..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 13 juin 2019

Disparition

Nelly est morte. Le lundi 3 juin de l'an de disgrâce 2019. J'évoquais ici son calvaire. Il aura fallu près de cinq mois d'atroces souffrances supplémentaires pour que le crabe et les dommages collatéraux de son traitement gagnent la bataille. J'emploie le mot calvaire mais il est inapproprié : le christ n'a souffert qu'une courte agonie à laquelle un romain charitable mit fin d'un coup de lance. Euthanasié il fut. Mon ex-épouse n'eut pas cette chance. Des soins palliatifs furent prodigués, certes, mais ils ne firent que suivre la progression du mal sans oblitérer le martyre. Des mois et des mois d'intolérables souffrances. Rien de bien original, hélas ! Lorsque ma fille m'annonça sa fin, j'accueillis la nouvelle comme une délivrance. La pauvre petite ( Je l'avais connue si jeune!) avait trouvé la paix en rejoignant le néant d'où nous sortons pour y retourner plus ou moins tôt. Athée je suis comme elle demeura jusqu'à la fin.

Des problèmes de santé m'interdirent de me rendre à l'incinération. Je ne ressentis pas de peine particulière. Je l'avais perdue il y a plus de trente ans. J'avais eu le temps de la pleurer. Ma grande tristesse est l'immense vide et la douleur qu'en ressent notre fille. Elles étaient si proches ! Tout l'amour que je lui porte et le soutien que je tente de lui prodiguer ne sauraient combler cette absence. Seul le temps et les petits bonheurs qu'apporte la vie en viendront à bout, du moins je l'espère.

Cette interminable agonie que je n'ai suivie que par ce que notre fille a pu m'en dire n'a fait que confirmer le regard favorable que je porte sur l'euthanasie. A quoi bon prolonger les souffrances et le cortège d'humiliations qu'elles impliquent quand l'issue est inéluctable ? Je suis pour une mort digne. Je souhaite, le temps venu, être en mesure de la voir venir et de pouvoir précipiter l'issue fatale. La mort ne me fait pas peur. C'est notre sort commun. La vie n'a rien de sacré à mes yeux. Elle nous est donnée par nos parents, on la mène comme on peut et elle se termine forcément. Un peu plus tôt, un peu plus tard, qu'importe ? Elle n'est ni bonne ni mauvaise, elle se contente d'être. A nous d'en faire ce que l'on veut en fonction de nos capacités et de nos envies.

Eh oui, je sais, je fais de la philosophie à deux balles. C'est la seule qui soit dans mes moyens. La grande, la belle, la bonne, je la laisse aux beaux esprits.

mardi 11 juin 2019

Ouf !

Je n'en voyais pas la fin. J'avais l'impression que ça avait pris des mois. Je me trompais. Seulement un peu plus d'un mois s'était écoulé depuis que j'avais annoncé le départ des travaux. Sans compter que j'avais été en Corrèze pendant une quinzaine de jours. Trois semaines, en fait, qui m'ont paru interminables. On partait de ça : 





Il a fallu...

...décoller le papier...




...fixer aux murs l'armature du soubassement...


... et réaliser ledit soubassement.
Quelques dizaines de mètre de moulures, de baguettes, de quarts de rond et de champlat durent être découpés, collés ou cloué. Avant de passer à la peinture, il fallut enduire et poncer le soubassement sans compter l'installation de  quatre prises électrique et d'une prise TV.  Ensuite vinrent la pose des corniches et du papier. Hier enfin je terminai par un grand ménage.

Et voilà le résultat :








C'est loin d'être parfait. Pour décorer tout ça, je compte acheter un grand miroir et des cadres anciens où s'afficheront des gravures. Il seront dorés vu qu'ayant dû dans une autre vie être une pie, j'aime dorures et laitons. Certains diront que c'était mieux avant. Qu'importe ! Ce qui compte pour moi, c'est d'avoir relevé le défi que je m'étais lancé. J'ai toujours fonctionné ainsi, c'est en me fixant des buts que je ne suis pas certain d'atteindre que je me sens vivre...




dimanche 26 mai 2019

Comment bien voter

Dès ce matin, je suis allé accomplir mon devoir électoral. Si c'est également votre cas, mes consignes de vote arriveront trop tard. Et c'est dommage car tant qu'à voter autant bien voter, ce qui n'est pas toujours évident.

Voter nécessite quelques pré-requis. Être inscrit sur les listes électorales en est un. Avoir une carte électorale ou une pièce d'identité à son nom est également nécessaire. Ensuite, il faut savoir où se trouve votre bureau de vote et vous y rendre. Si vous réunissez ces conditions, vous serez en mesure grâce à mes conseils de bien voter.

D'abord présentez vous à votre bureau correctement vêtu mais sans ostentation. Bien qu'aucun règlement ne puisse vous interdire de remplir votre devoir de citoyen à cause d'une tenue extravagante ou négligée, la solennité du moment impose un minimum de dignité. Pour la même raison, évitez, autant que faire se peut, de vous présenter au bureau dans un état d'ébriété manifeste. C'est pourquoi voter en fin de matinée est recommandé : normalement, vous aurez dessoûlé de la veille et pas encore eu le temps de vous retrouver dans votre état normal.

De votre entrée dans le bureau dépendra la qualité de votre vote. Vous avez le choix entre adopter une attitude grave en souvenir de tous ceux qui ont donné leur vie pour que vous puissiez glisser une petite enveloppe dans une boîte ou le visage radieux de qui accomplit une bonne action. Quoi qu'il en soit, n'oubliez pas, le seuil franchi, d'adresser un « Bonjour, m'sieurs-dames » sonore à la cantonade. Ensuite, allez ramasser les bulletins et l'enveloppe et dirigez-vous vers la table du scrutin, votre carte électorale en main. Esquisser ce faisant quelques pas de danse ne serait approprié que si vous avez choisie l'option « visage radieux ». Ensuite, suivez à la lettre les instruction des scrutateurs. Signer sans voter serait aussi maladroit que voter sans signer. L'enveloppe étant introduite dans l'urne, arborez un sourire ravi et, si vous n'y connaissez personne, gratifiez l'ensemble du bureau et les éventuels électeurs présents d'une chaleureuse poignée de main : on vous prendra peut-être pour un ministre ou un dirigeant politique, ce qui est toujours flatteur pour votre ego.

Quittez la salle sur un claironnant « Au r'voir, m'sieurs-dames » et retournez au bistrot.

Voilà, vous savez maintenant faire de votre vote un succès. Mais pour qui devrais-je voter me demanderont certains ? Alors là, vous pouvez voter pour qui vous voulez, vu qu'au bout du compte seuls les élus siégeront.

dimanche 19 mai 2019

Francophobie

Je n'en reviens pas. Qu'apprends-je ce matin ? Que M. Bilal Hassani n'a pas remporté le prix de l'Eurovision ! Certains trouveront ça inexplicable : on offre à l'Europe entière un trans-truc perruqué d'origine émigrée qui danse avec une obèse et on se retrouve quatorzième ? N'y aurait-il aucune justice en ce bas-monde ? Qu'est-ce qu'ils veulent, ces enfoirés d'Européens ? On leur propose, la grâce et le talent et que choisissent-ils ? Un hollandais ! On se croirait en plein cauchemar mais quand on se pince, ça fait mal et rien ne change.

Vous me direz le Concours de l'Eurovision, on s'en fout comme de l'an quarante. J'aurais du mal à vous désapprouver vu qu'il y a des décennies que je ne me suis pas donné la peine de regarder ce grand moment de télévision. J'en suis resté à « France ziro poïnt ». Ça a peut-être changé depuis... Mais le scénario reste le même. Un peu comme le frère de Pimpon dans L'Été meurtrier, on se dit que ce coup-ci on va gagner et au bout du compte on est battus. Et en général très nettement. C'est pas faute d'avoir à peu près tout essayé. On présente une chanteuse qui a un beau-frère qui a été marié à une Russe (ce qui devrait nous valoir une pluie de points venus d'Europe de l'Est), les chanteurs sans voix sont à la mode, on présente un aphone, la femme à barbe gagne, on propose l'homme aux gros nichons, tout le monde chante en anglais, on chante en serbo-croate : rien n'y fait !

Je ne voudrais pas passer pour complotiste mais il y a des évidences. La France est le pays de TOUS les talents. Nous avons les meilleurs chanteurs et chanteuses du monde. Seulement, il règne en Europe une indéniable francophobie doublée d'une talentophobie indiscutable. Dans ces conditions, on ne voit pas comment une victoire française serait concevable. On pourrait essayer de présenter des candidats aussi minables que les gagnants mais c'est impossible : nous sommes trop doués.

Faudrait-il que nous cessions de participer ? Devrions nous organiser un Concours de l'Eurovision réservé aux Français ? Je crains que dans les deux cas ce ne soit inutile : les étrangers feindraient de ne pas remarquer notre absence ou les chaînes étrangère boycotteraient notre concours. Quand l'envie engendre la haine la seule réponse est le mépris. Car, vu que les dés sont pipés, mieux vaut être un excellent quatorzième qu'un piètre lauréat.

jeudi 16 mai 2019

Promenade au jardin



Comme le montre la photo ci dessus, ma maison de Corrèze possède un assez grand terrain planté d'arbres d'ornement. Dire que j'en suis ravi serait exagéré. En effet, s'il avait le bon goût de ne mesurer que la moitié de sa surface, cela m'arrangerait car quand on n'est pas amateur de nature sauvage, cela implique de longues corvées de tonte et de tailles de haie dont je me passerais volontiers. C'est ce que j'ai fait l'an dernier en délégant à un jardinier ces tâches. Le problème est que c'est coûteux et qu'au rythme où progressent les retraites ça pourrait devenir prohibitif. Je préfère donc mon petit terrain normand que je vais bientôt retrouver avec l'espoir que mes gariguettes seront sur le point de mûrir et que les frimas tardifs n'auront pas nui aux haricots et aux pommes de terres que j'y avais semés.

Donc plus que me ravir, ce que je pourrais pompeusement qualifier de « parc arboré » si sa taille était plus grande, m'intrigue car je ne connais rien aux arbres d'ornement. C'est pourquoi, si certains d'entre vous pouvaient identifier les arbres en question, je leur en serais reconnaissant.

En voici un que je suis parvenu à identifier :


Il s'agirait d'un Prunus cerasifera Pissardii. Et il m'inquiète car, alors que ces dernières années il n'avait produit que quelques rares prunes que je m'étais empressé de ne pas goûter les craignant toxiques, cette année, comme le montre la photo, ses branches croulent sous les fruits. M. Wikipédia les décrit ainsi : « Le fruit est une drupe de 2-3 cm de diamètre de couleur jaune ou rouge (proche de la mirabelle qui est issue d'un croisement de prunus cerasifera avec prunus domestica). Cette prune est comestible quoiqu'un peu aigre, aqueuse et fade. Elle arrive à maturité à partir de début juillet et jusqu'à la mi-septembre. ». Malgré ses faibles qualités, on peut donc le manger tel quel ou sous forme de confitures. Seulement, si l'homme peut s'en repaître, je suppose que les guêpes ne les dédaigneront pas. Étant allergique à leur piqûre et le prunus se trouvant à immédiate proximité de mon abris de jardin, je crains de me voir, en cas d'invasion, réduit à l'abattre, sort que connut un poirier pour les mêmes raisons.

Voici les autres essences qui peuplent le terrain :


Pourpre comme le prunus, je ne l'ai pas vu produire le moindre fruit. Toutefois, il semble porter des inflorescences :


Un autre de mes pensionnaire est cet énorme arbuste qui semble surtout se développer horizontalement, vu que haut d'environ 3 à 4 mètres, il s'étend sur environ 6 mètres. Au printemps, il produit de petites fleurs blanches formant des sortes de pompons.


Il s'est tellement étendu qu'il a fini par quasiment englober un autre arbuste à feuillage pourpre dont je montre ensuite le feuillage:




Pour en finir avec les inconnus, voici un arbre également volumineux dont les feuilles mêlent le vert-tendre au jaune :



A part cela, on y trouve aussi un tulipier agonisant, des lilas peu gaillard, quelques autres arbustes et un magnifique forsythia qui connut son heure de gloire en mars dernier :


Les iris viennent d'éclore et de jolies pervenches fleurissent en mêlant leurs tiges à un des hortensias :




 








lundi 13 mai 2019

Parlons cuisine



Je ne sais pas si cet humble préparation vous mettra en appétit. Des tomates grillées y accompagnent la poitrine d'agneau. Ce fut, excellent à mon goût, mon repas de midi. Une fenêtre météorologique me permet de me livrer à mon goût du barbecue. Hier, c'était une côte de bœuf qui fut accompagnée de la sorte. Demain,ce sera de la poitrine de porc. Rien de bien prestigieux. Et pourtant je m'en régale. Les connards habituels vous diront que ce genre de cuisson est malsain. Qu'ils aient raison ou non m'est égal vu que nos conceptions de la vie sont si éloignées qu'il pourraient prêcher en Moldo-Slovaque ancien que ça me ferait le même effet.

Venons-en à notre sujet : la cuisine. J'ai toujours bénéficié d'un bon coup de fourchette. Je me souviens des noces d'une copine où les serveuses, après les premiers plats, comprirent ma nature profonde et vinrent spontanément me proposer du rab jusqu'à la fin des agapes. Trois parts de chacun des sept plats me laissèrent sans ce léger appétit qu'est censé ressentir le gourmet en sortant de table. Ces temps-là ne sont plus.

A une période faste de ma vie, comme client ou invité, j'eus l'occasion de goûter aux plaisirs de grandes tables de la « Nouvelle cuisine ». Expérience agréable, certes, mais que je n'ai aucune envie de renouveler.

Ma gloutonnerie comme mon goût des mets sophistiqués m'ont quitté. J'en suis venu à préférer une cuisine simple. Celle que je prépare. Je me méfie comme de la peste de recettes qui mettent en jeu une multitude d'ingrédients, exotiques ou non.

Certaines personnes ont eu ou ont toujours l'indulgence de me considérer comme un cuisinier passable. Je les en remercie. J'aime cuisiner. J'ai quelques spécialités comme les spaghetti bolognaises, le lapin au chou (ou à la moutarde), le filet mignon à la crème et aux champignons, le coq au vin, le bœuf bourguignon, le pot-au-feu, le hachis parmentier, etc. De temps en temps, j'innove, à condition que la recette trouvée soit simple. Car il me semble que tout l'art de la cuisine réside dans la cuisson : soit on la réussit et c'est bon, soit on la rate et, quelle que soit la qualité des ingrédients mis en œuvre, ça ne l'est pas.

samedi 11 mai 2019

On s'en fait tout un monde et puis...

Il est des choses qu'on repousse sans cesse car on en redoute la pénibilité voire la faisabilité. Ce fut le cas pour moi avec le tableau électrique de ma demeure corrézienne. En effet, j'avais refait totalement l'installation électrique de la maison et pour cela j'avais évidemment dû installer un nouveau tableau équipé des sécurités qu'exigent les normes et de tous les disjoncteurs requis. Seulement, dans ma hâte de terminer, je n'étais pas allé jusqu'à tout installer correctement, me contentant de connecter les nouveaux circuits aux disjoncteurs, ce qui, certes, assurait la sécurité de l'installation mais faisait un peu désordre. Une petite photo en disant plus qu'un long discours, voici ce que ça donnait :


Ça fonctionnait mais ça manquait de sérieux. Depuis novembre 2015, les choses étaient restées en l'état, sous le prétexte fallacieux que j'avais d'autres choses plus urgentes à faire. La vraie raison était que je redoutais cette corvée que j'imaginais interminable autant que hasardeuse. Je craignais d'être privé d'électricité pendant longtemps, ce qui ne va pas sans de menus désagrément. Seulement, à force de remettre, j'avais terminé l'essentiel des autres tâches et mon excuse s'était évanouie.

Depuis mon arrivée, mardi, le temps ne permettant pas les activités extérieures, je me trouvais au pied du mur. Hier je me lançai dans l'aventure et fus surpris par la facilité de sa réalisation. En un après-midi l'essentiel du travail fut effectué. Ce matin, je parvins à tout achever et à vérifier le bon fonctionnement de chacun des seize circuits. Et voici le résultat :


Des esprits chagrins et rétrogrades diront que c'était mieux avant. Je ne partage pas leur avis.