..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 29 avril 2015

Le lycaon



A Mildred, fidèle commentatrice, qui me suggéra le sujet.


« Oh, qu’il est meugnon, le toutou ! C'est un bon toutou, ça !  Il donne la papatte, le toutou ? Il donne la papatte, le toutou ? »  Ami des bêtes, ayant surmonté la naturelle répulsion que t’inspire son odeur pestilentielle, tu t’approcheras de ce que tu prends pour un chienchien à sa mémère afin de lui faire un gros poutou ! Et tu auras tort car ce n’est pas d’un chien que tu t’approcheras mais d’un Lycaon, canidé des savanes africaines et redoutable prédateur. Prends garde que d’un coup de ses redoutables canines il ne s’en prenne à tes entrailles !

Malgré une paronomase propre à égarer le dyslexique, le lycaon n’a de commun avec le lycéen que l’étymologie et, en cas d'hygiène douteuse, l’odeur et la mauvaise haleine. Cet éventuel malentendu dissipé, venons-en aux caractéristiques de la bête. Tout d’abord signalons qu’à la différence des autres canidés comme nos amis le chien et le loup, il ne possède que quatre doigts et quarante dents (contre respectivement cinq et quarante-deux). Nous préférons vous signaler d’emblée ces détails car au cas où, lors d’une promenade en savane africaine (en rencontrer ailleurs est improbable) vous vous trouveriez cerné par une meute de lycaons, il se peut que vous ne songiez pas à vérifier  ces points de détail. Sa robe est tachetée de manière aléatoire et s’y mêlent le blanc, le noir, le brun et le jaune avec pour résultat une apparence peu avantageuse.

Ce brave canidé chasse en meute et s’attaque principalement à des nuisibles comme les gazelles, le zèbre, le gnou, le phacochère, les antilopes, les chèvres des Masaï, etc, toutes bêtes qui empuantissent la savane de leurs abominables déjections. Il s’attaque de préférence aux jeunes sans défense ou aux adultes malades. Preuve qu’il n’est pas fou, le bougre !  Bien moins rapide que certaines de ses proies, il est très résistant et finit par les épuiser avant de leur déchirer les entrailles dès qu’elles donnent des signes de mollesse du genou. Tentez de semer un lycaon à la course avec ce qui reste de vos intestins traînant par terre et vous comprendrez qu’une éventration par une bande de lycaon annonce un bien sombre avenir. Il arrive même qu’un lion solitaire se voit traiter de même façon par une meute de ces canidés. Il faut dire à leur décharge que le lion, de son côté, n’hésite pas à tuer ces redoutables concurrents. Comme quoi, faute d’une éducation citoyenne, le vivre ensemble n’est que rarement la règle…

Comme bien des blogueurs, on n’a jamais vu le lycaon boire de l’eau. Le ferait-il en cachette ? Une énigme, encore ! Toutefois, sous des dehors bourrus, le lycaon cache une âme généreuse. En effet, après une chasse fructueuse, il nourrit ceux des siens qui n’y ont pas participé qu’ils soient handicapés, trop vieux ou restés garder les mouflets. Apprivoiser un de ces canidés afin qu’il vous nourrisse de sa chasse tandis que vous restez à la maison à regarder Les feux de l’amour pourrait donc se concevoir à la condition que vous soyez friand de viande ou de tripailles régurgitées.

Chez Lycaon, on ne badine pas avec la hiérarchie. Seul le couple dominant a le droit de se reproduire. Si des impudents batifolent les leaders tuent le fruit de leur péché. La femelle dominante met au jour une dizaine de lycaounets que l’ensemble de la meute protège et nourrit car ils ne sont pas rancuniers.

Malheureusement, la survie de cet espèce est menacée tant par la maladie que par l’homme africain qui n’est pas suffisamment entré dans l’histoire pour comprendre que les prédateurs de ses troupeaux sont à protéger. Espérons que la folie humaine ne viendra pas priver la création d’un de ses fleurons !  

mardi 28 avril 2015

Hollande : la solution ?



L’actualité est bien désolante : la terre tremble là où l’activité sismique est intense ; un terroriste déjoue lui-même ses plans terroristes ; à Baltimore on pille les commerces histoire d’exprimer sa peine ; M. Hollande cause dans le poste. Comment ne pas s’en désoler ?

Même si rien de ce qui est Népalais ne m’est étranger, même si les crimes islamistes me désolent, même si la juste colère d’une communauté brimée ne peut que rencontrer ma sympathie, il n’empêche que ce qui m’attriste le plus est l’omniprésence télévisuelle de M. Hollande. D'autant plus que, si on en croit les milieux autorisés, on n’est pas près de voir cet affligeant spectacle s’arrêter vu que, selon eux, notre cher président serait entré en campagne. Il s’assignerait pour but de reconquérir son électorat perdu ! Ça fait du monde ça !  Et ça laisse présumer d’inquiétantes conséquences.

Jusqu’ici, on ne lui consacrait que deux ou trois reportages par jour : une intervention au congrès des sodomites en salle, une ferme condamnation des tsunamis, une rencontre fructueuse avec son homologue boukistanais. Pour toute personne pour qui avoir un président issu du PS n’est pas une fin en soi et dotée d’oreilles et d’yeux,  l’entendre bafouiller ses platitudes et le voir tour à tour faussement grave ou béatement souriant constitue une épreuve à la limite du supportable. Que dire si, de bi ou tri-quotidiennes, ses interventions se comptaient désormais par dizaines ? Si, pour couvrir son actualité, les divers JT voyaient leur durée doublée, triplée, quadruplée ? S’il nous était quotidiennement imposé de le voir saluer les goitreux cantalous, complimenter les éleveurs de lycaons ardéchois, applaudir les cracheurs de feu beaucerons,  recevoir le président des boulistes manchots, embrasser Miss Boudin à Mortagne, serrer la louche du vainqueur de la course en sac des culs-de-jattes solognots, féliciter la lauréate du concours de poésie analphabétique du Haut-Bourbonnais, vanter les mérites énergétiques de la carotte bleue de Beauvallon-sur-Méthylène, s’empiffrer de tripoux à la foire de Saint-Flour, siroter avec délice un verre de Bouillette de Saint-Frusquin ou quelques dizaines d’autres événements primordiaux du même tonneau ? Insupportable, non ?

Et pourtant c’est ce qui nous pend au nez pour les deux ans qui viennent ! De la ridicule anaphore qui aurait tant fait pour son élection (!), seule une promesse non énoncée a été tenue : « Moi président, je viendrai vous bassiner à tout bout de champ ! »

Personnellement, je n’en peux plus. Du plus profond de ma prostration m’est venue une idée. Si on admet que le seul but de M. Hollande est de conserver sa place, pourquoi, grâce à une salutaire réforme constitutionnelle, ne le nommerait-on pas président à vie ? Ça nous éviterait l’épreuve inhumaine de deux ans de campagne. Bien entendu cette réforme s’accompagnerait d’une condition qui, en cas de non-respect, entraîneraient sa révocation et son bannissement : engagement à n’apparaître dans les media que trente seconde par an à l’occasion des vœux du nouvel an (« Euh… » compris). Moyennant quoi, il pourrait continuer à mener la belle vie à l’Élysée ou en tout autre palais présidentiel de son choix, inaugurer autant de chrysanthèmes qu’il jugerait souhaitable, bredouiller plus de discours qu’un curé ne saurait en bénir, à la condition qu’aucun écho médiatique ne soit donné à ces innocents passe-temps. Il est à parier que la disparition du président aurait pour conséquence une remontée en flèche de sa cote de popularité comparable à celle qu’a connue celle du regrettable Chirac.

Certains diront que le prix à payer pour cette paix serait bien élevé. Il faudrait le comparer aux coûts induits par le total effondrement mental de la nation qu’entraînerait une overdose d’hollanderies…

samedi 25 avril 2015

Les moutons sont des porcs !



Hier, tandis que nous effectuions une revue de détails du potager, Nicole attira mon attention sur le comportement curieux d’une des brebis que Raymond met à paître dans le terrain des Anglais de l’autre côté de la route. Il est à noter que si, dans le cadre du Plan de Réorganisation du Potager (PRP), je n’avais pas rabattu la haie de 1 m 60 à 1 m 20 nous n’aurions rien vu de la scène. La bête était affalée sur le flanc tandis que ses pattes battaient l’air sans grande conviction. A ses côtés, ses deux agneaux s’étaient couchés normalement et rien dans leur comportement ne révélait la moindre inquiétude. Ce qui en dit long sur la sécheresse de cœur de ces animaux. Ma compagne insista pour que j’aille prévenir Raymond du drame en cours. Personnellement je n’y tenais pas plus que ça, persuadé que j’étais que la bête vivait ses derniers instants et que son propriétaire n’y pourrait pas grand-chose. Je me remémorais le Livre de l’Ecclésiaste qui dit si justement qu’« Il y a un temps pour tout, un moment pour chaque chose sous le soleil : Un temps pour naître et un temps pour mourir, etc. », ce qui en dit en dit long sur ma sècheresse de cœur. Toutefois je me laissai influencer et me dirigeai vers sa maison. Ne voyant pas sa voiture, j’en déduisis qu’il n’était pas là. Mais Nicole insista pour que je vérifie s’il ne se serait pas garé à un endroit où on ne la verrait pas.  Je fis le tour de la propriété mais pas plus de Raymond que d’intérêt dans un discours du président Hollande. 

Je pensai arrêter là ma mission mais il me fut conseillé d’appeler l’éleveur. Je m’y résignai et le fis. Ce fut sa moitié qui me répondit. Je lui communiquai la triste nouvelle qu’elle me promit de transmettre à son mari. Quelques minutes plus tard je le vis arriver. Sa promptitude me laissa pantois : était-il doté de super-pouvoirs pour parvenir en si peu de temps à être prévenu et à parcourir les quelques kilomètres séparant sa maison du lieu de son élevage ?  Curieusement, plutôt que de se diriger vers le lieu du drame par moi précisé à sa fidèle (du moins je l’espère) épouse, je le vis prendre le chemin d’un autre pré. Je le hélai et lui demandai si on lui avait communiqué mon message.  A son air étonné, je compris que non. Tout s’éclaira : en fait, lors de mon appel, il était déjà en route… Je l’informai donc de l’infortune de sa brebis ce qui le fit prendre au quasi-pas de course la direction du la pâture concernée. Je retournai au potager voir comment les choses se passaient et fus étonné de voir la brebis moribonde de nouveau sur pieds et, suivie de ses jumeaux, en train de paître à belles dents. Celui que j’avais cru, l’espace d’un instant devoir nommer Super Raymond m’expliqua que, s’étant gavée plus que de raison d’herbe verte des collines, la brebis avait dû se coucher et que sa panse trop pleine lui avait interdit de se relever. Sans une prompte intervention, la bête eût normalement crevé. Je fus donc remercié. Un café nous fut proposé que nous refusâmes et Raymond m’indiqua, qu’au cas où je verrais le cas se reproduire, il me suffirait d’attraper la bête par la toison, de la faire rouler un peu de manière à ce que ses pattes touchent le sol et qu’elle puisse se relever et courir vers d’autres ripailles. L’idée de tripoter la laine répugnante de cette gloutonne ne me disant rien, j’espère ne plus jamais être témoin d’un drame similaire.


Brebis Raymondesque paissant en compagnie de ses agneaux (dont je me demande si la moitié d’un d’eux ne finira pas dans mon congélateur d’ici quelques mois). Notez la répugnante saleté de leur mère.

vendredi 24 avril 2015

Histoire de Glycine (et de France ?)



Aux environs de la Toussaint dernière, des cousins Facebook (car je ne me contente pas d’avoir sur ce réseau social des « amis » j’y cultive aussi des relations familiales avec des « cousins » et des « neveux » virtuels qui valent bien ceux de la « vraie vie»), m’avaient expédié de leur lointaine Drôme une jeune glycine. Ce fut l’occasion de longs démêlés avec M. Chronopost que j’avais en leur temps ici même narrés (bel alexandrin, ma foi !). Sachez simplement, que le colis, suite probablement à une partie de rugby particulièrement rugu(b)euse opposant l'équipe des Destructeurs de Colis aux Effaceurs d'Adresses, avait vu sa livraison retardée pour cause de réparation, qu’ensuite le livreur renonça à me l’apporter sous prétexte qu’il trouvait mon adresse insuffisamment détaillée à son goût, que de fil en aiguille il fallut une semaine pour que j’entre en possession de la belle plante, qu’entre temps elle avait perdu toutes ses feuilles et que sa tige était cassée 20 cm au-dessus de la racine. Elle présentait ainsi tous les signes cliniques d’une mort certaine. Mais ce serait mal connaître le Breton qui sommeille en moi*, que de penser que je me résignerais à sa disparition. Je garnis de compost et de terre un grand pot de fleur et y installai la plante. Afin qu’elle ne souffrît pas trop des rigueurs de l’hiver, je la plaçai dans la serre et commença une longue attente. Je continuai, sans trop d’illusions, de l’arroser quand besoin était.  Mais jusqu’à ces jours derniers elle ne montra pas le moindre signe de reprise. La chaleur rendant l’opération indispensable je l’arrosai tout de même avec régularité.  Et puis, avant-hier, lors de mon tour matinal d’inspection, je m’aperçus, miracle, que sur la base de la tige  les bourgeons avaient grossi et laissaient entrevoir un peu de vert. Cependant, au-dessus de la cassure, rien ne semblait changer. Et puis ce matin que vis-je ? Du vert se deviner au-delà de la brisure ! La plante était donc sauvée !  Après avoir consolidé la tige martyrisée d’une attelle, je vais pouvoir installer la plante en son emplacement définitif d’où elle pourra se lancer à la conquête de la façade.

Je vois dans cette histoire de plante une métaphore de la France et de son destin. Contrairement à d’autres qui la considèrent perdue, je continue de croire qu’elle a un bel avenir. Elle ne redeviendra jamais ce qu’elle fut (serait-ce envisageable ou simplement souhaitable ?) mais il se peut que si plutôt que de la laisser aux mains de socialo-chronopostiers destructeurs, déclarés ou rampants, elle se trouvait être à nouveau l’objet de soins attentifs de la part de gens qui l’aiment et ne se résignent pas à sa fin, on la voit refleurir. 

* Et qui s’entend d’autant mieux avec le cochon en résidence que ce dernier semble ces temps-ci saisi de narcolepsie chronique.

On n'en est pas encore là, mais patience !