..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 28 décembre 2017

Lendemains de fêtes : Les bons conseils de Tonton Jacquot

Comme tout bon Français, les fêtes sont pour vous l'occasion de vous taper la cloche, parfois avec excès. Et la rançon de ces innocentes joies se chiffre sur la balance. Vous constatez avec horreur qu'à vos kilos en trop sont venus s'en ajouter de nouveaux. Que faire ? Les media, publics ou privés, dès le lendemain s'empressent de vous indiquer des remèdes du genre faire du sport ou ne manger qu'une soupe aux p'tits légumes, voire, pour les plus audacieux, conjuguer les deux. J'ten foutrai moi, du sports et des p'tits légumes. Et quoi encore ?

Personnellement, je viens d'expérimenter une méthode infaillible permettant aux soucieux de leur poids de résoudre rapidement leur problème sans sortir courir dans le frimas ni se ruiner en coûteux p'tits légumes. Ma méthode se pratique à la maison et permet même de faire des économies alimentaires. Elle a un nom un peu barbare et ne va pas sans quelques menus désagréments passagers : il s'agit de la gastro-entérite.

Cette maladie, qui ne saurait être mortelle pour les gens en bonne santé, a pour effet de vous débarrasser du surplus de nourriture et de liquide que vous aviez absorbé et cela de la manière la plus naturelle qui soit. Vous commencez par vous sentir un peu barbouillé et vous rendez bien souvent aux toilettes. Puis, le barbouillage passé ,surviennent de légères nausées qui vous ôtent toute envie de manger ou de boire quoi que ce soit (économies!). Vous sentant de moins en moins dans votre assiette et trouvant la station debout pénible, vous prenez la sage décision de vous coucher. C'est là que commencent vraiment les réjouissances: lorsque l'appel des toilettes se fait pressant vous vous y ruez et le changement de position provoque alors une tout aussi pressante envie de régurgiter. Au bout de quelques heures, votre système digestif est totalement évacué, pourtant persistent les impératives invitations à éliminer. Ça entraîne de violentes douleurs stomacales et intestinales ainsi que des maux de tête, mais comme dit la sagesse des nations, « on n'a rien sans rien ». Au bout de vingt-quatre à quarante-huit heures, ces déplaisirs disparaissent comme ils étaient venus. Vous retrouvez votre appétit et la vie reprend son cours. Seulement, avant de retourner vous empiffrer, faites un crochet par la balance : vous constaterez que non seulement les kilos superflus ont disparu mais qu'ils en ont entraîné un ou deux autres dans leur fuite !

Vous vous demandez certainement comment j'ai pu programmer cette réussite. Je vous répondrai n'en rien savoir. Aurais-je été contaminé par quelqu'un d'atteint ? Aurais-je mangé une huître infectée ? Les méthodes pour contracter la maladie sont multiples. Quelle que soit la manière que vous choisirez, n'oubliez pas que la période d'incubation est de 1 à trois jours. Une contamination trop hâtive risquerait donc de perturber voire d'annuler vos ripailles. Le mieux serait donc que vous attendiez la veille au soir de Noël pour l'opérer. Si l'on compte 3 jours d'incubation et 2 jours de troubles, vous serez dans les clous pour une nouvelle contamination la veille de la Saint-Sylvestre...

DERNIÈRE MINUTE :  Une soudaine rechute m'oblige à déconseiller cette méthode d'élimination du surpoids acquis durant les fêtes car tout bien pesé les désagréments l'emportent sur les avantages. Je prie ceux qui auraient suivi mes conseils de m'excuser et, du fond de mon lit de souffrances, je leur souhaite bon courage.

jeudi 21 décembre 2017

Vers un bien triste Noël

Je n'en fais pas secret, Noël Mamère a depuis longtemps été mon gauchiste préféré, ma boussole. Quand je ne savais pas trop quoi penser sur tel ou tel sujet, il me suffisait de l'entendre émettre son avis, le bougre en était friand, pour savoir que l'attitude raisonnable consistait à en prendre l'exact contre-pied. De tels êtres sont utiles, précieux même. La sagesse qu'il me procurait effaçait le désagrément que m'occasionnait la vision de son visage de garçon boucher tout emprunt d'une mâle assurance que seule savent offrir une stupidité satisfaite et un orgueil démesuré. Or qu'appris-je avec horreur voici bientôt un an ? Que Noël, mon Noël, allait quitter tous ses mandats, les législatives passées ! Le sol se déroba sous mes pas. J'eus beau me dire qu'Edwy Plenel nous restait, qu'en matière d'idiotie il le valait bien et qu'un garçon coiffeur pouvait valoir un garçon boucher, qu'un regard de fouine malicieuse en valait un bien torve et méchant, rien n'y fit. Parce qu'on a beau dire et beau faire, le temps ça crée des liens. Le souvenir de lustres à le voir étaler sa suffisance devant les caméras de la salle des quatre colonnes, à l'entendre débagouler ses inepties dans le premier micro tendu ne saurait être effacé prestement par les pitreries d'un histrion, fût-il médiapartique.

Or donc, Noël nous quitta en juin. Et puis, peut-être cela participe-t-il de la magie de Noël (la fête, pas Mamère), ne voilà-t-il pas qu'il fait de nouveau parler de lui en cette fin d'année. Par un communiqué ¨la HATVP (Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Politique), dans un communiqué émet un « doute sérieux » lié à « l'omission d'une partie substantielle [de son]patrimoine » et déclare avoir « jugé nécessaire de porter ces faits, susceptibles de constituer des infractions pénales, à la connaissance du procureur de la République de Paris et lui a transmis l'ensemble du dossier ». On croit cauchemarder! Ainsi ce grand contempteur du capitalisme serait un petit cachottier ? C'est bien beau de cachotter, mais encore faudrait-il savoir pourquoi on le fait. Après tout, être plein aux as n'empêche aucunement d'être de gauche et de souhaiter que les moins fortunés que soi partagent leur argent avec l'état. On ne voit donc pas pourquoi Noël aurait honte d'avoir bien géré ses maigres ressources, ou plutôt ce qui restait de celles-ci une fois qu'il avait donné aux pauvres la part que lui dictait son âme généreuse. A moins que... A moins que... Mais non, c'est impossible ! Il ne peut être de ces gens qui se sont indûment enrichis au cours de leurs mandats électoraux !

La presse et les media se sont empressé de n'accorder à ces honteux soupçon que le peu d'importance qu'ils méritent. Et ce n'est que justice. Qu'aurait-on dit si, sous prétexte d'informer, elle s'était acharnée sur les prétendues turpitudes financières d'un candidat de droite aux dernières présidentielles ? Il n'y a pas place pour deux poids et deux mesures dans notre République.

Toujours est-il que ces bourreaux de la HATVP risquent de faire passer à Noël, non seulement une triste nativité mais aussi un piètre anniversaire et une mauvaise fête vu qu'il est né un 25 décembre. Je crains que ses tortionnaires ne soient d'affreux laïcards que leur anti-christianisme rabique incite à troubler ce qui devrait être un temps de liesse. Si seulement ses parents l'avaient prénommé Fête de fin d'année, comme le réclame l'usage d'aujourd'hui, il n'en serait probablement pas là !

mardi 19 décembre 2017

Folies modernes

Plus les gens de gauche perdent du terrain sur le champ de bataille idéologique, plus ils se mettent à défendre des positions sur lesquelles, au temps de leur plus grande domination ils n'avaient même pas songé utile de camper. Les exemples se multiplient : lutte contre les crèches de Noël, contre la présence de croix dans les lieux publics, pour une écriture inclusive, pour la féminisation des fonctions et métiers, refus de relier les congés ou les fêtes aux événement religieux qui les génèrent, etc.

leur fureur se déchaîne contre des états de fait tellement anciens et ancrés dans les traditions qu'on est en droit de se demander si, en dehors des temps regrettables qui suivirent cette révolution qu'ils chérissent tant et de l'apogée des bouffeurs de curé que connut la fin de l'avant-dernier siècle, ils ne se sont pas montrés, plus d'un siècle durant, un peu distraits. A moins, bien entendu, qu'aux abois, telles des bêtes (ou crétins) blessés, ils ne soient en proie à une crise de folie destructrice. On peut alors parler de délire obsidional, trouble mental qui affecte des gens qui se pensent assiégés , environnés de persécuteurs contre lesquels ils se défendent par tous les moyens. La meilleure défense étant l'attaque voire l'attaque avant même que l'idée de vous nuire ait traversé l'esprit du supposé « ennemi ».

Quelle que soit la cause de ces combats d'arrière-garde, on est en droit de se demander où ils s'arrêteront. En effet comment nos vigilants athées pourraient-ils supporter tous les calvaires des carrefours de Bretagne et d'ailleurs ? Peuvent-ils tolérer que vues du ciel, nos églises présentent généralement un plan en forme de croix latine ? Que faudra-t-il raser pour pallier cette insupportable provocation ? Les bras du transept ? La nef et le chœur ? L'ensemble de l'édifice ? Quant aux cinq mille villes et villages (sans compter d'innombrables lieux-dits) dédié à Saint-Trucmuche ou Saint-Machin, ne serait-il pas urgent qu'on les débaptise ?

Dans le domaine linguistique, même si, pour l'instant du moins, on ne s'attaque pas aux racines latines de notre langue lesquelles sont pourtant la conséquence d'une conquête dont l'ancienneté ne saurait atténuer l'inadmissible iniquité, on nous parle d'écriture inclusive. Dans sa grande sagesse, l'Académie Française a récemment publié une déclaration soulignant les dangers que ferait courir à notre langue pareille « écriture ». Sans compter que, traditionnellement, en français, le masculin est inclusif, en ce qu'il désigne à la fois le masculin et le féminin. Ainsi les « droits de l'homme » sont-ils également partagés par la femme. La féminisation des métiers ou fonctions est au contraire exclusive car si une femme peut être un grand auteur, un homme ne saurait être une grande auteure.

Toutes ces moderneries ne devraient provoquer qu'un sourire amusé voire un rire franc. Hélas, les media, publics ou privés, et les « élites » prêtent à ces délires une oreille bienveillante et les propagent avec un sérieux papal. Quel meneur d'opinion osera dire que le roi est nu ? Qui dénoncera les doctes discours obsidionaux pour les létales impostures qu'ils sont ? L'écoutera-t-on seulement ?

vendredi 15 décembre 2017

Ah! il fallait pas, il fallait pas qu'elle y aille, Ah! il fallait pas, il fallait pas y aller !


Une députée LREM a défrayé la chronique par une déclaration propre à indigner le populo : cette dame dont le salaire net est dit se monter à 5000 € par mois ( c'est en fait de 5362 € qu'il s'agit), osa déclarer qu'elle tirait le diable par la queue ! Elle se serait vue contrainte à réduire ses sorties au restaurant, à manger des nouilles plus qu'à son tour, à sortir de vieux vêtements de sa cave et à envisager de déménager vers un logement moins coûteux. Et le bon peuple de crier au scandale en comparant ses faibles revenus à ceux de l'indécente.

Au risque d'en choquer beaucoup, je vais tenter de démontrer qu'il est fort possible que ces plaintes soient justifiées. Il se trouve que cette dame avant de se lancer en politique touchait un salaire de 8 000 € mensuels. Ce qui la rendait éligible à l'impôt sur le revenu à hauteur de 21865 € annuels soit 1822 € par mois. Comme ceux d'entre vous qui sont soumis à cette contribution ô combien citoyenne le savent, ce prélèvement se fait l'année suivante. Admettons que cette brave dame habite Paris où le prix moyen de location par m2 est de 27,86 € et que sa folie des grandeurs l'ait poussée à occuper un logement à ce prix de 60 m2. Son loyer s'élèverait donc à 1671 € par mois. L'indemnité parlementaire s'élevant à 7185 € bruts et 5362 € net, notre élue se trouverait donc avec un revenu après impôts et logement de 5362 – 3493 = 1869 €. Avouez qu'il n'y a pas là de quoi pavoiser. Si avec une telle somme vous êtes capables de vous taper la cloche dans des restaurants de luxe quand bon vous semble et de vous habiller à votre guise chez le bon faiseur, expliquez moi comment vous faites.

Avec les mêmes charges et ses 8000 € il lui serait resté 4507 €. Soit une perte en revenu disponible de 2638 € par mois. Je crains que beaucoup de ceux qui crient au scandale, si leur revenu disponible après impôt sur le revenu et loyer baissait de 58,53% d'une année sur l'autre ne se trouvent dans une situation critique.

J'entends déjà certains évoquer les à-côtés faramineux dont bénéficient les parlementaires : frais de mandat, assistants parlementaires, frais de voyage, d'Internet, de correspondance et pas de cetera. Seulement, ces frais doivent maintenant être justifiés. N'est-il pas normal que les frais professionnels puissent être pris en charge ? Demande-t-on à une secrétaire de payer le loyer du bureau qu'elle occupe, son ordinateur, ses appels téléphoniques, les courriers qu'elle envoie dans le cadre de sa mission ?

J'ai lu sur certains fils que le député bénéficiait d'une voiture avec chauffeur, qu'il vivait sous les lambris dorés de la république. C'est, hélas pour lui, faux. De même il n'a pas le droit de cuissage dans une province de son choix...

Le problème de cette dame, c'est qu'un calcul aussi simple que celui que je viens d'exposer, elle aurait dû le faire ce qui l'aurait probablement dissuadée de se lancer dans pareille aventure. Mais que voulez-vous, l'attrait d'un pouvoir supposé nuit à la clairvoyance.

NB : L'imposition que j'annonce à été calculée sur le site des impôts. Celui du loyer moyen à Paris vous le trouverez comme moi sur Internet.

jeudi 14 décembre 2017

La fibre, enfin !

Je ne veux pas parler ici de la fibre patriotique qui vibre comme un sex-toy devenu fou dans le cœur de tout migrant dès qu'il pose le pied sur le sol de France, sa nouvelle patrie, mais de la fibre optique qui depuis avant-hier a été mise en service dans les collines.

Ce fait extraordinaire s'est produit alors que personne n'y croyait plus. Parce que de cette fameuse fibre on nous en parlait depuis des années. On avait même vu, jadis, des équipes l'installer sur les poteaux du téléphone. Seulement, sa mise en service se trouvait reculée chaque fois que l'échéance précédente était dépassée. Notre bon maire n'en pouvait plus d'être interrogé sur sa mise en service au point que, par bonté d'âme, j'avais cessé d'évoquer cette cruelle question quand je le rencontrais. Retards dans les travaux, retards dans la connexion, les retards s'accumulaient jusque sur le site de Manche numérique, l'organisme départemental chargé du déploiement de la fibre. Ainsi, en m'y connectant aujourd’hui ai-je appris en cliquant sur la belle carte interactive y afférente que le pré-raccordement est pour moi impossible mais que je pourrai m'abonner à compter de février 2016. Ces gens-la sont vraiment sérieux !

Toutefois, un mail étrange m'était parvenu il y a une ou deux semaines. La société Fibre-Tartempion (avec Tartempion, la fibre c'est champion!) me proposait de devenir mon fournisseur d'accès. Croyant avoir affaire à quelque malade mental je n'y avais guère prêté attention. Mais dimanche, alors qu'un mail m'apprenait que ma commande de chez Amazon avait été livrée, je me rendis à ma boite aux lettres pour l'y récupérer et y découvris avec stupeur un courrier de Manche numérique annonçant pour le 12 décembre la mise en service du réseau ainsi que la tenue de réunions d'information à cette même date. Les bras m'en tombèrent. Je les ramassai bien vite car j'en avais besoin pour vider le lave-vaisselle vu que la fibre résout bien des problèmes mais ne résout pas celui-là.

Avant-hier donc, je me rendis au bourg voisin pour assister à une réunion et je souscrivis un abonnement. Dans un délai encore indéterminé, je pourrai dire adieu à mes abonnements au téléphone fixe et au satellite, je bénéficierai de 60 chaînes de télé, et pourrai regarder sans entrave la VOD que m'offre le bon M. SFR avec mon abonnement au portable. Je ferai ainsi de substantielles économies et mon bonheur sera complet.

Sauf qu'il sera de courte durée. En effet, hier, un entretien avec ma banquière adorée m'a confirmé que je devrais bénéficier d'un prêt-relais et que je risque donc de déménager d'ici quelques mois.

dimanche 10 décembre 2017

Le lave-vaisselle




Parmi les animaux qui peuplent la cuisine, le lave-vaisselle est, après le mulot, le plus redoutable. Au premier abord il semble plutôt agréable et de bonne compagnie. En effet, il permet de conserver à la cuisine un certain ordre en dissimulant assiettes, plats, verres couverts et autres ustensiles qui, s'ils s'étaient entassés sur le plan de travail ou dans l'évier auraient fini par faire négligé. Seulement, l'animal a un grand défaut : il s'emplit vite et une fois plein on n'a pour toute solution que celle de le faire tourner car tasser la vaisselle à tendance à la briser. Il fait donc son travail et plus ou moins longtemps après il annonce à coups de Bip-bips hargneux que sa mission est terminée. Pour cette raison, pas question pour moi de le faire fonctionner de nuit car le bougre me réveillerait.

Après avoir ouvert la porte pour éviter que la vapeur qu'il contient ne se condense sur son contenu et avoir attendu que ce dernier refroidisse il faut bien se résigner à s'attaquer à l'une des corvées les plus redoutables auxquelles l'homme (au sens générique car, me dit-on, certaines femmes s'y verraient elles aussi contraintes) soit soumis : le vider. Certes, on peut retarder ce moment. Mais une trop longue attente aurait pour effet de voir la cuisine bien vite encombrée de vaisselle sale ce qui est insupportable à tout homme sérieux. La mort dans l'âme, on se résigne donc à vider l'animal, tâche harassante qui, à moins que l'on ne soit Vishnou, implique moult aller-retours, bras chargés, entre le monstre et les divers tiroirs, placards et buffets où se range son contenu. Mais là n'est pas le pire : dès que l'on a terminé d'évacuer la vaisselle, on commence à le charger à nouveau avec au bout du compte la perspective d'un renouvellement de l'abominable corvée.

Curieusement, il est rarement fait mention dans la littérature moderne des affres dans lesquels le lave-vaisselle plonge l'être humain. Rares sont les éloges funèbres où parmi les hauts faits du défunt soit cité l'abnégation ou le zèle avec lequel il s’acquittait de cette tâche. A ma connaissance nul n'a jamais reçu la moindre décoration pour avoir accompli pareil exploit. Et pourtant...

La solution serait que soit mis au point un système d'auto-vidage et de rangement automatique dont on équiperait l'animal. Seulement qui y travaille ? On préfère faire des recherche sur la voiture qui se conduit toute seule ! Ce qui démontre, s'il en était besoin, la futilité de notre société mercantile. On pourrait aussi envisager de former un corps municipal, départemental ou national de videurs qualifiés qui iraient de logement en logement accomplir cette tâche mais, plutôt que de s'attacher à résoudre les vrais problèmes, les élus préfèrent traiter des questions secondaires. Pauvre France !


mercredi 6 décembre 2017

R.I.P. ?





Je vais me montrer d'une originalité folle. Vu que depuis quelques jours je ne me tiens pas au courant des « actualités », c'est par facebook que je viens d'apprendre la mort du grand, de l'immense Johnny. Dire que je m'en trouve atterré serait faux. La nouvelle n'a rien d'une surprise. La récente visite de ses proches ne laissait rien augurer de bon. De plus, j'ai bien du mal à pleurer les morts. Pour des raisons qui me sont propres, je ne considère pas la mort comme un drame mais comme un événement fatal, au sens propre, qui s'inscrit logiquement dans l'ordre des choses.

Mais n'empêche...

Depuis des décennies, sans en être à proprement parler un fan (je ne me suis jamais coiffé comme lui pas plus que je n'ai porté de T-shirts à son effigie ni n'ai assisté à aucun de ses concerts),  j'ai beaucoup apprécié ce chanteur. Et en cela j'étais un cas rare dans le petit milieu pseudo-intellectuel que je fréquentais dans ma jeunesse. On l'y accusait d'être un âne bâté, de ne sortir que des conneries, etc. Je n'ai jamais bien compris ce genre de jugements. Ce que j'aimais, c'était le chanteur. Je ne comptais pas plus sur lui que sur quiconque pour imprimer un tournant philosophique à ma pensée. D'ailleurs, est-ce que je pense vraiment ? Qui eut songé à reprocher à M. Einstein de ne pas très bien chanter Gabrielle (anachronisme) ? Chacun son métier et les vaches seront bien gardées.

La première chanson de lui qui m'a marqué, fut Les portes du pénitencier, j'ai trouvé sa version bien supérieure à l'originale des Animals. Et ensuite, il y en a eu des dizaines. A quoi bon en dresser la liste, vu qu'elle est déjà inscrite dans la tête et le cœur de tout un pays ? Disons simplement que les albums écrits par Berger puis Goldman m'ont laissé un souvenir inoubliable et alimenté mes rêveries plus ou moins glauques en un temps où dans ma tête il faisait gris.

Johnny vécut en rocker, du moins l'essentiel de sa vie. Ce qui est normal pour un rocker ne l'est peut-être pas pour un sous-chef de bureau au ministère des affaires rapiécées. Il fut fidèle à sa légende, aima les femmes, fit et adopta des enfants, but comme un trou, fuma comme un pompier, prit des substances, bref, comme chacun d'entre nous, il mena sa barque comme il pouvait. S'il existe une autre vie, je la lui souhaite heureuse au paradis des rockers lequel doit bougrement différer de celui des sous-chefs de bureau. Qu'il y repose en toute folie !

samedi 2 décembre 2017

Du complot "républicain"

J'adore les théories du complot. Plus elles paraissent absurdes, plus elle me plaisent tant il est vrai que non seulement on nous cache tout mais que le peu qu'on condescend à nous dire est falsifié. Heureusement pour nous, des esprits moins influençables que la normale sont là pour nous ouvrir les yeux. Sans eux qui saurait que Napoléon était une femme, que Jeanne d'Arc était payée par les Anglais, que New-York ne compte que 27 habitants (le reste étant des figurants venus de divers états), que c'est Eve qui a poussé le serpent à manger la pomme et non le contraire, que Pinocchio, loin d'être de bois, a eu une nombreuse descendance, que le communisme n'a en tout et pour tout fait qu'une victime (Si tant est qu'on puisse qualifier de victime une personne morte de plaisir un écoutant un discours de Staline) ou que le principal titre de gloire de Louis XIV était sa capacité à décapsuler les bouteilles de bière avec les dents ?

Il se trouve que des recherches approfondies m'ont permis de découvrir que M. Macron N'EST PAS président de la République Française et cela pour une raison bien simple : la France n'est pas une république. En fait, il n'y a pas plus eu de révolution en 1789 que de tsars en Russie. Certes des États Généraux ont bien été convoqués cette année-là. Seulement, loin d'être bonasse comme s'est plu à le décrire l'histoire officielle, Louis XVI n'était pas homme à se laisser asticoter par des jean-foutres. Quand les députés du Tiers-État ont commencé à faire leurs malins, il y mit vite le holà en les faisant fusiller jusqu'au dernier. Puis il réfléchit. Il semblait que certaines grandes gueules avaient tendance à critiquer la monarchie de droit divin et que de sinistres crétins les écoutaient. Ils voulaient de la république ? On allait leur en donner ! Et de la belle ! C'est ainsi que commença ce complot qui perdure depuis maintenant 228 ans.

Des acteurs et des figurants furent engagés pour offrir au bon peuple des spectacles d'émeutes, des simulacres de décapitations, de fausses rivalités entre divers courants républicains, etc. Relayées par une presse servile (pléonasme) et les colporteurs, ces « nouvelles » persuadèrent les provinciaux qu'ils étaient en république et tout le monde fut content. Les Vendéens et autres « chouans » furent chargés, en prétendant se révolter contre le nouveau régime, de donner plus de vraisemblance à ce dernier. Mais les Français se lassent vite et conscient de cela, Louis XVI suscita Napoléon (une copine d'école de sa cousine Mauricette, cf. supra).

Hélas, en 1814, le roi et sa famille furent victimes d'un stupide accident de la circulation (le carrosse royal, pour des raisons inconnues explosa au moment où le dauphin déballait le cadeau que lui avaient offert ses oncles à l'occasion de la Saint Ravachol). Son frère décida de rétablir le régime monarchique et pour ça déclencha une pseudo-guerre européenne afin de justifier le départ de Napoléon laquelle se reconvertit avec un certain succès dans la restauration (finesse !). Histoire de ne pas décevoir le goût immodéré de ses sujets pour le changement, Charles X chargea en 1830 un de ses cousins de prétendre fonder un nouveau régime .

Dix-huit ans plus tard, Charles XI rétablit la république puis un nouveau Napoléon (c'était un instable!). Son fils, Louis XIX accéda au trône en 1870 et décida, suite à à un simulacre de guerre avec le roi de Prusse, de rétablir une bonne fois pour toute la république car, à la différence de son père, il avait horreur du changement. La monarchie ne s'en porta que mieux. De temps en temps, on élut un président fantoche qui inaugurait les chrysanthèmes, ce dont tout le monde était ravi.

Les rois successifs, afin de rompre un peu la monotonie, décidèrent parfois de donner à la république un nouveau numéro sous les prétextes les plus divers. Suite à la seconde guerre mondiale (qui n'eut pas plus lieu que la première) on passa à la quatrième. La cinquième naquit du désir qu'eut le roi Charles XV de distraire ses sujets en leur offrant pour pseudo-président un général portant le même prénom que lui et dont la taille inhabituelle, le grand nez et la manie de lever les bras en criant d'une voix bizarre « Vive la France » surent un temps amuser les foules. Suivirent quelques insignifiants qui parvinrent à divertir le peuple avec plus ou moins de succès mais surtout à leur faire oublier le joug de plus en plus lourd que faisait peser sur leurs épaules la monarchie.

Voilà. Vous savez tout.

vendredi 1 décembre 2017

Elle est revenue cette saleté !

Ne nous méprenons pas : il ne s'agit pas de quelque gourgandine qui, après m'avoir séduit puis abandonné, serait, à l'instar de la Pomponnette de Pagnol, revenue vers moi. Non, je veux parler de cette chose infâme et blanche qu'un ciel cruel fait tomber sur la terre et qui recouvre routes et chemins de son froid manteau, la neige puisqu'il faut l'appeler par son nom.

Tout petit déjà, j'en avais une sainte horreur. Oh, j'en ai bien fait, comme tout enfant, des bonhommes. Que celui qui n'a jamais péché me jette la première boule. Mais vu que j'ai horreur du froid (comme des trop fortes chaleurs) et qu'il est rare qu'il neige par temps doux, mon enthousiasme était pour le moins modéré devant la poudreuse. Les batailles de boules de neige ne m'ont jamais inspiré non plus. Recevoir en pleine figure un projectile glacé ne m'a jamais séduit et cela d'autant moins que certains camarades d'école avaient, histoire de se fendre la gueule, une fâcheuse tendance à placer un caillou au milieu de leurs missiles. C'est qu'on savait déjà rire dans le bon vieux temps !

Pour moi, les sports d'hiver devraient être la sévère punition qu'on inflige à des délinquants multirécidivistes. Quand je pense que certains sont prêts à payer pour descendre des pentes neigeuses qu'il s'empressent de gravir à nouveau en vue d'une nouvelle descente et dans l'espoir souvent déçu de se casser une jambe ou à défaut un bras ou la colonne vertébrale, ça me laisse pantois.

Donc elle est revenue, elle est là. Je n'y peux rien. Nul n'y peut rien. A croire que le réchauffement climatique tant redouté par les amis du froid n'en est qu'à ses premiers balbutiements. S'il est inéluctable, ne pourrait-il pas se cantonner à l'hiver  qui, comme chacun sait depuis que le pauvre Charles d'Orléans l'a dénoncé dans un célèbre poème, n'est qu'un sale péquenaud ?

Le pire dans tout ça c'est qu'il ne me servirait à rien de tenter de fuir cette diabolique blancheur vu qu'en Corrèze la situation est bien pire comme en témoigne cette photo prise cette nuit à quelques pas de ma maison : 


Ma seule consolation est que le temps d'hiver finira bien par disparaître au profit de plus de douceur. Reste à savoir quand...

jeudi 30 novembre 2017

Claude for ever !

Il est de bon ton de critiquer le cinéma français. Certains vont jusqu'à dénier le moindre talent à ses réalisateurs. Je ne suis pas de ceux-là. J'aime notre cinéma. Je ne dresserai pas la liste des metteurs en scène qui ont l'heur de me plaire, de peur d'en oublier certains. Car ils sont assez nombreux à faire des films comme on n'en trouve nulle part ailleurs et surtout pas Outre-Atlantique où, selon moi, à part des images qui bougent bourrées d'effets spéciaux on ne sait rien faire.

Parmi mes favoris, se trouve le grand Claude Lelouch (applaudissement nourris). Grâce à mon nouveau forfait téléphonique incluant l'accès gratuit à moult films en vidéo à la demande, j'ai pu depuis hier regarder deux bons films dudit réalisateur : La Bonne année et Robert et Robert. Deux régals. Dans le premier on trouve un Lino Ventura époustouflant. L'acteur le considérait comme un des meilleurs qu'il ait tourné. Charles Denner, dans le second, se surpasse. Bien sûr, il s'agit de comédies. C'est en vain qu'on y chercherait un sens profond. Comme le déclara Jean Dujardin : « Une phrase revient souvent sur Lelouch : « Il ne raconte pas grand-chose, mais il le fait tellement bien. » »

Il a en effet un talent de conteur, virevoltant dans le temps sans craindre de pousser la fantaisie jusqu'à l'absurde. Mais d'abord et surtout il a le talent de savoir donner aux acteur l'envie d'offrir ce qu'ils ont de meilleur. Jamais le visage de Ventura dans la dernière scène de La Bonne année n'aura su mieux exprimer, entre esquisse de sourire et gravité, des sentiments contradictoires. La plaidoirie de Fabrice Lucchini dans Tout ça pour ça (film au sujet duquel il dira : « J'étais dans une double tempête. Professionnelle et personnelle. Donc envie de rire à tout prix ») est d'un loufoque insurpassable. Citer les scènes d'anthologie de ses films serait fastidieux à cause de leur nombre. Car s'il obtient le meilleur de chacun, c'est qu'il aime les acteurs et qu'ils le sentent.

On m'objectera que Lelouch est vieux maintenant, qu'il a bien plus de passé que d'avenir. Il n'empêche que, bon an mal an, il continue de produire. Aussi, et malgré ses quatre-vingt ans sonnés, j'adresse au grand Lelouch cette humble requête : « Continuez de nous enchanter ! »

lundi 27 novembre 2017

Reparti pour un tour ?

Regarder la pluie tomber et stagner le brouillard assis à mon bureau est un plaisir indicible. Il arrive même que, de ce point d'observation, je puisse contempler les douces courbes des collines et, le croirait-on, parfois les voir baignées de soleil. Mais le temps passant, il arrive qu'on se lasse de ce qu'on a le plus chéri. Le brouillard perd son mystère, la pluie son côté rafraîchissant, les collines leur charme. Et puis, malgré tout son attrait, parfois le jardin apparaît davantage une source de répétitives corvées qu'un pourvoyeur de paix interne. Le temps passe, inéluctablement, on réalise que depuis l'achat de ce coin de paradis normand cinq puis huit et maintenant dix ans se sont envolés. On a bien essayé de compenser l'ennui qui s'installait par un autre achat en Corrèze. Et on réalise qu'en fin de compte, on n'a fait que multiplier les corvées d'entretien et de jardinage. On se prend à rêver de rupture...

Il y a quelque temps donc, le démon du changement a recommencé d'envahir mon âme nomade. Je me suis mis en quête d'une maison plus petite dotée de peu de terrain. Dans un endroit où passent les portables, où l'Internet se capte sans coûteuse et aléatoire liaison satellite, et où la réception télévisuelle est meilleure. Où, si on a oublié quelque emplette, on peut réparer l'erreur sans mettre la voiture à contribution. Quand on cherche, on trouve. Pas forcément ce que l'on cherchait. Ainsi me suis-je trouvé séduit par une maison du bourg voisin bien plus grande mais avec peu de terrain, peut-être moins de caractère mais répondant à toutes mes autres exigences. Un prix plus que raisonnable renforça ses attraits.

Et me voici, bien qu'un peu hésitant, en train de rêver. La maison en question a bien besoin d'un léger rafraîchissement : arracher les moquettes, rendre aux parquets leur lustre, changer les papiers, repeindre les éléments de la cuisine, masquer certains carrelages sous de nouveaux revêtements, repeindre les carreaux muraux de teintes moins tristes. Du home staging plus que de vrais travaux. L'électricité n'est pas, loin de là, aux dernières normes. Mais qu'importe si elle fonctionne ?

Mardi, je vais, avec un agent immobilier, envisager les diverses possibilités permettant de mener mon projet à bonne fin. Si une négociation permet de ramener le prix du bien visé à un niveau me donnant une suffisante marge de manœuvre, peut-être mettrai au plus tôt ma maison en vente. Les deux agents qui l'ont visitée se sont montrés enthousiastes et confiants en une prompte vente.

Il n'empêche que certains jours le doute m'assaille. Vieillirais-je ?


vendredi 24 novembre 2017

Vers une réforme de la langue française

L'écriture inclusive n'est pas la solution. Même notre excellent premier ministre s'en est rendu compte, c'est dire si c'est évident. La solution est ailleurs. Toujours à la recherche de réponses aux vraies questions du temps, je me suis lancé dans une réflexion à la fois profonde et audacieuse dont je vous livre sans plus tarder le résultat.

La société patriarcale a eu pour effet de donner aux métiers et activités des noms, à de rares exceptions près, masculins. A une époque où il est devenu impérieux d'innover en reniant l'histoire, ces traces d'un passé honteux se doivent d'être effacées. La meilleure manière de palier ces inadmissibles défauts de la langue est donc de donner à toutes les activités une forme féminine et une forme masculine. Le processus est en marche (comme la république) mais de manière timorée, incomplète et erratique. Prenons des exemple existants. Le féminin de danseur est danseuse et non danseure. Il serait donc logique que l'on adopte pour les féminiser autrement qu'à l'écrit, les mots docteuse, ferrailleuse, auteuse, etc. Vous me direz mais dans ce cas quid de l'institutrice, de de la directrice (si, si, le mot existe!), de l'agricultrice, voire de la puéricultrice etc. ? D'abord il n'y a plus d'institutrices : les professeuses des écoles les ont remplacées. Pour les autres, et dans un but d'harmonisation simplificatrice, on passe au -euse. C'est simple, non ?

Reste le problème des fonctions ou des emplois qui n'ont pas de masculin. Ils sont rares mais existent. Une sentinelle ou une estafette étaient naguère généralement des hommes. Ce n'est pas correct. Si seules les femmes ont droit aux formes féminines, les hommes remplissant ces fonctions devraient logiquement être des sentinels ou des estafets. Quoique, dans le premier cas sentineau serait préférable car phonétiquement différencié.

Les noms de métiers épicènes posent un vrai problème. Comment différencier un chimiste d'une chimiste, une machiniste d'une machiniste etc. ? La solution à l'écrit est simple : on rajoute un e et nous voilà face à une chimistee, une proctologuee ou une pigistee. Seulement, à l'oral que faire ?

Mais comme le prouvent bien des chômeurs, il n'y a pas que le travail dans la vie. Comment pourrait-on supporter plus longtemps que tous les noms soient féminins ou masculins ? Il leur faut deux formes. Que LE courage s'oppose à LA lâcheté est inique. On nous parlera du latin et d'autres fariboles. Et pourquoi pas de l'indo-européen si on est parti à déconner ? A côté de ces formes, la couragee et le lâcheté s'imposent selon qu'en font montre homme ou femme. De même pour l'anatomie : les hommes auraient des reins, un vessi, des cheveux, des esseaux, des genoux et les femmes des reines, une vessie, des cheveuses, des aisselles, des genouses. Pour les parties intimes, une réforme s'impose également : il est grand temps que l'on rétablisse un peu d'ordre. Les dames auraient une vagine, une utérusse et sa colle tandis que les hommes garderaient leur pénis, les petits gnarçons auraient un petit quéquet et les deux une paire de couils.

Pour ce qui est des animaux, louve, hase laie, poule, renarde, biche, vache, truie attestent depuis bien longtemps que mâle et femelle ne sauraient être indifférenciés. Seulement l'exception n'est pas la règle ! Je proposerai donc qu'un souris ait sa sourise (il est bien court le temps des sourises!), un moineau sa moinelle, une hirondelle son hirondeau, une caille son cail, les passereaux des passerelles, un maquereau sa maquerelle, un bar* sa bare, un veau sa velle, etc.

On pourrait, bien sûr, créer un genre neutre qui effacerait masculin et féminin. Ce serait trop de boulot et au début plus personne ne se comprendrait. Ma solution me paraît donc préférable.


* je parle du poisson, mais ça pourrait également concerner le bar-tabac ou le bar à putes selon qu'ils seraient tenus par un homme ou par une femme.

jeudi 23 novembre 2017

Ecologie (Chronique de la folie ordinaire)

J'apprends, sidéré, qu'un agriculteur de la Manche s'est vu condamné à 500 € d'amende et à reboucher un trou qu'il avait lui-même creusé dans son champ afin d'en retirer du sable. Parce que, figurez vous, des espèces protégées étaient venues s'installer dans la mare qui s'y était formée, le sol étant marécageux. La mare devint donc un biotope auquel il était criminel de nuire ! Des inspecteurs de l'environnement constatèrent le délit de remblayage. En 2015, le pauvre paysan se vit d'abord condamné à 200 € d'amende. Mais on avait affaire à un criminel endurci. Ivre de cupidité, le paysan finit de reboucher son trou sous prétexte de cultiver sur son lopin du maïs ou des céréales. Ce grave manquement au respect des biotopes le mena donc, ce mardi 21 novembre de l'an de disgrâce 2017, à se voir infliger la peine susmentionnée par le tribunal de Cherbourg.

Cette affaire m'inquiète à plus d'un titre : ainsi il devient dangereux de creuser un trou voir de créer des ornières sur son propre terrain. Car qui vous dit qu'au mépris de tout droit de propriété ne va pas s'y installer une famille de crapouillots malingres à crête mordorée ou de mélenchons à col stalinien ? Espèces rares et protégées qu'un observateur distrait pourrait prendre pour de vulgaires boudinets nauséabonds dont la destruction est non seulement permise mais recommandée. Détruire leur biotope serait criminel !

D'autre part, je ne comprends pas très bien la logique du tribunal. Si le trou a été rebouché on peut penser que les espèces protégées vivant dans la mare ont migré ou été détruites. Le mal étant fait, qu'est-ce qui nous garantit que ces espèces reviendront s'installer dans le nouveau trou ? Qu'elles n'auront pas trouvé un nouveau biotope où vivre à l'abri des paysans reboucheurs ?A moins qu'elles ne pullulent auquel cas pourquoi les protéger ?

De plus, des événements récents me font m'inquiéter. Figurez-vous que cette semaine ma fidèle Nicole a constaté les ravages opérés par des rongeurs dans le placard sous l'évier. De même après avoir arraché mes poireaux j'ai pu constater que la plupart d'entre eux abritaient des bestioles qui les rongeaient. Face à ces constats, j'ai réagi rapidement, trop peut-être, et le placard vidé et nettoyé j'y ai installé des pièges qui ne tardèrent pas à éliminer les squatters. Les poireaux atteints se virent dûment épluchés et les parties attaquées supprimées ainsi que leurs auteurs. Seulement un doute m'étreint : et si j'avais commis un crime ? Et si,au lieu de supprimer des campagnols ou autres mulots et de répugnantes larves j'avais détruit le biotope d'espèces rares d'insectes et de rongeurs ressemblant à ces nuisibles hélas trop communs ? N'aurait-il pas été plus prudent de capturer un spécimen de rongeur et d'aller, poireau en main, faire examiner ces animaux par les services compétents ?

Si l'affaire était éventée, ne peut-on pas envisager qu'un tribunal me condamne à replanter des poireaux et à remettre des pommes de terre sous l'évier avec interdiction de changer quoi que ce soit à l'écosystème ayant permis l'installation de ces braves animaux ? Je me vois déjà, après m'être acquitté d'une forte amende, contraint de remettre en place les sacs poubelles et les produits d'entretien à l'endroit exact où ils se trouvaient au temps béni où pullulait le rongeur. Devrais-je, afin d'éviter toute récidive, leur abandonner le placard et trouver un autre lieu ou entreposer sacs poubelles et produits d'entretien en espérant que ne s'y installent de nouveaux squatters avec, de proche en proche, la perspective de me voir finalement contraint d'abandonner la maison entière aux rongeurs protégés ?

Voilà où nous en sommes aujourd'hui. Toute personne qui ne trouve pas notre époque formidable devrait être sévèrement fusillée.

dimanche 12 novembre 2017

Anthologie poétique

Comme tout un chacun, j'ai, dans ma lointaine jeunesse, appris par cœur nombre de poèmes. Hélas, ma mémoire faiblit et de ces chefs-d’œuvre ne me reste aujourd'hui qu'un vers ou une strophe. J'ai essayé de combler ces lacunes de mon mieux. Je vous laisse juge du résultat.


Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur l'esprit gémissant en proie au longs ennuis, vaut mieux rester couché.

Demain dès l'aube, à l'heure ou blanchit la campagne, je dois aller acheter des asperges à Romorantin.

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, assise auprès du feu dévidant et filant, je ne serai pas de première jeunesse non plus.

C'est le moment crépusculaire, j'admire assis sous un portail ce reste de jour dont s'éclaire la dernière heure du travail et me dis qu'il commence à faire frisquet et que je ferais mieux de rentrer à la maison si je ne veux pas attraper un rhume de fesses.

C'est la saison ou tout tombe aux coups redoublés des vents. Va falloir penser à commander du fioule.

En l'an trentième de mon âge que toute mes hontes j'eus bues ne du tout fou ne du tout sage j'ai ouvert un plan d'épargne logement.

Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin avait déclose sa robe de pourpre au soleil a rien perdu cette vesprée les plis de ça robe pourprée et son teint au vôtre pareil : y'a vraiment rien la télé.

Comme je descendais des Fleuves impassibles, je ne me sentis plus guidé par les haleurs : des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. On n'est vraiment plus en sécurité nulle part ! Que fait le ministre de l'intérieur ?

Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices suspendez votre cours : je vais être à la bourre chez l'ophtalmo.

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, fatigués de porter leurs misères hautaines, de Palos de Moguer, routiers et capitaines partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal et moi pendant c'temps-là, j'tournais la manivelle.

La très-chère était nue, et, connaissant mon cœur, elle n'avait gardé que ses bijoux sonores. Je lui fis remarquer que cette tenue n'était peut-être pas la mieux adaptée à la pratique du ski alpin.

Ô triste, triste était mon âme, à cause, à cause d'une femme et puis j'ai consulté un orthophoniste homosexuel, il m'a soigné et séduit. Du coup je ne bégaie plus et ma tristesse s'est envolée. 

Épreuve facultative : ceux qui seront capables d'identifier les auteurs cités se verront assurés de ma parfaite considération.