..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 18 avril 2015

Droits et devoirs



Il serait question de transformer le droit de vote en obligation avec, en cas de non-respect, sanctions à la clé. Ainsi, ce droit que certains de nos aïeux ont acquis au prix de leur vie (écrasons, à ce souvenir, la  larme citoyenne qui embrume nos yeux républicains !)  se transformerait-il en devoir imposé par la loi. Ayant ces derniers temps une forte tendance à voter et m’éloignant rarement de mes collines, ça ne changera pas grand-chose. Comme mon vote, d’ailleurs.

Toutefois remplacer un droit que l’on est libre d’exercer ou non en obligation me paraît contraire à la liberté. Les « droits-de-l’hommistes » brandissent bien haut (du moins d’après eux) le flambeau de la « démocratie ». Au contraire, il n’existe aucun « devoirs-de-l’hommiste » mais s’il en était on peut supposer qu’ils s’opposeraient aux partisans des droits et que, partant, ils appartiendraient au camp du mal. L’opposition entre droit et devoir est flagrante.


Prenons par exemple le droit de cuissage dont bénéficiaient selon certains les seigneurs de jadis. Quoi de plus agréable que d’en jouir (à tous les sens du terme) ? En revanche, si on en avait fait un devoir, le cuissage aurait perdu beaucoup de son attrait.  Imaginons que le seigneur ait été homosexuel. Accomplir ce devoir se serait avéré pénible pour lui. De même, si la mariée avait été laide, contrefaite, revêche, frigide et d’hygiène douteuse, ce devoir se serait transformé en corvée. Sans compter que les plus puissants seigneurs se seraient usé à l’accomplir, vu le nombre de vilaines à honorer.

Depuis quelque temps, le devoir de mémoire est devenu très tendance. Or s’il est une chose qu’il est difficile de contrôler c’est bien sa mise en pratique : qu’est-ce qui prouve que ce citoyen à la triste figure est bel et bien en train de méditer sur l’holocauste ou sur la traite négrière et non en proie à de sombres pensées suite à la réception de son avis d’imposition ?  Faute de moyens de contrôler efficacement les mémoires, ne serait-il pas plus raisonnable de transformer ce devoir en simple droit laissant à ceux qui ont d’autres préoccupations la possibilité d’oublier certains drames ?

Le devoir conjugal est le plus paradoxal de tous, vu qu’il n’est de nos jours associé à aucun droit. Ainsi qui remplirait ce devoir sans le consentement de  son conjoint se verrait accusé de viol et probablement condamné.

En dehors des devoirs moraux que l’individu s’impose, je serais donc plutôt d’avis qu’il n’en existe  pas d’autres. Pour les droits, je fais totalement confiance à la manière dont on voit notre société évoluer pour nous en priver ou les réduire.

mercredi 15 avril 2015

La girafe (2)



La connaissance approximative qu’avait ce vieux noceur de La Fontaine du comportement de la bête s’explique par le fait qu’à son époque celle-ci était mal connue. Il fallut en effet attendre 1827 pour que la première arrivât en France. Saluons au passage l’étonnante patience de nos aïeux. Cadeau du vice-roi d’Égypte Méhémet-Ali à Charles X ( à l’époque, quand un dirigeant Égyptien voulait faire plaisir à son homologue français, il lui offrait une girafe. Aujourd’hui il lui achète quelques Rafales. Les temps ont bien changé !), cette girafe se rendit de Marseille à Paris en partie à pied et provoqua sur son passage un engouement populaire qui ne se démentit pas lorsqu’elle fut exhibée trois ans durant au Jardin des plantes.

Au fond, il valait peut-être mieux qu’on ne la connût pas trop. Taciturne au point qu’on pourrait la croire muette, son éternel silence est dû à une fierté peu commune doublé d’un total manque de conversation et d’une tendance très marquée à la bouderie. Une autre curieuse caractéristique de ce ruminant est qu’il ne dort pratiquement pas : deux heures par jour lui suffisent et encore ne fait-il que somnoler, gardant l’œil ouvert. Du coup, la girafe est le seul mammifère terrestre qui ne baille pas. Il faut dire à sa décharge que sur les lieux qu’elle hante on reçoit très mal ARTE.  Le mâle girafe en conçoit une grande amertume car, pour lui, il est difficile de courir la gueuse ou d’aller faire la bringue avec ses potes sans que sa femme s’en rende compte et se mure dans un silence réprobateur. Une fois par an, la femelle met bas et, comme on pouvait s’en douter, se montre très mauvaise mère : si au bout d’une heure son petit n’est pas debout, elle l’abandonne et parfois même le tue.  

Orgueilleuse, mère indigne et épouse tyrannique, vous vous doutez que la girafe n’a pas beaucoup d’amis. Curieusement, elle semble ne pas avoir beaucoup d’ennemis non plus. Ses seuls prédateurs seraient le lion, la hyène, le lycaon, le léopard, le crocodile et le milliardaire Nord-Américain.  Seul ce dernier s’en prend aux adultes en pleine santé. Les autres, trop lâches, s’attaquent de préférence aux petits, surtout quand ils portent de lunettes (et que  ceux-ci ont échappé aux tentatives d’infanticide de leur maman), et aux adultes malades ou vieillissants. Quoi qu’il en soit, l’animal est protégé et dans certaines régions elle est même en progression. Ce n’est pas le cas du Mortainais où elle stagne.

Pour finir, intéressons-nous à une expression populaire : « Faire ça ou peigner la girafe… ». Pour M. Robert, « peigner la girafe » signifierait « faire un travail inutile et long ». Je n’en suis pas d’accord et ceci parce que peigner une girafe n’est pas inutile.  En effet, si le coiffeur est talentueux, la girafe, sans devenir séduisante, devient un peu moins répugnante, ce qui est déjà ça…

Vous en savez désormais plus qu’il n’est nécessaire sur ce mammifère, remerciez-moi puis partez, enseignez toutes les nations. De mon côté, je vais jardiner.

mardi 14 avril 2015

La Girafe (1)



L’excellent Didier Goux s’étant récemment étonné dans un commentaire de billet de ce que je n’avais encore rien écrit sur cet animal, je me suis illico mis en devoir de pallier ce manque.

S’il y a un animal dont la présence sur terre donne une claire vision de ce qu’est la totale inutilité, c’est bien la girafe. Autrefois nommée caméléopard (en grec καμηλοπάρδαλις) parce que ces escrocs qui mettent aujourd’hui l’Euro en péril pensaient qu’elle était le fruit d’amours contre-nature entre chameaux et léopards (fallait-il qu’ils soient sots, les bougres !), elle doit son nom moderne à l’arabe zarāfah (زرافة,), terme auquel un traducteur audacieux pourrait donner le sens de « girafe ».

Selon certains esprits affidés à sa cause, la taille de la girafe en ferait l’animal terrestre dont les ossicones seraient le plus éloignés de la plante des pieds. Cette particularité expliquerait le relatif insuccès de la bête en tant qu’animal de compagnie vu que les quelques 5,80 m qui séparent l’extrémité des cornes veloutées du  mâle du sol requièrent une hauteur de plafond qui est peu courante dans les HLM. Problème que ne posent aucunement le serin, le poisson rouge, la belette ou le rhinocéros.Si on y ajoute le coût prohibitif des laisses, cela explique pourquoi il est rare de rencontrer des élégantes se promenant dans les parcs de nos villes en compagnie de ce grand dadais d'animal.

Le ridicule est la caractéristique principale de cette aberration de la nature. On a tenté d’expliquer la longueur de son cou  par le fait que son élongation lui aurait permis en des périodes où l’herbe se faisait rare dans la savane de se repaître de feuilles d’arbres. Tout esprit rationnel se demande alors, pourquoi le zèbre (sorte d’âne en pyjama) et l’antilope qui hantent grosso-modo la même aire de répartition n’en ont pas fait autant. Une autre théorie voudrait que les mâles aient développé une longueur de cou extraordinaire afin de mieux affronter leurs rivaux dans la compétition sexuelle. On est alors en droit de se demander pourquoi l’ensemble des animaux ne les a pas imités. En fait la réponse est simple : doté d’un odorat délicat, ce ruminant émet des flatulences particulièrement nauséabondes et ses déjections ont une odeur à faire s’évanouir la hyène la mieux aguerrie, de plus elle ne supporte pas la promiscuité que lui impose la savane avec le zèbre doté comme chacun sait d’une haleine de poney. C’est pourquoi son cou s’est allongé progressivement lui permettant de s’éloigner de ces miasmes morbides.

Malgré ses nombreux handicaps, la girafe a été chantée par bien des poètes. Qui ne se souvient avec émotion des vers du bon La Fontaine ? « La girafe ayant chanté tout l’été…», « Une girafe se désaltérait dans le courant d’une onde pure… »  Que dire des nombreux romans qui lui furent consacrés ?  Des chefs-d’œuvre éternels qu’elle suscita, au nombre desquels se comptent Au bonheur des girafes d’Émile Zola,  A l’ombre des girafes en fleurs, de l’impayable Marcel Proust ou encore, plus près de nous, Voyage au bout de la girafe de L-F Céline, Des Girafes et des hommes de John Steinbeck et La Possibilité d’une girafe de Michel Houellebecq ? L’art pictural ne fut pas en reste, loin s’en faut ! Géricault et son Radeau de la girafe, les Girafes molles de Dali, et, cerise sur le gâteau, La Girafe de Leonardo dont le sourire énigmatique fit couler tant d’encre… Elle est partout !

A suivre…

lundi 13 avril 2015

Christiane for ever !



Il m’arrive de temps à autre de créer un groupe ou une page Facebook afin de promouvoir une cause essentielle. Malheureusement ceux-ci ne rencontrent pas toujours l’écho qu’ils mériteraient. Ainsi le groupe « Les amis de Robert-Tugdual Le Squirniec, philosophe breton » ne compte-t-il que douze membres pas très actifs après bientôt cinq ans d’existence. Je dois reconnaître que je suis en partie responsable de ce relatif échec vu que je n’ai pas donné suite aux demandes de vingt-et-un impétrants qui me semblaient plus motivés par la perspective de pouvoir ainsi côtoyer les intellectuels d’élite qui le composent plutôt que par un véritable intérêt pour la philosophie bretonne et son chef de file.

« Pour une marche citoyenne pour protester contre les autres » n’a recueilli pour sa part que treize « J’aime » alors que chacun sait à quel point les autres nous pourrissent la vie et combien cette dernière serait paradisiaque si on pouvait se débarrasser d’eux une bonne fois  pour toutes. Je me suis résigné, poussé par l’amertume qu’engendre l’indifférence, à supprimer d’autres pages ou groupes d’une portée au moins égale et je crains même avoir oublié jusqu’à l’existence d’autres. Quand on constate le succès que rencontrent des causes ou des personnages dénués du moindre intérêt, il y a vraiment de quoi être saisi par le désenchantement.

Pourtant, parmi ce qu’il faut bien appeler autant des naufrages, il est une page qui a su attirer plus de deux cents suffrages et dont le succès va grandissant : « Pour que Mme Taubira continue de se ridiculiser au gouvernement ». Créée en mars 2014 suite à cette inénarrable séquence où notre chère ministre avait brandi face aux caméras des documents apportant un démenti aux propos qu’elle tenait, cette page a vu son impact s’intensifier tandis que ses buts s’affinaient. Il faut croire que son influence est grande dans les plus hautes sphères de l’État puisqu’en dépit de ses pitreries répétées et de ses déclarations hostiles au gouvernement dont elle fait partie elle demeure en place. Il faut reconnaître qu’en la gardant, Le rusé Manuel Valls sait mettre les rieurs de son côté. Certains diront que la politique prônée par la mignonne Christiane entraîne un certain laxisme judiciaire. Ces gens voient le mal partout. D’ailleurs avec les talentueux magistrats qui font, et de loin,  de notre institution judiciaire la meilleure du monde, est-il vraiment nécessaire que quiconque pousse au laxisme ?

 Il semble désormais, sauf imprévisible bouleversement,  à peu près établi que ce bon ministre continuera de nous distraire jusqu’à la fin du quinquennat. Seulement, cette fin s’approche à grand pas et il nous faut envisager une possible alternance. C’est pourquoi cette page se fixe désormais pour objectif le maintien en poste de Mme Taubira même en cas de changement de majorité. Elle pourrait par exemple laisser le ministère de la justice à quelqu’un d’autre et se contenter de garder les sceaux, activité honorable bien que peu prenante qui lui laisserait le loisir de tirer à boulets rouges sur ses collègues, de multiplier ses déclarations poético-tonitruantes et de faire des balades (ou des ballades) à vélo en compagnie de ses gardes du corps, toutes choses qui constituent l’essentiel de sa vis comica. 

Pour atteindre ce but, je compte sur votre soutien ! 

dimanche 12 avril 2015

Ce monde va trop vite pour moi !



Depuis quelques jours, il n’y en a plus que pour les pédophiles de l’Éducation Nationale. Loin de moi l’idée de contester leurs mérites. Même si je m’étonne, comme Le Nonce, que Charlie ne leur ait pas consacré une de ses Unes si fines et drôles comme elle le fait régulièrement quand des prêtres se voient accusés de ce genre de turpitudes. J’y vois un favoritisme inacceptable.

Qu’on ne m’accuse pas de trouver le sujet sans intérêt. La question n’est pas là. Seulement, durant les moins de trois mois et demi écoulés depuis qu’a commencé l’an de grâce 2015, je me trouve un peu dépassé par la profusion de sujets d’indignation qu’on m’a proposés. Ça a commencé sur les chapeaux de roues avec les attentats contre Charlie et l’Hyper Casher, entraînant un « esprit du 11 janvier » propre à changer de fond en comble la mentalité des Français (et même des autres habitants de la France). J’en étais encore tout retourné que, paf !, voilà un avion qui vient s’écrabouiller dans les Alpes et qu’on apprend que ce serait à cause d’un copilote suicidaire qui n’aurait pas supporté de mourir seul. Alors que mon chagrin et ma stupeur sont encore en phase ascendante voilà-t-il pas qu’on abandonne Andreas et ses délires pour se concentrer sur les résultats électoraux du FN. J’étais à peine arrivé à mon seuil de saturation que, changement de décor à vue, ce sont les bisbilles des Le Pen père, fille et âmes damnées qui viennent occuper le devant de la scène ! On laisse à peine le temps à ma juste indignation d’atteindre son allure de croisière que Marine et le Menhir passent à la trappe, chassés par les pédagogues-pédophiles. Là je dis : TROP C’EST TROP !

Je suis désolé, mais je n’arrive pas à suivre. Quatre abominables scandales en à peine un trimestre,  c’est plus que je n’en peux encaisser. Il faudrait être raisonnable : quand on a un bon sujet, on le garde, on le peaufine, on le chouchoute. Nos pères faisaient montre d’un peu plus de suite dans les idées. L’affaire Dreyfus avait en son temps monopolisé les débats des années durant. Ça c’était de l’affaire ! Aujourd’hui, un clou chasse l’autre et au bout du compte plus de rien n’a d’importance. Un capitaine accusé de trahison ne tiendrait pas plus d’une semaine, chassé qu’il serait des grands titres par les inouïes performances de notre équipe nationale lors des championnats du monde de bilboquet en salle de Bobo-Dioulasso…

Sans compter que tous ces faits insignes ne nous exemptent pas d’avoir nos propres petits soucis lesquels nous en distraient. Il serait urgent que l’on décide en début d’année d’un sujet propre à agiter les esprits de manière durable. Si c’est le FN : année FN. Si c’est les crashs aérien : année des pilotes fous. Si c’est la pédophilie : année de l’Ed Nat.  Un des effets bénéfiques d’une telle concentration serait d’éviter à notre cher président d’avoir à tout bout d’antenne à intervenir de sa manière bafouilleuse et soporifique sur des sujets que tout le monde aura oubliés demain. Ça nous ferait, à lui comme aux Français, des vacances !

PS : Sans compter que certains esprits confus risquent de se rappeler cette période comme celle où des islamistes pédophiles ont précipité l'avion où se disputaient les Le Pen  sur un bureau de vote dont l'un des assesseurs était un pilote fou qui contraignait de fervents républicains à voter FN...