..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 5 avril 2019

Promenade en Limousin

Suivant le principe selon lequel on ne change pas une équipe qui perd et vu le peu de succès qu'a rencontré mon article d'hier, je vais continuer de vous narrer mon excursion en des parties de moi ignorées du Limousin. Encouragé par les merveilles découvertes à Vigeois, je décidai de pousser jusqu'à Arnac-Pompadour dont j'avais entendu, il y a des lustres, dire le plus grand bien du château dont le Roi Louis XV fit don à sa favorite et du haras qu'elle y créa. Les quinze kilomètres me séparant de cette riante petite cité furent bien vite parcourus. Enfin, quand je dis riante,c'est histoire d'utiliser un cliché car le froid qui y régnait n'incitait guère à la franche rigolade. Je trouvai vite le château et, me rendant à l'entrée j'appris qu'il n'y avait pas plus de possibilités de visite en cette saison que de bonté dans le regard d'un gauchiste. Cependant, j'en vis sortir un couple et poussai la barrière de bois du portail afin d 'aller me promener dans le parc et d'y faire quelques photos. Voici ce que j'en ramenai :

Entrée 

Vue de l'intérieur

Autre vue de l'intérieur

Poivrière

Portail vu de l'intérieur

Vue des douves
Alors que je quittais à peine l'enceinte du château, j'entendis comme le choc sourd d'une porte que l'on fermait. Je me retournai et vis que le second vantail du portail venait de se refermer interdisant à tout visiteur l'accès de la cour. Je regardai ma montre et constatai qu'il était 5 h moins le quart. Curieux horaire pour une fermeture ! Je me demandai, si, m'étant attardé un peu plus sur les lieux j'aurais connu la mésaventure de me trouver enfermé dans l'enceinte du château par cette fin d'après-midi glaciale jusqu'à ce que quelqu'un me délivrât ou si, ayant épié ma visite quelque employé avait attendu ma sortie pour mettre fin aux entrées intempestives. Sage précaution vu qu'un couple que je croisai me demanda si une visite était possible...

Je pris la route du retour. A un carrefour, j'aperçus un panneau signalant, accompagné du logo des Monuments Historiques, la chartreuse du Glandier. Ma curiosité piquée, je fis au plus vite demi-tour et m'engageai sur le chemin y menant. D'abord bordée de champs de pommiers, la route devint de plus en plus étroite, solitaire et pour tout dire peu accueillante. Les braves moines cartusiens semblaient avoir bien choisi leur solitude ! Le lieu et son accès devaient favoriser la prière. La mienne étant de ne croiser aucun véhicule sur ce chemin défoncé et  étroit traversant de sombres forêts. Je parvins enfin au lieu recherché pour découvrir que loin d'être la merveille romane que j'espérais trouver, les bâtiments dataient de la fin du XIXe siècle et ne présentaient aucune espèce d'intérêt à mes yeux. Je poursuivi donc ma route y rencontrai un nouveau panneau indiquant une une chapelle du XVIe siècle dans un lieu nommé Voutezac, oublié de Dieu (et des hommes) . Je m'y rendis et découvris au sein d'un village aux rues étroites une église massive auprès de laquelle stationner était impossible. Pensant qu'il s'agissait de la chapelle recherchée et peu séduit par l'édifice, je ne m'y arrêtai point. Rentré chez moi, je fis des recherches et appris que ce que j'avais pris pour la chapelle était la très ancienne église paroissiale fortifiée et que la chapelle recherchée se trouvait à l'écart et recelait six vitraux de Chagall. Dans le voisinage immédiat se trouvaient nombre de monuments divers méritant la visite. J'ai donc tout raté mais m'en console en me disant que vue l'heure tardive de mon arrivée sur les lieux les portes en auraient été closes...

jeudi 4 avril 2019

L'abbatiale Saint-Pierre de Vigeois en Corrèze

Que faire quand on a installé des détecteurs de fumée dans toutes les pièces qui s'y prêtent, quand on a cuisiné puis savouré un filet mignon à la crème et aux champignons (même si une cuisson un rien trop prolongée l'avait rendu un peu dur), quand la météo annonce des orages de grêle, qu'il fait un froid à se peler le jonc et que l'envie que l'on ressent à l'idée de se lancer dans de menus travaux d'électricité est pour le moins modérée ? La réponse est évidente : aller visiter l'abbatiale de Vigeois  puis jeter un coup d’œil au vieux pont du même village! C'est donc ce que je fis.

L'abbaye Saint-Pierre a connu bien des malheurs : un premier sanctuaire établi au début de la christianisation fut ravagé lors des invasions barbares. On reconstruisit mais vers l'an 800, ces salopards de Normands l'incendièrent. Et s'il n' avait que ça ! Mais figurez-vous que le vicomte Archambaud II de Comborn, petit-fils d'Archambaud dit « le Boucher » (ce qui en dit long sur la gentillesse du personnage), puis, suite à un malheureux accident au siège de Turenne, « Jambe pourrie », sans doute pour se distraire ne trouva rien de mieux que de s'emparer de l'abbaye et d'en brûler l'église vers l'an l'an de grâce 1050. Toutefois, pris de remords, il la fit reconstruire, prouvant si nécessaire que l'on peut avoir mauvaise tête mais bon cœur. Pourtant Le monastère n'était pas au bout de ses peines, loin de là : mutilée au cours des guerres de 100 ans et de Religion, elle connut un nouvel incendie en 1705 avant que la Révolution de 1789 ne vienne mettre fin à son existence n'en laissant subsister que l'église dont la nef fut reconstruite en 1866.

Les photos qui suivent vous montreront qu'avoir connu moult vicissitudes n'interdit pas de conserver de beaux restes.
Chevet de l'abbatiale

Modillons et chapiteaux sculptés sur une des chapelle rayonnantes de l'abside

Chapiteaux sculptés

Ajouter Vous reprendrez bien du rab de modillons ?

Chœur

Chapiteau polychrome du Chœur

Autre chapiteau du chœur

Portail polylobé du bras nord du transept

Clocher

Chapiteau d'une chapelle

Id. supra


Un p'it coup de modillons ? Ça ne se refuse pas !

Chapiteau sculpté d'un pied-droit du portail du bras nord du transept
 
Chapiteau de l'autre pied-droit

Pour finir une vue du vieux pont qui, au bas du village, enjambe la Vézère. Sa datation oppose Vigeoyeux et vigeoyeuses (c'est bien le gentilé de ce charmant village et je prie ceux qui en auraient l'envie d'éviter les jeux de mots douteux qu'il pourrait inspirer) et les rédacteurs de sa fiche Mérimée . Pour les premiers, si on en croit le panneau indicateur, il remonterait au XIIe siècle tandis que la seconde le dit être du XVe. Quoi qu'il en soit, il ne date pas d'hier !



mardi 2 avril 2019

Le sens de la vie (Sujet d'une profondeur telle que le film que les Monty Python lui ont consacré ne fait qu'en effleurer la surface)

J'étais jeune et fou comme il sied. Il m'arrivait de jeter des phrases définitives sur des bouts de papier. J'ai, il y a quelques années, mis tout ça au feu avec la totalité des lettres reçues au cours de dizaines d'années. Les souvenirs, je les ai en tête et ceux qui n'y sont pas n'ont pas d'importance. De ces phrases, une me reste à l'esprit, écrite lorsque j'avais 17 ou 18 ans : « Quoi que je fasse, j'irai vers moi.». J'avais cette intuition que je suivrai ma pente, qu'au fil du temps ma nature profonde se dessinerait avec netteté comme apparaît progressivement l'image sur un papier photographique impressionné dans le bac du révélateur.

Plus de cinquante ans ont passé et cette intuition me paraît s'être avérée. Au fil du temps, les contours d'une personnalité se font de plus en plus nets, rejetant l'accessoire pour ne garder que le fondamental lequel se composerait d'inné et d'acquis durant les jeunes années.

Selon certains, c'est toute la vie qui nous formerait. J'en doute. Bien sur, nous expérimentons des situations nouvelles, nous connaissons des « accidents », des moments de bonheur comme de détresse mais leur importance n'est qu’épiphénoménale dans la mesure où ils ne font que se confronter à notre nature profonde et la révéler. C'est pourquoi toute expérience est vécue différemment par chacun. Pour Nietzsche « Tout ce qui ne tue pas rend plus fort ». Au risque de contrarier ce brave Friedrich, je dirai plutôt que les événements graves ou pas qui affectent le cours de notre vie révèlent notre force ou notre faiblesse sans les atténuer ou les renforcer. D'ailleurs les mêmes expériences peuvent tuer ou « rendre plus fort ». Ce qui paraît bénin à l'un peut s'avérer mortel pour l'autre. Question de résilience. Cette capacité de résilience n'est pas le fruit d'un quelconque apprentissage. On la possède ou pas. Elle est une composante ou un élément manquant de notre personnalité profonde.

Si on change au fil des ans et des expériences, ce n'est qu'en superficie. Par exemple, j'ai longtemps été un geignard, j'avais des malheurs attristants. Cependant, à la différence de certains, quelle qu'ait été leur ampleur, mes « épreuves » ne m'ont jamais fait perdre durablement le nord ou remis en cause mon instinct de survie. Elles m'ont au contraire peu à peu permis de réaliser leur bénignité et d'atteindre une forme d'équanimité me mettant généralement à l'abri des stériles émotions qu'est supposée faire naître en nous l'existence.

Ce qui me semble la pire chose est de ne jamais atteindre et accepter une claire conscience de ce que l'on est. On s'épuise à vouloir s'améliorer ou à déplorer ses insuffisance. Une bête obsédée par le désir d'être ange n'en retire que déception et amertume. Un ange qui se voudrait bête n'est pas mieux loti. Je crois, alors que la fin approche, avoir atteint cette conscience. La vieillesse apporte inexorablement de menus inconvénients mais si, comme dans mon cas, elle s'accompagne d'une sérénité grandissante, au lieu de geindre sur une jeunesse généralement idéalisée, on l'accueille avec bonheur.

Cela dit, il est possible que d'irrémédiables épreuves viennent détruire cet équilibre. Rien ne le garantit ni n'en protège. Il sera alors temps, si on en possède encore la faculté, de voir...

Tout cela est bel et bon mais il va me falloir charger mon break des sacs de déchets végétaux qu'ont emplis mes activités récentes en vue d'un voyage à la déchetterie. Auparavant, je me régalerai d'un steak tartare accompagné de frites et, peut-être, d'un verre de rosé. Elle est pas belle la vie ?

lundi 1 avril 2019

Comment j'ai sauvé la planète et changé le Monde

Bon, je reconnais que mon titre peut faire penser que je me donne plus d'importance que je n'en ai réellement. Et dans un certain sens on a raison. Seulement, ce sauvetage et ce changement ne sauraient être l’œuvre d'un seul, d'un groupe, d'un pays, d'un continent. Chacun, est concerné et chacun donc sauve ou fait périr cette malheureuse planète ou participe au changement. C'est uniquement dans ce sens qu'il faut comprendre mon propos. Tel le colibri, si cher à M. Rabhi et à Mme Taubira, ces phares de la pensée universelle, j'ai fait ma part.

En quoi consiste au juste cette part, vous demanderez-vous peut-être ? Parce qu'il est préférable de répondre à une question non posée que de laisser sans réponse une question qui l'est, je vais vous l'expliquer : j'ai installé dans mon jardin deux poteaux qui, munis de fils, me permettront, lorsque le temps s'y prêtera, de sécher mon linge sans avoir à faire appel au sèche-linge. D'où économie d'une énergie, qui est, selon un slogan bien connu, notre avenir. J'ai du mal à comprendre comment on peut économiser son avenir, mais des gens bien plus futés que moi en parlent et ils savent ce qu'ils disent.

Ce ne fut pas facile. Il fallut creuser des trous à l'aide d'une tarière dont je fis l'emplette, assurer la verticalité des poteaux à l'aide de tasseaux avant de couler à leur pied du béton :



Une fois sec, les fils installés, j'ai pu y étendre une première lessive :




Il faut dire, pour être tout à fait honnête, que ces poteaux, je les avais trouvés gisant sur le terrain et que chaque fois que je tondais, il fallait que je les déplace, ce qui, vu leur poids était plutôt pénible. Et qu'en les mettant en place je me débarrassais d'une corvée. Mais ne s'agit-il pas, là encore, d'une économie d'énergie et donc d'avenir ?

Venons-en au monde. Encore une fois, il ne s'agit pas de le refaire seul ou à plusieurs. Le dernier changement que j'y ai apporté pourra sembler minime mais que peut-on attendre d'autre d'un colibri ? Parlons des faits. Lorsque j'ai pris possession de ma demeure, sur son terrain se trouvait un vieux poirier fournissant de petits fruits sans grand goût et peu sucrés qui n'avaient pour avantage que d'attirer moult guêpes, insectes sympathiques certes mais auxquels je suis allergique. Je décidai donc de l'abattre et le fis. Seulement, que faire de ses branchages ? Je les entassai en l'attente d'une solution. Ensuite, je taillai les haies que plusieurs années de négligence avaient rendues hautes et denses. Que faire de ces volumineuses tailles ? Vu la multiplicité des voyages à la déchetterie que cela eût impliqué, je me contentai de les ajouter au tas. Ainsi me retrouvai-je avec un tas de branchage de sept mètres de long sur deux de large et de près d'un de haut. Trois ans durant, à mon grand dam, les choses en restèrent là. Mon jardinier montra un tel enthousiasme à se charger de cette pénible (et pour moi coûteuse) corvée que je n'insistai pas. De plus, sur les bords se développaient de grosses et hautes touffes d'herbes diverses particulièrement disgracieuses. Je pris donc, avant que la végétation ne reprenne, la décision de résoudre le problème. Armé de mon ratatineur de branchages, j'entrepris de réduire en copeaux cette masse végétale. Malheureusement au bout du deuxième jour de ratatinage la machine rendit au dieu de l'outillage son âme épuisée. Mes tentatives de la ramener à la vie furent vaines. Je décidai de la remplacer et au bout de trois autres jours voilà ce qui resta du tas :

Emplacement

Sacs de copeaux

Buches
Pendant que j'étais à tronçonner, je débitai le gros du tronc :


Enfin, je mis en sacs les débris de branchages restant,  me défis des touffes d'herbe avoisinantes d'abord à la débroussailleuse puis en passant la tondeuse et voici le résultat final : quelques mètres carrés qu'à terme viendront recouvrir de nouvelles herbes rendant au terrain son unité et son ordre :



Vous me direz que mes actions sont bien modestes et  leur  narration oiseuse. Que voulez-vous ? Colibri je suis aussi dans le domaine de l'écriture et de la pensée...

mercredi 27 mars 2019

L'Église Saint-Côme et Saint Damien de Chamboulive




Depuis bientôt quatre ans, quand je suis en Corrèze, je passe régulièrement devant l'église de Chamboulive, village situé entre mon lieu de résidence et Seilhac où je fais l'essentiel de mes courses. J'avais remarqué, le long des 5 pans de l'abside, des modillons (Corbeaux sculptés) caractéristiques de l'art roman. Un panneau indiquait d'ailleurs que l'église avait été bâtie entre les XIIe et XVe siècles. Ce qui m'avait frappé, c'était l'état de conservation extraordinaire du bâtiment. A croire qu'il s'agissait d'une construction relativement récente imitant le style roman. Il faut croire que la pierre locale et le savoir faire réputé des maçons limousins avaient permis ce prodige.

Lundi dernier, me rendant au Super U et profitant du temps que me laisse la panne de mon ratatineur de branchages, je décidai de m'arrêter et de visiter ce monument. Impressionné par ce que j'y découvris, j'y retournai le lendemain, muni de mon téléphone afin de photographier ces merveilles. Comme il se trouve que l'architecture religieuse du Moyen-Âge fait partie de mes centres d'intérêt, plutôt que de vous assommer avec des descriptions techniques incompréhensibles, je me contenterai de vous proposer quelques photos de cet édifice et de sa riche statuaire du XVe siècle. Statues et bâtiment qui sont inscrits à l'inventaire des Monuments Historiques. Pour plus de précisions, je vous renvoie à la fiche Mérimée de ce lieu de culte, petit bijou parmi tant d'autres que nous ont légués ces siècles trop souvent dits obscurantistes et barbares.













mardi 26 mars 2019

De la langue

Monsieur Ésope, esclave de son état se vit un jour demander par son maître d'acheter de quoi offrir un savoureux festin à ses invités. Le Phrygien coiffa son bonnet, alla au marché et revint chargé de langues. Entrée : langue, plat de résistance : langue, plateau de langues, dessert : langue , langue et pousse langue, le tout arrosé de bouillon de langue. Les invités furent déçus. Pourtant, expliqua l'auteur de fables, la langue est la meilleure des choses : elle permet de transmettre les connaissances, de convaincre et tout plein d'autres choses très bien. Le maître, un peu sceptique et avide de nouveauté, lui demanda de préparer pour le lendemain et pour les mêmes convives, un repas composé des pires ingrédients. Notons au passage que ce personnage avait une curieuse conception de l'hospitalité. Le pauvre esclave, n'étant pas adhérent de la CGT, s’exécuta et servit de nouveau des langues car elles peuvent être la pire des choses, permettant le mensonge, la calomnie, le grand débat et plein d'autres mauvaises actions.

Cette histoire montre que les fake news ne datent pas d'hier. En effet, un esclavagiste qui se respecte aurait fait mettre à mort M. Ésope et aurait confié l'organisation du second festin à un esclave moins farceur. Ce n'aurait été que  justice. Toutefois, elle nous a permis de comprendre que la langue pouvait à la fois être la meilleure et la pire des choses, ce qui est toujours ça de pris et nous amène à notre sujet d'aujourd'hui : la langue de bœuf.


Contrairement à une idée assez répandue, la langue de bœuf n'est pas un nouvel animal de compagnie (NAC, pour les intimes). Inutile donc de vous en procurer une, de l'installer dans un petit panier, de lui offrir des jouets. Elle restera inerte, attirera en été force mouches, se décomposera et dégagera bientôt une odeur pestilentielle qui incommodera vos hôtes comme votre voisinage. Vous pouvez remédier à cela en la plaçant dans votre congélateur, mais dans ce cas vous n'en profiterez guère. Il faut s'y résigner : à la différence d'autres aliments comme le chat et le chien, la langue de bœuf est une piètre compagnie. En revanche, elle permet de préparer des plats succulents pour un prix modique (qui permettrait aux JG de manger jusqu'au 12 du mois, voire jusqu'au 15).

Ma manière préférée de l'accommoder est la sauce piquante. Vous trouverez ici une recette facile à réaliser de ce mets succulent. Je profite d'un jour où le soleil inonde de sa chaude lumière la Corrèze pour en préparer une. Peut-on rêver d'une activité mieux adaptée ? Bien sûr, mais mon ratatineur de branchages étant tombé en panne hier et s'y étant maintenu malgré une demi journée de démontage et de tentatives infructueuses de réparation je me trouve au chômage technique jusqu'à l'arrivée de son remplaçant. Sans compter qu'un court temps de préparation suivi d'une longue cuisson avant la confection de la sauce laisse le temps d'écrire un de ces articles qui, je l'espère, révolutionneront la pensée moderne tandis que la maison s'emplit de fumets alléchants. Choses que ne permet pas le ratatinage de branchages.

mardi 19 mars 2019

Fermeture

Après plus de sept année durant lesquelles je m'étais refusé à le faire, je me suis résolu à modérer les commentaires que les lecteurs auraient la gentillesse de déposer en bas de mes articles. Je ne le fais pas de gaîté de cœur.

Cela est dû au fait, que, probablement en proie à une de ses crises sporadiques, un certain troll s'est permis de venir déposer ses crottes de mouche ici à maintes reprises tout au long de la journée d'hier. Ayant d'abord fait preuve d'une quasi-angélique patience à son égard des années durant avant de lui annoncer que ses insignifiants borborygmes seraient systématiquement effacés dès qu'aperçus, suite à son avant-dernière période de démence, je me suis résigné, afin de cesser de passer mon temps à effacer ses graffitis ineptes, à la modération.

Ce blog doit son existence, comme je l'expliquai dès sa création, à ma confusion passagère entre ce genre d'espace et les forums que je fréquentais jadis. M. Nicolas Jégou, qui en fut victime, m'expliqua, en termes aussi fleuris que fermes, que mes interminables commentaires n'étaient pas de mise sur son blog et que si j'avais des choses à dire je n'avais qu'à en créer un. Étant de ceux qui ont une légère tendance à comprendre ce qu'on leur dit, je suivis ce conseil.

Troll je fus donc et je m'en repends. Seulement, dans ma trollerie, j'avançai à visage découvert, utilisant ma véritable identité. Chose que ne font que peu de gens. Je suis contre l'anonymat et les pseudos quand ils ne servent qu'à dissimuler un total inconnu. Bien que ne l'ayant jamais fait en plus de quinze ans, je conçois, qu'afin d'éviter des ennuis aux niveaux professionnel, familial ou amical, certaines personnes y aient recours. Seulement, ça gêne les échanges. En effet, quand on connaît le sexe, la profession, les goûts, bref, un peu de la vie de son interlocuteur, le déséquilibre du dialogue est moindre, vu que ce dernier, s'il fait une lecture attentive des écrits auxquels il répond, peut se faire une idée approximative de leur auteur et de sa vie.

Le troll anonyme, lui, avance caché, dans le meilleur des cas, derrière un profil non renseigné et se permet ainsi d'importuner et souvent d'insulter une personne réelle. Le déséquilibre est alors total. Lui répondre serait aussi stupide que d'engueuler le vent qui couche mes jonquilles. On ne peut échanger avec l'inexistant.

J'ai longtemps pensé que recourir à la modération serait pour moi offrir au troll une victoire. Et c'en est une. Car sa malignité gratuite parvient à restreindre un espace de liberté. Seulement ce repli a ses avantages : désormais, ses délires et autres idioties seront captés à la source et ne viendront plus souiller un espace que je souhaite, autant que la période le permet, voir rester amical. Les pathétiques ruses dont il usa (usurpation d'identités, liens vers n'importe quoi) ne lui serviront à rien : tout message marqué du sceau de sa crasse sottise sera détruit.