..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 25 octobre 2012

Un manque criant de diversité





Que dire de la basilique Saint-Sernin de Toulouse ?  Que c’est une merveille.  On pourrait entrer dans les détails.  A quoi bon ?  Ce sanctuaire qui des siècles durant a su attirer la foule des pèlerins remplit son rôle : frapper celui qui y pénètre par sa majesté et, pour les croyants, exalter l’âme.  Les moyens mis en œuvre pour y  parvenir n’ont d’intérêt  que pour les amateurs d’architecture religieuse (dont je suis à mes heures perdues). Seul le résultat compte.  Et ce résultat est atteint.

Lorsque je visite la Sainte-Chapelle, j’aime observer l’expression des visages lorsque, l’escalier gravi, les visiteurs découvrent pour la première fois la chapelle haute. Une sorte de sidération s’y lit. Sans provoquer ce genre de stupeur, Saint-Sernin s’en approche.  Si vous ne me croyez pas, allez-y voir…

Un autre spectacle m’a sidéré, non dans le sanctuaire, mais alentour. Lors de notre visite, le dimanche matin, se tenait sur la place Saint-Sernin un marché aux puces. Notre but n’était pas d’en regarder les stands ni d’écouter, ébaubis, les boniments des posticheurs : nous n’étions venus que pour la basilique. Ce qui me frappa, fut la foule.  Elle manquait de bigarrure. On se serait cru sur quelque marché d’Afrique du Nord. Il y avait bien quelques noirs et quelques rares blancs mais l’écrasante majorité semblait venue du sud de la Méditerranée tant par l’aspect que par la langue pratiquée. Dans les rues adjacentes, de jeunes hommes parlant arabe proposaient aux passants des cigarettes de contrebande.  Des blousons de cuir y étaient offerts à des prix ridicules, le marchand criant avec humour « Volés le soir, vendus le matin ! ». Était-ce de l’humour ?

Tout cela tendait à rendre le sanctuaire incongru, comme déplacé. Un peu comme si le marché de Saint –Lô se tenait à l’ombre d’une mosquée…

mercredi 24 octobre 2012

Voyage dans le temps



Sur une placette du vieux Foix, il est une boutique. Son enseigne en verre peint, de celles qui firent rage jusqu’au début du siècle dernier, annonce, lettres d’or en faux relief sur fond noir, non la nature du commerce mais le nom d’un  fier propriétaire. Nom qui m’échappe. Toutefois quelques appareils ménagers et surtout les interminables rangées de tiroirs  en bois que laisse apercevoir la vitrine nous renseignent : le commerce est une quincaillerie. Bien sûr, l’enseigne a un peu perdu de son lustre. Il est probable que l’actuel propriétaire ne porte plus le nom qui s’y affiche. Quoique…  Pourquoi ne serait-on pas quincailler à Foix de père en fils depuis des générations ?

Un homme en blouse bleue perché sur un massif escabeau de bois, d’époque lui aussi, un chiffon à la main, plusieurs produits d’entretien posés sur la  plate-forme supérieur, nettoie sa vitrine. Il y était quand nous arrivâmes à l’hôtel, il s’y trouvait encore quand nous en sortîmes pour faire un tour en ville. Toujours fidèle au poste quand nous en revînmes. Il faut dire qu’il travaillait à gestes lents et que sa tâche semblait souvent interrompue par une conversation avec quelque passant ou passante. L’homme n’était pas vieux, juste entre deux âges. 

Des quincailleries de ce genre, j’en ai connu dans les années soixante-dix à Tours ou à Lannion. Leurs centaines de tiroirs contenaient toutes les merveilles qu’on pouvait espérer. Vous aviez la serrure, on vous trouvait la clé. Vous aviez la clé, on vous trouvait la serrure. Semences, vis, clous à tête dorée, d'homme ou plate, pentures, crémones, gonds ?  On y trouvait son bonheur. Pour un prix ridicule, un vendeur en blouse grise vous enveloppait les cent grammes de semences que vous guigniez dans un bout de papier journal.

Ces commerces ont disparu. Les frères Brico (Marché, Rama ou Dépôt, les prénoms sont bizarres dans cette famille !) et les compères Leroy et Merlin ont eu leur peau.  C’est du moins ce que je croyais. Et puis j’ai vu cet homme sur son escabeau, la blouse bleue comme une trahison. Trahison ou concession à la modernité, la blouse grise de coton ne se fabricant plus ?

Homme, vitrine, enseigne et commerce anachroniques. Témoins d’un temps plus lent, moins avide de profit. Pour combien de temps encore ?

mardi 23 octobre 2012

Retour



Plus de 2000 kilomètres, 6 villes rapidement visitées, 5 hôtels, autant de restaurants, des images par milliers, tant d’impressions à partager et si peu d’énergie pour le faire…

Tel est le bilan des cette semaine épuisante qui me laisse quasi-hébété. Pendant ce temps, les collines n’ont pas changé de place. Les retrouver à la fois si familières et si différentes de ce que je viens de découvrir me laisse dans l’état d’esprit qui doit être proche de celui de la proverbiale poule qui a trouvé un couteau et ne sait comment l’ouvrir

Tout ça pour dire que ces quelques lignes n’ont pour but que de rassurer ceux qui s’inquiéteraient de ma survie.  Quand j’aurai récupéré et mis un peu d’ordre dans mes idées, je reviendrai écrire.

Allez, tiens, ne soyons pas chien, pour les esthètes une photos de quelques modillons de la collégiale Saint-Sernin (J'adore les modillons) :


vendredi 19 octobre 2012

Constatations barcelonaises



Indubitablement, l’habitant des campagnes n’est pas fait pour la marche. Si Dieu avait voulu qu’il marchât, il l’eût pourvu de pieds moins sensibles et de muscles des jambes moins sujets aux courbatures. Il faut bien reconnaître qu’au contraire du citadin, le rural ne marche JAMAIS. Il a pour cela d’excellentes raisons : s’il lui faut, pour faire la moindre emplette,  parcourir onze kilomètres aller-retour, on comprend qu’il prenne sa voiture. Ignorant les problèmes de stationnement, il se gare à proximité immédiate des commerces. En conséquence, ses capacités de locomotion pédestres s’atrophient et, lorsque par extraordinaire il quitte son lieu de résidence habituel pour la grand ville, il souffre rapidement des pieds.

Une autre constatation est que les chauffeurs de taxi barcelonais sont des escrocs qui profitent de la misère du monde. Plutôt que d’emprunter les transports en commun, nous avons choisi quelque chose de moins collectif : le taxi. L’observation  m’a permis d’en tirer la leçon. Lors des deux courses que nous fîmes aujourd’hui, à l’aller le prix du taxi me parut on ne peut plus raisonnable. En revanche, et dans les deux cas, le retour fut d’un montant supérieur d’une bonne trentaine de pour cents. J’en tire la conclusion que les chauffeurs se sont ligués pour appâter le chaland par un aller modique afin de pouvoir se rattraper sur le retour sachant que le touriste, exténué de visites n'aura plus la force de protester.

Les œuvres de Gaudi m’ont à la fois impressionné et plu. Pourtant j’en avais vu moult et moult photos. Comme quoi la réalité peut transformer le scepticisme en admiration.

Spécial bonus pour mes lecteurs fidèles (les autres sont priés de détourner leur regard) :

Façade de la maison Mila dite "La Pedrera"
La Sagrada familia

jeudi 18 octobre 2012

Surprises barcelonaises



La première surprise fut qu’au lieu de passer des heures à trouver notre hôtel, nous y parvînmes pratiquement sans coup férir. Ce qui dans une grande ville totalement inconnue est encourageant.

La Deuxième fut qu’au lieu d’une chambre nous nous vîmes attribuer un appartement meublé et équipé de deux pièces où nous pouvons cuisiner.

La troisième fut que j’appréciai beaucoup la visite du parc Güell. Les excentricité de Gaùdi engendrent davantage la bonne humeur que l’agacement attendu. C’est une architecture qui fait sourire.

Enfin, mais cette dernière ne fut pas bonne, c’est que les animaux ne sont pas admis dans les transports publics et encore moins à visiter les musées. Même dans leur sac. J’étais tenté d’expliquer au gardien qu’Elphy préparait une thèse sur l’architecture catalane du début du XXe siècle et que faire l’impasse sur Gaùdi  nuirait considérablement à son travail mais mon castillan approximatif et l’air borné du gardien m’en dissuadèrent. Pas de visite du musée donc.

Prime spéciale pour mes fidèles lecteurs :

Une rosace du plafond du marché ou "salle des cent colonnes"