..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 11 janvier 2015

Mon programme d'action contre le terrorisme



Alors que plusieurs milliards de Français et d’autres s'apprêtent à marcher contre le terrorisme et afin de ne pas être en reste, je vais :

  1. Mitonner un bœuf bourguignon que j’accompagnerai de purée (cuisson en cours) 
  2. Profiter du beau temps pour étendre un voile de protection sur le massif de bruyères afin d’éviter qu’il gèle ou soit endommagé par la neige 
  3. Protéger mon tas de bois d’une bâche 
  4. Retirer les cendres de l’insert et nettoyer son foyer (ce qui n'est pas du luxe)


A ceux qui douteraient de l’efficacité de ma lutte je répondrai :
  • que la meilleure manière de répliquer aux provocations, si sanglantes soient-elles, est le mépris  
  •  que ne rien changer à ses habitudes est la meilleure manière de manifester ce mépris 
  • que plus on est nombreux à montrer son émotion mieux le but visé par les terroristes est atteint 
  • que répondre par une marche républicaine à des gens qui n’ont rien à faire de la démocratie et de la république est absurde 
  • que la lutte contre le terrorisme est  l’affaire de la justice, des services de renseignement et des services spéciaux à condition qu’existe une réelle volonté chez les politiques de soutenir leur action 
  • que les marches « citoyennes » et « républicaines » sont une invention récente de la société du spectacle propres à réjouir homo festivus et à cacher sous une unanimité proclamée les profondes divisions qui déchirent notre tissu social

samedi 10 janvier 2015

Que vont devenir tous les Charlie ?



Un curieux phénomène affecte depuis quelques jours notre pays : de nombreuses jeunes et moins jeunes personnes déclarent être Charlie. Soit il ne s’agit que d’une tocade passagère, soit le phénomène durera et entrainera des conséquences.

Par exemple les services de l’état civil risquent d’être débordés par des demandes de changement d’identité. La multiplication des Charlie va rendre difficile de suivre les débats à la radio : si les présentateurs, les invités et les auditeurs s’appellent tous Charlie, cela entraînera une grande confusion : Charlie accusant Charlie d’avoir tenu des propos insultants sur Charlie, d’autres Charlie, se trouvant injustement calomniés s’en prendront à Charlie , le traitant de menteur, ce qui nuira à la sérénité  des débats.

Nos chaînes de télé d’état proclament toutes,  elles aussi, être Charlie. Ainsi naîtront des quiproquos : pensant avoir regardé la même émission sur Charlie, devant la machine à café, des collègues échangeront leur point de vue alors que l’un a apprécié un documentaire sur le nudisme chez les Inuits et que l’autre s’est enthousiasmé pour le dernier épisode  de Joséphine ange gardien, ce qui entraînera des dialogues surprenants.

D’autre part, il se trouvera forcément au sein des Charlie des brebis galeuses dont le comportement ne sera pas irréprochable. A force de lire dans les gazettes que Charlie a braqué un bureau de tabac (tenu par Charlie), que Charlie, dangereux récidiviste a violé la jeune Charlie, que Charlie, ivre au volant de son véhicule est entré en collision avec une moto conduite par Charlie avant de prendre la fuite, ne risque-ton pas d’assister au développement d’une dangereuse Charliephobie rappelant les Heures les Plus Sombres de Notre Histoire ?

Mais ces craintes me paraissent vaines. Les plus anciens de mes lecteurs se souviendront qu’en 1968 de nombreux jeunes braillaient pour soutenir M. Cohn Bendit « Nous sommes tous des juifs allemands ». Or, il ne semble pas que la fréquentation des synagogues d’outre-Rhin par de jeunes Français ait notablement augmenté suite à ces conversions soudaines. Il est donc probable que cette Charlisation ne sera que très superficielle et ne portera pas à conséquences.

Après tout, la Charlie-mania n’affecte que les gens qui préfèrent défiler en criant des slogans ineptes à la réflexion. Ces gens-là ayant peu de suite dans l’absence d’idées, trouveront bien vite un autre mot d’ordre… Un clou chassant l’autre (et les media ne sont jamais en manque de clous), on peut penser que les Charlie disparaîtront aussi vite qu’ils sont apparus.

N’empêche que l’avalanche de conneries que nous annoncions ici-même avant-hier s’est bien produite et continue de submerger notre pays.

vendredi 9 janvier 2015

Déprime !



Plus Cordicopolis est en fête, plus mon malaise s’accroît.

Je ne me reconnais pas dans le pays qu’on me montre.

Une grave menace pèse sur la France et que fait-on ? On tresse des couronnes (mortuaires) à des gens qui à longueur de couvertures moquaient la mort de ceux qu’ils poursuivaient de leur haine. On va tenter de sauver à tout prix un journal moribond. Ceux qui ne l’achetaient pas en parlent comme de leur bible. On va défiler. Comme si ça servait à quelque chose. Une mobilisation de masse a dans le meilleur des cas pour effet de faire renoncer le pouvoir à une mesure impopulaire. Des millions de gens dans la rue ne changeront rien à la détermination de terroristes dont le but est de déstabiliser la société et non de sonder leur popularité. Plus leurs méfaits auront de retentissement, plus grande sera leur victoire. On achète des T-shirts, on allume des bougies, on étale son chagrin, on brandit des affichettes, on est Charlie. Pathétique !

J’attendais plus de dignité et pourquoi pas de réflexion. Les victimes ont été choisies de manière à choquer l’opinion démocratique tout en s’assurant la compréhension de ceux qui se sont sentis offensés dans leur croyance. Un cocktail détonnant. Les prochaines ne présenteront pas cet « avantage ». Ce seront probablement des anonymes ou des humanistes tranquilles. Frantz Fanon l’a clairement théorisé : la victime innocente et si possible bienfaisante est la meilleure des cibles : sa mort provoque des réactions violentes du camp agressé, dirigées vers d’autres innocents, qui  poussent les proches de ces derniers sinon à devenir terroristes eux-mêmes du moins à les soutenir.  D’attaques en ripostes, la mayonnaise terroriste prend.

Plus qu’à porter le deuil de dessinateurs, si talentueux et célèbres soient-ils,  c’est à une mobilisation contre le terrorisme qu’il faudrait appeler. La vraie question est de savoir si et comment on peut le contrer. Et aussi d’éviter des amalgames menant aux affrontements inter-communautaires puisque, malheureusement, communautés il y a. Mais on préfère rester dans l’émotion, le pathos plus ou moins affecté. C’est plus simple et ça mène dans le mur.

Tenter de trouver réfléchir à des solutions, forcément à long terme, est ingrat, difficile, demande du sang froid, un minimum de maturité. On peut espérer, mais rien n’est moins certain, que les leaders le savent. Seulement, ils n’ont l’œil que sur la ligne bleue des prochains scrutins. Et un peuple enfant suit ces joueurs de flute qui les mènent non à la noyade mais au chaos.

Tout cela est fort déprimant.

jeudi 8 janvier 2015

Alerte météo

Suite à une perturbation trouvant son origine dans le XIe arrondissement de Paris, une avalanche de conneries va submerger la France dans les jours qui viennent. Il est fortement conseillé à ceux qui le peuvent de se tenir à l’écart des media, des blogs et des réseaux sociaux. Cette perturbation pourrait être suivie d’autres, de plus ou moins grande intensité. Toutefois, un retour à la normale devrait se produire avant la fin de la semaine prochaine.


mercredi 7 janvier 2015

Extension du domaine du sport



Avant qu’ils ne découvrent les joies du labourage et du pastourage qui, comme Maximilien de Béthune, duc de Sully, l’avait si justement souligné étaient devenus les  deux mamelles de la France de son temps, nos lointains ancêtres vivaient de chasse, de cueillette et de pêche.

Les temps ont bien changé : cueillir de ci-de là expose aux coups de fusil, chasser est devenu un crime et pêcher s’est mué en  passe-temps, voire en sport. Compter sur ces activités pour subsister a perdu de sa pertinence au temps des restaus du cœur et de la banque alimentaire.

Le dernier cri en matière de pêche consiste à relâcher les poissons qu’on vient d’attraper. Personnellement voir à la télé un pêcheur remettre avec tendresse à la rivière la truite, la perche ou le brochet qu’il s’est donné tant de mal à amener à la rive me laisse pantois. Je me demande quel peuvent être alors les pensées du poisson quand il s’éloigne de celui qui, de longues minutes durant, après lui avoir enfoncé dans la gueule un crochet d’acier l’a, en dépit de ses efforts désespérés fournis au prix d’une douleur intense, ramené vers lui, capturé dans une épuisette et extrait brutalement de son milieu naturel avec les conséquences fatales qu’on peut en attendre, l’a remis à l’eau.  Peut-être ne pense-t-il pas, mais s’il avait deux sous de jugeote, il se dirait certainement : « Tout ça pour ça ! Quel sale con ! ». En ce cas, il se montrerait ignorant du mode de pensée de l’homme moderne et la place primordiale que tient chez lui la notion de sport.

Car qu’est-ce que le sport, en dehors d’une source de revenus parfois importants pour quelques professionnels, sinon un effort  pour l’effort ? Le sportif court alors qu’aucune créature menaçante n’est à ses trousses, il saute des obstacles qu’il a lui-même dressés sur son passage, il pédale sur des dizaines de kilomètres dans le seul but de revenir chez lui, etc. Le seul avantage qu’il tire de ces exercices, c’est qu’ils le maintiennent suffisamment en forme pour continuer de s’y livrer. Je n’ai rien contre l’effort physique à condition qu’il ait un but, qu’il ne soit qu’un moyen d’obtenir un résultat concret. Je bêche pour préparer la terre qui me fournira des légumes et non pour pouvoir bêcher avec plus d’ardeur ou pour maintenir ma capacité à la faire.

Pour en revenir à nos pêcheurs qui relâchent, on pourrait extrapoler leur démarche à d’autres domaines.

Par exemple la drague. Paulo rencontrerait Gwendoline, attirerait son attention d’une manière quelconque, l’enthousiasmerait par son habileté à manier le bilboquet ou en la faisant rire aux citations les plus hilarantes d’Emmanuel Kant ou de Martin Heidegger, la couvrirait de fleurs, l’inviterait à quelque bonne table, lui proposerait de prendre un dernier verre chez lui et quand la jeune femme, sentant son intimité se muer en marécage après quelques attouchement lui murmurerait la voix rauque : « Fous-la moi toute, mon gros salaud » le séducteur lui répondrait « Mais vous n’y pensez pas Gwendoline ! Je fais ça pour le sport ! Rentrez bien vite chez vous ! »

De même pour la recherche d’emploi. Kévin répondrait à des annonces, se verrait convoqué pour un premier entretien, un second où le poste lui serait offert, arracherait après d’âpres tractations un salaire élevé, déterminerait la date du début de son activité et, au moment de signer son CDI déclarerait au DRH : « Signer ? Il n’en est pas question, vous pouvez le garder votre boulot de merde, je suis très bien où je suis ! Je fais ça pour le sport !»

Ainsi bien des aspects de la vie pourraient-ils prendre un caractère ludique et pour tout dire moderne…