samedi 31 décembre 2016

Importante mise au point

Selon certains, les pièces de Shakespeare auraient été écrites par Marlowe et celles de Molière par Corneille ! Autant dire que les discours de notre (estimé) Président seraient l’œuvre de L. F. Céline !

Tout ça ne tient pas debout, ne serait-ce que parce que selon des témoins dignes de foi, M. Marlowe n'était pas plus capable d'écrire sa liste de courses chez Leclerc que d'escalader l'Everest en tongs en moins de cinq minutes par temps froid.

Quant au pauvre Corneille, médiocre écrivaillon normand, même pas foutu d'orthographier sa boisson régionale correctement*, comment aurait-il pu écrire ces Mémoires d'Outre-tombe dont la représentation à Versailles fit tant rire le Roi-Soleil qu'il se pissa dessus ?

Aussi pénible que ça puisse paraître aux esprits forts d'aujourd'hui, Marlowe n'est pas plus Shakespeare que Molière n'est Corneille (et vice-versa).

Mais alors, me demanderiez vous, qui est l'auteur des chefs-d’œuvre dont s’enorgueillissent ces deux (jadis) grandes nations ?

Des années d'âpres et, reconnaissons le, profondes études m'ont permis de percer ce secret. L'auteur de toutes ces amusettes n'est autre que Jacques-Étienne Le Squirniec, dont le lointain descendant, Robert-Tugdual, devait tant faire pour le renouveau de la philosophie occidentale et l'augmentation du chiffre d'affaire des débits de boissons et autres bobinards du Finistère.

Doué d'une imagination prodigieuse, J E LS, comme le nommaient ses familiers, vous torchait une tragédie ou une comédie débordantes de personnages cocasses et originaux en moins de temps qu'il n'en faut à un lapin pour apprendre l'Hébreu. Cette facilité déconcertante s'accompagnait hélas de certaines lacunes syntaxiques et orthographiques en français et d'une connaissance médiocre de l'idiome pratiqué Outre-Manche. C'est ainsi que s'expliquent les nombreuses fautes que l'on relève en lisant Shakespeare, Marlowe, Corneille ou Molière dans le texte. Personne n'est parfait.

Certains m'objecteront qu'on ne voit pas pourquoi J E L S n'aurait pas publié ses œuvres sous son propre nom. A cela deux raisons : il souffrait d'une modestie quasiment maladive (comme Brassens qui lui emprunta la formule) et, en pieux chrétien, il craignait que la fréquentation des gens de théâtre, dont les mœurs étaient aussi corrompues à l'époque que ne le sont aujourd'hui celles d'un président socialiste, ne l'entraînassent sur les chemins du vice et ne compromissent ses chances de félicité éternelle. Ce qu'on ne peut que saluer. D'autre part, l'écriture théâtrale n'était pour lui qu'un aimable passe-temps qui le reposait des longues heures consacrées à cette passion du bilboquet qui donnait un vrai sens à sa vie.

Cette importante mise point effectuée, chers amis de la véritable érudition, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter avec quelques heures d'avance une

Bonne et Heureuse année 2017.
* Ne déclara-t-il pas que « les pièces de Molière ne val[ai]ent pas un coup de cid » ?

vendredi 30 décembre 2016

Prénom perdu

Du temps de ma lointaine jeunesse, Jacques était un prénom très répandu. Surtout parmi les hommes et les enfants de sexe masculin. La plupart des gens importants le portaient, comme en témoignent en France Jacques Anquetil, Jacques Chirac, Jacques Chaban-Delmas, Jacques Delors, Jacques Pompidou et à l'étranger Jacques Staline, Jacques Mussolini, Jacques-Tsé-Toung ou encore Jacques Hitler.

Et puis, il a disparu. Seuls quelques vieillards cacochymes continuent, faute de choix, de le porter. Sur les centaines d'élèves que j'ai rencontrés au cours des 20 dernières années de ma carrière, j'ai pu, en tout et pour tout , en compter un seul ! Comment expliquer cette quasi-disparition ?

On pourrait arguer de la mode. C'est en effet tentant, cependant, de l'expression « Pierre, Paul, Jacques » censée représenter tout le monde du temps de leur splendeur, seul Jacques ne connaît pas le moindre regain de faveur .

Je crains que la raison véritable ne soit dans la croyance répandue qu'un prénom conditionne l'existence de qui le porte. Nombre de publications décrivent le caractère qui leur correspond. C'est en général très positif. C'est en vain qu'on y rechercherait des portraits du genre « Les Népomucène sont des personnes chez qui la fourberie n'a d'égale que la cruauté, l'avarice et la perversité. D'une lubricité qui les mène aux pires déviances, ils sont généralement ivrognes et toxicomanes. Leur fainéantise naturelle leur font préférer le vol, l'escroquerie et toute forme de crime à un honnête labeur. Obséquieux avec les puissants, orgueilleux avec les faibles, ils ne trompent vraiment personne et font l'objet d'un mépris général. Ils finissent généralement sur le gibet ou massacrés par une foule d'honnêtes citoyens révoltés par leur conduite. Ce n'est que justice. ». Même les Jacques y ont de bons côtés. D'autre part, comme le montre la liste ci-dessus dressée, nombre de personnages éminemment respectables ont porté ce prénom. Seulement, il y a un hic...

« Ne fais pas le Jacques ! » entendait-on souvent. Cette expression signifiait au mieux « Jouer les plaisantins » et au pire « Se comporter en niais ». En langage moderne, l'expression ambivalente la plus proche serait : « Ne fais pas le con ! ». Or les Jacques ne font pas le Jacques, ils le sont ! C'est rédhibitoire. En effet, le temps est loin où un peu de fantaisie voire de niaiserie était socialement acceptable. A notre époque, on ne fait plus le Jacques, on tend à faire, avec plus ou moins de succès, l'intelligent, le sage, le raisonnable. Il n'y a donc plus de place pour les Jacques.

Peut-on espérer les voir refleurir ? Mon optimisme tend à me le faire espérer. Après tout, n'a-t-on pas vu Jules revenir à la mode après des décennies de total ostracisme ? Je me souviens d'un ami de mon père qui se faisait appeler Paul tant il croyait que se nommer Jules aurait fait de lui l'objet d'incessantes moqueries. Seulement pour que la renaissance espérée des Jacques se produise, il faudrait que notre société change. Et grandement...

jeudi 29 décembre 2016

Les platanes sont de sales cons

La mort de tant de célébrités d'un âge souvent canonique a suscité chez beaucoup un sentiment de surprise attristée. Cerné par les oraisons funèbres, j'ai à mon tour été la proie d'un souvenir morbide.

Le bon empereur Napoléon (mort comme chacun sait à Sainte-Hélène peu avant que son fils Léon ne lui crevât le bidon et qu'on ne le retrouvât assis sur une baleine en train de manger des arêtes de poisson), afin d'éviter que ses soldats ne s'épuisassent sous la chaleur des canicules, décida en sa grande sagesse que l'on plantât au long des grandes routes des platanes dont l'ombre éviterait le syndromes de la SDF (Surchauffe Du Fantassin). Mesure prudente dont on ne saurait que le louer.

Il n'empêche qu'un platane, c'est con. Même quand ça reste à ne rien faire au bord des routes. Ça devient beaucoup plus con quand ça croise le chemin d'une automobile ayant quitté la route. D'autant plus con que dans cette automobile se trouvent des jeunes gens qui ont bien d'autres choses à faire que de perdre leur vie. Le summum de la connerie platanière est atteint quand parmi les victimes se trouve un être cher.

Et pourtant... Il y a plus de trente ans, un platane, qui peut-être vit encore, a eu raison, sur la route de Bédarieux, d'un gamin que j'aimais bien . 18 ans, beau comme un astre, il était le frère de ma femme. Tout juste bachelier. Une vie de succès devant lui, car il avait tout. Sauf une résistance suffisante au choc contre un con de platane.

Il avait de l'humour, était intelligent, et curieusement doué pour le sport. Bien que son entraînement consistât à manger des bananes vautré devant la télé, il avait des barres de chocolat sur le ventre et, en dépit que le sport lui eût été interdit suite à je-ne-sais-quel souffle au cœur, il était parvenu, en cachette, à se glisser jusqu'au niveau national en plusieurs disciplines.

Nous nous entendions bien. Il aurait la cinquantaine aujourd'hui. Encore un peu jeune pour faire un mort. Notre amitié aurait-elle résisté au divorce ? Les hasards de la vie nous auraient-ils séparés avant ? Aurions-nous de conserve repeint nos cuisines respectives comme la tradition l'exige des beaux-frères ? Questions vaines. 

Car dans la vie il y a des platanes. Quand j'y pense, je les trouve bien cons.

mercredi 28 décembre 2016

Dix petits quoi ?

Hier soir je regardai Dix petits nègres mini-série tirée du célébrissime roman de Mme Agatha Christie. Bonne mise en scène, bons acteurs, bon rythme, belles images, du beau travail, comme savent faire nos voisins d'Outre-Manche. Seulement, quelque chose clochait. Les dix figurines disparaissant une à une à mesure que mouraient ceux qu'elles étaient censés représenter ne représentaient pas des nègres et dans la comptine qui accompagnait l'histoire on parlait de « petits soldats ». Curieux, non ?

Le spectacle terminé, perplexe, je me rendis sur Internet pour voir comment pouvait s'expliquer la métamorphoses de Niggers  en  Soldiers  ( Notons au passage que Nigger est défini soit comme une manière familière de désigner un nègre, soit comme un « terme raciste désignant un Noir », par l'Harrap's Unabridged Edition.).

Ce fut instructif. Le chef-d’œuvre de Mme Christie ou du moins son titre comme la comptine qui l'inspira connurent des métamorphoses : jugé raciste, il se transforma un temps en Dix petits Indiens avant de devenir And Then There Were None (Et alors il n'en resta aucun), dernier vers de la chanson éponyme. Ce dernier titre reprit celui utilisé aux États-Unis ( où le terme Nigger était déjà considéré comme injurieux) dès la parution du livre. Il fallut bien changer quelque peu le texte et y remplacer Nigger boys par ce Soldier boys qui provoqua ma perplexité.

En France on garda le titre d'origine. Probablement pour des raisons commerciales. Car notre moderne repentance n'a rien à envier à celle de nos amis britanniques ou Étasuniens. Toutefois ces derniers ont pris l'habitude de remplacer ce mot par d'autres comme en témoigne la comptine :

Eeny, meena, mina, mo,
Catch a tiger by the toe;
If he hollers let him go,
Eena, meena, mina, mo.

(Eeny, meena, mina, mo,
Attrape un tigre par l'orteil;
S'il braille, laisse-le partir,
Eeny, meena, mina, mo, )

Texte intéressant certes, mais où le tigre est venu remplacer le Nègre de l'ancienne version :

Eeny, meena, mina, mo,
Catch a nigger by the toe;
If he hollers let him go,
Eena, meena, mina, mo.

S'il est raciste d'attraper un nègre par l'orteil, est-il bien raisonnable d'encourager un enfant à saisir un tigre de cette manière ?  Dieu merci, il existe d'autres variantes où c'est un poulet, une araignée, un prof ou ce qu'on voudra qu'on saisit par l'orteil.

Nous connaissons les gravissimes problèmes que soulève Tintin au Congo mais, en y regardant bien, nombre de passages ou de personnages seraient à revisiter jusque dans les chefs-d’œuvre de la littérature mondiale ou dans certains textes sacrés. Par exemple, ne serait-il pas souhaitable de faire du Juif Fagin d'Oliver Twist un Français, tout lecteur du Sun sachant que nos compatriotes sont par nature mauvais ? De même, ne devrait-on pas dans le Coran remplacer les termes Chrétiens et Juifs par canaillous, sauvageons ou taquins ?

1984 prévoyait la réécriture de l'histoire. Voici venu le temps de réécrire les chansons, la littérature et les textes religieux.


samedi 24 décembre 2016

Joyeux Noël !

Bien que n'étant pas moi-même un grand fanatique des fêtes, je souhaite à tous mes amis lecteurs et à leurs proches un


mercredi 21 décembre 2016

Facebook

Depuis 7 ou 8 ans, je hante ce lieu que bien des gens de sens rassis et de jugement fiable jugent de perdition. Ça m'a permis de retrouver de vieilles connaissances internautiques croisées ça et là au gré des trois lustres que j'ai passé en divers endroits du Web. D'autres appartiennent à « ma vraie vie »: amis ou parents. D'autres encore, amis d'amis dont les interventions m'ont plu ou pour que les âneries que j'y diffuse ont eu l'heur de séduire sont devenus des amis au moins virtuels quand je ne les ai pas rencontrés pour de bon. A propos de ces rencontres, je dirai qu'elles ne furent JAMAIS décevantes.

Malheureusement, comme en tout autre domaine ou lieu, on y rencontre de vilains cons pour qui l'important est d'y faire miroiter les multiples aspects chatoyants d'une personnalité hors-normes (du moins selon eux). Il arrive qu'à l'occasion d'une remarque amusante ou sensée sur un statut ami on leur demande de devenir ami ou que ce soit le contraire. Et là, les choses se corsent. J'en voudrais pour preuve le drame insigne qui hier soir m'a frappé.

Sur un statut d'une « amie » de ce type un brin envahissante par le nombre de ses interventions, était évoquée la cruelle disparition de Mme Michèle Morgan. Perte dont peu se remettront avant qu'un(e) autre nonagénaire ou centenaire ne referme son parapluie. Le pathos y était de mise, on se souvenait, larmes aux yeux de cette scène qui depuis quatre-vingts ans émeut les foules, celle ou Gabin lui trouve de belles oreilles, de belles narines, de beaux mollets ou de beaux yeux et à quoi elle répond : « Embrassez-moi ! ». Tout le monde étalait un insondable chagrin jusqu'à ce que, pour ne pas être en reste, je me joigne au cœur des pleureuse en écrivant quelque chose comme « Fauchée à la fleur de l'âge ! Quelle injustice ! »

Que n'avais-je pas fait là ! S'ensuivit l'échange caviardé qui suit :



Par charité j'ai dissimulé le visage comme le nom de mon interlocutrice. Je pris le premier assaut avec humour, lui faisant remarquer que plutôt que le « que vous y passiez d'accord » qu'elle avait écrit « que vous y passiez d'abord » eût mieux reflété sa pensée. Elle corrigea (sans supprimer mon observation, ce qui est ridicule), puis se mit à me tancer vertement : « moche, con, cracheur de blédine, casse-couilles ». Devant tant d'urbanité, je lui répliquai : « Je vous soupçonnais bavarde, je vous constate stupide ». Cette intervention dûment supprimée, j'eus droit à une nouvelle finesse «  A l'hospice les vieux gogoles ! » et fus bien entendu bloqué comme il sied de le faire à des personnes que l'on a prié ou acceptés comme amis et qui en profitent pour « dire des conneries sur le mur des autres » !

Admirons l'élégance des formules et la profondeur du propos de cette doctorante en trucmachinlogie. Ne passons pas sous silence un sens de l'humour ravageur. Cependant, ce genre de personne représente une catégorie d' « amis » peu fréquentables : ceux qui collectionnent un maximum d'amis (en l'occurence plus de 2000) afin de se créer un public suffisamment vaste pour que, même si une infime fraction d'entre  eux y réagit,une petite pluie de « j'aime » et de commentaires vienne saluer leurs bavardages et rassurer leur fragile ego.

En attendant l'asile, je continuerai cependant à fréquenter Facebook que je remercie de me permettre de m'amuser en bonne compagnie.

mardi 20 décembre 2016

Recyclage

Je m'aperçois à mon grand dam (il faudra que je le fasse mesurer par un expert pour connaître son étendue exacte) que parmi mes lecteurs certains ne sont pas inscrits sur facebook. C'est d'autant plus regrettable qu'ainsi une grande partie des messages de sagesse que j'adresse au monde leur est celée.

J'ai donc décidé, dans ma grande générosité de palier ce manque en publiant ici mes « Statuts » de ce matin. Ne me remerciez pas, vous les méritez.

Afin d'apaiser les tensions entre les deux pays, le président turc autorise les Russes à abattre son ambassadeur à Moscou.

L'hypothèse de l'attentat terroriste privilégiée à Berlin. Celle d'une morsure de vipère est abandonnée.

Ich bin tout ce qu'on voudra ! (je prends un peu d'avance)

Ces attentats au camion, ça finira par fausser les statistiques de la Sécurité Routière.

A l'instant sur France Inter :"ce serait un réfugié, en tout cas quelqu'un qui serait entré en Allemagne en tant que réfugié"
La nuance est d'importance ! Quand je me tue à dire que F I est une Radio de Service Comique !



Il fait souvent plus froid en hiver qu'en été.
Qui aura le courage de partager ce statut sur son mur ?
Si tu approuves, clique sur j'aime et partage !



Voilà !

lundi 19 décembre 2016

Les humoristes de France Inter

Alain Finkielkraut voici un peu plus de deux mois s'en était pris avec mesure aux « humoristes » de France Inter ainsi qu'à certain chroniqueurs de cette même station. En dehors d'un nom difficile à orthographier, il est difficile de trouver des défauts à ce brave Alain. Toutefois, je lui adresserais un léger reproche : celui de faire la différence entre humoristes, chroniqueurs et animateurs de France Inter, Radio de Service (essentiellement) Comique car tous n'ont qu'un but : amuser. Il est même à noter qu'avec leur grossièreté, leurs outrances, leur vulgarité, ce sont souvent les « humoristes » maison qui y parviennent le plus difficilement.



Sur une radio normale, on vous propose des infos avec les biais d'usage, des talk show, des chroniques, des variétés. France Inter y ajoute un plus : quel que soit le sujet, chroniqueurs, présentateurs ou journalistes parviennent à insérer un grain de ce sel qui relève leur soupe : une prise de position politique. Cela tient du running gag : plus que le contenu du commentaire, c'est sa répétition et sa prédictibilité qui déclenchent le rire.


M. Guetta, plutôt que de nous ennuyer avec des analyses de politique étrangère qui ennuient tout le monde comme il est censé être payé pour le faire, préfère n'évoquer que ses têtes de turcs auxquels il parvient à trouver chaque matin, un nouveau vice, un dessein plus noir que le précédent. Avec pour seul stock Poutine, Erdogan, Trump, Assad et quelques autres malfaisants, il parvient à tenir, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois ! Une année pousse l'autre et il tient bon. Moi je dis chapeau l'artiste !


Le chroniqueur de politique intérieure, M. Legrand, est impayable dans son numéro de pourfendeur de la droite et du FN. Depuis Don Quichotte et ses moulins, on n'a pas fait mieux.Il lui arrive bien parfois de critiquer un tout petit peu la gauche, mais on le sent triste de s'y voir contraint.


Le patron du 7/9, M. Cohen, est ordinairement inénarrable, seulement c'est quand ses invités sont du FN ou de ce qu'on appelle, à gauche, la droite dure, qu'il donne toute sa mesure. On regrette de n'avoir pas l'image ! J'imagine son visage tordu de (F) haine, la bave rabique qui noie les commissures de ses lèvres. Un pur moment de rigolade !


Mais les véritables sommets du comique sont atteints par M. Nagui et son équipe de bras cassés. Normalement, un présentateur de variétés, ça se contente de servir la soupe à ceux qui viennent à l'émission histoire de vendre quelque chose. Ce qu'il peut bien penser de la Syrie ou du Botswana, on s'en tamponne. Et c'est là que M. Fam (puisqu'il faut l'appeler par son nom) se détache du lot : non seulement il nous confie ses émois mais il pousse les invités à déclarer qu'ils les partagent. Les pauvres obéissent généralement, mettez vous à leur place... Il faut bien satisfaire le client !


Dans pratiquement toute émission, on sent le biais, le parti-pris, la haine de la droite. La manœuvre est habile car ainsi, en plus des bobos qui gobent leurs bobards, ils attirent les rieurs que tant d'âneries ravissent. Personnellement, je crains que sans ma dose quotidienne de délire convenu, la vie ne me semble bien triste. On s'en veut toujours un peu de rire à tant de connerie, on se demande si ça n'a pas un côté indigne, voire cruel. Mais qu'est-ce que ça fait du bien !

vendredi 16 décembre 2016

Amer constat

« Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
[Le socialisme] (puisqu'il faut l'appeler par son nom) » continue de faire rage en Doulce France et dans tout l'Occident. L'État nous doit tout et peut tout pensent nos Doulx François qu'ils se situent aux extrêmes, au centre ou près des bords.

Oh, bien sûr, il y a bien des désaccords de détail, de préférence sur des questions sociétales, mais on est bien d'accord sur un point : c'est à l'État, par le biais de nouvelles législations, de régler ces problèmes.

J'entends sur ma radio de référence (France Inter (Radio de Service Comique) puisqu'il faut l'appeler par son nom), le chœur de nos vierges de gauche pleurer la remise en question marginale de leur hégémonie idéologique. Comme tous les intégristes, la moindre entorse au respect de la doctrine leur est insupportable. Un brin d'herbe leur cache la forêt et déclenche une peine infinie qui se mue bien vite en colère rabique et en désir de sanglante vengeance.

Ils ont tort. Leurs affaires marchent. Très bien même. Rien ne les menace vraiment, tant le mal s'est insinué jusqu'aux tréfonds de nos êtres. Sauf pour quelques fous, la question n'est plus que de savoir s'il faut plus ou moins d'État ici ou là, qui l'on doit assister en priorité, quelles « avancées » sociétales il conviendrait de renforcer ou de contenir... Rien de fondamental : du détail !

Par exemple, M. Fillon se dit contre l'avortement, mais à titre personnel, hein ? Pas question de toucher à la loi ! Voilà nos hommes de conviction : des gens convaincus qu'un fleuve ne remonte pas à sa source et que le courant emporte comme fétus de paille. Oh, on se dit bien prêt à l'action, on joue les Matamore, flamberge au vent, mais on se sait hâbleur et ne le serait-on pas de quelles troupes disposerait-on pour vaincre ? Qui soutiendrait un gouvernement VRAIMENT réformateur ? De Thatcher ou de Poutine en carton-pâte nous ne manquons point. Ce qui manque cruellement, c'est un peuple résolu au changement, conscient que ce dernier viendra de lui et non des pantins qu'il élit.

Peut-être ne sommes-nous pas descendus assez bas ? Peut-être avons-nous dépassé le point de non-retour ?

Voilà où j'en suis. Alors, m'enflammer sur telle ou telle question, soutenir telle ou telle option me tente de moins en moins.

Ma façon de changer le monde consiste à retaper des maisons. Sans aide gouvernementale et sans me plaindre de cette carence. C'est joli une cuisine (en partie) rénovée, non ?


jeudi 8 décembre 2016

Une rénovation peut en entraîner une autre !

Une cuisine sans plan de travail peut être comparée à une belle à qui il manque un œil, un repas sans fromage, un gauchiste sans haine, une valise sans poignée ou une victoire sans péril. Et pas à son avantage. C'est ce que je me suis dit en constatant le peu d'espace qu'offrait ma cuisine corrézienne pour qu'on y préparât le moindre plat. Sans compter qu'on y manquait de rangements. Me vint l'idée de palier ces menus défauts par l'installation d'un îlot central. Seulement, un rapide coup d’œil aux prix pratiqués par les bienfaiteurs de l'humanité qui tendent à résoudre au mieux les problèmes que leurs semblables rencontrent quand il s'agit d'aménager l'endroit où se concoctent leurs repas m'amena à penser que j'aurais intérêt à concevoir et réaliser la chose par moi-même.

Ce que je fis. Je trouvai les éléments nécessaires à sa réalisation chez M. Leroy Merlin et voici ce que j'obtins :



Seulement, ces jolis meubles blanc-brillant ne s'accordaient pas avec les placards existants, lesquels réalisés sur mesure dans les années soixante-dix étaient de style « rustique » et en chêne sombre :


La solution était simple : repeindre tout ça en blanc brillant et en changer la quincaillerie afin d'en moderniser l'aspect. Je fis un essai de peinture sur les montants des meubles qui me parut concluant.



Le temps étant venu de revoir ma Normandie (c'est le pays qui ne m'a pas donné le jour), j'emportai avec moi les portes des meubles que je me mis en devoir de poncer, de peindre et d'équiper de nouvelles poignées semblables à celles des meubles de l'îlot :


Je trouvai le résultat si réussi qu'à coté, la cuisine que j'avais aménagée en janvier 2009 me parut insupportablement lugubre aussi, envisageant de la rafraîchir un peu et vu qu'il me restait des poignées décidai-je de faire un test. Du fait de sa blancheur, deux couches suffirent et en moins d'un jour voici ce que j'obtins :


Satisfait du résultat, je décidai donc de rénover l'ensemble. Ce qui aura probablement pour conséquence de souligner le vieillissement des papiers et peintures et la nécessité de remédier à ce triste constat. Me voilà sainement occupé pour quelque temps...

mardi 6 décembre 2016

Un anglicisme au cœur

Les choses se sont précisées. Je suis allé voir le gentil cardiologue et il m'a tout expliqué. Mon cœur souffre d'un « flutter ». Craignant qu'un objet destiné à favoriser la flottaison d'un autre se soit, on ne sait comment, introduit dans mon muscle cardiaque pour y provoquer la pagaille, je le priai d'épeler. Ainsi je reconnus un mot anglais utilisée dans l'expression « I'm all in a flutter »* qui signifie « je suis dans tous mes états ». Avouez que ça n'a rien de rassurant...

Rentré à la maison, je m'enquis de ce qu'il fallait entendre par là en bon français. Vu le faible niveau de mes connaissances médicales et mon total manque d'envie d'y remédier, j'ai retiré de mes lectures qu'il s'agissait d'un dysfonctionnement de l'oreillette droite se transmettant au reste du cœur. Le bon docteur me confirma, comme l'avait esquissé son confrère tulliste, que par l'introduction d'un cathéter via l'artère fémorale jusqu'au cœur, on parvenait à résoudre ce problème par ablation.

Petite opération ne nécessitant qu'une anesthésie locale (ouf !) accompagnée d'une sédation car l'intervention peut parfois provoquer d'intenses douleurs. On est hospitalisé pour deux jours, l'équipe chirurgicale n'en a que pour entre un quart d'heure et deux heures, le taux de réussite y est de 95% et les complications rares . Bref, le genre d'intervention qu'on ne rechignerait pas à subir même quand on n'en a pas besoin.

Seulement, une fois le problème du flutter réglé, point ne sera question de me lancer à corps perdu dans le marathon ou l’haltérophilie comme, innocemment, je le croyais. Car mon arythmie cardiaque déjà bien installée ne disparaîtra pas pour autant, pas plus que je ne retrouverai un souffle de jeune homme, vu la légère bronchite chronique qui m'affecte depuis quelque temps. Le bon cardiologue n'a pas jugé utile de me conseiller d'arrêter de fumer. Je dois lui sembler sans espoir. Il a probablement raison.

Donc, dans un avenir plus ou moins proche, je devrais être contacté par une clinique de Caen qui me proposera une date d'hospitalisation. Avant, après les fêtes ? Nous verrons. Il va sans dire que me retrouver de nouveau incarcéré en milieu médical me ravit à l'avance mais cette fois ça ne se produira pas par surprise, ce qui est déjà ça !

* Notons que le verbe « flutter » a également le sens de « voltiger », « battre des ailes », comme le fait un oiseau ou... ...un papillon. Les fantômes des piérides détruites seraient-ils venus par esprit de vengeance s'installer en mon cœur ?

dimanche 4 décembre 2016

Un sommet de la littérature brute !


Comme chaque année à pareille époque, j'ai reçu hier la visite d'un homme dont la tenue laissait présager son appartenance au glorieux corps des sapeurs-pompiers du canton. Impression confirmée par le magnifique calendrier qu'il tenait en sa main calleuse. Le soldat du feu m'annonça que j'étais le dernier de sa tournée vu que j'étais absent lors d'un précédent passage. On n'échappe pas au calendrier comme ça !

Ce matin, ne sachant trop que faire je feuilletai ce magnifique opuscule et y découvris un petit bijou littéraire dont il serait coupable de ne pas vous faire profiter. L'auteur en est le maire d'un village que j'appellerai Mont-Saint-Frusquin. Ce brave homme, que je prénommerai Marcel, cédant à l'amicale pression des pompiers du cru, avait entrepris de brosser un rapide historique de son village. On peut supposer que de longues heures d'efforts intenses furent nécessaires pour que s'érigeât ce monument de littérature brute.

Marcel attaque fort. «  Mont-Saint-Frusquin, point culminant du canton de Saint-bidule, village attachant par son histoire très marquée, sa richesse patrimoniale, sa diversité bocagère, sa vie culturelle et festive dynamisée par 8 associations... Une commune qui vaut le détour et voit défiler, chaque année, pas loin de 50 000 visiteurs. »

Comment expliquer une telle fréquentation ? C'est bien simple : « Notre commune est attractive grâce à ses sites des plus renommés tels que le Cimetière Américain invitant les touristes à s'abandonner à la plénitude dans un silence religieux ». Et ce n'est pas tout : « A proximité de l'église, la table d'orientation offrant une imprenable vue panoramique où les passagers sont béants d'admiration devant les courbes lointaines du Mont-Saint-Michel perceptibles par temps clair ». Par temps couvert, j'espère qu'on a quand même quelque chose sur quoi béer d'admiration !

Et ce n'est qu'un début : « On peut aussi se recueillir en passant près du carré Marocain où reposent des soldats de la 2e division blindée du Général Leclerc mort pour la France » (A ne pas confondre avec un autre Général Leclerc mort sans motivation précise à moins que, malgré l'absence de « s » ce soient des Marocains qu'on parle.).

Une simple mention de la chapelle restaurée et nous en venons au clou de la fête touristique : « Le Manoir du bois Léon, , seule ferme à cour carrée du canton de Saint-Bidule vieille de … Ans (Là l'érudition de Marcel cale un peu et l'imprimeur ne sait la palier) où se dresse l'entrée austère d'une propriété privée cachant derrière elle des aménagements rapiécés fidèlement à la trame de l'ancien bâti encerclé d'une douve aux douelles empierrées où les graines ont trouvé refuge pour laisser se ramifier toutes sortes de plantes herbacées à tissu végétal verdoyant et vivace, du coriace qui s'accroche au passé solidifiant les vestiges tout en dévoilant d'autres perspectives jusqu'à susciter l'émerveillement ! ». Visiblement, après un tour de chauffe, la verve poétique de Marcel vient de passer la surmultipliée !

Tout ça donne soif : « Enfin, dernière halte au Bar du Paradis pour siroter un rafraîchissement en échangeant des impressions ou tout simplement en se laissant bercer par le flux de nouveaux touristes arrivant ». Après avoir connu les ineffables joies de la plénitude, de la béance, de l'admiration et de l'émerveillement, voilà qu'on berce le touriste ! Il est gâté-pourri à Mont-Saint-Frusquin !

Mince, on allait oublier un truc important : « Mont-Saint-Frusquin, ce bourg fleuri, quasi exempt de réminiscences guerrières (si on excepte le Cimetière Américain et le Carré Marocain) malgré la charge de son histoire, est un bourg accueillant qui aspire à la tranquillité (dommage que tant de touristes viennent la perturber!). En plein cœur, l'habit du château d'eau érigé vers le ciel sera prochainement revêtu d'une fresque pour égayer notre village."Est-ce vraiment nécessaire ?

Et puisqu'il faut conclure : « Les touristes, au gré de leurs parcours itinérants où cohabitent généreusement fleurs et douceur de vivre, partiront de ce pays Montais, nostalgiques, avec une seule envie : celle d'y revenir... » (Comme on les comprend!).