jeudi 29 septembre 2016

Je suis vert !

La plupart des marques leader dans leur domaine avaient choisi la couleur rouge pour leur logo ou leurs emballages. Paraît que c'était bien le rouge : couleur de feu, de sang, énergisante, guerrière, révolutionnaire, à la fois attirante et repoussante. Quoi qu'il en soit, le rouge fait ou faisait vendre.

Et puis d'un seul coup, on s'est mis au vert, sans même me prévenir. La première fois que j'ai vu le logo de Mac do en vert, j'ai cru qu'un escroc tentait d'attirer les gogos daltoniens dans son resto. Il n'en était rien. On s'était mis à verdir. Le vert c'est la nature. La nature, c'est ce dont raffole le citadin. Probablement parce qu'il ne la connaît pas bien et qu'il l'idéalise.

Tout ça est bel mais cette nouvelle tendance amène à des absurdités. Ainsi M. SFR avait-il décidé, vu que le rouge était vendeur et que l'anglais était en vogue de lancer la marque RED by SFR, avec le logo suivant : 


Même si les caractères étaient blancs, on ne pouvait que s'incliner devant une telle cohérence.

Seulement, que voulez-vous, la mode évolue. RED se devait de la suivre. Seulement, on n'investit pas des millions pour faire connaître une marque pour tout foutre en l'air au nom de tendances nouvelles. C'est ainsi que les messieurs de chez SFR atteignirent le compromis suivant : 


Risible, non ?

Autre raison d'être vert : Je m'aperçois à mon grand dam (ceux à qui je l'ai montré vous confirmeront que les dimensions de mon dam sont amples) que ma blogroll a disparu ! Je ne m'explique pas ce coup du sort. J'y remédierai à mon retour en Normandie car ça risque de prendre du temps.

mercredi 28 septembre 2016

Robert-Tugdual Le Squirniec, philosophe breton, était-il schizophrène ?

Question délicate et que n'ont pas manqué de se poser, à un moment ou à un autre ceux qui l'ont fréquenté ainsi que les lecteurs de la magistrale biographie que Jacques-Marie Étienne-Le Fustec. publia de lui aux Presses Universitaires de Romorantin-Lantenay en 1987 (ouvrage, hélas épuisé, comme l'est son auteur).

En effet, comment concevoir que le parfait homme du monde qui se vit bannir des boxons de Tamanrasset, de Saïgon, de Shanghaï et de bien d'autres lieux pour conduite inconvenante, qui écrivit des pages si licencieuses qu'on refusait de les entreposer dans un coffre-fort dont on aurait détruit les clés dans les enfers des bibliothèques les plus libertines, à cause duquel Charles Bukowsi menaça de casser les dents d'un journaliste qui l'avait comparé à RTLS, ait également été le rustre dont les bons mots amenaient un fin sourire aux lèvres des hôtes du salon de la duchesse de Merguantes, le triste sagouin dont les Élégies aux saintes de jadis devint le livre de chevet des nonnes cloîtrées, l'être répugnant qui fit don de la plupart de ses droits d'auteur aux œuvres de bienfaisance ?

Comment s'expliquer en effet de tels écarts ? Ne relèveraient-ils pas de cette maladie nommée schizophrénie et dont le regrettable Robert Louis Stevenson donna une description caricaturale dans L'Étrange Cas du docteur Jekill et de Mr Hyde ? Peut-on parler d'un Dr Robert-Tugdual et d'un Mr Le Squirniec ? A mon sens, la réponse est bien évidemment non. Ne serait-ce que parce que j'ai du mal à accorder le moindre crédit à un homme qui part en vacances dans les Cévennes en compagnie d'une ânesse. Et surtout parce que l'homme de génie partage avec le commun des mortels le besoin d'un repos. Ingres avait son violon, Rodin sa Camille, il arrivait que Verlaine, époux modèle, rimbaldise, bref, même si on est des bêtes, il faut de temps à autre savoir poser le collier.

En fait, Robert-Tugdual, exténué qu'il était par l'écriture de nouveaux couplets des Filles de Camaret composait pour se délasser un oratorio ou une messe, après avoir sué sang et eau sur Fous-la moi toute, grand fou ! Retrouvait le sourire en écrivant un traité d'esthétique, se remettait de ses prouesses dans les bobinards exotiques en initiant les jeunes filles de l'aristocratie aux finesses du menuet. Ça peut paraître choquant à certains mais , au fond, quoi de plus naturel, de plus sain ?

Les apparentes incohérences comportementales du grand homme ne sauraient donc que nous le rendre plus proche, plus humain et donc plus admirable encore.

mardi 27 septembre 2016

Passage en caisse

Demain j'atteindrai, sauf accident subit, mes deux tiers de siècle d'existence. La vie commençant, comme chacun sait, à soixante ans, j'approcherai du même coup ce fameux Âge de raison traditionnellement fixé aux alentours de sept ans. A ne pas confondre avec L'Âge-Déraison, roman offrant une biographie imaginaire de M. Johnny Halliday que fit paraître M. Daniel Rondeau en l'an de grâce 1982 et qui me fit alors grande impression.

Aborder aux rives austères de la raison n'est pas plus réjouissant que rassurant surtout quand le curieux cocktail qu'ont au fil des temps concocté votre nature et votre expérience ne vous y incite aucunement. Seulement, comme ce fut le cas de Robert, supposé usurpateur du Duché de Normandie que ses ennemis affublèrent du surnom de « Diable » (tandis que ses partisans le qualifiaient de « Magnifique »), il arrive qu' « âgé le Diable se [fasse] ermite ». N'ayant jamais été bien diabolique et mon agnosticisme profond ne me faisant ressentir aucun attrait à la vie religieuse, si j'embrasse l’érémitisme, ce sera pour d'autres raisons...

Pour prendre une métaphore, dans l'hypermarché des folies contemporaines, disons que j'ai chargé mes caddies dans bien des rayons, sans trop regarder au prix, laissant raison et parcimonie à ceux qu'elles amusaient. Que ce soit aux rayons boulot ou plaisirs, j'ai usé et abusé d'une offre abondante, laissant monter sans trop y penser le débit de ma carte. Seulement, vient toujours le temps de passer en caisse. Et ça se corse. Car au moment de payer la note, on s'aperçoit qu'une fois réglée, il faudra réviser son train de vie, on réalise que le bon temps est fini et qu'a désormais sonné l'heure de la raison. L'avenir s'annonce frugal. Et c'est bien ennuyeux.

Plus concrètement, des décennies de tabagie forcenée vous ont rendu le souffle court et les montées redoutables, la gueule de bois des lendemains vous grimace à la face sans que vous ne sachiez la chasser d'un pied de nez, au bout de quelques heures de travail, vous connaissez la fatigue mais vous n'en demeurez pas moins le diablotin juvénile de jadis à qui revêtir la bure ne dit rien qui vaille. A la croisée des chemins, vous hésitez entre rejoindre, contraint et forcé, le camp des « sages » ou, faisant comme si de rien n'était, continuer, autant que faire se peut, sur le chemin des folies plus ou moins tempérées.

En attendant le naufrage, l'entrée en vieillesse est un temps de dilemme.

vendredi 23 septembre 2016

Le voisin (étude ornithologique)

Il existe plusieurs espèces de voisins : certaines sont sédentaires, d'autres migrent. En Normandie, les miens appartiennent à la première catégorie. Il faut croire qu'ils ne survivraient pas à un climat moins humide. En Limousin, en revanche, les deux espèces se côtoient. L'automne venu, on voit les migrateurs prendre leur envol. Le voisin parisien regagne la capitale, le niçois rejoint les rives de la grande bleue.

A la différence de celle de l'hirondelle, la migration du voisin n'est annoncée par aucun signe précurseur. C'est en vain qu'on attendrait de le voir se rassembler sur les fils télégraphiques avec ses semblables. Rien n'annonce, sauf de manière imminente, son envol. Ainsi, seul un changement de plumage aurait pu m'indiquer que le Parisien allait prendre son essor vers les brumes nordiques. En effet, plutôt que vêtu de ses traditionnels haillons de bricolage, je l'avais aperçu porter des vêtements propres sinon élégants hier matin. Seulement cela aurait pu être dû à une quelconque sortie. Pourtant, au soir, les volets et le portail clos ne me laissèrent aucun doute : l'oiseau s'était envolé.

Devrais-je voir dans le fait que le Niçois passait une nouvelle couche de vernis sur le volet de sa porte d'entrée le signe d'un prochain départ ? L'avenir ne tardera pas à nous le dire.

La voisine, femelle du voisin, elle, est sédentaire. Il semblerait que soit pour elle venue la saison des amours. Outre le fait que j'ai pu remarquer qu'une voiture au volant de laquelle j'aperçus un homme (espèce qui s'accouple volontiers avec la voisine en cas d'affinités) restait garée en face de chez elle tout le week-end, des changements notables dans son comportement me confortent dans cette idée. En effet, plutôt que de passer ses soirées en d'interminables palabres avec le vieux Niçois et éventuellement avec tout passant, c'est tout juste si on l'aperçoit furtivement passer dans son jardin...

Quoi qu'il en soit, le voisin est un bien drôle d'oiseau.

dimanche 18 septembre 2016

Rhinocéros, une mise en garde.

Qui d'entre vous n'a pas, à un moment ou à un autre, envisagé d'adopter un bébé rhinocéros ? Et ça se comprend ! Regardez comme l'animal est mignon, son œil vif, sa course légère, sa silhouette racée :


L'apercevant dans sa petite cage à l'animalerie tandis qu'une soigneuse lui donne le biberon, vous vous dites que cette petite boule de peau (le rhino est quasiment glabre) aurait toute sa place au sein de votre foyer. Après tout, il n'est guère plus gros qu'un berger pyrénéen, n'aboie pas, ne mord pas les facteurs, ne couvre pas le sofa de poils, bref, qu'à la différence d'autres bêtes, il ne présente que des avantages. Seulement, comme le chaton dont rien ne laisse deviner qu'il deviendra sanguinaire et lubrique  matou, il a un défaut assez répandu chez les animaux : il grandit.

Mais laissons la parole à Louisette D. que nous avons rencontrée au sortir de l'antenne locale de la SPA du IVe arrondissement de la capitale alors qu'en pleurs elle venait d'y déposer Robert, un rhinocéros mâle de 8 ans. « Un cauchemar, monsieur, un cauchemar ! Il n'y a pas d'autre mot, sanglote la jolie brunette ! » Comment aurait-elle pu se douter que celui qu'elle appelait jadis son « roudoudou d'amour » deviendrait avec le temps source d'infinis ennuis ? « Quand je l'ai adopté, je souffrais de cette forme aiguë de solitude qu'engendre si souvent la vie citadine. J'avais d'abord envisagé de fonder un foyer chrétien que viendraient bénir des enfants qu'avec mon époux nous élèverions dans la crainte de Dieu, du fisc et des araignées. Et puis je me suis dit que ça pouvait attendre... J'ai donc adopté Marcel. Au début c'était le rêve. Abandonné à la naissance par une mère dépravée, il me combla de sa tendresse et emplit de vie les 14m2 de mon spacieux studio. Bien sûr, il lui fallait ses vingt litres de lait quotidiens mais qu'est-ce que monter huit étages en portant deux jerrycans quand le sourire confiant d'un petit être sans cornes (c'est l'éléphanteau qui est sans défenses) vous récompensera ? Bien sûr, il avait tendance à uriner en conséquence mais je me consolai en me disant qu'une fois devenu propre, les plaintes du voisin du dessous qu'importunaient des infiltrations putrides s'estomperaient... »

Louisette ayant une tendance à la prolixité, nous passerons sous silence les stations qui jalonnèrent ce qu'on peut appeler un calvaire et qui la mena d'un relative félicité à sa déchirante décision d'abandon. Nous nous contenterons de résumer les causes de cette dernière. Disons que celles-ci découlent d'un constat simple : un studio, même de taille généreuse, n'est pas adapté à la possession d'un rhinocéros blanc atteignant à l'âge adulte une longueur de plus de 4 m tandis qu'il mesure jusqu'à 2 m au garrot. Surtout quand, comme Louisette, vous collectionnez les statuettes de porcelaine. En effet, la pauvre bête a tendance à se cogner partout, occasionnant, sans y mettre malice, force dégâts au mobilier comme aux bibelots. Et puis il y a les problèmes du poids, de la nourriture et des déjections. La bête atteint d'autant plus facilement les trois tonnes cinq qu'elle manque d'exercice en appartement, ce qui contraignit notre charmante brunette à renforcer son plancher d'IPN suite à la menace d'effondrement du plafond que son irascible voisin du dessous ne cessa d'évoquer dès que Robert eut dépassé la tonne. D'autant plus qu'afin de prévenir une possible obésité Louisette l'avait initié aux joies des claquettes, pratique dont les copropriétaires prétendaient qu'elle mettait en péril la structure de l'immeuble (surtout quand il approcha l'âge adulte). Et puis, qu'on le veuille ou non, acheter plus d'une tonne de choux par mois vous grève un budget, engendre de pestilentielles flatulences et une quantité de déjections propre à remplir quotidiennement bien des poubelles à cet effet conçues. Quant à l'urine, ce furent ses décalitres qui poussèrent Louisette à jeter la serpillière. Afin d'extraire Robert du studio, il fallut en défoncer la façade, louer une grue et un poids lourd, ce qui occasionna bien des frais mais tel fut le prix d'un lâche soulagement.


Espérons que Louisette se remettra de sa peine, que Robert retrouvera un bon maître et que cette histoire vécue vous dissuadera d'adopter un bébé rhinocéros, à moins que vous ne disposiez de quelques dizaines de kilomètres carrés de savane herbue, ce qui est rarement le cas en ville, admettez-le.

dimanche 11 septembre 2016

Cinq ans déjà !

Le 11 septembre 2011, paraissait ici même un premier article intitulé « Bloguons, puisqu'il le faut ! ». 1346 autres l'ont suivi. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, mes articles ont connu entre quelques centaines et quelques milliers de visites avec un record à plus de 56oo atteint par « Pour un droit à la casquette (plate) » dont je ne retire aucune gloire vu que son succès n'est dû qu'à la photo du sympathique vieillard à casquette qui l'illustre.

Quoi qu'il en soit, cinq ans ont passé, riches ou pauvre sen événements divers, selon le point de vue adopté. Nous avons vécu la victoire et le naufrage d'un président, mon père est décédé, d'immondes larves de piérides ont boulotté mes choux, j'y ai guidé les pas de mes lecteurs dans nombre de pays où je n'avais pas plus traîné mes guêtres que je ne leur ai conseillé de se risquer à le faire, on y a parlé bouquins, politique, bricolages divers, bref, il me semble que le contrat que j'annonçais dans mon premier billet a été rempli. En effet, je lui assignais pour but de «  parler d'un peu de tout et (surtout) de rien » et cela sur un ton souvent badin, ce qui, à de rares exception près, lui a évité de devenir un lieux d'affrontements.

Des commentateurs sont venus déposer au pied de ma prose leurs précieuses contributions. Certains ont disparu dans les limbes du Net, d'autres continuent depuis le premier jour à m'exprimer leur sentiment, d'autres encore sont apparus et devenus fidèles au point qu'un billet sans qu'ils n'interviennent me fait m'inquiéter de leur santé. Les commentaires sont le dessert du blogueur, sa récompense, l'assurance qu'il ne divague pas dans un total désert. A tous mes commentateurs, réguliers ou pas, à ceux d'entre eux qui sont devenus des amis, j'adresse un grand merci.

Ces deux dernières années, mes écrits se sont raréfiés. A cela plusieurs raisons. Le temps crée une inéluctable lassitude. Le paysage politique actuel est devenu plus que morne. Ma nature ne me poussant que rarement à l'indignation, les scandalounets qui font les choux gras de nos chers media me laissent de marbre. Il existe en fait peu de pays qui valent qu'on déconseille de s'y rendre. Malgré mon âge canonique, le gâtisme ne m'ayant que partiellement ravagé, j'évite de radoter et de ressasser mes rares amertumes. Et puis, peut-être et surtout, j'ai acquis une demeure en Limousin qui mobilise une grande partie de mon temps et de mes pensées. C'est d'ailleurs de ce lieu idyllique que j'écris ces lignes. On ne peut pas être au blog et au chantier nous enseigne la sagesse des nations.

Tout cela mènera-t-il à l'éventuelle disparition de ce blog ou du moins à son tarissement à l'instar de nombre d'autres de ma blog roll ? Je n'en sais rien. L'avenir nous le dira. Toujours est-il qu'après cinq ans de futiles et foutraques services, je voudrais remercier une fois encore tous ceux dont la fidélité m'a donné l'envie et le courage de continuer.

A dans cinq ans pour célébrer un deuxième lustre ?

mercredi 7 septembre 2016

On n'est plus chez soi !

Ne nous méprenons pas. Loin de moi l'idée de joindre ici ma voix au chœur des vierges effarouchées déplorant je ne sais quel sentiment d'envahissement du territoire national par une nuée d'éléments allogènes. Tel n'est pas mon propos.

Cette nuit, tandis que je dormais du sommeil du juste, ce dernier fut inopinément interrompu par un bruit qu'il ne me prit guère de temps à identifier comme étant de ceux qu'émettent les chats par les chaudes nuits d'été. Contrarié, je lançai moi-même un de ces cris qu'arrachent au citoyen le plus débonnaire les inadmissibles attaques à son droit imprescriptible à la tranquillité nocturne. Les miaulements s'interrompirent. Je pensai donc pouvoir retourner me blottir sans problèmes dans les bras de Morphée quand un bruit bizarre me parvint de la cuisine. Mon sang ne fit qu'un tour. Je me levai d'un bond, allumai les lumières, et ouvrit la porte y menant.

Un spectacle de désolation m'y attendait. Le sac poubelle qui je comptais porter au container le matin même gisait éventré sur le sol, son contenu s'y trouvant répandu. Un coup d’œil à ma montre m'indiqua l'heure du forfait : quatre heures moins vingt ! Est-ce le moment idéal pour s'armer d'un balai afin de regrouper des détritus avant de les remettre dans l'enveloppe qu'elles n'auraient jamais dû quitter ? Certes non, mais avais-je le choix ? Du coup, bien réveillé j'eus ensuite un mal de chien à me rendormir (si tant est que les chiens aient des problèmes d'insomnie, chose dont je doute fort).

Comment expliquer cette inadmissible incursion dans mon domaine privé ? Eh bien voilà. Afin de conserver une fraîcheur salutaire dans mon logis corrézien, je dors toutes fenêtres et porte du jardin ouvertes. C'est par ladite porte qu'en dépit du plus élémentaire respect de la propriété privée durent s'introduire des chats afin de se repaître de mes ordures, leur rivalité entraînant le dis-harmonieux concert félin ayant interrompu mes rêves.

Est-ce admissible ? Alors que je ne crains pas d'exposer ma vie aux éventuelles attaques égorgeuses de féroces soldats supposés mugir dans nos campagnes, me verrai-je contraint à me claquemurer dans mon humble demeure par la faute d'ignobles chats miauleurs qui viennent jusque dans ma cuisine éventrer mes sacs-poubelles ? Je crains bien que oui.

Que fait le gouvernement ?

mardi 6 septembre 2016

T'es rien qu'un sale racisse et pis c'est tout !

Je m'instruis chaque fois que j'ai une conversation avec mon aîné. Nos discussions sont franches, ouvertes et souvent animées. Il faut dire qu'au niveau politique comme sociétal, nos visions divergent. Il est resté fidèle aux options de nos vingt ans tandis que j'ai beaucoup évolué. D'une certaine manière, j'envie ceux qui n'ont jamais varié. Ce doit être confortable, au sens où peut l'être un vieux fauteuil. Ce qui est curieux, c'est que l'attirail idéologique en question s'est basé sur une opposition radicale à celui qui nous avait été inculqué. Réaction banale de l'adolescence mais qui, quand elle perdure me semble relever d'un manque d'ouverture d'esprit. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, mon aîné est-il d'une "catholicophobie" radicale tandis qu'athée de culture catholique je n'ai aucune animosité envers qui professe cette foi.

Donc nos échanges sont instructifs. J'apprends ainsi que France Inter n'est pas une radio de gauche mais que ses concurrentes généralistes seraient « de droite ». Amusant, non ? Si quelqu'un me disait que Présent ou Valeurs actuelles portaient bien haut le flambeau de l'objectivité journalistique, j'aurais du mal à ne pas pouffer. Je ne dois pas être sérieux.

De même, n'étant aucunement persuadé qu'une race (vous savez, cette notion qui n'existe pas) soit supérieure en potentialités à une autre, je ne me croyais pas raciste. Eh bien je me trompais car, interrogé sur mon mon niveau d'enthousiasme à accueillir une immigration de religion musulmane, je ne pus qu'avouer que ce dernier était bien relatif (je suis un euphémiste convaincu). Je faisais ainsi preuve d'un racisme certain sinon rabique, vu que je n'appréciais pas une forme d'immigration en fonction d'un critère spécifique. Il serait aisé de retourner à son auteur le compliment, vu qu'on aurait du mal à ne pas considérer son hostilité ouverte à la religion catholique comme relevant du même principe. Mais vu que le Catholicisme, pas plus que l'Islam ne sauraient être considérés comme des « races », il me semble que le terme soit inadapté.

Plus que de savoir si l'on est coupable du pire crime qui ait jamais affecté l'humanité et qui ne saurait mener qu'à de nouveaux holocaustes, ne serait-il pas plus utile de se poser quelques questions ? Par exemple, est-il souhaitable dans un pays comptant X millions de chômeurs d'accueillir en nombre de nouveaux venus quelle que soit leur origine ? D'autre part, amener à se côtoyer des populations de cultures fondamentalement différentes, surtout quand l'une d'elle est partout parcourue de courants fondamentalistes extrêmes, ne serait-il pas de nature à compromettre l'unité d'une nation déjà bien fragilisée par les oppositions nées en son sein ? Pour résumer, plutôt que d'assimiler à un crime impardonnable un rejet, ne serait-il pas plus rationnel de s'interroger sur ses causes ? 

Mais pour ce faire, encore faudrait-il se mettre d'accord sur les constats et ce n'est pas gagné d'avance face à qui pratique le déni. Quand on traverse la vie en chaussant des lunettes aux verres roses ou pastèque, la vision que l'on a du monde n'entretient qu'un rapport distant avec sa réalité. Constat retournable comme peau de lapin... On n'est pas sorti d'une auberge que je préférerais moins  multiculturelle.

samedi 3 septembre 2016

Métaphore

Supposons qu'à la manière décrite par Romain Gary, vous vous ne vous conduisiez pas toujours très bien chez ceux qui vous invitent, que vous buviez le lait du p'tit chat, que vous violiez la grand-mère avant de vous essuyer dans les rideaux du salon. Seriez-vous étonné qu'on ne vous conviât plus ou à tout le moins qu'on vous menace de ne plus le faire au cas où vous réitéreriez vos incivilités ?

Si vous disposez d' une moralité même embryonnaire, je suppose que vous répondrez par la négative à cette question et que vous feriez des efforts lors d'une prochaine visite.

Maintenant, supposons qu'au lieu de reproches ou de mises en garde vos hôtes vous trouvent des excuses. Se disent que tout est leur faute. Que, connaissant votre goût immodéré pour les boissons lactées, ils auraient dû planquer la gamelle du chat ou plutôt vous offrir spontanément ce blanc liquide, que la grand-mère s'était montrée bien trop aguichante et que votre réaction est naturelle autant que pardonnable, que faire toute une affaire de vieux rideaux souillés est indigne d'un hôte courtois. Supposons même qu'ils fassent semblant de n'avoir rien remarqué d'anormal à votre comportement et qu'ils vous décrivent à qui veut les entendre comme de parfaits hommes (ou femmes) du monde, des exemple que bien d'autres gagneraient à imiter Ne vous sentiriez-vous pas encouragé à reproduire vos bénignes errances voire à les aggraver ?

Cette plaisante métaphore vise la culture de l'excuse et le déni de réalité qui présentement font rage en doulce France. Comprenne qui voudra.