Vous me connaissez, je ne suis pas un
de ces passéistes pour qui chats, chiens, serins et poissons rouges
sont l'alpha et l'oméga des animaux de compagnie. J'ai suffisamment
en ces lieux défendu l'adoption de divers NACs pour que m'adresser
ce reproche relève du ridicule.
Pourtant, et cela malgré mon
infinie tolérance, ma conscience me dicte de dénoncer un animal qui
ne saurait en aucun cas devenir votre ami. Je veux parler du panda
géant, animal qui, quand on le connaît, ne peut être considéré
que comme la lie de la création. Cet ursidé concentre en lui tous
les vices que les plus démoniaques créatures ne sauraient posséder.
Ce que je viens d'écrire va en choquer
plus d'un et même plus d'une, je le sais. Ce répugnant plantigrade
bénéficie trop souvent d'une popularité immérité. Les gens se
ruent à Beauval pour y admirer ce monstre. Ils le voient comme un
gros et paisible nounours. Si son extrême rareté ne rendait la
chose impossible, ils se verraient bien en adopter un. S'ils
savaient !
La vérité est toute autre !
D'abord la rareté. Le panda n'a rien de rare et son extinction n'est
hélas pas à l'ordre du jour. Un mien correspondant de l'Empire du
milieu m'a fait parvenir cette photo qui montre une troupe de pandas
s'approchant de sa demeure afin d'y ravager son potager.
Il les a, bien sûr, zigouillés à la
Kalachnikov, mais vu que ces incursions sont quasi quotidiennes, ça
n'a pas résolu le problème de leur pullulement. Tout au plus, leurs
dépouilles permettent-elles à ses chiens de se nourrir d'une viande
qui, d'après lui, donne à la chair des canidés un arôme de fruits
secs et de fraise des bois très apprécié des gourmets
Selon un mensonge répandu autant
qu'éhonté, la destruction par l'homme des forêts de bambous
serait à l'origine de la soi-disant raréfaction de cette saleté à
pattes. En fait, il s'agit d'une inversion de la causalité :
c'est la gloutonnerie des pandas qui détruit les forêts !
Et s'ils n'étaient que gloutons !
La photo qui suit le prouve : cet ursidé fume des trucs mal
roulés qui ne sont pas faits que de tabac.
Pour couronner le tout, le panda
s'adonne à la boisson. Cette photo montre l'un d'entre eux rentrant,
comme ils le font tous, dans un état semi-comateux, d'une journée
passée au bistro où il a dépensé des aides sociales qu'un
gouvernement trop généreux lui verse suite à de fausses
déclarations de handicap :
Vous me rétorquerez qu'il n' y rien de
mal à boire. J'en conviens. Seulement, si certains ont le vin
triste, d'autres le vin gai ou amoureux, le panda a le vin mauvais.
Quand il est dans son état normal, c'est à dire soul comme une
bourrique, il cherche querelle à tous, ce qui explique qu'il ait en
permanence les yeux au beurre noir.
Résumons nous : glouton, drogué,
alcoolique, menteur, parasite social et bagarreur, le panda ne saurait avoir sa place
chez vous, surtout, madame, si vous avez un mari : il risquerait de faire double emploi !