..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 25 novembre 2013

Conte de Noël



Le président H. à mesure qu’approchait Noël, fête qui, comme chacun sait, coïncide grosso modo avec  la fin de l’année, affichait un sourire confiant. A tous ceux qui, dans son entourage immédiat, mettaient en doute l’inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année, il répondait par ce sourire paternaliste qui naît aux lèvres de ceux qui savent face aux divagations des ignares.

Il y croyait dur comme fer. Et pourquoi n’y aurait-il pas cru ? Après tout n’avait-il pas été contre toute attente choisi comme candidat de son parti en 2011 ? N’avait-il pas été élu président en 2012 ?  Le plus cher de ses souhaits, cette inversion de courbe aurait donc lieu. S’il avait existé dans son esprit le moindre doute là-dessus, il ne l’aurait pas sempiternellement rabâché tout au long de l’année, contre vents, marées, statistiques de l’INSEE, annonces de plans sociaux et fermetures d’usines.

La pseudo amélioration annoncée en septembre pour les chiffres d’Août l’avait laissé de marbre. « C’est trop tôt, disait-il : il faut attendre la fin de l’année ! » Qu’elle fût due à un bug informatique et que les chiffres remontassent  de plus belle en septembre ne l’étonna donc point.

Quelques semaines avant la fête de la Nativité, alors qu’il avait dû quitter en hâte son bureau afin d’aller sauver le monde, un proche conseiller avisa, sur le bureau du président, une chemise rouge ornée de feuilles de houx et barrée de l’inscription « Taupe secret » (on peut être un génie politique et faible en orthographe). De peur  qu’une indélicate femme de ménage n’ait l’impudence d’aller jeter un œil sur des documents d’une importance  cruciale, il s’empressa  de saisir la chemise afin d’aller la ranger dans un coffre. Malheureusement, celle-ci lui glissa des mains et son contenu se répandit au sol. Comme malgré lui, le conseiller ne put s’empêcher de lire la première ligne de ce qui, de toute évidence, était la copie d’une lettre de la main du Président. Il n’en crut pas ses yeux, relut, consulta les deux autres missives. Toutes commençaient par « Cher Papa Noël » !

La première, datée du 3 décembre 2010, remerciant le Père Noël pour le ballon en cuir trouvé dans son soulier l’année précédente et lui demandait un cadeau différé pour cette année : ne pourrait-il pas, en octobre 2011 faire de lui le candidat du PS ? La seconde, datée du  10 décembre 2011 le remerciait d’avoir exaucé son vœu et,  plutôt qu’un jeu de petits chevaux à Noël,  lui demandait s’il lui serait possible de lui offrir l’Élysée en mai. La troisième, du 3 décembre 2012, débordait de gratitude et ne demandait rien pour cette fin d’année, repoussant son cadeau à l’an prochain et promettait d’être très sage afin que, pour Noël 2013, il lui offrît une inversion de la courbe du chômage en France.

Ainsi, l’optimisme du Président s’expliquait par une croyance sans faille en ce que le Père Noël lui apporterait en cadeau l’inversion dont il espérait tant ? Était-ce bien raisonnable ?
Le conseiller crut de son devoir d’annoncer sa découverte au premier ministre, M. A.

A suivre…

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dimanche 24 novembre 2013

A quelque chose, malheur est bon…



Avoir voulu améliorer l’apparence de mon blog a occasionné quelques désagréments : d’abord j’ai perdu la liste de mes abonnés. Vu que je n’ai jamais bien compris à quoi elle servait, je m’en suis rapidement remis. Ensuite, ma blogroll a disparu. C’était déjà plus gênant. La reconstituer à partir de celles de blogs amis m’a pris un temps fou. De plus je suis certain que quelques-uns manquent à l’appel.

Beaucoup plus gênant fut qu’ayant rectifié l’adresse de mon blog, les liens de ceux qui avaient eu la gentillesse de m’inscrire dans leur liste de blog ne fonctionnaient plus. J’en fus averti par Carine qui m’avait retrouvé par des chemins détournés. Je me mis donc en devoir de contacter tous les blogueurs de ma liste afin de leur fournir ma nouvelle adresse et de leur demander de modifier leur lien. Ils le firent avec une obligeance et une rapidité dont je tiens à les remercier ici.

Ainsi  quelques menues modifications ont eu pour effet de m’obliger de consacrer quelques heures à réparer leurs erreurs. Corvées dont je me serais volontiers passé. Toutefois, comme toute expérience désagréable, celle-ci a eu de bon côtés : d’abord et surtout, j’ai été touché de voir quelques lecteurs qui n’avaient jamais commenté auparavant me dire la peur qu’ils avaient eu de perdre un blog qu’ils suivaient assidument.  Ensuite, le changement d’adresse a eu pour heureuse conséquence de me débarrasser de visiteurs que seules attiraient  les photos dont, au début, j’avais l’habitude d’agrémenter  mes billets. J’avais d’ailleurs renoncé à cette pratique car elle a le tort de gonfler artificiellement le nombre des visites. On tient un blog pour s’amuser d’abord mais aussi pour être lu et non pour servir de portfolio aux amateurs d’images de piérides, de pipes, de chanteurs  ou de vieillards à casquette.  De même tous les gentils spameurs anglophones qui  venaient, à raison d’une quinzaine par jour, me féliciter de l’incroyable qualité de mes textes avant de me proposer de faire un tour sur leur site commercial semblent avoir cessé de m’admirer.

  La fréquentation du blog s’en trouvera réduite, mais elle se rapprochera (bien imparfaitement, je sais) de sa réelle audience.

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samedi 23 novembre 2013

Les vicissitudes du bougre (Réflexions philologiques)



De nos jours le bougre n’a d’autre alternative que d’être pauvre ou bon. Tout au plus peut-il encore ambitionner de ne pas être mauvais. Avant   de devenir un synonyme de type, gaillard ou gars, il en a parcouru du chemin, le bougre !

Dérivé du bas latin bulgarus, il forme un doublet insoupçonné avec bulgare. Faut-il en déduire que le Bulgare a une réputation séculaire de brave homme, de  pauvre type ou de sacré gaillard ? Ce serait errer. En fait, le terme ancien français de Bogre désignait bel et bien un Bulgare mais un bulgare bien particulier. Il s’agissait d’un Bogomile, membre d’une hérésie bulgare proche du catharisme. En ces temps ou l’ignorance le disputait à l’intolérance on n’hésitait pas à calomnier ceux qui s’éloignaient de l’orthodoxie, qu’elle fût romaine ou byzantine. Ainsi, ces pauvres dissidents se virent-ils accusés de pratiquer la sodomie, ce qui en ces âges obscurantistes, contrairement à nos temps éclairés,  n’avait rien de flatteur. C’est ainsi que le terme finit par désigner non plus un hérésiarque bulgare mais tout simplement un sodomite, un pédéraste, synecdoque basée sur la calomnie.

Le terme bougre conserva ce sens jusqu’au XVIIe siècle puisqu’un raconte que Ravaillac vit son fanatisme exacerbé par des prêtres dénonçant en chaire le « bon » roi Henry comme un bougre et un bâtard bien qu’à la même époque il ait commencé à désigner de manière familière et péjorative un individu. Bougre, édulcoré en bigre devint simultanément  un juron que le pudibond M. Littré qualifiait de rien moins que « très grossier ». Mais  le temps érode tout et ôte aux mots leur force.  D’auteur de crime sexuel, le bougre devint personnage anodin. On pourrait en dire autant du crime qu’il impliquait. O tempora ! O mores !

Sauf que la langue anglaise qui fonctionne parfois pour les mots d’ancien français comme un congélateur pour la nourriture lui a conservé son sens ancien. Même si ce sens est considéré « old fashionned », le substantif  Bugger n’en continue pas moins de désigner un pédéraste, le verbe to bugger signifie encore « se livrer à la pédérastie »  et buggery  garde le sens de « sodomie ». Il faut cependant reconnaître que substantifs et verbe voient leur sens original s’estomper pour, via des expressions très familières, prendre de nouvelles  acceptions dénuées de ces connotations sexuelles.

Suivant le même schéma évolutif, ne pourrait-on pas considérer qu’une des pires insultes qui soit de nos jours, l’abhorré fasciste, s’édulcore avec le temps et fasse qu’une phrase comme «Ce Robert, c’est pas le mauvais fasciste, mais il nous saoule avec son Trotsky » n’ait plus rien de paradoxal (ni de choquant) ?

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vendredi 22 novembre 2013

Et si c’était tout le contraire ?


Un tireur fou (ou pas mais j’ai du mal à considérer que pour allez zigouiller un gars qu’on ne connaît pas dans le hall d’un quotidien on puisse être très sensé) menace BFM,  fait un carton à Libé, tire sur la façade d’une banque. Tout de suite, des gens de gauche s’empressent  comme le porte-parole du PS  M. Assouline  de dénoncer  un climat délétère créé par une droite revancharde. Mme Caroline Fourest de même que M. Daniel Goldberg, député socialiste de Seine-Saint-Denis, jamais en retard d’une ânerie prennent le relais. Manque de chance pour ces braves gens, le tireur s’avère être d’extrême gauche. C’est triste mais c’est comme ça. Pour parodier le vieux Victor, ils attendaient Anders  Breivik,  c’était  Abdelhakim Dekhar !  Vont-ils, suite à leur Waterloo présenter des excuses,  faire précéder leurs prochaines déclarations de mises en garde contre leur grave propension à dire n’importe quoi ?  J’en doute !

Le pauvre Méric meurt au cours d’une bagarre avec  des skins que lui et ses amis avaient attendus dans la rue pour en découdre. Des « antifas » attaquent les « veilleurs » à Toulouse. Des jeunes de la même mouvance mettent à sac un bar où se trouvaient des militants LMPT dans le XVe arrondissement de Paris. Des individus lancent une grenade fumigène lors de l’office à Saint-Nicolas-du-Chardonnet .Mis à part le martyre de Méric, ces actions ne semblent pas intéresser les media ni troubler les grandes consciences de gauche. Aucun appel au calme n’est lancé, aucune condamnation prononcée. Car tout mal ne peut venir QUE de l’extrême droite. Et, pour nos chers gauchistes, dès que l’on émet la moindre réserve sur les bienfaits d’une émigration de masse, les vertus du multiculturalisme ou l’opportunité du mariage pour tous  on est d’extrême droite, ergo fasciste voire même, les jours de grande forme,  nazi.

On serait pourtant en droit de se demander si ces Guillot qui crient au facho à tout bout de champ ne créent pas eux-mêmes, pour reprendre les termes de la « gentille » Caroline, un  «climat particulier » propre à faire passer à l’action des esprits fragiles.  La jeunesse, l’inexpérience, un caractère impulsif, un esprit dérangé peuvent pousser certains à foncer tête baissée sur le premier ennemi qu’on leur désigne. Et cela d’un côté comme de l’autre. La grande différence, c’est que la gauche se croit porteuse de valeurs aussi incontestables qu’universelles et généreuses.  Ce qui a pour conséquence de faire de tous ceux qui ne les partagent pas des gens de mentalité douteuse, étriquée et mus par l’égoïsme. Et de ceux qui s’en réclament des personnes excusables et ceci QUOI QU’ELLES FASSENT. Au point qu’un modéré de gauche ne saurait blâmer les « antifas » lorsqu’ils commettent des exactions, vu qu’ils le font au nom d’un « idéal généreux ».

Je sais qu’il existe également des boutefeux à droite. Seulement, contrairement à leurs contreparties gauchistes, on ne les voit ni les entend appeler à combattre des idées « mortifères » à longueur d’émission sur les media nationaux. Combien y entend-on de déclarations ouvertement « fascistes » face au flot d’appels à la lutte contre les « nauséabonds » ? Combien d’appels à la haine raciale face à la dénonciation  perpétuelle d’un racisme ambiant ?

Je crains que finalement, le discours de la gauche n’ait pour double conséquence de pousser ses extrémistes à l’action violente et d’exacerber les passions des plus excités de la droite.

Plus qu’une extrême droite largement fantasmée, n’est-ce pas elle qui, par bêtise, calcul ou haine,  nuit  à la paix civile, souffle sur les braises, favorise l’éclosion d’un climat délétère, prêche hypocritement la paix quand elle ne vise qu’à créer d’inutiles conflits, et détruit le peu de cohésion nationale qui nous reste ?


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