..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 27 août 2012

Juillet 1969




Cette année-là durant mes vacances, je faisais le facteur. En plus je vivais des amours compliquées (surtout pour moi) avec une jeune fille dont je tairai le nom histoire de ne pas provoquer l’ire d’une mouette anglaise comme je l’ai fait il y a quelque temps.

J’avais à l’époque un meilleur sommeil qu’aujourd’hui. J’entretenais avec la ponctualité des rapports distants. Ce qui m’amenait à arriver très souvent en retard à la poste. L’horrible gorgone qui tenait en cet endroit le poste de receveuse avait tendance à me le reprocher.  Allez savoir pourquoi . Je pense avoir rarement rencontré femme si laide et désagréable. Sa subordonnée guichetière était une bonne grosse dame maternelle qui considérait avec indulgence mes écarts de jeune chien  fou.

Ainsi, lorsqu’au matin qui suivit  les premiers pas de l’homme sur la lune  la receveuse m’adressa d’amères  remontrances, la brave femme prit-elle ma défense  déclarant qu’après une nuit pareille, mon arrivée tardive était excusable.   Je ne pouvais qu’acquiescer. Cependant, n’ayant rien fait de particulier durant cette fameuse « nuit pareille » je ne voyais pas de quoi elle pouvait bien parler. La gorgone en ayant convenu, tout allait pour le mieux.

Ce n’est qu’ensuite que j’appris que j’avais raté un des événements clés du siècle. Raté est un bien grand mot. En fait, je n’avais strictement rien à cirer de ce qu’un amerloque ait posé le pied sur la Lune, Mars ou Jupiter. Je suis très mauvais public.

dimanche 26 août 2012

Le lecteur ne savait pas lire





Ma vie est une interminable suite d’épiques aventures. Je comprends qu’elle passionne le monde. Pas plus tard qu’avant-hier, afin de mettre fin au long lamento de ma compagne qui se plaignait que je monopolise MON ordinateur lors de ses séjour en mon humble demeure je décidai de faire l’emplette d’un routeur Wifi. Appareil qui permettrait  la connexion sans fil dans l’ensemble de la maison.

Sitôt dit, sitôt fait. On est homme d’action ou pas ! Nous nous rendîmes donc en la bonne ville de Vire dans le magasin spécialisé de M. Leclerc. Pour une somme raisonnable, j’acquis la chose et nous revînmes  tout guillerets à l’idée, elle, de se livrer sans retenue aux joies de l’Internet,  et moi à celle de ne plus entendre ses récriminations.

Hélas, le fatum frappa une fois de plus ! L’appareil s’installait suivant un processus indiqué sur le CD qui l’accompagnait. J’ouvris donc le tiroir du lecteur et là une vision d’horreur m’attendait : l’intérieur de ce lecteur apparut couvert d’une poussière brunâtre que j’évacuai à l’aide d’un chiffon.  Il faut dire que je n’écoute jamais de musique pas plus que je ne visionne de films. Une fois le disque introduit un message apparut : « Mettez un disque dans le lecteur ». « Mais c’est ce que je viens de faire, pomme à l’eau ! » Rétorquai-je à l’imbécile. Un nouvel époussetage suivit mais sans effet. Plus les échecs et les conseils de mon aimée  se multipliaient, plus montait en moi une vision claire, amère et rageuse de la condition humaine en général et de la mienne en particulier. Je me voyais déjà contraint de retourner à Vire supplier le SAV de Leclerc  de changer le lecteur tout en devinant par avance la réponse dédaigneuse du vendeur : « Mais, mon pauvre monsieur, votre modèle ne se fait plus ! »

Pourquoi fallait-il que le destin s’acharne ?  Béotien que je suis, j’ignorais si mon ordinateur jouait ou non un rôle central dans le réseau. Je me voyais donc avec sur les bras un appareil inutile et des jérémiades continuées. Mon amie eut une idée. Et si nous copions le disque sur une clé USB. Pourquoi pas, mais que le contenu d’un disque tînt sur une clé de 2Go me paraissait peu probable surtout si le disque contenait un logiciel d’installation. L’ordinateur de ma compagne nous révéla que la taille du disque n’était que de 2 ou 300 mo. Alléluia ! Il ne s’agissait que d’un mode d’emploi ! La copie du disque faite, je procédai à l’installation et, ô miracle ! , nous disposâmes bien vite d’un réseau Wifi. L’harmonie nous revint avec le sourire qui l’accompagne.

Avouez tout de même que nous n’étions pas passés loin du drame !

samedi 25 août 2012

Breivik : soyons clair




Hier, Anders Behring Breivik a été condamné à 21 années de prison dont 10 années incompressibles après avoir été reconnu responsable de ses actes. Il se peut que les 21 années de sa condamnation soient prolongées au cas où on le considérerait comme dangereux.  Dangereux, un gars qui a tout juste tué 77 personnes et qui n'en exprime aucun remords ? Ce serait étonnant !

Ce jugement me semble montrer les limites d’un système judiciaire totalement incapable de protéger la société alors que c’est tout de même sa seule et unique raison d’être.  Pour moi, les choses sont simples : une personne qui exécute de sang froid  autant d’êtres humains se retranche lui-même de l’humanité et mérite la peine de mort. J’ai déjà exprimé ce que je pensais de l’homme à l’origine de sa suppression dans notre pays.

Mais me dirons certains, et de tous bords, vous êtes en totale contradiction  avec vous-même ! Vous vous déclarez ennemi d’une société multiculturelle et vous appelez à exécuter un brave garçon qui partage vos idées ! Ma réponse est claire : ce garçon n’est pas brave et je peux être d’accord avec quelqu’un qui dit qu’il fait jour à midi sans pour autant lui pardonner les crimes  qu’il commettrait pour défendre cette évidence. S’il existe des idiots pour la nier, ce n’est pas en les zigouillant qu’on fera avancer les choses.

Il est important d’exprimer pourquoi on est pour ou contre une conception de la société. Si je suis contre le développement d’une société multiculturelle et du communautarisme qu’elle porte en elle c’est  que je pense qu’à terme elle mène à  l’instabilité sociale et à des affrontements. Surtout quand certaines de ces communautés ont une conception irrémédiablement  incompatible avec nos valeurs démocratiques. Il s’agit donc de défendre la démocratie et non de prôner la pureté de la race ou le repli sur soi comme l’insinuent ou le pensent certains. Or la démocratie ne se défend pas avec les armes totalitaires que sont la violence et le terrorisme.

Pour moi, ce qu’à fait Breivik est IMPARDONNABLE.  Les simplistes bisounours de gauche peuvent pratiquer tous les amalgames  qu’ils veulent, ça ne changera rien à mes convictions profondes tout au plus cela me renforcera-t-il dans l’idée que bêler avec les moutons est aussi stupide qu’hurler avec les loups. Je ne me sens ni loup ni mouton : simplement humain et en tant que Français, m’inscrivant dans une civilisation occidentale ou règne une forme imparfaite mais cependant acceptable de démocratie, je ne fais que défendre des valeurs qui me paraissent plus aptes que d’autres à assurer le développement harmonieux des personnes.

Comprenne qui pourra…

vendredi 24 août 2012

La guerre a repris !


Notez que fair-play et beau langage ne sont pas les caractéristiques principales de ces rongeurs



On n’est plus en sécurité nulle part. Mes démêlés avec les rongeurs de patates je les ai déjà contées ici et . Campagnols, mulots ou rats ces sales bêtes avaient ravagé ma récolte l’an dernier. Prudence étant mère de sûreté, cette année j’avais entreposé mes pommes de terre dans la maison, sous l’escalier, dans des seaux, en un placard bien fermé. Et que vis-je avant-hier en ouvrant la porte dudit placard ? Des pommes de terre rongées ! 

Ce qui est curieux c’est qu’il n’y a pas d’accès à ce placard : la porte rase le sol, aucun trou dans l’escalier. Parviendraient-elles à rentrer par les gaines plastique qui amènent l’eau ou font sortir les câbles électriques ?  Parviennent-elles  à s’introduire dans la maison, partant du toit, en se glissant entre mur et isolation ? L’heure n’était pas aux spéculations mais à l’action !

Sans perdre de temps, je trouvai des pièges à souris. Je les garnis de fromage et les plaçai dans le placard : Et hier matin les deux pièges avaient fonctionné : deux cadavres de mulots, ou de campagnols gisaient, la tête prise. Le plus curieux c’est que le fromage de l’un des pièges était totalement rongé. L’infâme monstre aurait-il fini de manger la dernière bouchée de fromage quand le piège s’est déclenché? Un de ses complices aurait-il boulotté tout  une fois le piège refermé  sans se soucier de la présence du cadavre de son compère?  Je pencherais plutôt pour cette dernière hypothèse tant la moralité ce ces animaux me paraît douteuse.

Maintenant, sont-ils en nombre? J’ai regarni les pièges hier soir. Ce matin j'ai constaté deux nouvelles prises. Nous verrons bien combien de ces vandales il faudra exterminer pour sauver mes patates. Une chose est certaine : la lutte durera tant que le dernier rongeur n’aura pas expiré. Non mais !

DERNIÈRE MINUTE : J'ai enfin identifié de manière certaine le criminel de guerre qui ravage mes patates : il s'agit d'un certain Apodemus sylvaticus plus connu en France sous le nom de "mulot sylvestre". Je vous épargnerai la liste des nombreux pseudos sous lequel il opère dans d'autres pays. Sylvestre ! J'ten foutrai moi, des sylvestres ! Que ne reste-t-il dans ses bois ?

jeudi 23 août 2012

L’amour (n’)est (pas que) dans le pré !





Mardi, au marché du chef-lieu de canton, j’ai eu l’honneur, l’avantage, le privilège insigne de croiser et d’humblement saluer des  stars. Des vraies. Rien moins que Thierry et Annie, héros de l’émission « L’Amour est dans le pré » de M6. Ceux qui ne connaissent pas peuvent arrêter ici leur lecture.

Continuons avec les autres. Thierry, le ventre dépassant avantageusement dans l’espace laissé entre le T-shirt et le bermuda tenait à la main une corde à tirer les veaux, accessoire indispensable à tout négociant en bestiaux qui se respecte. Le visage rubicond et la démarche fière, de son pas conquérant quoiqu’un rien embarrassé par le surpoids, il avançait parmi les allées suivi des regards de tous et de commentaires variés allant de l’incrédule à l’admiratif en passant par l’enthousiaste. A ses côtés, plus réservée, un petit chien dans les bras s’avançait le belle Annie. Mais sans contredit possible, c’est son séducteur ventru et sa couperose qui tenaient la vedette.

Il est saisissant de voir comme un passage à la télévision peut changer un homme quelconque en star. Le prétexte de l’émission est de faire trouver l’âme sœur à des agriculteurs. Ce qui est clivant. Loin de moi l’idée de négliger les vertus de cette profession. Ils mènent une vie rude et laborieuse et sont plus souvent à la peine qu’à l’honneur. Les femmes, attirées comme papillons par les lumières de la ville ou désireuses de joies plus exaltantes que celles que procure la vue du cul des vaches ou des sillons boueux, ont tendance à fuir les fermes. Ils ont du mal à se caser, les pauvres ! Alors, bonne fille, la télé leur offre une nouvelle chance.  Mais attention, c’est du spectacle et le casting ne laisse rien au hasard. Il y a des emplois, comme au théâtre. Il faut un bon gros plouc bien d’cheux nous bonguiou, un beau gosse,  un gentleman (ou une lady)-farmer, etc… Il faut organiser des contrastes. Si on envoie des pétasses en talons aiguilles patauger dans le purin, ça fait monter l’audimat !

N’empêche, en nos temps de grande solitude pourquoi réserver aux seuls cultivateurs, vignerons ou éleveurs la grâce télévisuelle ?  Il y a des tas de célibataires dans toutes les professions. Vous croyez qu’il suffit de passer son temps à vider les maquereaux et  à découper des filets de sole pour que des créatures de rêve ou même de cauchemar vous tombent dans les bras ? Et le plombier c’est pas en soudant sous les éviers qu’il trouvera chaussure à son pied. Le boulanger a ses chances, mais comme l’a montré avec talent M. Pagnol, si c’est pour se retrouver cocu… Et le maçon, le charpentier, le plâtrier, le vidangeur, le couvreur, l’épicier, le quincailler, le marin pêcheur, le charcutier-traiteur, l’entrepreneur de pompes funèbres  que fait on pour eux ?

L’amour est peut-être dans le pré mais pourquoi ne serait-il pas dans la poiscaille, dans les tuyaux de 12, dans le pétrin, sur l’échafaudage, sur les toits, dans l’auge à plâtre, dans le camion citerne, dans l’arrière boutique, dans les boîtes à clous,  dans le roof, dans le laboratoire ou dans la salle de recueillement ?

Ça  devrait intéresser les foules…  Surtout que, comme les paysans qu’on nous montre, ils pourraient passer leur temps à tout autre chose qu’à exercer leur métier : faire des petits tours en montgolfière, aller au restau, s’exercer au karaoké, rouler en VTT, que sais-je encore ? Ce ne sont pas les activités qui manquent…

Il sera toujours temps de revenir à la morne routine de la vie quotidienne. Et si l’amour est là il permettra peut-être de surmonter l’ennui que génèrent à la longue les conversations centrées sur le poiscaille, la soudure, la boulange, les murs en parpaings, les poutres et chevrons,  le plâtre, les fosses septiques, la tuile mécanique ou l’ardoise, le prix des nouilles, les secrets du boulon de 12, le cours du flétan, la chair à saucisse, ou les vertus du cercueil en chêne…