..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 23 janvier 2019

Série grise (la noire est à venir) !

Il y a de cela une quinzaine de jours, je me rendis faire des courses au Leclerc de Vire. Au moment de déverrouiller les portes de ma voiture, et après la fouille répétée de toutes mes poches, impossible de retrouver ma clé. J'en suis assez ennuyé mais je me dis que si je l'ai perdue dans le magasin, il se peut que quelqu'un l'ait ramenée à l'accueil. Je m'y rends donc, demande si par hasard on n'avait pas trouvé une clé de voiture Peugeot. L'employée ouvre un tiroir et en sort ma clé. Je me confonds en remerciements et demande s'ils savent qui l'a trouvée que je puisse remercier cette personne. Il n'en savent rien et je m'en vais tout content.

Hier matin, je retourne au même supermarché, y trouve mon bonheur et, au guidon d'un caddie bien rempli, me dirige vers la voiture et commence à fouiller mes poches en vue d'en ouvrir les portes. Et là, rebelote. Impossible de mettre la main sur ma clé. Une telle répétition me paraît incroyable autant qu'inquiétante. Je m'aperçois cependant que les rétroviseurs non rabattus indiquent que les portes sont ouvertes. Triste andouille (n'oublions pas que nous sommes à Vire) me dis-je in-petto (patois du bocage), tu auras dû laisser ta clé sur le tableau de bord. Malheureusement, je m'aperçois qu'il n'en est rien. Je me mets à fouiller frénétiquement le véhicule, des fois qu'elle m'aurait échappé des mains : rien. Un peu penaud craignant au cas où j'aurais affaire à la même personne d'être pris pour un pauvre vieux yoyottant de la touffe dont l'innocente manie serait d'égarer ses clés, je me rends à l'accueil, exprime ma demande, le tiroir idoine est ouvert mais il ne contient qu'une clé de verrou.

La gentille dame me conseille de regarder dans mes sacs, mais vu que ceux-ci étaient pliés dans le caddie avant que je n'y place mes achats, ça me paraît impossible. Toujours aimable, elle me conseille de faire le tour des endroits où je me suis rendu dans le magasin. Je n'y crois pas trop, mais je fais un rapide tour, des fois qu'entre temps... Mais non.

Aux grands mots les grands remèdes : je demande à la dame si elle peut m'appeler un taxi. Elle le peut et le fait. Malheureusement, le taxi ne pourra venir que dans deux heures et est la seule entreprise de ce genre de la ville. Le cauchemar s'installe.

Histoire de m'occuper, je décide d'aller inspecter de nouveau ma voiture et d'y entreposer mes achats. L'inspection approfondie ne donne rien. Je décide de vider mes sacs. Rien, sauf que je remarque, une fois vidé, que le caddie contient un paquet de rasoirs jetables que je ne me souviens pas avoir vus passer à la caisse. Je vérifie sur mon ticket et constate en effet que j'ai volé M. Leclerc. Je pense d'abord aller signaler cette erreur à l'accueil puis je me dis que je me suis suffisamment ridiculisé pour la journée. Je le mets donc dans un sac et aperçois alors que les rasoirs dissimulaient... ...cette foutue clé ! Suite à quelle distraction l'y avais-je laissé tomber ? Mystère mais soulagement. J'allai annoncer la bonne nouvelle à mon amie de l'accueil et la remercier de son extrême obligeance.

Cette passionnante anecdote s'inscrit dans une série de minimes désappointements qui me conduisent à penser que, décidément, ce n'est pas ma semaine. Le premier fut, lundi, une panne de batterie, le mardi, « perte » de clé, aujourd'hui à l'extraction d'une molaire et à une panne d'Internet est venue s'ajouter une panne de chauffage. Les ennuis allant croissant, je me demande de quoi demain sera fait.

dimanche 20 janvier 2019

Mes revendications

Le grand débat va commencer et j'avoue avoir du mal à trouver des revendications à exprimer du moins des revendications qui amélioreraient le sort de TOUS les Français. En effet la plupart des demandes formulées ici ou là n'en concernent qu'une partie, parfois très minoritaire voire même infime. Par exemple, le RIC n'intéresse que les gens qui ont envie d'aller voter tous les trois quatre dimanches ; le rétablissement de l'ISF ne concerne que les riches actionnaires ; l'éradication de l'ours en Béarn n'a les faveurs que d'une partie des Béarnais ; la VIe république n'a d'attraits que pour M. Mélenchon et les perroquets de sa volière ; etc.

Il est en effet difficile et même impossible de trouver des mesures qui satisferaient tout le monde. Comme à l'impossible nul n'est tenu, les exigences ne peuvent être que catégorielles. Plus la catégorie concernée est réduite plus il est aisé de la satisfaire. On m'opposera que ce faisant, on ne contentera que peu de gens. Certes, mais à une époque ou tous se plaignent faire quelques heureux n'est pas négligeable.

Je pense donc proposer les mesures suivantes :

  1. Gratuité totale des cigarettes pour les Français nés dans la dernière décade du mois de septembre 1950 à Suresnes (92) et dont le prénom commence par J et le nom par E.
  2. Installation d'entreprises de plus de 1000 employés chacune dans les communes de Sourdeval (50150) et du Lonzac (19470) avec obligation pour leurs salariés de résider dans lesdites communes et d'y occuper des logements anciens de plus de 62 ans ou, en cas de pénurie, de s'acquitter d'une pénalité de 2000 à 40 000 € en fonction des revenus du ménage permettant de constituer un fond à répartir entre les propriétaires ayant aimablement cédé leur logement aux nouveaux arrivants.
  3. Réception automatique sans contre-visite des véhicules Peugeot 407 SW de plus de 12 ans au contrôle technique durant les mois de mars 2019, 2021 et 2023.
  4. Attribution de 25 bons d'achats de 1000 € à tout retraité dans sa soixante-neuvième année pouvant justifier avoir en sa possession une perceuse Metabo, une visseuse Black et Decker ainsi que nombre d'autres outils et cela depuis plus de deux ans.
Quatre mesures simples à mettre en œuvre. Les plus fins et les plus assidus de mes lecteurs auront remarqué qu'elles pourraient favoriser l'auteur de ce blog. Je ne le nierai pas. Je soulignerai toutefois que d'autres personnes en bénéficieront et que bien d'autres revendications (hausse du SMIC, indexation des retraites, revalorisation du point dans la fonction publique, etc.) sont défendues par les catégories qui en bénéficieraient. Si l'égoïsme est général, le mien a cependant l'avantage d'être peu onéreux.

samedi 19 janvier 2019

Vers un enterrement de première classe ?

Après une nuit de 12 heures, ce qui pour moi est quasi-inoui, je me lève et, histoire de voir si nous sommes toujours en république, j'allume le téléviseur. Cnews m'apprend que c'est le cas. Nous sommes même dans une république « bon enfant » et non « sale chiard » ou « mauvais vieillard ». Les Gilets jaunes se sont organisés, ont un service d'ordre dûment brassarisé, des secouristes pour soigner les éventuelles victimes des charges de la police sanguinaire du dictateur Macron, les personnes fragiles (vieillards, nains ou moribonds) sont signalées en rose et les casseurs en noir. Ce qui facilite grandement le travail de la police qui pourra tabasser les Roses et assister les Noirs comme ils y sont naturellement enclins. On a déposé une déclaration, indiqué un itinéraire, bref on s'est civilisé.

Seulement, ces bonnes résolutions n'ont pas que de bons côtés. En rentrant dans le rang, on devient aussi efficace que la CGT dont les innombrables cortèges n'ont pas toujours obtenu les merveilleux résultats escomptés. Pour qu'une manifestation obtienne le moindre résultat, il faut qu'elle réunisse des centaines de milliers voire un ou deux millions de participants et encore ce n'est pas garanti.

L'alternative est évidemment la violence et même l'hyper-violence. On met les villes à feu et à sang, le pouvoir craint l'insurrection et lâche du lest. Ils avaient commencé comme ça et obtenu des choses. Seulement, en incendiant, en pillant et en bloquant les routes, on se met le parti de l'ordre à dos et le soutien diminue. Ce qui est bien dommage, vu que, au-delà du nombre restreint des protestataire actifs, ce qui inquiète le pouvoir c'est le soutien qu'ils rencontrent dans la population.

Comme Rodrigue, Les Gilets Jaunes sont confrontés à un dilemme. Soit on continue les émeutes et on perd en soutien, soit on rentre dans le rang et on perd en efficacité. On ne sait trop que choisir...

Organiser des manifestations monstres n'est pas chose facile. Il faut avoir des troupes prêtes à marcher. Les GJ en ont-ils ? D'après un récent sondage, 51% des personnes interrogées seraient pour la poursuite du mouvement soit 15% de moins qu'à la fin novembre. Ce soutien reste certes important mais il s'érode et reste à déterminer la part de ceux qui au-delà d'un soutien pour la forme (qui n'est pas en faveur de la baisse des taxes et/ou de l'amélioration du pouvoir d'achat?) seraient prêts à prendre une part active au mouvement ?

Nous sommes donc à la croisée des chemins. Sauf à multiplier de manière significative leurs effectifs, les GJ vont vers une mort lente. Le retour à des méthodes plus rudes risquerait de rendre cette dernière violente.

dimanche 13 janvier 2019

Boys don't cry !

Je vous avais mitonné un billet ironique sur les GJ qui à force de se promener et d'émeuter dans le VIIIe avaient fini par devenir une attraction touristique avant de se transformer en spectacle où des comédiens avaient remplacé GJ et CRS. On venait du monde entier pour voir chaque samedi le Rioting Paris Show. Sur les gradins entourant l'immense arène construite au Champ de Mars, on applaudissait à tout rompre les barricades enflammées, les plus belles charges de CRS, les lanceurs de pavés les plus adroits...

Et puis ça m'est tombé sur le coin de la gueule, comme ça, sans crier gare. Pendant la cérémonie du petit dèje. Normalement, celle-ci consiste à boire un grand bol de café au lait accompagné de deux tartines en croisant les mots tandis que Cnews distille son ronron habituel. Ce matin pas de Cnews. J'en ai plus que soupé des inepties du GJ de service, des flics syndicalistes, des spécialistes de la question et des experts en com qui commentent ce que Tartempion ou Bidule n'auraient pas du dire. C'est donc dans le silence que les larmes me sont venues aux yeux. Elles m'ont pris en traître. Y'a que comme ça qu'elles peuvent m'avoir, ces salopes. Oh, ce ne fut pas le Niagara, juste un voile humide. Les glandes lacrymales, c'est comme les muscles : si on ne s'en sert pas, elles s'atrophient.

Il y a plus de quarante ans, sur mon chemin chaotique d'alors j'ai croisé une fille. Elle était jeune, très jeune. Je l'étais aussi mais moins au vu de l'état civil. Ce fut le début d'une histoire de quatorze ans qui, après des débuts agités se mua en un bonheur rare avant que la vie...

Mariage, enfant, fortune, avec elle tout devint possible. On vivait en osmose. On finit par vivre ensemble 24 h sur 24 au grand étonnement de ceux dont on se demandait comment ils pouvaient se supporter cinq minutes d'affilée. Elle me voyait Pygmalion, elle était ma source de force. Et puis la merde a atteint le ventilo, tout s'est gâté. Suivirent bien des années d'amères rancœurs. Seule notre fille permit que subsistât un lien ténu qui se rompit quand la petite vola de ses propres ailes. En août 2016, les fiançailles de cette dernière vinrent mettre un terme au silence. On se reparla. On se téléphonait. Nous avions chacun notre vie, bien sûr, après 26 ans d'absence mais j'étais heureux de ces retrouvailles. Et puis il y a quelques mois elle m'apprit que le crabe l'avait attaquée. Elle prenait la chose avec sa dignité et sa force coutumière de petit soldat de la vie. Suivit un traitement qui échoua. Un pronostic sans appel. Et tout s'est dégradé, organe après organe. Des douleurs atroces se sont installées que la morphine ne sait calmer. Et je suis là, comme un con impuissant, n'osant pas l'appeler, de peur de déranger. Et pour dire quoi ?

Qu'est-ce qu'il vient nous faire chier, ce con, avec son pathos de merde se demanderont certains. C'est indécent ! C'est possible, et alors ? Peut-être que j'écris pour moi, pour endiguer le Niagara. Boys don't cry, c'est bien connu. Le boy, il a quelques courses à faire, un plafond à réparer. Sa vie, au boy, jusqu'à nouvel ordre, elle continue !

samedi 12 janvier 2019

Je m'en tape !

La politique m'intéresse. Enfin, quand il est question de problèmes fondamentaux comme les grandes orientations économiques, culturelles ou sociétales ou encore la souveraineté nationale et l'ordre public. Malheureusement, j'ai l'impression d'être un peu à part quand je regarde les infos ou lis les posts de bien des amis sur facebook.

En fait, histoire de dissimuler le grand néant de notre vie politique, on nous rebat les oreilles de soi-disant affaires totalement dépourvues du moindre intérêt.

On s'indigne du salaire de la mère Tapdur, on révèle de nouveaux rebondissements dans l'affaire de l'ex-ministre Bidule, soupçonné de vol de sucettes et de recel de bâtons, le dernier tweet où le sous-secrétaire d'état aux baraques à frites, Léonce Mâchefer, aurait insinué que Tromblon, leader du PR (Progressistes Réactionnaires), était un gros vilain provoque une levée de boucliers dans toute l'opposition, l'achat de culottes en soie par Mme Vazy-Mêlamoitoute, chef de cabinet du ministre des sinécures, dans un grand magasin du boulevard Haussmann dénoncé par le Parti Libéral Collectiviste fait la une de tous les quotidiens, la décision d'augmenter à 30 km heure la limite de vitesse sur le périphérique de Romorantin est vivement attaquée par la Haute Autorité de la Circulation en Sologne, on critique le ministre du commerce extérieur et des brouettes galvanisées, OnésimeTartempion, pour avoir dansé nu sur la table en chantant « Va laver ton cul salope » à la fin d'un banquet à l'ambassade de Chine alors qu'au bal de l'ambassadeur des États-unis il s'était éclipsé après une douzaine de coupettes de Champagne montrant par son comportement bon enfant ses préférence pour le géant asiatique, etc.

Et commentateurs de s'indigner : la mère Tapedur gagne en 2 mois plus qu'un balayeur de Calcutta en 12 ans et 3 jours (en Roupies constantes) ! C'est insupportable ! Bidule est une honte pour la République ! Il se prépare un diabète de type 2 avec l'argent public ! Le vocabulaire ordurier de Mâchefer est inadmissible dans le cadre d'un débat républicain apaisé ! Mme Vazy-Mêlamoitoute offense le peuple par son goût immodéré du luxe ! Ignorerait-elle l'adresse de Tati ? Rouler à 30 à l'heure est une folie ! En divisant cette vitesse par 2 on sauverait 515,4 vie en un siècle ! Les prises de position partisanes de Tartempion risquent de nous brouiller avec notre plus fidèle allié, etc

Bien entendu, la réaction de certains énergumènes à ces vertueuses indignations ne se fait pas attendre, et les insultes ne tardent pas, facho et stalinien étant les plus courantes. Tout le monde s'engueule et se menace de mort. C'est là l'intérêt de la démocratie.

Eh bien moi, figurez vous, rien ne provoque mon ire ou mon enthousiasme car de toutes ces pseudo-affaires, je m'en bats le coquillard. Je préférerais de vraies controverses sur de vrais sujets. Bizarrement, sur tout ce qui m'importe, pratiquement pas de débat car une sorte de consensus mou semble réunir toutes les tendances à l'exception des extrémistes qui s'avancent parfois prudemment sur ces hasardeux chemins.

Même les débats entre candidats à la présidence tournent au futile. Plutôt que de parler des grandes orientations qu'ils comptent donner à la politique nationale, on en vient à un dialogue technocratique avec chiffres, pourcentages et tout et tout. Seulement, un président n'a pas à s'abaisser à disserter doctement sur l'avancement des travaux de rénovation du chemin vicinal 118 à Vazy-en-Berrouette. Il y a des spécialistes pour ça.

Les affaires, la technocratie, la politique politicienne et les petites phrases, honnêtement, je m'en tape. J'attends autre chose.