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mercredi 29 janvier 2014

Santé, quand tu nous tiens…



Ma santé m’emmerde, j’en ai déjà parlé dans un billet en juin dernier.  Et voilà que ça recommence… Me plaignant de douleurs abdominales récurrentes au bout desquelles une cure de Baffrothérapie n’a su venir, je m’en suis ouvert à mon bon docteur lors de ma visite trimestrielle. Du coup, analyses puis revisite. Les analyses étant plutôt bonnes, histoire d’en avoir le cœur net, mon praticien me prit un rendez-vous avec un gastro-entérologue. Je m’y rendis hier. Il m’écographia  le foie, les reins et tout un tas d’autres bidules qu’on a à l’intérieur (sauf accident grave).

Et le verdict tomba : rien d’anormal en dehors d’une stéatose hépatique sévère ! C’est d’autant plus ennuyeux que cette accumulation de triglycérides dans le foie n’est pas à l’origine de mes symptômes. Ainsi, sans pour autant avoir grossi voici que mon foie souffre de la même maladie que celui de l’oie quand il devient gras.

Du coup, me voilà condamné à une nouvelle visite chez mon médecin traitant, à de nouvelles analyses lesquelles entraîneront une nouvelle visite… Nul doute qu’en plus il me sera vivement conseillé de réduire mes consommations de whisky et de vin. Or la modération n’est pas ma principale aptitude.  Maintenant, si le choix est entre passer ce qui me reste de temps à traîner des problèmes digestifs ou me montrer plus raisonnable, j’avoue le trouver cornélien.  La longévité ne m’intéressant pas particulièrement,  ma tentation est grande de ne pas me priver. Quand, voici neuf ans déjà, le cardiologue de l’hôpital de Saint-Lô m’avait « interdit » le tabac, j’ai décidé de n’en tenir aucun compte.  Continuerai-je sur cette lancée ?

On verra bien… Toujours est-il qu’au cas où je persisterai dans mes erreurs, léguer mon foie à la science deviendra problématique. Il serait peut-être plus approprié que j’en fasse don à la charcuterie.

lundi 27 janvier 2014

Brassens et la Jeanne




Je ne suis pas resté fidèle à ma jeunesse. Et elle me l’a bien rendu en foutant le camp… Idées, amis, amours, chanteurs, chanteuses, auteurs, j’ai tout oublié de mes passions juvéniles. Sauf une : Georges Brassens.

De ce temps lointain il est le seul à surnager quand tant ont, à mes yeux, fait naufrage. Brel, Brassens Barbara, tel était le trio quasi-obligatoire du petit bourgeois adolescent des années soixante. Plus tard sont venus s’ajouter Ferré et Leonard Cohen. Brel me fatigue, je trouve Barbara kitsch en diable, Léo d’une lassante grandiloquence gauchiarde et Cohen indispensable à toute suicide-party.

Reste M. Brassens. Oh, pas tout. Mais tant !  La rencontre est bien ancienne. Deux cousins plus âgés me le firent connaître dès les années cinquante. Pour eux, c’était une célébrité locale. François était de Lanvollon (Côtes d’Armor), Bernard habitait rue de l’Ouest, dans le XIVe. S’étant établi chez nous lors d’un stage à Paris, le premier écoutait ses premiers disques en boucle…

Si le côté anar, paillard fut ce qui enchanta mon adolescence, le temps maintint intact l’émotion d’autres textes tout empreints d’humanité comme Les beaux assassinats, La marche nuptiale ou  Jeanne. Je retrouvais mon  pacifisme dans La Guerre de 14-18 ou Les Deux oncles… La liste n’est pas exhaustive, loin de là…

Et puis,  il y a quelques jours au hasard d’un lien sur facebook, je suis tombé sur ce documentaire évoquant la curieuse relation entre la Jeanne et Brassens, relation d’abord amoureuse entre un jeune homme d’un peu plus de vingt ans et une femme de trente ans son aînée, se transformant au fil des années en amitié jalouse (de la part de Jeanne) et fidèle (réciproquement) puisqu’il continua d’habiter le taudis de l’impasse Florimont plus de dix ans après avoir rencontré le succès. J’en fus profondément ému. J’avais entendu parler de jeanne Le Bonniec bien avant, je savais qu’elle l’avait recueilli et que L’Auvergnat était dédié à son ivrogne de mari, mais j’ignorais la nature insolite de leur longue relation.  Cela m’a rendu encore plus sensible au magnifique hommage que Brassens lui rendit en 1962 et dont les paroles suivent (si vous souhaitez l’entendre, c’est ici) :

Chez Jeanne, la Jeanne,
Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu,
On pourrait l'appeler l'auberge du Bon Dieu
S'il n'en existait déjà une,
La dernière où l'on peut entrer
Sans frapper, sans montrer patte blanche...

Chez Jeanne, la Jeanne,
On est n'importe qui, on vient n'importe quand,
Et, comme par miracle, par enchantement,
On fait parti' de la famille,
Dans son cœur, en s' poussant un peu,
Reste encore une petite place...

La Jeanne, la Jeanne,
Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie,
Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie,
Par la façon qu'elle le donne,
Son pain ressemble à du gâteau
Et son eau à du vin comm' deux gouttes d'eau...

La Jeanne, la Jeanne,
On la pai' quand on peut des prix mirobolants
Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs,
Un semblant d'accord de guitare,
L'adresse d'un chat échaudé
Ou d'un chien tout crotté comm' pourboire...

La Jeanne, la Jeanne,
Dans ses rose' et ses choux n'a pas trouvé d'enfant,
Qu'on aime et qu'on défend contre les quatre vents,
Et qu'on accroche à son corsage,
Et qu'on arrose avec son lait...
D'autres qu'elle en seraient tout' chagrines...

Mais Jeanne, la Jeanne,
Ne s'en souci' pas plus que de colin-tampon,
Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon
Quand elle est mère universelle,
Quand tous les enfants de la terre,
De la mer et du ciel sont à elle...

Pauvre Valérie !



Voilà une femme qui s’est trouvée propulsée aux unes de tous les journaux du Monde (et probablement d’ailleurs) suite aux escapades nocturnes de son scootériste de « compagnon ». Ça l’a chagrinée, la mignonne. Huit jours d’hosto, deux ou trois à la Lanterne – aristocratique situation ! – avant de partir pour les lointaines Indes participer à un gueuleton pour lutter contre la faim. Peut-on imaginer mode d’action plus efficace ? Là-bas, le paparazzo l’attendait en meute, avide d’informations. La gloire, quoi !

Si tous les cocus  connaissaient un tel engouement, combien s’empresseraient de le devenir ou de le faire savoir ? Hélas, il est probable que bien vite on trouvera d’autres sujets. Telle une quelconque Leonarda plus personne ne s’intéressera à son insigne malheur et elle rejoindra la foule des anonymes qu’elle n’a quitté que par hasard.  Ce sera sûrement le plus dur.

Peut-être tentera-t-elle de renouer avec la gloire en publiant quelques menues révélations sur les petites perversions et autres innocentes manies de son illustre ex-compagnon ? Donnera-t-on à cet éventuel opuscule la publicité qu’il mériterait ? On en doute…

S’abaissera-t-elle à faire des animations dans les supermarchés ? Y vantera-t-elle les mérites du beurre ou du camembert Président ?

Suite à sa triomphale tournée indienne, participera-t-elle à tous les raouts humanitaires ? L’y invitera-ton seulement ?

Sans parler de roche tarpéienne, qui intéresse-t-on encore quand on n’est plus au capitole ?

dimanche 26 janvier 2014

Invitez M. Valls, il viendra !



Nous avons un bon ministre de l’intérieur. Bien sûr, on ne peut pas dire qu’il améliore la sécurité, bien sûr, il n’aime pas beaucoup les catholiques mais c’est un gentil garçon et c’est la seule chose qui compte. Il nous en a donné une nouvelle preuve aujourd’hui en se rendant à Hénin-Beaumont. Qu’allait-il y faire ? Eh bien, le maire sortant l’avait invité à la cérémonie des vœux  qu’il avait organisée. Comme c’est un garçon poli, il s’y est rendu. Ça tombait bien, il n’avait pas grand-chose à faire ce dimanche matin et rencontrer un élu local divers-gauche est un plaisir que ne saurait se refuser toute âme éprise d’absolu.

Mme Marine Le Pen et M. Steeve Briois, candidats aux municipales en cette belle cité, sont non seulement d’affreux fascistes mais de bien mauvais esprits. Figurez-vous qu’ils voient dans cette visite une manœuvre électoraliste ! Comment de telles pensées peuvent-elles traverser des esprits, fussent-ils ceux de monstres ?  Le sang du bon Manuel n’a fait qu’un tour ! «Je vais dans de nombreuses villes. C'est le maire, Eugène Binaisse, qui m'a invité et c'était important de se retrouver là», expliqua-t-il avant d’ajouter «Je ne suis pas venu pour diviser», mais «pour rassembler autour de nos valeurs. Ici à Hénin-Beaumont il faut se rassembler autour de ce qui fait la force de ce pays, les valeurs de la République, de tolérance, d'effort, de travail». Voilà qui est clair. Quand on l’invite, il va un peu partout  causer de tolérance, d’effort et de travail.

Dire qu’il y en a pour voir dans les déplacements de notre gentil ministre des arrière-pensées politiques ! S’il va à Carpentras, Sorgues, Orange, Avignon,  et autres lieux, c’est qu’on l’a invité, un point c’est tout. S’il se trouve que ces villes soient susceptibles d’élire un maire FN, ce n’est que pur hasard et surtout pas sa faute. Parce que, comme son patron, il aime les gens, voyez-vous. Plus il en voit, plus il est content.

C’est pourquoi vous ne devriez pas hésiter à l’inviter à  vos fêtes. Non seulement il vous fera un petit discours sur ce qui fait la force de la France mais, n’en doutons pas, il saura, à vos mariages, baptêmes, communions ou enterrements mettre  une ambiance folle. Jarretière de la mariée, chansons de corps de garde ou pathétiques lamentos, gageons qu’il saura satisfaire vos attentes. Sans compter que, comme son nom le suggère, c’est sans doute un fier danseur…

Ne comptez pas sur lui pour vous bassiner avec des propos politiques, ce n’est pas son genre.