problème que je souhaite me défaire d’une belle gazinière sans pour autant me résigner à manger cru, il me fallait me procurer un appareil de cuisson. Je me mis donc en quête d’une glacière pour résoudre le problème du froid (vu que mes acquéreurs prennent mon congélateur, pas de problème pour les éléments réfrigérants) et d’un réchaud électrique pour celui de la cuisson. Seulement, le Corrézien est peu nombreux et tend à surestimer ses biens. Pas plus de glacières dans le voisinage que de beurre en broche. Quant aux rares réchauds, on en trouvait mais plus chers que le neuf. J’étendis donc mes recherches à la voisine Haute-Vienne et y trouvais mon bonheur. Pour un prix dérisoire. Mais ce n’est pas tout : Le vendeur du réchaud (qui se trouvait être flambant neuf) habitait Saint-Junien, ville dont la collégiale éponyme ne manquait pas d’intérêt pour l’amateur d’art roman que je suis. Quant à celui de la glacière il demeurait à quelques kilomètres de Saint-Léonard-de-Noblat, patrie de Gay-Lussac et de Poulidor mais aussi vieille ville dont la collégiale romane est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, rien que ça.


C’est en bénissant le nom de M. Le Bon Coin qui m’offrait ainsi l’occasion d’allier avarice et esthétisme que je pris la route de la Haute-Vienne d’un cœur léger. Mes prochains articles seront donc consacrés aux deux lieux magiques visités. Mais pour ce faire, il me faudra d’abord retravailler et sélectionner les meilleures de la centaine de photos que j’ai prises lors du périple avec l’espoir qu’elles vous donneront envie de faire un détour par ce petit coin de France.

samedi 29 août 2020

Un autre temps...

 Je suis tombé par hasard sur cette vidéo. Plus que tous les tristes discours du type "deploration temporis acti" en plus de faire rire, elle démontre si nécessaire à quel point entre ce que l'on pouvait dire du temps de ma jeunesse folle et ce qui est acceptable aujourd'hui un abîme s'est creusé. Comment, quand on a connu une telle époque, pourrait-on supporter les folies de maintenant ?

A regarder jusqu'à la fin puis à méditer : 



mercredi 26 août 2020

Bonne surprise !


Il y a sept ans de cela dans un article judicieusement intitulé « Les Guêpes » je retraçais l’historique de mes rapports tendus avec ces charmantes bestioles. Suite à deux piqûres successives en l’an de chaleur 1976, ayant développé un œdème assez important à la cuisse, mon médecin m’expliqua plus tard que j’étais allergique aux piqûres d’hyménoptères et qu’une prochaine attaque pourrait s’avérer fatale.


Étant d’un naturel mauvais et, avouons-le, spéciste, cette information sur ma vulnérabilité m’a rendu assez agressif vis-à-vis de ce type d’insectes. Je ne conseille à aucun frelon, à aucune guêpe de s’aventurer chez moi car s’ils tendent à s’y incruster et à refuser de profiter de l’opportunité de s’échapper que leur offrent portes et fenêtres ouvertes, leur destin est réglé. Cette année, ils étaient nombreux en Corrèze et ce sont quelques frelons et nombre de guêpes à qui ma cruauté a fait connaître une fin tragique.


Seulement aussi prudent soit on, l’accident demeure possible. Ainsi, voici quelques jours, alors que j’étais descendu en Corrèze pour y accueillir ma fille et son compagnon, un jour que ceux-ci étaient parti découvrir quelques merveilles locales, j’entrepris de vider l’eau dont un orage avait noyé le barbecue de la terrasse. Saisissant ledit appareil, je ressentis une violente brûlure à la main gauche. Curieuse sensation en touchant un métal baignant dans l’eau et forcément refroidi. Sans avoir vu mon agresseur, je conclus que j’avais dû poser ma main sur une de ces satanées bestioles. Vu ce que m’avais dit mon bon docteur quelques décennies plus tôt, j’en fus quelque peu affolé. Je saisis mon téléphone et appelai le praticien local. Son répondeur m’indiqua qu’elle était en vacances. Je me hâtai donc de rejoindre la pharmacie afin qu’on m’y conseille.


La pharmacienne, une fois que je lui eus expliqué le motif de ma visite et les raisons de mon émoi, ne parut pas plus inquiète que cela, et tenta de me rassurer en minimisant la gravité de la chose. Il est vrai qu’à part une rougeur à l’endroit de la piqûre, une douleur modérée et un gonflement de mon index, rien ne justifiait mon inquiétude. M’ayant proposé un antiseptique à appliquer avec une compresse, des comprimés antiallergiques et une crème à la cortisone, elle me dit de revenir au cas où d’autre symptômes apparaîtraient. Je suivis ses directives et la douleur se calma. L’œdème généralisé que m’avait prédit mon docteur castelroussin ne se produisit pas. Le lendemain, mon doigt avait un peu désenflé. Ensuite tout disparut.


Il semblerait donc que je ne sois pas vraiment allergique, ce qui me débarrasse d’une phobie pluridécennale : je ne connaîtrai donc probablement pas le triste sort du regrettable Alcofribas Pecuchard dans l’article du Rabouilleur dont la lecture me fit me remémorer cet incident.