..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 5 septembre 2014

Humoriste immigrée



J’étais jusqu’ici persuadé que s’il y avait une catégorie dont nous n’étions pas près de manquer c’était les gauchistes pleins de morgue, bouffis de suffisance que leur crasse inculture autorisait à toiser de très haut les tristes benêts  qui, ne partageant pas leur catéchisme, ne pouvaient être que des bas-du-front fascisants quand ils n’étaient pas franchement nazis. Il en existe deux catégories : les sérieux et les amusants. Les sérieux, austères éditorialistes ou chroniqueurs pontifiants débitent ad nauseam des platitudes convenues  qu’ils présentent comme autant d’incontestables et novatrices vérités.  Les amuseurs gagnent en vulgarité ce qu’ils perdent en rigueur, leur  « humour » consistant principalement à manier la calomnie et l’insulte basses.  Ce qui est très drôle.

Donc, je pensais, jusque récemment,  que nous en avions à revendre si tant était que de tels spécimens pussent intéresser de quelconques acheteurs.  J’avais tort car il semblerait qu’au lieu de tenter  d’en exporter nous nous voyons réduits à en faire venir de l’étranger !  Je suis parvenu à ce triste constat en entendant cet été et aussi ce matin une certaine Charline Vanhoenacker  qui officie sur la RSC™ (France Inter) quelques minutes avant huit heures puis, en compagnie de son complice   Alex Vizorek, entre 17 et 18 h. La principale particularité de cette jeune femme est qu’elle est, comme son acolyte Alex, de nationalité belge comme l’indiquait le titre de leur émission diffusée sur cette même chaîne ces deux derniers étés, « Le septante-cinq minutes ». Madame Vanhoenacker est une humoriste qui s’intéresse à la politique. Attention : pas à n’importe quelle politique !  Nous sommes sur une radio de service public financée par les impôts de tous : elle est donc résolument de gauche, c'est-à-dire du côté du bon sens, et tire à boulets rouges sur les monstres idiots de la droite (modérée, forte et extrême confondues). Son  émission de l’après-midi est finement nommée « Si tu  écoutes, j’annule tout* » parodiant ainsi un supposé tweet de l’ex-président. N’est-ce pas à se pisser dessus ?

Ce matin donc, La belle Charline s’en prenait à la revue « Valeurs actuelles », spirituellement baptisée « baromètre de la connerie humaine », en faisant un étalon universel. Cette dame aurait-elle lu tout ce qui s’écrit ou se dit de conneries dans le vaste monde pour parvenir à cette péremptoire conclusion ?  Quel insigne crime pouvait bien se trouver à la source de son ire ? Rien moins que la dernière une de la revue, qu’elle jugeait « raciste ». Jugez-en :



Traiter d’ « ayatollah » une ministre d’origine maghrébine ne saurait relever que du pire des crimes de notre temps, non ? Qu’importe si le Larousse donne pour définition de ce mot "personne aux idées rétrogrades qui use de manière arbitraire et tyrannique des pouvoirs étendus dont elle dispose".  Ayant moi-même été récemment accusé de racisme suite à un malentendu, je n’en dirai pas davantage. Surtout que n’ayant pas lu la revue incriminée je ne suis pas à même  de dire si « l’enquête sur la ministre de la Rééducation nationale » n’est pas un discours rempli de haine ravalant les pamphlets antisémites de M. Céline au rang d’innocentes taquineries.  J’en doute cependant.

Toujours est-il que la spirituelle Charline après avoir dénoncé le crime et riant de ses propres saillies tant elle se trouvait drôle se lança dans une énumération des projets de Mme Vallaud- Belkacem que nous ignorerions si les enquêtes de Valeurs actuelles ne nous en avaient informés :  Transformation du premier étage de la Tour Eiffel  en mosquée, ateliers de confection  de ceintures explosives, de sacrifice du mouton, de préparation du couscous, démolition des écoles avant de les reconstruire orientées vers la Mecque, et voyages scolaires et Syrie. Peut-on imaginer plus cruelle ironie, plus percutant argumentaire ?

Seulement, et excusez-moi de parler en chantre de la préférence nationale, n’aurait-on pas pu trouver parmi nos « humoristes de gauche » nationaux  de nombreux jeunes gens dont la talentueuse verve eût pu égaler (surpasser serait difficile) celle de Madame Vanhoenacker ?  Eh bien non, nos grands esprits, comme nos ouvriers de chantiers, on va les chercher à l’étranger. Est-ce ainsi qu’on inversera la courbe ?

*Malheureusement bien que je l’ai écoutée, elle n’a pas cessé d’émettre, comme quoi les promesses…

jeudi 4 septembre 2014

Erreurs de casting



Il semble que paraîtrait en ce jour un livre d’importance où l’ex-« première dame de France* » exprimerait sa façon de penser, urbi, orbi, populo franciaeque et accessoirement à celui qui fut un temps son compagnon. Les révélations y seront probablement fracassantes. Le verre d’eau médiatique en connaît déjà une de ces tempêtes aussi inouïes que quotidiennes qui l’agitent.

Franchement, je n’achèterai ni ne lirai l’ouvrage. D’abord parce que ces gens-là ne m’intéressent pas ensuite parce que je lis très peu ces derniers temps. Son contenu m’indiffère : qu’ai-je à faire de nouvelles « révélations » concernant un personnage pour lequel je n’ai jamais eu la moindre trace d’estime ? Comment une image déjà lamentable pourrait-elle s’en trouver dégradée ?

L’intérêt, si intérêt il y a,  de l’ « événement » n’est pas à chercher dans le contenu du livre mais  dans le fait qu’il ait été écrit et publié. Qu’une personne soit profondément blessée de s’être vue répudiée avec si peu d’élégance comme le fut Mme T. (rien à voir avec Mr T., alias Barracuda dans la série « Agence tous risques ») n’a rien d’étonnant. Qu’elle en retire une certaine amertume est compréhensible. C’est le lot de toute femme et tout homme trompés puis quittés (sauf quand tromperie et abandon arrangent leur lâcheté et leur évitent d’assumer la responsabilité d’une rupture). Que fait une personne « normale » en pareil cas ? Elle bassine un temps ses proches en leur narrant ses peines et griefs et puis, sauf dans le cas des infatigables ressasseurs et des vindicatifs invétérés, elle passe à autre chose, refait sa vie ou découvre les joies du bilboquet et ça se tasse. A part les écrivains pratiquant l’autofiction, personne n’en fait un livre. Qui  publierait, qui lirait un écrit ou Mme Chombier, conterait ses déboires suite au départ de son cochon de mari (charcutier de son état**) avec cette salope de petite vendeuse (et en emportant la caisse noire) si une fantaisie mêlée d’amère rancune  l’en prenait?

S’il y a écriture c’est que l’auteur appartient à la race des vindicatifs mesquins et  hargneux. S’il y a publication, c’est que l’éditeur estime que dans la population la proportion de voyeurs la justifie. Pour la deuxième hypothèse, il va sans dire que l’éditeur n’a pas tort, il suffit pour s’en assurer de considérer les tirages de la presse « people ». Pour la première elle pose la question de savoir si une personne dotée de ce genre de caractère est apte à jouer un rôle quelconque dans l’entourage du chef de l’État et pour corollaire de savoir si celui qui a pris la responsabilité de la placer à ses côtés a agi en homme sensé. La réponse à ces deux interrogations me paraît s’imposer : bien sur que non.  Quand il se présenta à la primaire présidentielle socialiste en 2011, M. Hollande, on peut le supposer, comptait l’emporter. On peut même penser que l’idée de présider  aux destinées de la France avait auparavant traversé son esprit. On peut donc estimer qu’il voyait sa compagne être à ses côtés en cas de succès. En ce cas, il est envisageable qu’il l’y avait jugée apte. Il s’agirait donc d’une erreur de casting.

Que le président actuel manque de jugement en toute matière ne nécessite pas de nouvelles preuves. Toutefois, en choisissant d’amener à une situation très en vue une personne que son caractère rendait inapte à l’occuper, en lui offrant ensuite, par son comportement pour le moins désinvolte,  l’occasion d’exposer l’entière étendue de cette inaptitude, il est parvenu, mieux que tout autre avant lui, à abaisser la fonction présidentielle.

Le choix de M. Hollande par les socialistes, son élection par les  Français furent des erreurs de casting. Celles qu’il commet sans cesse depuis ne sont que les conséquences logiques des premières.

**Statut inexistant dont on se demande à quel titre elle a pu l’occuper n’étant ni épouse, ni concubine et peut-être même pas partenaire du président..
 *Notons au passage qu’un charcutier se trouvant être un cochon quand il se suicide commet un geste professionnel plus que désespéré.

mercredi 3 septembre 2014

L'Islande



Qu’est-ce que l’Islande sinon une petite Mongolie maritime peuplée de Scandinaves ?  Située au milieu de nulle part, ou de l’Atlantique-Nord ce qui revient au même, ce pays fait tout pour rebuter d’éventuels immigrants ou visiteurs. S’appeler « Terre de glace » alors qu’à Reykjavik la température maximale atteint allègrement les 13° C en juillet est rusé ! Une autre astuce employée pour éloigner les importuns est de donner aux villes des noms absolument imprononçables et difficilement lisibles. Ainsi lorsque vous essayez de vous renseigner sur les attraits de Seydisfjördur, bourgade qui, il faut bien le reconnaître n’en présente aucun, après quelques tentatives infructueuses de taper son nom dans un moteur de recherches vous vous dites qu’en fait vous passeriez de meilleures vacances à la Grande-Motte. Et vous feriez bien.  Car le pays est volcanique en diable, son point culminant est le Hvannadalshnjúkur (2109 m.), volcan dont il faut probablement plus de temps pour prononcer correctement le nom que pour en escalader les pentes. Seulement dix pour cent du territoire est couvert de glaciers (ce qui prouve, si nécessaire, la mauvaise foi des « Terre de Glaçais »). Les geysers, sources jaillissantes et intermittentes d’eau chaude  sont supposés être une autre « attraction » du pays. Si vous aimez les jets d’eaux, allez plutôt voir celui de Genève qui a le mérite d’être constant et de ne pas ébouillanter. Pour évacuer l’eau des incessantes précipitations, de nombreux fleuves parcourent les paysages arides du pays avant de se jeter via des fjords dans l’Océan.  Presque deux-tiers des 320 000 Islandais vivraient dans la capitale, Reykjavik,  et son agglomération,  pratiquement tout le reste réside dans des bleds de mort qui donneraient à Romorantin ou Châteauroux des airs de mégalopoles. Avec pour conséquence de faire du reste du pays un quasi-désert.

La colonisation de l’île par les Scandinaves débuta à la fin du IXe siècle. L’histoire de ce pays est une longue suite de catastrophes. Guerres intestines, épidémies (peste noire (1402-1404 et de nouveau en 1494-1495), variole au XVIIIe siècle), famine suite, en 1783, à l’explosion d’un volcan qui causa la mort de la moitié du bétail et d’un quart de la population : que des misères !  Du point de vue politique, ce ne fut pas mieux, rattaché en 1262 au royaume de Norvège, l’Islande finit, suite aux vicissitudes des unions et désunions scandinaves, par tomber dans l’escarcelle du Danemark avant de devenir en 1918 un royaume lié à son ancien protecteur. En 1944, la république fut finalement proclamée après que l’île eut été occupée pendant la guerre par les Britanniques puis les Étatsuniens. Elle entama alors, grâce au plan Marshall et à l’industrialisation de la pêche, une période de prospérité qui allait la mener à devenir un des pays les plus riches du monde en matière de PNB par tête. Comme quoi, dans la vie d’un peuple, il faut savoir être patient… Hélas, ayant un peu forcé sur la spéculation financière, la crise de 2008 la toucha cruellement. Comme quoi, rien n’est jamais acquis à l’homme…

L’économie Islandaise est basée sur la pêche et l’industrie de l’aluminium. La géothermie autorise l’Islandais et à l’islandaise à ne pas trop se cailler les miches lors de leurs ébats et est utilisée pour la production d’une électricité qui leur permet de voir ce qu’ils font (en plus de fondre l’alu).  L’élevage séculaire du mouton a eu pour conséquences une déforestation massive et une aridité des sols. Toutefois, la rumeur selon laquelle le mouton islandais serait muni de lunettes vertes lui permettant de brouter les cailloux serait infondée. La toison de ces aimables ruminants permet la confection et l’exportation de tricots plutôt rigolos d’aspect.

Du point de vue culturel, les Islandais parlent une langue que l’isolement a conservée proche du vieux norrois ce qui leur permettrait de discuter sans problèmes avec les habitants des Îles Féroé si ces derniers ne manquaient totalement de conversation et étaient un peu plus près. L’Islandais ne porte pas de nom de famille mais le prénom de son père suivi de –son, ce qui est inadmissible au XXIe siècle. La littérature islandaise fut prospère au Moyen-âge ou nombre de poèmes et sagas furent écrites. Depuis, pas grand-chose à signaler à part  Halldór Laxness (prix Nobel de littérature 1955) que ceux qui l’ont lu connaissent. Ce serait bien le diable cependant que n’aient pas été écrits quelques poèmes, romans ou traités consacrés à la morue, au mouton, à la géothermie, à l’aluminium ou aux tricots… Pour ce qui est de la peinture, elle est surtout composée de faux. Pour le reste…

De tout ça, il ressort qu’un voyage en Islande demande au touriste d’avoir des goûts un peu particuliers. Mais quand on raffole des fjords, qu’on est transporté à la vue de geysers, de glaciers, de terres arides et de volcans, qu’on rêve de visiter des usines de congélation de poisson, des fonderies d’aluminium ou des centrales géothermiques, que la seule vue d’un mouton vous ravit, qu’on a bien envie de perfectionner le norrois qu’on a acquis aux Îles Féroé, ça peut être tentant… Attention toutefois à ce que l’éruption catastrophique d’un des nombreux volcans aux noms improbables ne vous retienne pas trop longtemps : vous pourriez vous en lasser.

mardi 2 septembre 2014

Courrier des lecteurs



Ce blog, vous vous en doutez, provoque un très nombreux courrier provenant de lecteurs curieux de connaître mon opinion sur certains sujets que je n’ai pas encore traités ou des précisions sur d’autres qui ont fait l’objet d’un ou plusieurs billets. Je mets un point d’honneur à y répondre mais jusqu’ici, je n’avais pas songé à divulguer ces correspondances. Le peu d’intérêt que présente en ce moment l’actualité* m’amène cependant à vous faire part des plus passionnants échanges auxquels elles ont donné lieu.

Cher Jacques,
d’abord permettez-moi de vous remercier pour les nombreuses heures d’enrichissantes lecture que me procurent vos écrits qui savent si bien allier la profondeur du style à l’élégance du fond (suivent trois pages de louanges que la modestie m’interdit de citer)
Ainsi donc, vos billets m’ont rendu le goût de vivre et une soif d’expériences nouvelles qu’elles soient intellectuelles ou sexuelles. Parmi ces dernières, le plus cher de mes désirs serait de me faire niquer par un  socialiste. En connaîtriez-vous avec lesquels vous pourriez me mettre en rapport (si j’ose dire !) ?  Sinon pourriez-vous m’indiquer quelle serait, selon vous, la meilleure manière d’y parvenir ?
Merci d’avance !
Christiane T
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Chère Christiane,
Je vous remercie de votre missive dont les trois premières pages montrent que vous êtes personne à apprécier les vraies valeurs, qualité hélas rares par les tristes temps que nous traversons. Mais je ne suis pas là pour flagorner, venons-en donc au projet qui vous occupe
A mon grand regret, je ne compte parmi mes relations aucun socialiste. Et puis je voudrais vous mettre en garde contre les élans naturels que votre généreuse nature (la photo jointe me montre qu’elle l’est extrêmement !) et votre goût de la vie retrouvé vous fait éprouver. Nous ne sommes pas des bêtes, Christiane ! Il n’y a pas que le sexe dans la vie ! Sans compter qu’à trop courir le guilledou, comme le font ordinairement les socialistes, il n’est pas rare que l’on finisse VRP en MST. Croyez-vous qu’il soit prudent de prendre de tels risques ? 
Je répondrai cependant à votre question : la meilleure manière de se faire niquer par un socialiste c’est encore de voter pour lui. Mais c’est également plus dangereux.
J’espère vous avoir satisfaite.
Cordialement,
J. Étienne

Cher Roi des Blogs,
J’ai été convaincu par votre article concernant ce nouvel animal de compagnie qu’est le lombric. J’ai donc profité d’un séjour chez un cousin qui possède un jardin pour m’en procurer. J’ai, suivant vos conseils, installé plusieurs lombrics dans un terrarium. Je m’amuse à les observer à travers la vitre et à leur adresser de petits signes de la main (auxquels ils ne peuvent hélas pas répondre). Toutefois, il m’a semblé ces derniers temps discerner dans leur physionomie une certaine détresse probablement due au mal du pays. Comme de plus je m’apprête à prendre des vacances sur le littoral azuréen, je crains que mon absence n’aggrave leur tristesse.
Pensez-vous qu’il serait bon que j’emmène mes compagnons avec moi ? Ils pourraient prendre des bains de mer, bronzer, jouer à s’enfoncer dans le sable, sortir avec moi en boîte…
Salutations respectueuses,
Manuel V.

Cher Manuel,
Bien que partant d’une bonne intention, votre idée ne me paraît pas judicieuse. Il est parfaitement normal que le lombric que l’on transfère d’un jardin à un terrarium traverse des périodes de dépression, surtout si vous lui adressez des signes lui rappelant cruellement qu’il est dépourvu des membres qui lui permettraient de vous les rendre. Il se sent donc en position d’infériorité et sa nature fière en souffre. Cessez donc ces pratiques !
Mais revenons-en aux vacances et aux activités que vous suggérez. Les bains de mer sont à proscrire absolument : le lombric est un piètre nageur et le sel lui irrite la peau. L’habitat qu’il a choisi prouve clairement son aversion pour le soleil. Quant au sable, il lui pique les yeux. Pour les sorties en boîte, je ne saurais trop vous prêcher la prudence : un des rares défauts de ce sympathique animal est d’avoir le vin mauvais. Vu qu’il n’est généralement pas très porté sur la danse, à part se murger et ensuite provoquer des esclandres qu’y ferait-il ?
 Pour éviter tout problème, croyez-moi, laissez vos lombrics à la maison et partez en vacances l’âme sereine : la peine de la séparation sera largement compensée par la joie des retrouvailles.
Cordialement,
J. Étienne
*Oui, je sais, il y a le(s) discours quotidien(s) de M. Hollande, mais comme je suis certain que vous ne sauriez en  manquer la diffusion et qu’il(s) épuise(nt) le(s) sujet(s) dont il(s) traite(nt), tout commentaire serait superflu.

lundi 1 septembre 2014

Moustache



Ce billet est spécialement dédié à Léon, troll en résidence de ce blog. Je suis certain que la profondeur de son contenu le confortera dans l’opinion que je ne suis qu’un triste moustachu.

« Du côté de la barbe est la toute puissance » dit Arnolphe à Agnès dans L’École des femmes de l’exécrable Molière dont les œuvres, malgré de telles énormités, continuent d’être étudiées (de moins en moins et c’est heureux) dans nos écoles. Espérons que notre nouveau ministre de l'Éducation Nationale y mettra bon ordre. Mais revenons à nos barbus. Si M. Poquelin dit vrai, je ne puis m’étonner que ma puissance n’ait jamais été que très relative. En effet, j’ai pratiquement toujours été glabre.

Oh, bien sur, dans ma prime vingtaine j’ai bien laissé pousser barbe et cheveux mais ça ne dura pas très longtemps et puis, pour bénéficier d’un minimum de crédibilité, n’était-il pas indispensable, dans les années soixante-dix, qu’un enseignant fût barbu et chevelu ? Cette brève parenthèse passée, je renouai avec les plaisirs du rasage quotidien.

Et puis voilà que l’idée saugrenue d’arborer une moustache m’a pris il y a quelques jours. J’en ignore la raison. Désir de ressembler aux grands moustachus de l’histoire ?  Ruse destinée, puisqu’une caractéristique chasse l’autre, à ce que d’éventuels (et grossiers) détracteurs me traitent de vieux moustachu plutôt que de vieux con ? Qu’importe !

Une fois la décision prise, reste à déterminer  au style de quel célèbre porteur de moustache elle s’apparentera.  Hitler ? Staline ? Brassens ? José Bové ? Noêl Mamère ? Didier Goux ? Charlie Chaplin ? Salvador Dali ?  Certaines personnes citées sont un peu trop marqués politiquement. Restent le chansonnier, l’auteur, le comique-qui-ne-m’a-jamais-fait-rire, et le peintre. Le choix n’est pas simple !  Et qu’est-ce qui me garantit que ma pilosité sub-narinale me permettra de rivaliser avec ces grands hommes ?  Pour l’instant rien n’est moins sûr…

Je reste donc dans l’expectative. Toutefois, une chose est certaine : alors que les froidures approchent inexorablement, faute de jardiner, je pourrai passer le temps que me laissent blog, mots-croisés, lecture, cuisine et bricolage à écouter pousser ma moustache. Voilà qui donne tort à Blaise Pascal pour qui « tout le malheur des hommes [venait] d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre » car ce passe-temps aussi paisible qu’absorbant peut, et c’est même préférable, se pratiquer loin de la foule et des vains divertissements qu’elle procure.

D’ailleurs j’envisage d’y consacrer ce qui reste de cette journée que je vous souhaite bonne.