vendredi 29 avril 2016

Super pouvoirs !

Certains êtres sont capables, sans le moindre effort, de pénétrer vos pensées comme vos intentions les plus secrètes, je viens d'en avoir une nouvelle preuve. L'homme n'avait apparemment rien d'exceptionnel. Sa tenue comme ses occupations donnaient à penser qu'il s'agissait d'un employé municipal en train de nettoyer une des place où s'était tenu le marché du matin. Lorsque, après l'avoir salué je lui demandai de m'indiquer la rue Chênedollé, le brave homme, avant de m'indiquer le chemin à suivre me dit : « Vous allez chez les ophtalmos ? C'est au numéro cinq ! »

Avouez qu'il y a de quoi rester pantois. Je le demeurai donc. Des sceptiques, peu enclins à accepter l'existence des voyants, attribueraient cette extraordinaire saillie au fait qu'il avait remarqué d'emblée que mon œil droit à moitié fermé, larmoyant et d'un rouge soutenu rendait probable mon désir de me rendre au cabinet d'ophtalmologie qui constitue un des pôles majeurs d'attraction de cette rue viroise. Ce sont de « beaux esprits » que je soupçonnerais de mettre en doute l'aptitude du Dr Babacar, Grand Marabout, à faire revenir l'être aimé comme les pommes sarladaises et à vous assurer une vie confortable grâce à vos gains au Loto. Laissons ces sceptiques à leur obscurantisme.

Il n'en demeure pas moins que l’œil susmentionné n'était et n'est toujours pas à son mieux. Hier, alors que je supprimais les tiges mortes des mûriers du jardin, la section d'une d'entre elles permit à une autre, soudain libérée de l'entrelacs de se projeter vers mon visage, d'y atteindre avec une violence inouïe mon œil droit avec pour conséquence une assez vive douleur. J'accusai le coup et, sachant la coupable indulgence dont une justice laxiste fait montre à l'égard des violences perpétrées autant par les mûriers que par les scies circulaires je décidai de ne donner aucune suite judiciaire à l'affaire. La douleur décrut et je me pensais tiré d'affaire sauf qu'au soir elle revint avec une acuité renforcée. Je dormis cependant mais au réveil, tout mouvement de paupière se mua en torture. Aux grands maux, les grands remèdes : je descendis acheter du collyre à la pharmacie. Seulement, au lieu d'une immédiate amélioration, c'est plutôt une vision de plus en plus floue que je constatai. Encore une fois, l'insistance de Nicole qui me demanda si j'avais envie de perdre un œil (alors que j'avais plutôt envie d'un bon verre de vodka, ce qui prouve le peu d'étendue de ses talents divinatoires) me fit me résigner à consulter.

La bonne ophtalmologiste constata que ma cornée avait été blessée, me prescrivit quatre remèdes à prendre entre 6 et 3 fois par jour et me demanda de revenir lundi pour vérifier l'état des lieux. Tout ça est bien ennuyeux car je comptais partir pour la Corrèze dimanche. Mais voyons le côté positif des choses. Après une première administration de trois types de gouttes et d'une pommade, les effets sont saisissants : mes yeux versent de jolies larmes jaunes assorties à mes sécrétions nasales et alors que j'avais auparavant du mal à déchiffrer les lettres d'une page, je suis désormais exempt de ce souci : maintenant, en fermant l’œil gauche, je ne vois plus que les couleurs et une masse grise. Autant de signes certains d'une prompte guérison !

jeudi 28 avril 2016

Divine quoique intrigante surprise !

Comme tout bon contribuable, j'ai répondu à l'injonction qu'on me faisait de déclarer mes revenus sur le Net. Pas très compliqué vu que toutes mes diverses sources de revenus apparaissaient déjà sur le formulaire et que je ne me suis même pas donné la peine de vérifier si celles-ci correspondaient aux relevés qui m'avaient été communiqués vu que grosso-modo ça avait l'air exact. Je me contentai donc de signer.

C'est là que se produisit la surprise évoquée en titre. La somme à payer, par rapport à l'an dernier se trouvait réduite de plus de deux tiers ! J'ai immédiatement accordé le montant de mes mensualité à ces nouvelles données mais, le temps de la joie passée, vint celui de la perplexité. Certes, la bonne gestion et la modération fiscale de notre excellent gouvernement devaient être pour quelque chose dans cette réduction, mais tout de même, ramener ma contribution aux bonnes actions de l'État à moins de son tiers me parut exagéré et partant incivique.

Ma chère compagne me signala qu'ayant passé l'an dernier le cap des 65 années de pollution de la planète, j'avais droit à un abattement fiscal. Ainsi la somme ridicule que l'on me réclamait s'expliquait par les effets conjugués de la générosité gouvernementale et d'une mesure en faveur des petits vieux. Vue ma tranche de revenus, 1174 € en furent déduits. Très bien, mais pourquoi de tels cadeaux ?

Pour ce qui me concerne, je n'ai jamais été aussi à l'aise financièrement. Certes il m'est arrivé de gagner beaucoup plus mais avec des prises de risques et de manière peu durable ce qui n'est aucunement confortable. Aujourd'hui, avec des revenus adaptés à mes faibles charges (ou des charges adaptées à mes faibles revenus) je ne me plains pas et voilà qu'on me fait des fleurs !

Quelles charges nouvelles viennent grever le budget de qui entame sa soixante-sixième année ? Honnêtement, je ne vois pas. Devient-on la proie de nouveaux vices passé un certain cap ? S'agit-il d'une subvention masquée aux compagnies de voyages organisés pour Tamalous ? En m'offrant de quoi m'acheter un dizaine de cartouches de cigarettes supplémentaires voudrait-on précipiter ma fin ? Espère-t-on que je consacrerai ces nouvelles ressources à l'achat de ces liqueurs fortes dont je ne suis déjà que trop amateur dans le même but ? Voudrait-on pallier le manque d'attractivité physique qu'entraîne mon grand âge en me permettant de bénéficier des services tarifés de jeunes personnes du sexe ? Ces trois dernières hypothèses me paraissent improbables vu le climat moral du jour...

Je ne trouve aucune réponse valable. Si vous avez des suggestions...

mardi 26 avril 2016

Comme un bleu !

Je me suis fait arnaquer sur Facebook. Pourtant je ne suis de nature spontanément confiante.

En ce samedi matin dernier, ayant terminé ma grille de mots croisés, je vais faire un tour sur FB, histoire de voir s'il s'y trouve du neuf et de l'intéressant. C'est alors que je reçois un message d'une blogueuse de ma connaissance me demandant de l'accepter comme amie. Vu qu'elle l'était déjà, j'en suis un peu étonné mais pas plus que ça vu qu'il arrive qu'on supprime des "amis" par erreur... J'accepte donc. Mon interlocuteur me demande alors de lui rendre un service. Je m'enquiers duquel. Il s'agirait de d'obtenir un code afin de lui permettre de débloquer son téléphone. Pourquoi pas ? Je ne saurais rester insensible au malheur de tout membre de la grande famille humaine...

Ma soi-disant amie me demande d'appeler un numéro en 0890 afin d'obtenir ce dont elle a besoin. Je le fais et tombe sur une plate-forme où l'on me déclare qu'avant d'obtenir le code je dois rappeler 2 fois encore. Vu qu'il est annoncé que l'appel coûte 3€ je sens tout de suite l'arnaque. Je m'exécute pourtant en me disant que si je dois dépenser 9 € je n'en mourrai pas. C'est alors qu'au troisième appel ma batterie lâche et que je me retrouve Gros Jacques (comme devacques). Je signale ma mésaventure à ma « correspondante » et lui dis que son plan me semble bien foireux et pue l'arnaque à des kilomètres. Elle me supplie de recommencer, m'assurant qu'en fait le numéro est gratuit. Je n'en crois rien mais je me dis que si pour 9 € cette « chère amie » veut bien me lâcher la grappe, c'est encore acceptable. J'obtiens donc un code que je transmets.

Ça marche. Enfin presque car le déblocage n'est effectué qu'à 6%. Là, tout en restant poli, je signale que c'est un peu fort de café car à ce rythme-là il faudra effectuer 17 appels à 9 € pour en voir le bout. Mon agacement monte, j'essaie de le dominer mais je suis à deux doigts de laisser ma colère exploser et d'envoyer la « chère amie » se faire voir chez les Grecs. D'autant plus qu'elle s'exprime dans un français difficilement intelligible ce qui n'arrange rien. Je mets cette maladresse sur le compte de l'émotion ou du relâchement syntaxique qu'on constate sur les chats. Il m'est répondu qu'il faut 8 codes et que les frais sont pris en charge par l'intéressée. J'admets sans trop y croire. J'invoque le manque de temps, mon peu de goût pour le téléphone, on me supplie, je prends sur moi pour ne pas laisser libre cours à mon ire, j'appelle et je livre des codes.

Une fois les 8 codes fournis, je pense m'en tirer. C'est alors que l'autre naze m'annonce qu'on n'en est qu'à 70% et qu'il faut rappeler. Là c'en est trop ! Je déclare ne pas comprendre où "elle" veut en venir et malgré les émoticônes et les encouragements je finis par lui conseiller d'aller se faire foutre. C'est alors que sur FB j'aperçois un message de ladite amie disant qu'on a piraté son compte. Tout devient clair et sur un « Salopard », se terminent nos échanges.

De cette aventure je retire quelques enseignements :
  • On peut aisément pirater un compte FB, ce que j'ignorais.
  • On a beau renifler l'arnaque à des kilomètres on peut tomber par politesse dans un panneau grossier. 
  • Me voici soulagé d'une centaine d'Euros que cette leçon vaut bien, sans doute. 
  • Je dispose d'une série de codes qui devraient bien pouvoir servir à quelque chose (Bénéficier à vie d'une suite gratuite au Royal Monceau ? Ouvrir un cadenas ? Accéder au compte bancaire de Bill Gates ? Vider à son profit les comptes de tous les arnaqueurs de Côte-d'Ivoire ? ) et que je suis prêt à céder à la moitié de leur prix de revient. Avis aux amateurs éclairés !

lundi 25 avril 2016

Mission accomplie !

Me voici de retour en Normandie pour une petite semaine avant de retourner en Limousin en compagnie de ma fidèle Nicole et de la vaillante Elphy. Le bilan d'un mois de séjour est positif. Je n'ai bien entendu pas réalisé tous les travaux prévus car les programmes que je m'assigne sont toujours irréalisables même en y travaillant matin et soir et 7 jours sur 7.

Toutefois j'ai pu pour une somme dérisoire faire démousser mon toit et réparer mes gouttières.



Ensuite j'ai passé poutres et plancher du grenier au Xylophène avant d'y dérouler de la laine de verre de 20 cm d'épaisseur :


Le plus gros défi était d'installer sur l'ancien plancher à la fois bien pourri par endroits et présentant d'énormes inégalités de niveau un nouveau sol en OSB 3. Pour ce faire, je dus confectionner quelques centaines de cales d'épaisseur diverses :


J'utilisai également dans les endroits les plus creux des chevrons :


Je commençai par le salon et après bien des efforts parvins à ceci :



Ensuite vint le tour de la cuisine :


Puis celui des deux chambres :



L'immense cheminée de la cuisine fut dûment bouchée afin d'éviter les pertes de chaleur :


Tout cela était bel et bon, mais le terrain réclamait lui aussi quelques soins. En effet, il était envahi de hautes herbes, de ronces, de lierre et aussi y poussaient ici ou là de jeunes tilleuls :


Armé d'une débroussailleuse, je réduisis la hauteur de l'herbe et achetai une tondeuse à gazon pour finir le travail. Le terrain retrouva une apparence plus ordonnée :



Tandis que lierres, ronces, bois morts et tilleuls connurent la fin qu'ils méritaient :







Au programme de la prochaine campagne de travaux : installation de prises (électricité et télévision), isolation des murs et, si j'en trouve le temps peinture des fenêtres, portes et volets. L'ennui ne me guette pas !

mardi 12 avril 2016

Résistance des matériaux

Mon goût de l'expérimentation scientifique me perdra. J'ai voulu pas plus tard que samedi matin comparer les résistances relatives de la lame de scie circulaire et de la pulpe d'index. Le résultat fut incontestable : c'est la lame qui l'emporte. Insister eût été le fait d'un entêté et m'eût probablement privé de quelques phalanges, le fait d'en posséder une trentaine ne justifiant aucunement que je m'en déleste : je mis donc immédiatement fin au test.

Les conséquences de mon expérimentation ne se firent pas attendre : du sang se mit à couler abondamment de l'endroit meurtri, Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course vers la salle de bains non des rimes mais force gouttes écarlates. Un passage sous l'eau me permit de constater que la blessure n'était pas très profonde : aucun os en vue. Je roulai mon doigt dans le poivre afin d'arrêter l’hémorragie, me fis un pansement et repris le travail.

Le lendemain, dûment lavée, la plaie n'avait rien de sympathique : mon bout de doigt était tout écharogné (mot que je dois à mon ex-belle-famille vendéenne et que, selon le Wiktionnaire les Québécois auraient conservé avec le sens de « mal coupé » qui est le sien). Visiblement, la lame, gourmande de viande, s'était un peu servie et deux millimètres séparait les bords de la coupure principale. Ce constat et les alarmes de ma fidèle compagne à qui je narrai l'aventure me firent me résigner à rendre visite au bon docteur local. La fréquentation des praticiens n'est pas de mes préférées. Et dans le cas présent, ce que m'en avait dit un voisin n'arrangeait rien : il ne le jugeait « pas humain ». Rendez-vous pris, je m'attendais donc à rencontrer quelque bizarre chimère mélange de reptilien et de bête. Il n'en fut rien : l'homme s'avéra très sympathique et me prescrivit un traitement ainsi qu'un vaccin antitétanique, mon dernier rappel datant d'une bonne quarantaine d'années.

Compagne rassurée, mort dans d'atroces douleurs éloignée, je pus donc, l'esprit libre et la main gantée de latex reprendre mes menus travaux qui avancent à grand pas.

Je prie mes aimables commentateurs d'excuser mon absence de réponses car je suis très pris en ce moment.