..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 9 septembre 2012

Je ne me laisserai pas avoir comme ça !





Voici l’e-mail que j’ai reçu hier :

Bonjour Très cher en christ
Je m'excuse pour cette intrusion, je me nomme 
LIDYE LAGOS née le 31
Mai 1948 originaire de la France. J'ai dû vous contacter de cette sorte parce
que je souhaite faire une chose très importante. Cela vous semblera un peu
suspect bien vrai que vous ne me connaissez pas et que je ne vous connais
pas. Je souffre d'un cancer du cerveau qui est en phase terminale, mon
médecin traitant vient de m'informer que mes jours sont comptés du fait de
mon état de santé dégradé. Selon ce que le Docteur m'a justifié, une Boule
s'installe présentement dans ma cage cérébrale, j'ai cette maladie depuis
plus de 4 ans. Je suis veuve et je n'ai plus
d'enfant car j’ai perdu toute ma famille dans le crache d’avion. J’ai perdu mon
époux et notre seul fils dans cet accident.
Je suis hospitalisée à St
Bartholomew's Hospital City of London.
J'envisage de faire une donation de tous mes biens. J'ai presque vendu mes
affaires dont une compagnie d'exportation de bois en Afrique au Bénin ou
je vis depuis près de 30 ans, une partie de tout cet argent sera versé à
différentes associations, des centres d'aide aux orphelins et aux sans
abri. Je ne sais pas dans quel domaine d'activité vous exercez mais je
souhaiterais vous aider à aider les autres. J'ai en ce moment dans mon
compte personnel compte bloqué, la somme de 
1.025.000$(Un millions vingt
cinq mille Dollars)
 que j'avais gardé pour un projet de construction. Je
serai grée de vous donner cet argent qui pourra vous aider dans votre
entreprise et vos projets, je vous prie d'accepter cela car c'est un don que je vous fais comme St Mathieu l’a témoigné dans MATHIEU 19 V 16-26. Et je vous prierais de lire de toute urgence ce passage biblique.
que je vous fais et cela sans rien demander en retour.
Je souffre énormément et j'ai très peur, je n'arrive presque pas à dormir
la nuit comme la journée car je ne veux pas mourir sans avoir fait don de
tout cet argent sinon je pense que cela serait un gâchis.
Veuillez me contacter dès que possible si vous êtes d'accord pour mon
offre directement par mon mail qui est lidyelagos@yahoo.fr  car
c'est ce mail que je consulte le plus souvent.
Que la Paix et la miséricorde de Dieu soient avec vous.

Mme LIDYE LAGOS

Et je ne suis pas content. Parce que ce mail montre d’une part que Mme Lagos ne lit pas mon blog et que d’autre part je trouve son attitude lamentable.

Elle ne lit pas mon blog car sinon elle saurait que d’une part je ne suis pas un bon chrétien et que d’autre part j’ai expliqué récemment ne pas avoir besoin d’argent. Comment, ne me connaissant pas, peut-elle savoir si j’en ferais don aux pauvres de mon entourage ou si je me le garderais égoïstement ? Elle se cache derrière Saint Mathieu pour justifier sa démarche. Lequel, si vous ne connaissez pas vos évangiles par cœur, relate les propos que le Christ adresse à un jeune homme riche qui lui demande conseil. En gros, il lui enjoint de se défaire de ses biens terrestres car « il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au royaume des cieux. ». J’ai bien une aiguille mais trouver un chameau par ici n’est pas évident. Quoi qu’il en soit, d’après ce que je connais du chameau, ça n’a pas l’air facile ou alors ça demande une TRÈS grosse aiguille. Et quand bien même le chameau parviendrait à passer par cet orifice, ça ne changerait rien vu que c’est plus facile que d’enter au paradis pour un riche.

Or donc, Lidye n’hésite pas à gravement compromettre le salut éternel d’un de ses semblables au cas où celui-ci aurait le malheur de décéder avant d’avoir eu le loisir de distribuer son petit million. C’est ce qu’on appelle refiler la patate chaude. Mme Lagos, après me l’avoir passée entrerait au paradis comme dans un moulin et moi, pauvre andouille, si quelque accident m’arrivait je ferais tintin ! C’est VRAIMENT LAMENTABLE.

Je ne donnerai donc pas suite. Si parmi mes lecteurs il s’en trouve un que risquer la damnation n’effraie pas, qu’il écrive à Lidye. Je l’autorise à se recommander du Très cher en christ Jacques Étienne.

samedi 8 septembre 2012

Considérations vaseuses sur les compteurs





En début de semaine, j’ai installé un nouveau compteur sur mon blog. Il s’appelle Google Analytics. C’est un joli nom. Il propose tellement de possibilités d’analyses diverses qu’il me semble qu’on pourrait passer plus de temps à en tirer les leçons qu’à rédiger ses billets et répondre aux commentateurs.

Complet, il l’est mais gentil, non. Quand M. Blogger me crédite de  479 pages vues hier, ce qui n’est déjà pas très bon, M. GA, lui n’en note que 381. Mon autre compteur, M. Statcounter est encore plus pessimiste car selon lui seulement 363 pages auraient été vues. Pour les visites, Blogger ne se mouille pas, GA en compte  249 et son pote SC 275.

J’en viens à me poser des questions sur l’acuité visuelle, la capacité de concentration, la conscience professionnelle  ou l’honnêteté de ces braves gens.  M. Blogger ferait-il preuve d’imagination quand il déclare de 98 à 116 pages vues de plus que ses collègues ?  Aurait-il été compteur de manifestants à la CGT  dans une autre vie ? GA aurait-il la vue basse quand il ne voit pas passer  16 visiteurs ? S’agirait-il de très petits visiteurs que sa vue défaillante n’aurait su noter ? Fatigué, se serait-il assoupi un instant ? Se serait-il absenté pour satisfaire un besoin naturel ? Je me perds en conjectures.

Pour les visiteurs qui reviennent, c’est pareil : GA en voit presque 50 % tandis que SC n’en reconnait que 40. Lequel est le moins physionomiste ?

Une certitude demeure cependant : la majorité de mes visites vient de chez mes collègues blogueurs de la réacosphère et les premiers mots-clés de recherche Google sont « Vu des collines ». Il semblerait donc que j’aie des lecteurs. Combien au juste ? Je crains qu’aucun compteur ne soit capable de me le dire.

Nicolas me l’a dit il y a longtemps déjà : tous les compteurs sont inexacts, ce qui compte c’est la tendance générale des chiffres. De ce point de vue, la pente n’est pas si mauvaise puisqu’en aout j’aurais battu mon record de visites…

vendredi 7 septembre 2012

Saloperies d’oiseaux !


Insoutenable, non ?


Grâce à ma serre, je bénéficie d’une récolte de tomates abondante. Ce qui n’est pas sans effets secondaires. En effet, je me vois réduit à cuisiner des tomates farcies ou de la sauce tomate plusieurs fois par semaine !  Et cela tant qu’on n’aura pas mis au point la tomate auto-farcissante, ce qui n’est pas demain la veille sauf à introduire des gènes de farce (chair à saucisse, œuf, persil, oignon et (éventuellement) riz) dans le génome d’un pied de tomate  déjà génétiquement modifié pour que ses fruits soient creux et leur chapeau prédécoupé. Ne rêvons pas trop.

Mais je m’égare. Le but de ce billet est de stigmatiser les oiseaux. J’ai déjà dit tout le mal que je pensais du merle. Je n’y reviendrai pas. Si je parle des oiseaux en général c’est que, homme de justice, tant que je n’aurai pas surpris un merle en train de se livrer au crime dont je viens d’être victime, je me vois contraint à rester dans le vague.

Venons-en aux faits : Ce matin, à l’heure ou blanchit la colline, comme j’en ai l’aimable habitude, je m’en fus faire mon tour de jardin. Je me livrai à la cueillette des haricots (leur fin approche) puis me rendis sous la serre voir s’il y avait du nouveau. Et hélas, du nouveau il y en avait ! Un spectacle d’horreur s’offrit à mes yeux : une tomate, une tomate outragée ! une tomate dévorée ! une tomate martyrisée ! Une tomate même pas libérée!

Voilà ce que je vis, lecteur sensible que la photo ci-dessus n’a pas poussé à fuir ce billet ! C’est la deuxième fois qu’un tel crime se produit. Comme j’en parlais avec mon voisin, il évoqua la possible culpabilité de guêpes. Des guêpes ! D’abord la guêpe ne semble pas avoir beaucoup apprécié les froidures printanières. Je n’en ai pratiquement pas vu cette année. Et ensuite, vous en connaissez beaucoup, vous, de guêpes qui projettent des bouts de pelure de tomate à plusieurs centimètres du lieu de leur forfait ? Non !  Il s’agit forcément du forfait d’un de ces emplumés de malheur qui entre autres caractéristique peu ragoûtantes mangent salement.

Me voici réduit à fermer la porte de la serre afin d’éviter l’intrusion de ces voleurs volants. Ainsi tomates, poivrons, courgettes et aubergine (il n’y en a qu’une) souffriront de la chaleur de ces  après-midi de septembre ensoleillés.  C’est le prix à payer pour que cesse le carnage.

jeudi 6 septembre 2012

La vie éternelle


Ceux qui me connaissent ou me suivent me savent non croyant et hermétique à toute considération métaphysique ou même spirituelle. Ne passant pas ma vie à taper sur la religion, reconnaissant l’importance qu’à eu dans mon éducation et dans l’histoire de mon pays l’église catholique, je fais un bien mauvais athée. On m’a souvent refusé ce dernier qualificatif lui préférant celui d’agnostique. « Personne qui pense que l'absolu est inaccessible, et qui est donc sceptique vis-à-vis de la religion et de la métaphysique. » Admettons. D’un total scepticisme.

Et ça ne va pas en s’arrangeant. Avec l’âge on se rapproche forcément de la fin, celle-ci fût-elle due à cet épuisement total qui menait à ce qu’il était convenu d’appeler la mort de vieillesse. Et pourtant, je ne ressens aucune angoisse particulière à la perspective de mourir. Oh bien sûr, ça m’ennuierait un peu. Je me suis toujours connu vivant. Ne plus me connaître du tout serait un choc. Ou pas. En fait, je n’en sais et n’en saurai jamais rien.

La longévité, ce substitut modernoeud  à la vie éternelle ne m’intéresse pas particulièrement comme je l’ai déjà dit. Quant à la vie éternelle…

En tant qu’agnostique, j’ai du mal à la concevoir. Et à quoi servirait-elle ? On me parlera purs esprits vivant dans la contemplation. Je veux bien. Mais si je devenais un pur esprit, je ne serais plus moi. Sans renter dans les détails j’ai toujours été plus amateur de joies physiques  que spirituelles. Il ne me souvient même pas d’en avoir goûtée ne serait-ce qu’une seule. Quant à la contemplation, moi qu’une seule journée où je n’ai rien fait de mes dix doigts déprime profondément… Pour apprécier une telle condition, il faudrait que je sois quelqu’un d’autre..



Vous me direz, il y a l’enfer. S’il consiste en la simple privation de la contemplation de mon créateur, je ne vois pas au juste en quoi, moi qui ne lui consacre aucun temps, en être privé pourrait m’ennuyer. Reste la vision traditionnelle : en train de brûler dans un feu éternel avec des diablotins qui vous piquent le cul à coups de fourche, ça parait un peu moins monotone. Ça s’inscrit dans le droit fil de ce que fut parfois la vie mais en nettement pire. M’étant une fois brûlé une main entière à l’essence, je trouve ça plutôt sévère. Disproportionné.  Si notre si bref passage terrestre est un examen, infliger au recalé, quoi qu’il ait fait, un tel châtiment me paraît abusif. Et puis, de la part du Responsable Suprême, ça aurait un côté mesquin. Je ne Le vois pas pire que le pire des hommes, incapable de la moindre pitié. Surtout s’Il est omniscient et qu’Il connait les moindres méandres de nos esprits comme de nos (plus ou moins) tristes vies.




Quoi qu’il en soit, comme pour bien des choses, ce n’est pas moi qui décide. Si vie éternelle il y a, il faudra bien s’y faire. Mais pour en avoir le cœur net, il faudra d’abord mourir. La belle mort qu’on  nous propose, vous savez, celle qui vous envoie ad patres sans crier gare, ne me dit rien du tout. Je préfèrerais qu’on me laisse le temps de me retourner, de rendre mes livres à la bibli, de finir de trier mes papiers, et tout plein de choses visant à ne pas trop compliquer la vie de mes proches. Et tant pis si ça a pour conséquence de passer par d’affreuses souffrances : on ne peut pas tout avoir. N’importe comment, ce n’est pas moi mais la vie qui une fois encore en décidera. Il faudra bien faire avec…

mercredi 5 septembre 2012

Excursion en socialie


Le bâtiment entouré, en bas à droite est le préfabriqué où j'enseignais


En mars 1973, il y eut des élections législatives. Je me trouvais alors enseigner à Dreux dans le quartier un temps célèbre puis débaptisé des Chamards. Cette résidence de 400 logements conçu au début des années soixante abritait dix ans plus tard un mélange d’autochtones et d’immigrés. Le gérant, ancien combattant d’Algérie, pratiquait une politique de ségrégation raciale basée sur la hauteur : les arabes dans les petits immeubles et les souchiens dans les hautes tours. C’était comme ça. Le « brave homme » était sans états d’âme…

Or donc, en la bonne ville de Dreux qui devait  s’illustrer dans les années 80 en devenant le premier bastion conquis par le FN, la campagne électorale faisait rage. En bon petit soldat gauchisant, j’y pris une part active : la nuit venue, en compagnie d’autres militants, je collais des affiches. Au deuxième tour, ce fut le candidat socialiste, Maurice Legendre, qui se trouva porter les couleurs de la gauche.  Cependant, une chose me chiffonna durant les affichages : en dehors de militants communistes, j’étais le seul à coller.  On sentait comme une animosité de ces manieurs de pinceaux vis-à-vis des  « sociaux-traîtres ». Il leur fallait mobiliser tout leur sens de la discipline pour faire campagne pour des gens qu’ils détestaient profondément.  Une autre caractéristique amusante de mes rouges camarades  était l’ardeur avec laquelle ils se ruaient sur les affiches des gauchistes pour les réduire en lambeaux tandis qu’ils épargnaient les affiches  de l’UDR.

Legendre l’emporta. M. Badinter, un moment pressenti pour représenter le PS dans la circonscription mais qui vit sa candidature rejetée par les locaux, vint même le soutenir lors d’un meeting. Je ne pus m’empêcher de remarquer l’empressement que mit l’avocat-milliardaire-par-sa-femme (fait que j’ignorais alors)  à s’éclipser son intervention finie, refusant la proposition du candidat de prendre un pot avec les militants. Être socialiste est une chose, se mêler aux ploucs en est une autre… Je suis méchant : peut-être faudrait-il n’y voir qu’un reste de rancune suite au rejet.

Mais cette victoire, me laissa un goût amer. Mon anticommunisme était déjà virulent. Le militantisme et le nombre de ses membres me fit craindre qu’en cas de victoire de la gauche le Parti Communiste ne prît le dessus et n’imposât ses vues un rien particulières sur la démocratie. Innocent que j’étais !  Je plaiderai la jeunesse. Toujours est-il que je pris alors la décision d’adhérer au PS, pensant qu’il était urgent d’en renforcer la base militante.

Cette expérience fut  ennuyeuse. Les réunions de section étaient surtout consacrées aux problèmes « institutionnels ». Si je me souviens bien, suite aux problèmes d’investiture, la section avait été dissoute et il fallait trouver une solution pour la reconstituer. On ne parlait que de ça. L’un brandissait une lettre de Pierre Maurois, l’autre laissait entendre que sa lettre, il pouvait se la carrer où je pense. Débats animés mais sans intérêt. Je sympathisai avec une militante dont les idées, très à gauche, me semblaient compatible avec les miennes. Elle militait au sein du CERES, un courant mené par un jeune loup : Jean-Pierre Chevènement. Il est, au passage, curieux de noter comme le temps transforme en vieux jetons les jeunes loups. De plus, ce sympathique courant était d’un anticommunisme rabique. Tout pour plaire. Malheureusement, la section était plutôt de tendance ex-SFIO et  évitait les débats idéologiques.

Une jeune camarade nous rejoignit en la personne de Françoise Gaspard, fille d’un vieux militant local, qui devait quelques années plus tard devenir maire de Dreux puis députée. Agrégée, Sciences-po, elle s’apprêtait à rejoindre l’ENA.  Compensant son brillant cursus par une froideur et une distance remarquables cette passionaria du lesbianisme devait perdre la ville en 1983 au profit d’une alliance FN-RPR.

Quelques mois plus tard, je partis passer un an Outre-manche. On continua de m’y envoyer les convocations pour les réunions de section.

A mon retour d’Angleterre, je partis étudier à Tours. Je ne renouvelai pas mon adhésion et là, suite à des déceptions syndicales, j’abandonnai  définitivement  mes convictions de gauche.