..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 13 mai 2019

Parlons cuisine



Je ne sais pas si cet humble préparation vous mettra en appétit. Des tomates grillées y accompagnent la poitrine d'agneau. Ce fut, excellent à mon goût, mon repas de midi. Une fenêtre météorologique me permet de me livrer à mon goût du barbecue. Hier, c'était une côte de bœuf qui fut accompagnée de la sorte. Demain,ce sera de la poitrine de porc. Rien de bien prestigieux. Et pourtant je m'en régale. Les connards habituels vous diront que ce genre de cuisson est malsain. Qu'ils aient raison ou non m'est égal vu que nos conceptions de la vie sont si éloignées qu'il pourraient prêcher en Moldo-Slovaque ancien que ça me ferait le même effet.

Venons-en à notre sujet : la cuisine. J'ai toujours bénéficié d'un bon coup de fourchette. Je me souviens des noces d'une copine où les serveuses, après les premiers plats, comprirent ma nature profonde et vinrent spontanément me proposer du rab jusqu'à la fin des agapes. Trois parts de chacun des sept plats me laissèrent sans ce léger appétit qu'est censé ressentir le gourmet en sortant de table. Ces temps-là ne sont plus.

A une période faste de ma vie, comme client ou invité, j'eus l'occasion de goûter aux plaisirs de grandes tables de la « Nouvelle cuisine ». Expérience agréable, certes, mais que je n'ai aucune envie de renouveler.

Ma gloutonnerie comme mon goût des mets sophistiqués m'ont quitté. J'en suis venu à préférer une cuisine simple. Celle que je prépare. Je me méfie comme de la peste de recettes qui mettent en jeu une multitude d'ingrédients, exotiques ou non.

Certaines personnes ont eu ou ont toujours l'indulgence de me considérer comme un cuisinier passable. Je les en remercie. J'aime cuisiner. J'ai quelques spécialités comme les spaghetti bolognaises, le lapin au chou (ou à la moutarde), le filet mignon à la crème et aux champignons, le coq au vin, le bœuf bourguignon, le pot-au-feu, le hachis parmentier, etc. De temps en temps, j'innove, à condition que la recette trouvée soit simple. Car il me semble que tout l'art de la cuisine réside dans la cuisson : soit on la réussit et c'est bon, soit on la rate et, quelle que soit la qualité des ingrédients mis en œuvre, ça ne l'est pas.

samedi 11 mai 2019

On s'en fait tout un monde et puis...

Il est des choses qu'on repousse sans cesse car on en redoute la pénibilité voire la faisabilité. Ce fut le cas pour moi avec le tableau électrique de ma demeure corrézienne. En effet, j'avais refait totalement l'installation électrique de la maison et pour cela j'avais évidemment dû installer un nouveau tableau équipé des sécurités qu'exigent les normes et de tous les disjoncteurs requis. Seulement, dans ma hâte de terminer, je n'étais pas allé jusqu'à tout installer correctement, me contentant de connecter les nouveaux circuits aux disjoncteurs, ce qui, certes, assurait la sécurité de l'installation mais faisait un peu désordre. Une petite photo en disant plus qu'un long discours, voici ce que ça donnait :


Ça fonctionnait mais ça manquait de sérieux. Depuis novembre 2015, les choses étaient restées en l'état, sous le prétexte fallacieux que j'avais d'autres choses plus urgentes à faire. La vraie raison était que je redoutais cette corvée que j'imaginais interminable autant que hasardeuse. Je craignais d'être privé d'électricité pendant longtemps, ce qui ne va pas sans de menus désagrément. Seulement, à force de remettre, j'avais terminé l'essentiel des autres tâches et mon excuse s'était évanouie.

Depuis mon arrivée, mardi, le temps ne permettant pas les activités extérieures, je me trouvais au pied du mur. Hier je me lançai dans l'aventure et fus surpris par la facilité de sa réalisation. En un après-midi l'essentiel du travail fut effectué. Ce matin, je parvins à tout achever et à vérifier le bon fonctionnement de chacun des seize circuits. Et voici le résultat :


Des esprits chagrins et rétrogrades diront que c'était mieux avant. Je ne partage pas leur avis.

mercredi 8 mai 2019

Putain d'électronique à la con !

Hier, j'ai rejoint sans encombre la Corrèze. Pratiquement rendu chez moi, je m'arrêtai au Super U, histoire d'y faire quelques emplettes, puis repris la route. C'est alors qu'apparurent des signes inquiétants sur mon tableau de bord : Pour commencer, mon compteur affichait imperturbablement 0 km/h. Ce qui est une vitesse on ne peut plus raisonnable, seulement, le paysage que je voyais défiler m'incitait à penser que cette indication était erronée. Mais ce ne fut pas là le plus inquiétant des signes. En effet, apparaissait de temps à autre sur l'écran un STOP que je devinais comminatoire. D'autres messages comme système de freinage défaillant ou dispositif antipollution fautif venaient ajouter à mon trouble. Pas au point de me faire m'arrêter au bord de la route comme eût fait le pleutre, cependant. Contre toute attente, je parvins à rejoindre mes pénates et pus rentrer le break dans son garage.

Ce matin, pensant que la nuit lui aurait porté conseil et que l'ordinateur de bord aurait en conséquence mis un terme à ses facéties, je voulus me rendre au bourg voisin. Tourner la clef n'eut pour conséquence que d'éteindre tous les voyants. Une solution s'imposait : contacter au plus vite le service assistance de mon assurance. Ce que je fis. Un camion de dépannage me fut envoyé. Le brave jeune homme essaya à plusieurs reprise et avec différentes batteries munies de câbles de démarrer. Sans succès. C'était d'autant plus ennuyeux que la boîte automatique étant en position « Parking », il eût été impossible qu'il sortît la voiture du garage. En dernier recours, il démonta ma batterie, la remplaça par une des siennes et, miracle !, le moteur démarra au quart de tour comme il en avait pris le pli dans son âge enfantin. Le dépanneur me proposa de me vendre sa batterie et j'acceptai, car en admettant que j'en trouve de moins chères, aller à Tulle sans voiture n'eût pas été aisé. Il vérifia que l'alternateur fournissait du courant. C'était le cas. Cependant, certains voyants signalant des anomalies demeuraient allumés. Il m'assura qu'après avoir fait quelques kilomètres tout rentrerait dans l'ordre. Je le fis et ça marcha.

Il n'empêche que les anomalies de fonctionnement de l'ordinateur sont anxiogènes et qu'au cas où, suite à des avertissements non fondés, l'on aurait recours à un garagiste sans scrupules (j'en ai connu !) pourraient mener à des dépenses astronomiques.

samedi 4 mai 2019

Images




Quand j'étais au Cours Préparatoire et que j'avais fait quelque chose de bien on me donnait un bon point. Avec vingt bon point, j'obtenais une image de Benjamin Rabier et j'étais tout content. Pas spécialement à cause de la beauté ou de la drôlerie de ladite image mais parce qu'il existait, entre les bons élèves dont j'étais, une compétition. Celui qui avait le plus d'images faisait la fierté de ses parents et l'envie de ses rivaux.

Je ne sais pas si un tel système perdure. Je serais tenté de penser que non, vu le traumatisme que constituerait pour les cancres le fait de n'avoir que très peu de bons points et encore moins d'images.

Les images, aujourd'hui, on les offre aux adultes sous formes de vidéos. C'est bien, une vidéo : c'est la réalité, c'est difficile à truquer. Les réseaux sociaux en regorgent. Elles rassurent et confortent les braves gens souffrant de préjugés. Celles qui montrent des violences policières sont prisées des ennemis de la « dictature macronienne », qu'ils se disent de droite ou de gauche. Celles qui montrent des Black Blocs tabassant un flic ou vandalisant un magasin rassérènent les autres. Tout le monde est content !

Le problème est qu'une vidéo, une image ou même une scène à laquelle on assiste ne prennent leur véritable sens que replacées dans un contexte qu'on s'empresse de ne pas montrer ou qu'on ignore. Un CRS gifle ou bouscule un manifestant : c'est pô bien. Seulement que s'est-il passé avant ? Mystère ! L'anti-flic ne se le demande jamais ou ne veut pas le savoir. Il a reçu son image, il en est rose de plaisir (ou vert d'indignation mais au fond ça revient au même).

Je citerai deux anecdote auxquelles le contexte donne un nouvel éclairage. Une nuit que j'étais aux urgence de l'hôpital de Chartres en train de goûter aux joies d'une colique hépatique qui eut pour conséquence ultime de me priver de vésicule biliaire, j'entendis une jeune infirmière reprocher aux nervis de la police de lui présenter un blessé menotté. Il lui fut répondu que le gars que leur malheureux prisonnier venait de poignarder et qui se trouvait au bloc chirurgical pourrait lui expliquer cette précaution.

Autre petite histoire : suite à une manifestation du National Front, la presse anglaise publia la photo d'une pauvre petite vieille au visage ensanglanté réputée avoir été victime de la violence de ces brutes fascistes. Hélas, quelque jours plus tard, la bonne grand mère reparut pour déclarer qu'elle était en fait une militante du NF, victime d'une chute suite à une action des contre-manifestants.

Comme quoi, ce qu'on voit...

Remarquez, je dis ça, je dis rien. Je n'ai aucune illusion quant au fait que les gens continueront de voir ce qui leur plaît et d’interpréter les images de la manière qui convient le mieux à leurs préjugés ou à leurs détestations quitte à mêler leur voix au concert d'autres qui sont à leur extrême opposé sur l'échiquier politique. Pour eux, les ennemis de leurs ennemis sont leurs amis. Pas pour moi.

mercredi 1 mai 2019

Le DAA

De nombreux droits sont revendiqués à tout bout de champ par toutes sortes de gens. En général ces droits ne m'intéressent guère. Il en est un pourtant que je trouve essentiel et que, dans leur liste à la Prévert, même les GJ ont omis, je veux parler du Droit A l'Arpète (ou DAA). Vous n'en avez jamais entendu parler ? Ça ne m'étonne pas, vu qu'on évite soigneusement de traiter des problèmes de fond.

Je m'explique donc : depuis quelques jours, je me suis lancé dans la rénovation de ma chambre. Le but est d'en faire quelque chose qui ressemblerait plus ou moins à ceci :


en partant de ceci :


Comme il est aisé de le penser, il y a du boulot !

Parmi les différentes tâches, certaines sont faciles à accomplir seul, d'autres, si elles sont réalisables, sont compliquées quand on n'est pas l'heureux résultat d'un croisement entre Vishnou et un atèle. Par exemple fixer aux murs ou au plafond des tasseaux ou des corniches de deux mètres de long et plus. On y parvient mais ça prend du temps. C'est pour les tâches difficilement réalisables individuellement qu'interviendrait le DAA.

L'arpète, à titre entièrement gratuit, fournirait l'aide de ses bras afin de faciliter la réalisation des projets du bricoleur. Le gain de temps serait considérable. Certains esprits chagrins verraient en lui un exploité. Que nenni ! En fait, il apprendrait ainsi des techniques qu'ensuite il pourrait mettre en œuvre pour améliorer son propre logement, aidé à son tour par un arpète dans le cadre du DAA.

La mise en œuvre de ce droit serait simple et d'un coût très faible. Malheureusement pour la transmission des savoirs, je crains qu'il ne voit jamais le jour pour toutes sortes de raisons dont l'appât du gain, l'égoïsme et l'absence de solidarité ne seraient pas les moindres.

Chienne de vie !

samedi 27 avril 2019

Satanisme !

Au rythme où se succèdent les décès de nos idoles, on pourrait penser que notre époque est maudite, que les disparitions de cette fin de décennies sont un phénomène inouï. Hélas, il n'en est rien. Les fins de décennies ont souvent vu disparaître de grands homme et femmes nous laissant au cœur une plaie ouverte. Les années soixante du siècle dernier n'en furent pas épargnées. A une époque où tout était censé être mieux, où l'on vivait, inconscient de leur prochaine fin, des années dites glorieuses, quelqu'un se sentit très mal à l'aéroport d’Istanbul le 1er décembre 1968, si mal même que l'hémorragie cérébrale (ou selon d'autres l'infarctus) qui l'affecta lui fut fatale. Je veux parler bien entendu du regretté Dario Moréno qui, en compagnie de Pauline Carton tient une place si haute dans mon panthéon personnel que j'ai dû y rajouter un étage afin qu'ils y logent à leur aise.

Il n'avait que quarante-sept ans, ce qui prouve que depuis bien longtemps la vie sait se montrer  cruelle. Faire la liste de ce que durant sa brève existence Dario nous a apporté serait fastidieux. Je n'en prendrai que quelques exemples : sans lui, qui penserait, lors d'un voyage à Rio, à monter là-haut ? Croiserions-nous encore un vagabond sans vouloir lui acheter du bonheur ? Aurions-nous remarqué que Brigitte Bardot n'avait (hors la rime) rien d'un cageot ?

Toutefois, l'homme avait son côté sombre. Écoutez attentivement les paroles de cette chanson, sans vous laisser distraire par le déhanché et la chorégraphie de l'artiste :


Après un « la la la la la la la la la la » de bon aloi, qu'entend-on ? Eh oui : « Pi dibi dibi poï poï »!On repart sur « la la la la la la la la la la » et, de nouveau retentit « Pi dibi dibi poï poï » ! Entraîné par le rythme endiablé de la musique, l'auditeur n'y prend pas garde. Et pourtant ! Peu de gens le savent, mais ce qu'ils prennent pour d'inoffensives onomatopées ne sont rien d'autre qu'une incantation satanique visant à ce que le démon s'empare des âmes et des corps des filles pour les entraîner dans la danse. D'ailleurs, de cette aliénation, le grand Dario n'en fait pas secret puisqu'il avoue plus loin (sans indiquer qu'il s'agit d'une intervention satanique, bien sûr) :

« Oui, depuis que toutes ces danses
Sont arrivées chez nous, c'est très curieux
Des milliers d' filles comme elle se dépensent
Le romantisme n'est plus dans leur jeu
Ce qui leur faut c'est un pas de mambo
Ce qui leur va c'est un p'tit cha-cha-cha
Ce qui les tient c'est le rythme cubain »

« C'est très curieux » ? Tu parles !

Voilà, vous savez tout. Maintenant, libre à vous de vous laisser ensorceler...

jeudi 25 avril 2019

M. Marielle

Il serait de bon ton d'exprimer une douleur ravageuse de celles qui font qu'on tique à reprendre du rab de hachis parmentier ou d'aller faire un tour chez Noz des fois que...

Jean-Pierre Marielle est mort. On ne peut pas dire qu'il ait été fauché en pleine jeunesse ou victime de la mort subite du nourrisson. Il faut bien se rendre à l'évidence, à quatre-vingt sept ans décéder devient une des rares expériences qu'un humain puisse découvrir. C'est toujours triste, bien entendu, mais force est de reconnaître qu'avec le grand âge, face à une disparition, l'effet de surprise comme le sentiment d'injustice s'émoussent.

L'important, c'est ce qui reste et restera peut-être de lui. Je dis peut-être parce que si l'évolution de la société continuait à suivre le cours mortifère que certains veulent et souvent parviennent à lui imprimer, il ne restera plus de place pour beaucoup de ses films. Pour moi, sa truculence de grand baratineur, son élégance, sa capacité à prononcer sur un ton décalé des propos farfelus, sa capacité à incarner avec distinction des beaufs plus beaufs que les beaufs, et bien d'autres choses encore en faisait un GRAND parmi les grands. En tête de mon hit-parade : Les Galettes de Pont-Aven, L'Entourloupe, Calmos et j'en oublie.

Le premier de ces films cités je l'ai vu, revu et le reverrai avec un plaisir ineffable. Parmi les multiples raisons de cet engouement, deux scènes dominent. Celle où, soûl comme un cochon, il se lance dans une auto-parodie de son ex-métier de représentant en parapluies et celle où il interprète avec la délicieuse Jeanne Goupil l'inoubliable Kénavo de Théodore Botrel. Inoubliable au moins pour moi car il figurait en bonne place dans le répertoire de mes parents qui le chantaient en duo dès qu'un baptême, une communion, des fiançailles ou un mariage leur en fournissaient l'occasion (voir ici).

De M. Marielle je garderai le souvenir de grands moments de gaîté, moments qui pour moi sont les plus importants d'une vie.