..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 7 octobre 2015

C’était mieux avant !



Ce titre vise à devancer les inévitables commentaires qu’entraînera la vision de la salle d’eau rénovée. Pour les nostalgiques oublieux, je republierai une photo de la disparue dont la magnifique faïence rose a quitté les murs pour la déchetterie de Treignac :


Mais venons à l’état actuel des choses. Après un mois d’efforts parfois intenses je m’apprête à quitter le Limousin pour la Normandie. Bien entendu, je n’ai réalisé qu’une faible partie de ce que je me proposais de faire durant ce mois en Corrèze. C’est toujours comme ça. Je crains que si je me mettais à évaluer correctement le temps et l’effort qu’exigent mes projets, je ne me trouve saisi par le découragement.  

Vu que j’avais décidé de commencer par le raccordement de la maison au tout-à-l’égout et que cela impliquait une totale modification du système d’évacuation des eaux usées, la réfection de la salle d’eau s’imposait comme celle des toilettes. La réfection des sols, la mise aux normes de l’installation électrique, l’isolation des combles, le traitement des bois attendront…

Voici donc le résultat :








Bien sûr, reste à poser le carrelage et le papier, à peindre huisserie et plafond, mais l’essentiel, qui était de rendre l’endroit propre et fonctionnel, est achevé.

lundi 5 octobre 2015

Tulle



« Quand j’avance, toi tu recules,
Comment veux-tu, comment veux-tu qu’on aille à Tulle ? »
s’amusait à chantonner sur l’air de « Ma Tonkinoise » ce brave Lao-Tseu. Seulement, quand il est question du chef-lieu de la Corrèze plutôt que de s’interroger sur la manière de s’y rendre mieux vaudrait se demander si un pareil voyage mérite qu’on l’entreprenne. Ayant ces derniers temps eu moult occasions d’y aller je répondrai que non. Sauf si, comme votre serviteur, on s’est mis en tête de réaménager totalement une salle de bain et que l’endroit le plus proche où l’on trouve tous les petits bitoniaux nécessaires est le Brico Leclerc de la capitale corrézienne. Tout humain s’étant aventuré à bricoler la tuyauterie vous confirmera que ce domaine est riche en surprises qui engendrent maints déplacements à la recherche du raccord manquant. C’est pourquoi le sage, quand une immense fortune ne lui permet pas de s’offrir les services d’un plombier, se contente de laisser  ledit sanitaire en l’état. Mais revenons à nos moutons.

Tulle, en occcitan Tula, se trouve engoncée dans la vallée de la Corrèze et cernée de hautes collines. Une petite quinzaine de milliers de Tullistes y survivent tant bien que mal dans des maisons accrochées aux collines ou au bord de la rivière avec pour conséquence un étalement disproportionné à la population de l’agglomération. Coupé en deux par le cours d’eau on y circule en sens unique sur chacune de ses rives et un système de ponts eux-mêmes à sens unique permet après de parfois longs détours d’atteindre la destination  voulue. Reste à trouver à s’y garer, ce qui n’est pas évident.

Certains mauvais esprits colportent que les Tulliste gagnent leur vie soit en coupant les cheveux de leurs voisins, soit en volant le linge que ceux-ci mettent à sécher dans leur jardin. Ce n’est que partiellement exact : il suffit de constater que le plus haut édifice de la ville est la cité administrative pour comprendre qu’on s’y adonne avec une ferveur égale aux joies du fonctionnariat.

De 1989 à 2008, M. François Hollande, le célèbre Président,  occupa diverses fonctions électives au sein de cette cité : d’abord adjoint au maire, puis simple conseiller avant d’en devenir le premier magistrat, il ne fut pas en mesure d’y inverser la courbe de la dépopulation. Qu’elles soient du chômage ou de son abdomen, ce brave homme semble avoir toujours eu  des problèmes avec les courbes.

Outre cet éminent parachuté, la ville s’enorgueillit de ses célèbres pendus que l’on a heureusement décrochés depuis juin 1944 mais dont on garde un pieux souvenir.

Si vous vous rendez en Corrèze allez plutôt voir Brive et Les nombreux villages et sites qu’abrite ce beau département.

mardi 22 septembre 2015

Ils n’ont pas la parole, et c’est tant mieux !



Combien de fois entend-on les mémères à leurs chienchiens déclarer d’une voix désolée qu’à leurs adorables bestioles ne manque que la parole. A moins de penser que ce défaut leur interdit d’égaler en nuisances les gosses insupportables, je ne suis pas très convaincu qu’y palier serait souhaitable.

Hier, tandis que je raccordais la cuvette des WC au système d’évacuation des eaux usées vers les égouts, j’entendis un concert d’aboiements auquel se mêlait la douce voix d’Elphy. J’abandonnai ma noble tâche et me ruai dehors afin de mettre d’une voix ferme fin à ce scandale. J’aperçus le York au bord du mur qui surplombe la route de trois bons mètres mais avant que j’aie eu le temps de la rappeler à la raison, elle tomba et j’entendis d’affreux hurlements de douleur. Je m’approchai du mur pour constater qu’à son bas ne se trouvait pas plus de chien agonisant que de scrupules dans une âme socialiste. Les cris s’étaient éteints et les voisines dont les chiens avaient participé au vacarme me dirent qu’elle était partie par l’autre rue. Sa maîtresse revint bien vite portant Elphy dans les bras. Posée à terre, elle sembla marcher presque normalement avant de se mettre à chanceler. Une fois sur les genoux de Nicole elle se mit à haleter follement et à baver. Reposée au sol, elle ne tenait plus sur ses pattes. Ce que voyant, sa maîtresse en fut toute tourneboulée et semblait ne savoir que faire. Bien qu’ému par le triste état de la bête, je pris l’initiative de contacter un vétérinaire qui accepta après quelque hésitation à recevoir l’accidentée immédiatement. Nous partîmes donc et le halètement s’arrêta dès que nous fûmes en voiture. Après examen, la vétérinaire nous déclara qu’en dehors d’un probable hématome à une cuisse, elle n’avait rien. Une piqûre lui fut faite, des gouttes prescrite et nous rentrâmes rassurés.

De cette passionnante aventure je tire deux leçons : d’une part que cette chienne, bien que très mignonne, est d’une stupidité confondante et qu’en conséquence il est donc probable que si elle avait la parole elle ne nous sortirait que des âneries.

A part ça, la réfection de la salle de bain avance comme le prouvent les photos avant et après qui suivent :










La connexion des sanitaires  au tout-à-l’égout est terminée et il ne reste plus qu’à reboucher la tranchée que j’ai creusée à la pioche.



Tout ça laisse peu de temps et d’énergie pour bloguer !

jeudi 3 septembre 2015

Insoutenable, vraiment ?



Le monde entier est tout simplement bouleversifié. Et pourquoi qu’il est bouleversifié, le monde entier ? Parce qu’on lui a montré une photo. La photo d’un enfant syrien noyé en Turquie. Il faut reconnaître que le monde entier manque d’imagination. Depuis des années, on lui rebat les oreilles avec l’annonce de centaines, de milliers même, de noyés parmi lesquels on compte des enfants. Seulement, le monde, il s’en tape le coquillard, il s’en fout comme de l’an quarante, il irait même jusqu’à s’en battre les couilles s’il était grossier (Dieu merci, il ne l’est pas). Alors, pour secouer son apathie, on lui propose une image. Et il en est tout tourneboulé. Parce que figurez-vous que, sans image, un enfant noyé ça manque bougrement d’épaisseur, de réalité. Même s'il y en a beaucoup, ça ne reste qu’un chiffre parmi bien d’autres.

Eh bien personnellement, cette photo me laisse de marbre. Que voulez-vous, j’ai le cœur sec et le fond mauvais. De plus je n’ai jamais pensé que le spectacle d’un enfant, d’un jeune, d’un adulte ou d’un vieillard noyés soit de nature à  faire naître le sourire ou à renforcer la peine. Je dois être un être à part. Je n’ai pas la sensibilité à fleur de peau de Madame Kosciusko-Morizet qui sur les ondes de la RSC™® étaient émue comme tout politicien se dira quand on évoquera l’image. Car un politicien qui déclarerait que cette photo ne change rien au problème qui est à son origine passerait pour un bien triste sire, un rebut d’humanité, une tache sur la bonne conscience occidentale voire un monstre comparable à votre serviteur.

Je crains même que le vulgum pecus, toujours prompt à s’émouvoir quand on l’y enjoint, ne se sente obligé à se déclarer tout chamboulé par cette vision. C’est d’ailleurs pour ça qu’on la lui met sous les yeux. Car cette image s’inscrit dans une campagne visant à changer l’attitude des Européens jusqu’ici moyennement enthousiastes à l’idée d’accueillir les centaines de milliers de migrants débarquant sur leurs côtes. Il s’agit ni plus ni moins d’un chantage affectif.

Que le monde soit secoué de conflits barbares (comme s’il y en avait de sympathiques ou de rigolos comme tout !), nul n’en doute. Que ces conflits poussent certains à les fuir et à choisir de lointains et rêvés Eldorados pour s’en abriter est une évidence. Maintenant, la solution est-elle d’ouvrir grandes nos portes à toute la misère de la terre ? D’accueillir, en les confondant, tous les « réfugiés » politiques ou économiques de la planète ?  Ne serait-il pas concevable que l’on préfère à cela une contribution plus importante à l’établissement de camps dans les pays limitrophes en attendant que les conflits se tassent ?  Est-il bien raisonnable que des pays souffrant de chômage endémique de masse et de stagnation économique accueillent de nouveaux venus avec les conséquences culturelles et économiques qu’on peut deviner ?

Je crains, si cette campagne de sensiblerisation (néologisme Étiennesque et non faute de frappe) porte ses fruits,  qu’elle n’entraîne à terme des conséquences désastreuses. Les « bonnes » intentions sont dites paver l’enfer, non ?

Là-dessus je pars demain passer un mois en Corrèze.