..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 23 mai 2014

Tous les soupçons mènent au Rrom !



Voyager demeure une source d’expériences enrichissantes. Ce ne sont pas les Espagnols qui en leur Siècle d’Or contèrent les aventures des Picaros qui me démentiront. Ainsi ai-je pu, tandis que ce matin  nous faisions quelques achats alimentaires dans le leader Price local, assister à une scène propre à plonger nos plus abrutis bobos dans un océan de perplexité. A moins, bien entendu que leur phénoménale capacité à ignorer ou à reconstruire la réalité ne leur permette de tirer une leçon positive de ma narration.

Or donc, tandis que nous nous apprêtions à régler nos achats (on est traditionnaliste ou on ne l’est pas), entendîmes-nous, le vigile qui se trouvait derrière les caisses intimer d’une voix forte à un groupe de clientes de bien vouloir remettre les produits dont elles s’étaient emparées dans leur panier ou en rayons car  autrement elles se verraient arrêtées et poursuivies pour vol lors de leur passage en caisse. Le vigile, comme il se doit, se trouvait être d’origine africaine et de haute stature. Ce qui aura son importance par la suite.

Les victimes de ces odieuses menaces, trois femmes d’âges divers mais dont le teint trahissait une longue exposition aux ardeurs de l’astre solaire, quittèrent quelque temps plus tard le magasin sans pour autant négliger de s’en prendre avec véhémence à leur tourmenteur. Du discours de leur meneuse, il ressortit que ces trois honnêtes clientes avaient été victimes du plus odieux des crimes qui se puisse imaginer en notre époque où le délit est pourtant devenu un mode de vie : le racisme, puisqu’il faut l’appeler par son nom ! Les honteuses accusations auxquelles elles avaient été en butte étaient dues au fait qu’elles étaient Gitanes !  Eussent-elles été Gauloises ou Marlboro nul n’eût osé souiller leur honneur d’un tel affront. Gardant son calme, le débonnaire vigile leur assura que ses propos n’étaient nullement dus à un quelconque préjugé envers une communauté dont nul  ne saurait contester la pointilleuse probité mais à ce qu’avaient montré d’indiscrètes caméras de surveillance comme il arrive qu’en installent en leurs locaux les commerçants dont la confiance en l’humain n’est que partielle. Son interlocutrice le somma de lui montrer les images incriminantes, elle n’alla cependant pas jusqu’à dire que placer la viande dans ses collants était une technique de  pré-cuisson permettant de gagner un temps précieux lors de sa préparation.  Le bon Noir lui proposa de les lui montrer. C’est alors que la brave dame se mit à battre la campagne, commettant dans son emportement le crime même dont elle se disait victime de la part de son persécuteur : elle le traita de « ramasseur de coton » (l’assimilant ainsi aux malheureux esclaves des plantations du Sud des États-Unis) et s’avoua d’autant plus offensée de voir sa fierté bafouée de la sorte par un Noir. On la sentait au bord de remettre d’une gifle méritée le présomptueux à la place que lui désignait sa triste nature.

Après avoir juré que le magasin n’était pas près de bénéficier à nouveau de leur clientèle, les trois femmes sortirent. Un employé revint vers la caisse en déclarant avoir trouvé dans divers rayons une douzaine de magrets de canard.  La caissière confirma que depuis une quinzaine de jours un groupe de « Gens du voyage » récemment installé sur la commune venait en permanence commettre des larcins, changeant d’équipe chaque fois  que les voleuses se voyaient repérées…

Tentative d’interprétation antiraciste :

  • La crise qui touche les plus précaires d’entre nous les réduit à voler leurs magrets dans des magasins discount. 
  • Les sociétés de la grande distribution par une politique de prix exagérés amènent diverses communautés défavorisées à s’affronter en des conflits sans fondement. 
  • M. Étienne ne se contente pas d’inventer d’invraisemblables histoires mais les conte sur un ton goguenard montrant sa profonde indifférence face à la misère qu’il n’hésite pas à taxer de tous les vices, pendons-le !

mercredi 21 mai 2014

Partir c’est mourir un peu…



Demain en compagnie de Nicole et d’Elphy (une amie à elle qu’un faisceau de présomptions m’amène à soupçonner fortement d’être une femelle  Yorkshire terrier) nous prendrons la route des Landes afin de rendre notre visite annuelle au fils de la première. Les prévisions météorologiques sont encourageantes : il semblerait que la pluie sera au rendez-vous. Les Landes sans pluie, c’est comme un socialiste sans indignation, quelque chose que je n’ai jamais vu. Chaque fois que nous y allons, elle est là. Il sera difficile cependant que les précipitations de cette année égalent  celles de l’an dernier qui furent remarquables d’intensité, mais ne désespérons pas…

Quitter ce qui me tient lieu de paradis provisoire m’est toujours un peu désagréable. Surtout depuis que j’ai fait l’expérience d’un incendie. Je vérifie que je n’ai pas laissé traîner de mégots incandescents, que j’ai bien éteint le gaz et la cafetière mais aussi  méticuleuses que soient mes vérifications je passe les premières heures d’absence à m’inquiéter puis, le temps passant, je me résigne : si la maison brûle en mon absence, qu’y puis-je ? Au bout d’un moment je finis par n’y plus penser.

D’autres choses m’inquiètent. Et si une vague de chaleur venait  calciner mes plantations sous la serre ? La pivoine rosée ne va-t-elle pas sournoisement profiter de mon absence pour épanouir ses corolles nous privant d’un spectacle si longtemps attendu ? Les mauvaises herbes, grâce aux effets conjugués de la chaleur et de l’humidité, ne parviendront-elles pas à défigurer mes planches de légumes ?  D’un autre côté, il est raisonnable que les haricots en profitent pour lever, que les plantules de patates grandissent, que le gazon germe.  Tout a un bon et un mauvais côté…

Nous irons en Espagne histoire de priver notre cher pays de quelques centaines d’Euros de taxes sur le tabac et de rapporter de la charcuterie…

Ce voyage aura pour conséquence notre abstention aux européennes. On ne peut pas être partout à la fois… Dire que j’en éprouve une peine cruelle serait exagéré.

Il est probable que mon addiction au blogage continue pendant ce séjour, surtout si la pluie vient limiter les sorties. Ce n’est donc qu’un à bientôt.

mardi 20 mai 2014

Légiférez, légiférez, il en restera toujours quelque chose…



Devant un hémicycle quasi-vide, on défend une proposition de loi sur la famille qui semble ne pas faire l’unanimité. Des associations, féministes ou de papas frustrés, la trouvent insuffisante. Il y serait question de définir un statut des beaux-parents, d’établir une double domiciliation. Que de bonnes idées ! C’est vrai, ça doit être extrêmement pénible pour un parâtre ou une marâtre de ne pas avoir de statut.  Je suppose que le beau-frère, la tante par alliance et le cousin à la mode de Bretagne doivent connaître les mêmes affres. Pas de statut, vous vous rendez compte ?  Quant à  la double domiciliation, elle serait censée apporter aux enfants d’époux séparés le confort inouï d’être chez eux chez leurs deux parents. Comme le proverbial charbonnier, ils se trouveraient donc maîtres en deux lieux. Si avec ça ils n’atteignent pas une parfaite félicité, on se demande ce qu’il leur faudrait…

J’ai moi-même divorcé deux fois. De mon premier mariage est née une fille qui a été, continue d’être et sera pour moi une source de multiples satisfactions. Lorsque sa mère et moi nous sommes séparés, elle n’avait que cinq ans. S’ensuivit un divorce réussi, du moins aussi réussi que peut être un événement ayant pour origine une profonde déchirure… Le jugement ne stipula aucun droit de visite pas plus qu’il ne fixa la moindre pension alimentaire. Ce qui pouvait s’expliquer par le fait que j’habitais alors à Londres et que mes moyens ne m’auraient aucunement permis de venir chercher ma fille un week-end sur deux. Je crois que pour le reste, mon ex-épouse savait que je ferais mon possible en fonction de mes rentrées. Et il n’y eut jamais le moindre problème. Ma fille me rejoignait par avion lors de vacances. Elle vint même passer un trimestre dans l’école de mon quartier ce qui lui permit d’atteindre très jeune un niveau d’anglais courant. De retour en France, je venais la chercher puis la ramener chez sa mère ce qui me permettait de parcourir mille kilomètres par week-end et de fatiguer mes automobiles. La philosophie était simple : je pouvais voir ma fille tant que je voulais. Et comme je le voulais beaucoup…  Quand à la pension, elle varia en fonction de mes vicissitudes mais grosso-modo fut  en hausse permanente, ne serait-ce que parce qu’être étudiante à Paris coûte davantage qu’aller à la communale.

De tout cela, il ressort qu’entre ma fille et moi, le lien ne fut jamais rompu. Elle va fêter cette année ses trente ans. Nous nous téléphonons longuement de temps à autre, vivant assez éloignés l’un de l’autre nos rencontres sont espacées mais très agréables.

Tout cela me conforte dans l’idée que, du point de vue de l’intérêt de l’enfant,  la « réussite » d’une séparation ne saurait trouver sa source dans un quelconque article de loi. J’irai même jusqu’à dire que c’est le contraire qui se produit : plus les détails seront précisés, plus cela créera de possibilités de conflits. La seule chose qui puisse y aider est  que les parents n’aient en vue que le bien de leur(s) enfant(s) et soient dotés d’un minimum de rationalité. Si, pour une raison ou pour une autre, ils font de leur progéniture l’enjeu de conflits mal réglés, les seuls bénéficiaires des nouvelles règles seront les avocats chargés de défendre les intérêts de l’une et l’autre partie.  Quant à déléguer via un « mandat d’éducation quotidienne » un semblant d’autorité parentale au nouveau conjoint, je n’en vois pas l’utilité. Là encore, le simple bon sens devrait présider.   


Mais que faire pour des gens qui après de  longues années de distraction, s’aperçoivent soudain qu’ils ont épousé un (e) parfait (e) ahuri(e) dont il est urgent de limiter la néfaste influence sur les chères têtes blondes ?  A moins que l’on ne promulgueune loi prohibant  d’épouser, de cohabiter et surtout de procréer avec  de complets  abrutis ?

lundi 19 mai 2014

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des légumes…



J’ai vraiment redouté, jusqu’en avril, que la saison du jardinage soit pour le moins compromise. Le terrain détrempé interdisait qu’on y effectuât les moindres travaux.  Et puis ça s’est peu à peu arrangé et nous sommes parvenus, non à rattraper le retard mais à tout remettre en ordre de marche. Ces derniers jours ont été beaux et, en y consacrant bien du temps, potager et jardin d’agrément ont retrouvé un aspect pimpant.

Cette période est la plus riche en couleurs. Dans les nombreux massifs, des dizaines de fleurs s’épanouissent.  Hélas, ce n’est que passager…


Les iris jaunes n’arrivent à floraison que lorsque les mauves sont fanés. Comme quoi le monde est mal fait…


Le rose de l’azalée se mêle au mauve des ancolies…



Pensées jaunes et soucis oranges…


Ancolies d’un violet profond, si finement plissées…


Mauve des géraniums…


Rouge des pivoines…


Mais un jardin ne nourrit pas que les yeux :  les premiers fruits s’annoncent…


Cerises


ou fraises.


Au potager, ça bouge aussi :


Les premiers artichauts apparaissent…


Et l’ampleur qu’a pris la plante en laisse espérer bien d’autres.


Pois et fèves sont en bonne voie et les larges allées creusées sont semées de gazon qu’on arrose pour accélérer sa germination.

Dans un carré de patates adossé aux fraises et au muguet,


Les premières plantules apparaissent :


Il faut un début à tout…

Et pendant ce temps, sous la serre,


Les tomates sont en place…


ainsi que les courgettes.

Cavaillon tremble :


Car ces insignifiantes pousses sont de futurs melons qui pourrait faire que le mortainais supplante la Provence…