samedi 31 octobre 2020

Je m'avais trompé !

Le vendredi 21 août, à 13 h 47 pour être précis, j’eus l’outrecuidance, la légèreté ou l’inconscience de publier un article intitulé « Privé de confinement, tu seras ! » . Il faut dire que cette déclaration péremptoire se basait sur les dires d’un certain E. M. , homme sage et de sens rassis, qui préside, présidait et présidera peut-être encore longtemps aux divagation erratiques de notre Titanic de pays. En ce trente-et-unième jour d’octobre, force est de reconnaître que je m’avais trompé (je prends des libertés avec la syntaxe, vu que de libertés, il ne nous en reste plus beaucoup et que celles-là ne sont sanctionnées par aucune amende). Confiné tu seras donc et ce jusqu’au énième jour du mois qu’on verra.


J’avoue que l’annonce du reconfinement général m’a surpris et que, si j’étais du genre à parler vulgaire, j’irais jusqu’à dire qu’elle m’a tout simplement troué le cul. Je m’attendais à des mesures locales plus ou moins drastiques, mais pas à ça. Je n’ai pas écouté l’allocution du président, occupé que j’étais à me taper la cloche dans un joli hôtel-restaurant de la charmante cité de Chauvigny (Département de la Vienne) par laquelle, revenant de Corrèze, j’avais décidé de faire étape afin d’y admirer la citadelle, ses cinq châteaux et sa collégiale romane. J’avais en fin de matinée signé la vente de ma maison limousine et je m’en retournai, cœur léger et poches pleines, vers ma pluvieuse Normandie. Dans la salle, se trouvait attablée une équipe de huit travailleurs qui, se restauraient au mépris de toute distanciation sociale et parlaient comme il se doit de leurs histoires de cul. Je m’enquis auprès du tenancier du contenu du message présidentiel. D’où surprise.


Le lendemain, après avoir rapidement visité la cité médiévale (le cœur n’y était plus), je repris la route. Entre Poitiers et Neuville-du-Poitou, je croisai par deux fois des convois d’ambulances du Samu et de camions de pompiers. Il semblait donc y avoir eu quelque part comme un sérieux accident. Je ne tardai pas à constater le bien-fondé de ma déduction car la route se trouva coupée dans les deux sens et, la déviation la longeant, je pus constater qu’un grave manquement à la distanciation sociale avait provoqué une collision frontale entre deux véhicules que leur état rendait totalement non identifiables. Bilan : un mort et un blessé grave. Autre bilan : trois morts lors d’un nouvel irrespect de distanciation dans une église niçoise. Ce dernier jour de liberté s’annonçait mal. Autres constats amusants sur le chemin : dans un Intermarché je vis que le rayon de papier hygiénique avait été dévalisé. Je suppose qu’une épidémie de gastro-entérite provoquera une pénurie de masques… Longeant le cimetière d’une bourgade voisine, je constatai que ses abords étaient saturés de voitures : les braves vieux ne voulaient pas se retrouver avec leurs chrysanthèmes sur les bras...


Rentré chez moi, je n’écoutai pas M. Castex. J’attendis le lendemain pour m’enquérir des prescriptions gouvernementales. Ainsi cette couillonnade d’« Attestation de déplacement dérogatoire » était rétablie. Elle s’était enrichie de quelques nouveaux motifs justifiant son emploi. Ainsi, le Petit Chaperon Rouge pourrait sans problème aller porter une galette et un petit pot de beurre à sa mère-grand dans le cadre d’un « déplacement pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou précaires ». Ça rassure ! En revanche, le terroriste islamiste se mettrait dans un mauvais cas en allant égorger ou décapiter s’il s’éloignait pour ce faire de plus d’un kilomètre et pour plus d’une heure de son domicile. Ça rassure aussi ! On pourra également « effectuer des achats de première nécessité ». Pour ceux de deuxième, troisième ou énième nécessité, je suppose qu’il y aura amende. Les cartouches d’imprimante appartiennent à quelle catégorie ? Je pose la question, car en imprimant une vingtaine d’attestations j’ai épuisé la noire.


Ma journée se passa en démarches pour résilier assurance et abonnements d’eau, d’assainissement et d’électricité suite à ma vente. Je passai également à la banque histoire de répartir mes nouveaux avoirs sur des comptes non encore saturés et en créer un autre pour absorber le reste. A six heures trente et à ma grande surprise, la sonnette retentit. Alors que je croyais que son sens civique l’en aurait dissuadé, bravant les interdits, l’acheteur de mon réchaud était venu de Vire le chercher. La tentation de dénoncer ce mauvais Français fut vive mais ayant égaré l’adresse de la Kommandantur, j’y renonçai.


Ces notations parfois cyniques ou amères, ne constituent pas l’ébauche d’un « Journal de confinement ». Elles ne sont que l’expression du désenchantement croissant et j’espère passager que provoque en moi la situation actuelle de notre asile à ciel confiné. Si elles ne divertissent que moi, ça sera toujours ça de pris.


mercredi 21 octobre 2020

Ras-le-bol !

 

On aura tout vu ! On attaque la république dans tout ce qu’elle a de plus sacré à savoir ses forces de l’ordre, ses enseignants, ses personnels hospitaliers, ses promeneuses de chiens, ses églises*, ses Juifs, ses passants  ! C’est tout bonnement inacceptable ! Il faut rendre hommage, défiler, allumer des bougies, lâcher des ballons, déposer bouquets, poèmes et, éventuellement nounours sur les lieux du drame, se déclarer outré, s’écrier « plus jamais ça ! », pleurer, gémir, sortir la grosse artillerie en somme ! On me dira que tout ça est trop violent, que rien ne justifie un tel déploiement de force. Il n’en est rien : la violence de l’attaque justifie celle de la riposte selon la bonne vieille loi du talion : un assassinat : un défilé, un massacre : des discours indignés, des pleurs, des gémissements, des envols de ballons, des fleurs, des bougies et des nounours. Cette loi est dure, mais c’est la loi.


Ceux qui ne saisiraient pas l’amère ironie du paragraphe précédent sont priés de cesser ici leur lecture car ce n’est pas à eux que je m’adresse.


Je n’en peux plus d’entendre ces jérémiades aussi vite oubliées que geintes ! L’affaire du prof décapité, pour moi, ne fait que s’inscrire dans le droit fil de tout ce qui l’a précédé dans le domaine de l’activité terroriste passée. Le modus operandi et son côté grand-guignolesque est certes propre à choquer les belles (et même moins belles) âmes et mène les pompiers-pyromanes qui passent leur temps à attiser le feu verser des larmes crocodiliennes sur le triste sort des victimes de l’incendie qu’ils aident à propager. Pour ce qui me concerne, si on me donnait le choix entre être égorgé, décapité, écrabouillé par un « camion fou », poignardé, ou fauché par une rafale de kalachnikov, j’aurais du mal à me prononcer. J’irai même jusqu’à dire que ce choix ne me convient aucunement et qu’à tout prendre je préférerais mourir de ma (plus ou moins) belle mort.


La sensiblerie qui ne mène qu’à des jérémiades et des gesticulations m’insupporte plus qu’elle ne m’émeut. La dérive islamiste d’une partie de la population musulmane qui vit sur notre territoire n’est qu’une des multiples menaces que subit la France**. Est-ce une raison pour qu’on tolère qu’elle vienne s’ajouter aux menaces internes que constituent les idéologies mortifères cultivées en son sein ? Ma réponse est : NON !


Les solutions sont pourtant simples. Tout est question d’assimilation. Une minorité ethnique ou religieuse a deux choix : soit rester dans l’entre-soi et ne pas faire de vagues, soit se diluer et finalement se dissoudre dans la population générale. Mais pour cela, il faut que son nombre soit soit restreint, soit facilement assimilable car de mœurs globalement semblables. Sans ces deux critères, il y a problème. L’Islam, en France, ne répond à aucun de ces deux critères.


Il faut, pour résoudre ce problème des mesures évidentes : Fin de l’immigration musulmane, suppression du droit du sol et du regroupement familial, expulsion des sans papiers, rétablissement de la « double peine », fermeture des mosquées islamistes, expulsion des imams radicaux, voter la déchéance de nationalité, etc. On me dira mais c’est compliqué, c’est même pas possible, il y a l’État de droit, l’Europe, les droits de l’homme, l’humanisme, les accords internationaux et tout le saint frusquin ! Si on écoute les belles âmes, il ne nous reste plus qu’à attendre le moins inconfortablement possible l’inéluctable islamisation de notre pays ou du moins de ce qu’en auront laissé les délires gaucho-destructeurs.

* Les églises, ça peut aller.

** Je parle de France car la république n’est qu’un système politique relativement récent (bien moins de 2 siècles en comptant les nombreuses éclipses de ce régime basé sur une atroce boucherie) alors que la France, c’est plus de 15 siècles.

dimanche 18 octobre 2020

Formation

 

On nous répète sans cesse qu’il faut 11 ans pour former un médecin réanimateur. En admettant qu’on trouve suffisamment de candidats pour envisager d’embrasser cette magnifique carrière, il faudrait donc attendre 2031 pour obtenir un nombre adapté de praticiens, quel que soit celui-ci et quels que soient les critères retenus pour l’établir. On peut imaginer que d’ici cette date la situation aura changé et que grâce aux couvre-feux, confinements et autres gestes barrières, le Covid se sera un peu calmé voire aura disparu ou laissé place à une autre pandémie.


On comprend la prudence de nos sages gouvernants, face à une telle situation. Ayant déjà du mal à gérer les problèmes au jour le jour, ils n’osent trop envisager des politiques à moyen, voire long terme.


Le problème est que nous dire qu’il faut 11 ans pour former ces spécialistes relève du foutage de gueule. En effet, s’il faut 9 ans pour former un médecin, il suffit de deux ans de formation spécifique pour qu’il devienne spécialiste. Il suffirait donc d’encourager les nouveaux titulaires d’un doctorat en médecine à poursuivre dans cette spécialité pour que nous disposions du nombre suffisant de réanimateurs pour faire face aux crises sanitaires à venir car on peut espérer que d’ici deux ans l’actuelle épidémie sera passée.


Le chiffre de 11 années est d’autant plus stupide qu’il ne prend en compte que les études universitaires. Pourquoi ne pas compter également la maternelle, l’école élémentaire et les études secondaires ? Dans ce cas, ce seraient au moins 24 années que nécessiterait la formation.


Des gouvernants responsables reconnaîtraient que la situation dont ils ont hérité ne leur permet pas de faire face correctement à la situation actuelle et s’engageraient à prendre les mesures nécessaires pour éviter que nous nous retrouvions à l’avenir en pareille position.


Blâmer les seuls gouvernants serait injuste. S’ils se contentent de gouverner à vue et de tenir des propos ineptes, c’est qu’ils s’adressent à une population apeurée qui préfère les sornettes aux constats rationnels. Il est aisé de dire que cette dernière est manipulée par les media : si c’est la cas, c’est qu’elle est manipulable parce qu’incapable de réfléchir calmement et de concevoir que des catastrophes, mêmes relatives, puissent arriver et que l’État-Nounou ne saurait la prémunir de tout.

lundi 12 octobre 2020

Interdisons !

 


Des jeunes gens de Champigny, armés de leur seule affection pour leurs amis de la police leur ont offert un feu d’artifice. Au lieu de saluer cette main tendue en vue d’une meilleure entente entre jeunesse de banlieue et forces de l’ordre, certains esprits chagrins y ont vu, allez savoir pourquoi, une insupportable agression et réclament à cor et à cri l’interdiction de la vente des mortiers d’artifice car ils peuvent se transformer en armes par destination.


Interdire, voilà la solution ! Il suffit de voir à quel point leur interdiction a permis de quasi-éradiquer la vente et la consommation du cannabis, de l’héroïne ou de la cocaïne. Depuis qu’on a interdit vente et achats d’armes à feu on n’entend plus parler de règlements de comptes à la kalachnikov ou au revolver. La limitation de vitesse à 80 km à l’heure est unanimement appliquée par les conducteurs. C’est pourquoi il faut interdire et non réprimer sottement : la répression est inefficace, l’interdiction l’est souverainement.


Il serait donc urgent que fussent interdits à la vente non seulement les mortiers d’artifice mais tout objet pouvant se voir transformé en arme par destination. Seulement, en dresser une liste exhaustive n’est pas chose aisé. La nocivité potentielle de certains objets comme la barre à mine, la batte de base-ball, la boule de pétanque, la feuille et autre couteaux de boucher, le manche de pioche, la hache, la masse, la tronçonneuse, et quelques autres est évidente. Seulement, ces objets sont nécessaires à l’exercice de certains sports ou professions. Leur interdiction totale serait donc problématique car on voit mal un boucher détailler une carcasse de bœuf à l’aide d’un seul couteau à beurre en plastique ou un bûcheron abattre un chêne centenaire avec une égoïne (aux dents arrondies par précaution).


Pour éviter les redoutables conséquence économiques de certaines interdictions, il faudrait donc les moduler et accompagner leur possession de mesures de sécurité drastiques. Par exemple pour pouvoir acheter une feuille de boucher, il faudrait produire un certificat d’exercice de cette profession, un casier judiciaire vierge et une attestation de bonnes et douces mœurs rédigée par une autorité morale incontestable (élu de la république, notaire, prêtre, directeur de banque, imam islamiste, etc.) Le bouliste, lui, aurait à produire une licence sportive avec le casier et l’attestation de mœurs. Les détenteurs des objets précités seraient tenus de les enfermer après usage dans une armoire forte et de les déposer au poste de police ou à la gendarmerie les plus proches en cas d’abandon du sport ou de l’activité justifiant leur possession.


Ce que je viens d’exposer, ne constituerait, hélas, qu’un petit pas dans la bonne direction car nombre d’autre objets peuvent, s’ils tombent en de mauvaises mains, s’avérer des armes redoutables. Tous ceux qui on pris un coup de fourchette ou de ciseaux de broderie dans l’œil vous le confirmeront.


Il y a donc du pain sur la planche sur la planche des prohibiteurs mais ça ne devrait aucunement entamer leur enthousiasme. Une fois l’essentiel des interdictions promulgué, il ne restera plus qu’à les faire appliquer ce qui ne devrait pas être compliqué.


samedi 10 octobre 2020

Le cerf, un joli coco !

S’il est un animal qui peut servir de modèle à la jeunesse, en admettant qu’il en existe, chose dont je doute, ce n’est certainement pas le cerf. Ce matin, j’ai visionné une courte vidéo censée encourager le public à se rendre à Chambord afin d’y observer le brame. Pour ceux qui l’ignoreraient , ce dernier terme désigne le cri du cerf en rut et le Wiktionnary l’accompagne de cet exemple : « La nature nous offre, lors du brame du cerf, l’un de ses plus beaux spectacles. — (Pascal Durantel, Le gibier et ses chasses, 2007) ». Je ne sais pas qui peut bien être ce monsieur Durantel, mais le moins qu’on puisse dire c’est que son sens esthétique est  douteux. Regardez plutôt : 


Quel spectacle en effet ! Ce malheureux ruminant dont la tête et l’œil morne ne sont pas sans rappeler ceux d’un bovin dont un facétieux aurait affublé le crâne de ridicules branchages produit dans cette attitude ridicule un cri si disgracieux qu’il serait cruel de vous en accabler les oreilles. Il rappelle bien plus le beuglement d’une vache agonisante que le charmant appel à l’amour du rossignol ! 


Et s’il n’y avait que ça !  Mais la vidéo nous montre bien d’autres côtés peu reluisants de cette bête immonde. D’abord, pour maintenir ou acquérir sa domination sur une harde de biches apeurées à la tête de laquelle il se pavanera avec toute la fatuité d’un polygame décomplexé, on le voit se livrer à des joutes d’une violence inouïe avec ses concurrents.


D’autres images le montrent en train de poursuivre une malheureuse biche peu encline à lui accorder ses faveurs. On nous épargne la conclusion de cette séquence mais point n’est besoin d’être grand clerc pour deviner qu’épuisée, la femelle finira par être violée par ce satyre encorné. 


Résumons nous : qui est réellement cet énergumène que certains vont jusqu’à honorer du titre de « Roi des forêts » ?  Un atroce chanteur, un bagarreur, un violeur polygame dont la soi-disant  « fierté » du port de tête ne fait que souligner la déficience mentale ! Cela dit, quelle mère verrait d’un bon œil sa fille épouser un gendre de cet acabit ? Bien sûr, il ne fume pas, ne boit pas et est végétarien. Mais ces « qualités » il les partage avec un certain Adolf s’étant « illustré » au siècle dernier et que l’on ne saurait donner en exemple à la jeunesse...


jeudi 8 octobre 2020

Anecdote

 

Sur cette photo récente, on voit clairement les tablettes auxquelles je fais allusion
et la chicotte du maître

En 1971, alors que je trouvais, pour cause de coopération au titre du service national dans la ville de Thiès, au Sénégal, je prenais mes repas dans une popote, c’est à dire chez un coopérant qui acceptait d’accueillir des collègue célibataires dans sa maison pour qu’ils y prennent leurs repas et partagent les frais occasionnés par un boy-cuisinier qui se chargeait des courses, de la préparation de nos agapes et de la vaisselle.


Il advint qu’un de ses membres, prof d’histoire-Géo et curieux d’esprit acheta un jour un « gri-gri » c’est à dire une amulette consistant en un petit sac de cuir de forme carrée et renflée cousu de tous côtés et que les Sénégalais portent, attaché par un lien de cuir au bras autour de la ceinture ou au cou. Ces « gri-gri » sont censés protéger leur propriétaires des touts sortes de problèmes : maladies, envoûtements, pannes d’automobile, accidents divers et bien d’autres choses. Ils en portent généralement plusieurs et on peut penser que leur nombre est un indicateur du degré de paranoïa ou d’hypocondrie de leur possesseur.


Le renflement de l’objet laissait deviner qu’il contenait quelque chose, mais quoi ? Notre commensal décousit donc le petit sac et en sortit un morceau de papier qui, déplié, s’avéra recouvert de caractères arabes. Aucun de nous n’ayant la moindre connaissance de cette écriture, le mystère demeurait total. Nous demandâmes à notre cuisinier s’il était capable de déchiffrer pour nous ce document. Il nous déclara que ça ne posait pas problème et se mit à la tâche. D’une voix assurée et avec sérieux et aisance, il nous psalmodia le texte arabe du papier. Après nous être fait confirmer qu’il s’agissait d’un « gri-gri » de qualité, la curiosité nous poussa à nous enquérir de son contenu exact. C’est alors que ce bon Mamadou nous annonça n’en rien savoir. Il s’agissait d’un verset du Coran, mais son savoir s’arrêtait là, vu qu’il n’avait aucune connaissance de cette langue arabe qu’il déchiffrait avec tant d’aisance.


Cela peut paraître étonnant si on ignore ce qu’étaient (et que sont souvent encore) les « écoles coraniques ». J’en ai vu se tenir au bord de la route qui menait de l’ancienne base aérienne de Thiès au centre ville. Elles réunissaient, assis dans le sable autour d'un marabout, quelques jeunes garçons munis de tablettes en bois sur lesquelles étaient écrits des versets du coran qu’ils devaient apprendre par cœur avant de les psalmodier. Ils apprenaient à lire l’arabe, à mémoriser le Coran mais ils n’apprenaient pas les subtilités voire les rudiments de la langue (Le marabout les dominait-il?). La moindre erreur de récitation valait aux fautifs quelques coups de chicotte qui les faisaient pleurer à chaudes l’armes. Même en admettant que le contenu pédagogique de ce genre d’enseignement se soit amélioré, il n’en demeure pas moins que la violence continue d’y régner.


Deux articles du Monde, consacrés à ce sujet vous permettront de vous en faire une idée. Le premier relate les causes et le déroulement du procès d’un maître d’école coranique qui s’est tenu à la fin de l’an passé et a fait grand bruit au Sénégal. Le second dépeint le calvaire des « talibés » (élèves des « daara » ou écoles coraniques) dans ce même pays. Ces lectures sont édifiantes et peuvent amener à se poser la question de la capacité d’assimilation par les pays occidentaux d’enfants qui viendraient s’y installer après avoir connu ce genre d’« éducation » qui ne peut que laisser des séquelles. Je vous en laisse juges.

mardi 6 octobre 2020

Apprendre l'arabe

 


العربية ليست فطيرة

D’après la machine à traduire cela signifierait « L’arabe, c’est pas de la tarte »


M. Macron a plus d’un tour dans son sac et son chapeau déborde de lapins. L’autre jour, ce magicien a ébloui de nouveau son public en annonçant deux mesures susceptibles de lutter contre le « séparatisme », à savoir l’enseignement de la langue arabe à l’école et celui de la théologie islamique dans les universités. Admettons que cette dernière mesure, si elle vise à instaurer un Islam compatible avec les valeurs fondamentales françaises (ou du moins ce qu’il en reste), puisse être un moyen de réduire les frictions et autres fractures qui menacent notre corps social. Reste à savoir où quand, comment on va recruter des théologiens modérés susceptibles d’assurer l’enseignement désiré. De plus, qui sera chargé de s’assurer de la valeur de leur enseignement et sur la base de quels critères ? La mise en place de ce projet ne me paraît donc pas de celles que l’on réalise facilement.


Quant à l’enseignement de l’arabe dans les écoles, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il pose des questions. Quel arabe voudrait-on enseigner ? Dans quel but ?


Je me suis, dans ma folle jeunesse laissé tenter par l’apprentissage de l’arabe littéral (également appelé littéraire). Des cours du soir étaient organisés à Dreux, ville où j’enseignais au collège du quartier des Chamards qui connaissait alors une forme de célébrité nationale en tant que quartier « sensible » comme on dit aujourd’hui. Je m’y inscrivis. Bien qu’ayant une certaine facilité pour les langues, je dois dire que ce ne fut pas une mince affaire. Car la langue arabe est assez complexe. L’assimilation de l’alphabet (28 consonnes et 3 voyelles généralement non notées) ne pose pas trop de problèmes hormis la prononciation de certains phonèmes gutturaux. Seulement, s’y ajoutent les problèmes des déclinaisons, de la quantité des voyelles, de l’acquisition de la syntaxe et du vocabulaire. Tout ça ne se fait pas en un jour. Mon expérience fut brève car mes condisciples avaient un but différent du mien : la langue littéraire ne les tentait pas, ils préféraient apprendre la variante dialectale algérienne. Le professeur accéda à leur désir et je quittai ce cours devenu à mes yeux sans intérêt. Depuis, j’ai tout oublié du peu appris.


Il existe donc plusieurs sortes d’arabes. Un multiplicité de formes dialectales, celui du Coran et la forme moderne standard, celle qui est enseignée dans les écoles des pays arabophones et qui y fonctionne comme langue-toit (langue permettant aux locuteurs de différents dialectes de communiquer entre eux comme c’est le cas en Italie ou en Allemagne ou langue nationale et dialectes locaux coexistent à des niveaux différents de communication verbale.). Il paraît clair que c’est cette dernière qu’il faudrait choisir, vu que la langue du Coran ne présente qu’un intérêt religieux et que les formes dialectales n’ont qu’un intérêt limité.


Seulement, là encore se pose la question du recrutement des professeurs lequel ne va pas sans poser problème. Il semblerait que le nombre de professeurs qualifiés en France soit plutôt restreint. Ce fut également le constat qu’entraîna la décision, dans les années 60, du président Boumédiène d’arabiser l’enseignement. Pour y remédier, on fit venir d’autres pays, et principalement d’Égypte des enseignants. Seul petit problème : ces braves gens avaient tendance à être des Frères Musulmans et c’est ainsi que se répandit l’islamisme dans le pays avec les tragiques conséquences que l’on sait.


Estimons le problème résolu et que la France dispose d’un nombre suffisant de bons enseignants de l’arabe moderne standard, bien laïcards. Reste à savoir en quoi l’apprentissage de cette langue permettra de résoudre les problèmes que pose le « séparatisme » ou le communautarisme. Je serai tenté de penser qu’au lieu de les apaiser ça ne ferait que les renforcer en enracinant davantage les jeunes dans la culture de leurs origines.


Car le meilleur moyen de lutter contre est, de toute évidence, l’assimilation et non une pseudo-intégration (concept vague voire totalement vide de sens). C’est plutôt en favorisant la maîtrise de la langue française qu’on parviendra à consolider le sentiment d’appartenance à la communauté nationale.


Pour conclure, il me semble que les recettes-miracles de Macron l’Enchanteur(-qui-n’enchante-pas-grand-monde) présentent deux défauts majeurs : celui d’être difficiles à mettre en œuvre et, accessoirement, celui de risquer de s’avérer totalement contre-productives voire dangereuses.

jeudi 1 octobre 2020

Le kangourou, un NAC aisément recyclable

Kangourou roux ayant un peu forcé sur le rosé lors d'un pique-nique
( c'est un excellent compagnon de beuverie)

Vous vous sentez bien seul et cet état vous pèse. Vous avez un temps envisagé de prendre un compagnon ou une compagne selon votre sexe ou vos préférences en ce domaine mais des expériences malheureuses vous en ont dissuadé. Les désagréments que vous avez connus au contact d’un être barbu, vulgaire, qui passe sa vie à boire des bières allongé sur le divan en regardant du foot tout en se grattant les parties intimes et en rotant , vous ne voulez plus les revivre. Vous vous dites également que partager la vie d’un homme ne serait probablement guère mieux. Vous envisagez donc d’adopter un animal, mais lequel ? 


Un chat, ça pisse partout et ça vous bousille un Chesterfield en moins de temps qu’il n’en faut à un préfet pour décider de fermer les bars. Un chien ça aboie. Un poisson rouge, à part tourner sans fin dans son bocal en appelant son copain Bob dans le langage infra sonique qui est le sien, on ne peut rien en attendre. Un canari, ça chante et ça balance des graines partout. Ce qu’il vous faut, c’est un NAC (nouvel animal de compagnie), alliant mœurs paisibles et originalité. J’ai ce qu’il vous faut : un kangourou. Ce n’est pas à lui qu’on pense en premier, je vous l’accorde, mais, parmi les créatures du Bon Dieu, il tient par ses vertus une place honorable. A condition, bien entendu, de lui offrir un cadre de vie compatible avec son épanouissement et de fermer les yeux sur ses rares défauts.


Tout d’abord, pour apprécier sa compagnie, il serait souhaitable que vous soyez insomniaque, car, quelle que soit son espèce, la bête est essentiellement nocturne. Étant herbivore, de belle taille et grand appétit (le Kangourou roux mâle, en plus de bégayer, peut accuser 80 kg sur la balance pour une taille de 1 mètre 80), il est indispensable que vous disposiez de quelques hectares de terrain herbu entourés de très hauts murs car le bougre est un grand sauteur : ses bonds peuvent le faire s’élever à 3 m 50 et parcourir d’un saut jusqu’à 13 m. Si vous êtes un bon coureur, voire un très bon coureur, un jogging avec votre kangourou vous maintiendra en forme car grâce à ses petits bonds, il atteint une vitesse de croisière de 20 à 30 km/h. Veillez cependant à ce que rien ne l’effraie car la crainte d’une attaque l’amène à faire des pointes à 80 km/h, ce qui risquerait de vous essouffler si vous vous entêtiez à tenter de le suivre.


Le choix du sexe de la bête est important. Je vous conseillerais de préférer la femelle au mâle. Nous l’avons déjà signalé, le kangourou est un grand sauteur : il lui faut pour apaiser les ardeurs de son tempérament de feu une vingtaine de femelles (de quoi rendre jaloux bien des ministres). Dans la nature, qui n’est pas toujours aussi parfaite qu’on pourrait le souhaiter, il n’y a pas 20 fois plus de femelles que de mâles. Du coup, pour satisfaire leur libido, les kangourous mâles en viennent aux pattes et se combattent sans merci. De plus, une femelle est bien plus petite qu’un mâle et se contentera probablement d’un enclos plus restreint.


Parenthèse linguistique. La tradition voulait que le mot « Kangourou » vienne du mot gangurru de la langue des Guugu Yimithirr (que l’Éducation Nationale néglige trop souvent d’enseigner à nos chères têtes plus ou moins blondes), supposé signifier « Je ne te comprends pas ». Il s’agirait de la réponse qu’aurait fait un brave aborigène au naturaliste qui accompagnait le capitaine Cook alors qu’il lui demandait le nom de la bête qu’il pointait du doigt. En fait, il n’en est rien. La langue des Guugu Yimithirr n’ayant aucun secret pour moi, je tiens à rectifier cette erreur : en fait, l’aborigène avait parfaitement compris et dans sa langue concise lui répondit : « Il s’appelle Marcel, c’est le fils de la Ginette et du Léon. »


Je crois que désormais vous en savez assez sur la bête pour prendre votre décision. Je n’ajouterai qu’une chose : au cas où votre compagnon finirait par vous lasser, plutôt que de l’abandonner, vous pourrez toujours le manger. Sa chair est savoureuse, bien meilleure, en tout cas que celle du chien, du chat, du canari ou du poisson rouge. Son goût rappelle celui du pangolin sans présenter les menus inconvénients que peut entraîner la consommation de la viande de ce dernier. Si vous désirez la goûter, vous en trouverez, fraîche ou congelée ici à un prix abordable.