..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 16 décembre 2015

Vers une guerre (civile) fraîche et joyeuse ?

M.Valls a prédit qu'une victoire frontiste pourrait mener à la guerre civile et on est tenté de le croire car un homme qui a de si belles oreilles ne saurait être un imbécile. Reste à savoir qui cette guerre verrait s'opposer. Car une bonne guerre civile suppose au moins deux camps. 

Transportons nous en mai 2017. Le soir du deuxième tour. Comme prévu, Marine Le Pen remporte une victoire très nette. Que se passe-t-il alors ?

On peut supposer qu'afin de protester démocratiquement contre le résultat sorti des urnes, des millions de citoyens battent le pavé parisien en clamant bien fort leur haine républicaine du résultat de la consultation. Comme d'habitude, en fin de manif, des troupes où se mêlent gauchistes et racailles de banlieue incendient voitures et bâtiments et se livrent au pillage de magasins. Car comment lutter plus efficacement contre le fascisme ? Quelques centaines de trublions incivils sont appréhendés par les forces de l'ordre avant d'être bien vite relâchés. La routine, quoi...

Les législatives qui suivent apportent une confortable majorité à la présidente, d'autant plus confortable que les émeutes auront efficacement ravagé un maximum de centres urbains. Au vu des résultats, re-manifs, re-émeutes, re- « répression », re-exaspération des braves gens et puis retour à la normale parce qu'on se lasse de tout même de saccager les centres-villes.

Car au scénario catastrophe de notre cher et avisé premier ministre (n'oublions jamais qu'il porte une cravate!) il manque quelques ingrédients, ne serait-ce que l'existence de ces milices para-militaires qui d'un côté comme de l'autre connurent leurs beaux jours dans les années trente. Une armée nombreuse et farouchement opposée au nouveau gouvernement fait aussi cruellement défaut. De plus, la population compte de moins en moins de membres aguerris voire simplement entraînés au maniement des armes du fait de la récente absence de bonnes et sanglantes guerres et de la suppression de la conscription. De plus, quand on a le choix entre regarder Cyril Hanouna ou un bon match de baballe et aller risquer sa vie dans un combat douteux, on a tendance à hésiter surtout les frisquets jours de pluie...

Je crains que M. Valls, aussi étonnant que ça puisse être de la part d'un homme en complet-veston, ne se mette le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate. Une guerre civile c'est bel et bon, mais ça ne réussit vraiment que dans des circonstances favorables. Un pays où les témoins d'une agression baissent la tête ou regardent ailleurs n'y est pas prêt. Et puis, rien n'est moins assuré qu'une victoire de Mme Le Pen.

En fait, je soupçonne M. Valls de ne pas croire lui-même aux épouvantails qu'il agite sous le nez des impressionnables gogos. Même si une telle insincérité surprend de la part d'un homme dont les chaussures sont bien cirées.

lundi 14 décembre 2015

Un bien sympathique NAC : la hyène

Avec Noël approche le temps des cadeaux. Et vient la sempiternelle question : « que leur offrir ? Ils ont tout ! ». Vous voulez marquer le coup, vous voulez éviter les doublets, vous voulez un cadeau durable et que les plus blasés apprécieront ? Ne cherchez pas plus loin le présent qui s'impose : offrez une hyène !

La hyène fait partie de la famille des hyénidés, ce qui prouve qu'à la différence de la cane qui n'est pas un canidé, elle est franche du collier. Cette famille comprend de nombreuses espèces dont le poids et la taille varient grandement. Ainsi si les plus petites ne pèsent que 15 kg, les plus robustes en accusent-elles 85 sur la balance. Bien qu'elle ressemble à un gros chien, elle serait, selon certains, plus proche de l'écureuil, mais ça reste à vérifier vu qu'elle ne grimpe pas plus aux arbres qu'elle ne travaille à la Caisse d'Épargne. Une chose est certaine, c'est qu'elle est d'un naturel enjoué et que, comme la Fanchon de la chanson, elle aime à rire. Certain trouvent ce rire désagréable mais qui sont-ils pour porter de tels jugements ? La hyène rit quand elle est contente. Et quand est-elle contente ? Quand elle a trouvé de la nourriture. Si vous lui en fournissez en permanence, chez vous tout ne sera plus que jeux et ris. Car la hyène est également joueuse, mais sans excès, juste un tiercé ou un loto de temps à autre.

A l'état sauvage, les différentes sortes de hyènes vivent en Afrique, au Moyen Orient et jusqu'en Inde. Elle a totalement disparu de Chine où, elle fut victime du goût immodéré qu'avaient les habitants de l'Empire du Milieu (pays de gangsters !) pour les oreilles de hyènes laquées. Elle mène en ces régions souvent arides une vie paisible et, contrairement à ce que colportent ses détracteurs - car, hélas, elle en a de nombreux – elle ne se nourrit pas essentiellement de charognes mais des proies qu'elle chasse en bande (elle adore la compagnie). A bien des égards, la hyène est en avance sur l'homme le plus occidental : en effet, les meutes sont dominées par une femelle ! Ce qui s'explique par le fait que le mâle est plus petit que sa partenaire qui souvent le maltraite. A ce propos, quand un ménage bat de l'aile, il est judicieux d'en adopter un couple, car en observant leur comportement, le mari bafoué se dira qu'il y a plus malheureux que lui et l'épouse battue reprendra confiance en elle. Une autre caractéristique troublante est l'absence quasi-totale de dimorphisme sexuel : mâle et femelle sont à ce point semblables que c'est seulement en prélevant un poil de l'animal et en l'analysant que l'on peut déterminer son sexe. Ne disposant pas de matériel d'analyse, de nombreux malentendus se produisent dans la meute : un mâle peut tenter d'en prendre un autre en levrette sans être homo de même qu'une femelle peut se trouver fécondée par un mâle notoirement gay avant de lui coller une bonne peignée. Erreurs d'autant plus excusables que la femelle est dotée d'un clitoris très développé ressemblant à un pénis.

Tout cela est bien engageant, me direz vous, mais l'animal sera-t-il heureux de vivre dans un appartement où zèbres, antilopes et gnous qui constituent l'essentiel de son régime sont souvent rares ? Se poser ce genre de question c'est considérer que la hyène est moralement supérieure à l'homme : si on la nourrit à ne rien faire, il n'y a aucune raison pour qu'elle aille s'emmerder à chasser ! Elle se contentera d'os que sa puissante mâchoire broiera et qui donneront à ses déjections une élégante couleur blanche ainsi que d'un mélange de croquettes et de noisettes (cf. supra). Les jours de fête, offrez-lui un os d'éléphant ou de girafe (si vous avez la chance de vivre près d'un zoo): elle en raffole ! Elle sera pour vos enfants un excellent compagnon de jeux (belote, poker voire échecs pour le sujets les plus brillants) et, bien nourrie, ne les mangera pas.

Alors, vite à l'animalerie avant qu'ils n'en manquent !

Le (deuxième) tour est joué !

Tout le monde a gagné. Ou perdu. A moins qu'un seul n'ait gagné...

Résumons nous :

Un tiers de l'électorat réclame des patates. Un autre tiers condamne cet aliment et lui propose plus de salsifis. Le dernier tiers pense que le mieux c'est encore de faire du vélo.

La suite dans un peu moins d'un an et demi.

Comprenne qui pourra.

samedi 12 décembre 2015

Hollande, où serait ta victoire ?

Les fins analystes de la situation politique actuelle ont dans l'idée que, fin manœuvrier, M. Hollande ferait tout pour favoriser la montée du FN afin de se retrouver face à Mme Le Pen en 2017 et évidemment de gagner afin de nous offrir un de ces quinquennats aux petits oignons dont il a le secret.

Ce plan me paraît tout à fait stupide et accessoirement nuisible pour la France (même si, hélas, il n'a rien à cirer de cette dernière) et donc digne du personnage. Favoriser la montée du FN est certes une bonne chose, mais, pour M. Pépère, uniquement si elle se fait au détriment de LR. Dans le cas contraire, c'est lui qui ne serait pas au second tour. Ce qui serait bien triste (pour lui) et qui rendrait la suite de ma démonstration caduque. Supposons donc que sa « stratégie » fonctionne et que l' « habile » François se retrouve face à l' « ignoble » Marine. Une question se pose alors : s'il est parvenu à ce stade avec quel score y est-il arrivé ? On peut supposer que son soutien au FN aura fait monter ce dernier au-dessus de 30% et que le candidat LR (car il y en aura un!) serait quand même au-dessus des 25%, laissant au beau François et à tous les autres candidats (extrême gauche, écolos (pardon pour la répétition), éventuel centriste, souverainistes) un maximum de 45% à se partager. Dans ce cas de figure, s'il parvenait à un petit 30%, ça serait extraordinaire et pour tout dire inespéré. Le voici donc au second tour, organisant un nouveau référendum anti-Le Pen, heureux rappel du scrutin de demain. Encore faudrait-il qu'il le gagne, et, vu le mépris dont il bénéficie dans l'opinion, ce n'est même pas couru d'avance. Admettons qu'il gagne. Que se passe-t-il ensuite ? Il devrait y avoir des législatives, non ? Lui offriront-elle une chambre rose-horizon ? Peu probable dans ces conditions : haï sur son flanc gauche, ayant renforcé le FN, n'ayant pas fait disparaître LR, comment gagnerait-il beaucoup de triangulaires ? Admettons que suite à je-ne-vois-pas-trop quelle magouille il y parvienne. Le voilà président par défaut avec une faible majorité. Il aurait donc gagné son pari.

Maintenant dans de telles conditions, quelle politique pourrait-il mener ? Avec quel soutien populaire ? Depuis trois ans et demi la France est gouvernée par une équipe dont l'impopularité est exceptionnelle. Sera-t-elle prête à supporter cinq ans de plus une telle situation ? Cela ira-t-il sans la moindre conséquence ?

M. Hollande se veut roué et fin manœuvrier. De telles qualités sont peut-être utiles quand on vise à dominer un parti politique divisé en multiples chapelles mais ne suffisent pas pour gouverner un pays traversé de profondes crises auquel il faudrait un rassembleur, quelqu'un d'apte à faire renaître l'espoir. Pour ce dernier rôle, il ne fait pas l'affaire. Son éventuelle victoire en 2017 serait un malheur pour la France. Si plutôt que d'être au service de son ambition de continuer d'être le président le plus désavoué que nous ayons connu, il pensait au bien de son pays, il laisserait tomber ses combines d’apparatchik et retournerait au néant dont une série de hasards l'a tiré pour notre malheur.

jeudi 10 décembre 2015

La coalition vaincrait ? Et puis après ?

Deux sondages nous donnent le FN vaincu en PACA et dans le Nord. Avec un écart de 6 à 8 points ! Les trompettes de la victoire s'embouchent, des Alléluias fervents s'élèvent, la France est sauvée ! Le fascisme, la barbarie, le mal dans sa forme la plus abjecte sont rejetés dans l'abîme sans fond dont ils n'auraient jamais dû s'échapper ! La Patrie était en danger, les conscrits de l'an trois du règne socialiste se sont levés en masse pour terrasser la bête immonde ! On pourra de nouveau présenter un passeport français aux frontières qui restent sans que les policiers ne vomissent ! Les capitaux du monde entier, rassurés, continueront de venir assurer notre prospérité et finiront d'éradiquer le chômage ! On l'a échappé belle !

Mouais... Franchement, qu'il y ait ou non victoire de Marine, de Xavier, de Marion ou de Christian, franchement je m'en bats le coquillard (lequel, à force de se voir battu, se trouve en bien piteux état. Si vous savez où on peut s'en procurer, même d'occasion, faites moi signe). Avant de célébrer une victoire encore faudrait-il qu'elle soit acquise et surtout analyser ses causes et ses possibles conséquences.

Car pour sauver la France, il aura fallu que bien des carpes épousent bien des lapins. Quel sera le fruit de ces unions ? Si « les histoires d'amour finissent ma en général » qu'espérer de mariages où l'un des conjoints ne peut se résoudre à la nuit de noces que les yeux bandés et le nez bouché ?

Car pour l'éventuelle victoire sur la bête immonde il aura fallu que s'unissent patronat, syndicats, presse locale, artistes, droite, centre, gauche cathos, bouffeurs de curé et nombre de ratons-laveurs. Union nationale ? Coalition hétéroclite ? Je pencherais pour la deuxième solution. Verra-t-on ensuite M. Gattaz serrer amoureusement M. Martinez dans ses petits bras ? M. Peyon, touché par la grâce se fera-t-il pénitent après qu'il aura vu des prélats d'une église qu'il souhaite éradiquer partager son combat ? Les Républicains cesseront-ils d'incarner le mal aux yeux des socialos (et vice-versa) ? Permettez moi d'en douter !

Et puis, pour paraphraser l'autre, gagner une et même plusieurs batailles n'est pas gagner la guerre. Ce n'est pas M. Bonaparte ou M. Hitler qui me contrediront ! De quelles réserves disposeront les coalisés pour la prochaine ? Car d'autres batailles auront lieu !

En fait, remporter ou non une ou plusieurs régions relève de l'épiphénomène. L'important est l'idée qu'on se fait de la France et de son avenir. Simple territoire indifféremment occupé par des populations changeantes ou creuset d'une culture ? Fais ton choix, camarade. Le mien est fait. Avec calme, sérénité et sans grandes attentes. Le plus gros de ma vie est derrière moi, je vis ce qu'il en reste loin de la foule hurlante, mon bonheur ne dépend pas des politiques. Je laisse donc haines et colères à qui les aime. Moi, ce que j'aime, c'est la France. Si elle choisit de poursuivre son chemin vers le chaos, libre à elle. Si elle parvient à se ressaisir tant mieux. Quoi qu'il arrive, elle aura été belle.

mercredi 9 décembre 2015

Sacré Sarko !

Ce matin, M. Nicolas Sarkozy, ex-président de la république et président en exercice du parti Les Républicains, était l'invité du 7-9 de la RSC. Je ne peux m'empêcher d'avoir une certaine sympathie pour le personnage. Je le trouve brillant, habile. Arrêtez vos sifflets, je vous prie ! Et les quelques autres, au fond de la salle, qui s'apprêtent à applaudir, refrénez votre enthousiasme ! Je n'ai pas terminé : In cauda venenum !

Donc je le trouve sympathique. Ceux qui lui reprochent un manque de culture, un pitoyable français, des goûts vulgaires placent le débat sur un mauvais plan. C'est un peu comme s'ils reprochaient principalement à Edith Piaf d'avoir été nulle au lancer de marteau, à Louis-Ferdinand Céline son peu de connaissances en maçonnerie ou à François Hollande de chanter faux. Je suppose que ses détracteurs sont de nouveaux Pic de La Mirandole, ont tout appris à Maurice Grevisse et que le bling-bling ne saurait les tenter. Moi, ce que je vois en lui, c'est le roué politicien, l'homme qui sait entraîner dans son sillage hommes et foules. Qu'il soit loin d'enthousiasmer tout le monde est certain. Il n'est pas le Louis d'or. Seulement, parmi tous ceux s'agitent sur la scène politique, je n'en vois aucun qui lui arrive à la cheville, talonnettes ou pas.

Bien sûr, il m'a déçu. Mais je ne lui en veux pas pour autant. Finir cocu n'empêche pas qu'on conserve le souvenir ému de torrides parties de jambes en l'air. En 2007, un soir de mai, mon père et ma fille m'appelèrent pour exprimer leur joie de notre victoire. On est souvent réac dans la famille et moi plus que tout autre depuis des lustres. C'était la joie ! Si j'avais déserté mon camp pour Sarkozy, c'est qu'il avait mis le paquet, le bougre, reprenant les thèmes qui m'étaient chers. On allait voir ce que l'on allait voir. Et, hélas on a vu : débauchage de gens de gauche, suppression de la « double peine », reculades diverses. Bien sûr, il fut en butte aux railleries, aux attaques haineuses de la gauche et de ses relais médiatiques(qu'attendre d'autre?) mais était-ce une raison pour trahir ? Un homme d'État ne doit-il pas conserver le cap contre vents et marées ? Il fallut attendre la campagne de 2012 pour que, dans une tentative de recréer l'enthousiasme, il ressortît les thèmes de 2007. On vota pour lui au deuxième tour parce que ç'aurait pu nous éviter Hollande mais sans enthousiasme. Comme finit si bien par dire Émile dans La Cité de la peur (film cultissime!) : « On peut tromper mille fois une personne, on peut tromper une fois mille personnes mais on ne peut tromper mille fois mille personnes ». Alors cocufier ne serait-ce que deux fois des millions de Français...

Et le voilà qui repart en ces temps de montée du radicalisme sur la ligne de 2007 et de 2012. Comment lui faire confiance ? Surtout quand il a dans son parti des Raffarin, des Juppé, des Kosciusko-Morizet, quand, vue la force actuelle du FN, il se voit contraint à ménager la chèvre centriste et à flatter le chou nationaliste ? Ce matin, je l'ai écouté faire le grand écart. Je dis « Chapeau l'artiste,mais ce coup-là, tu nous l'a déjà fait ! ». Si on se fait mettre une fois, ça peut être un accident, si on se fait mettre à tous les coups, c'est qu'on aime ça. Et puis n'est-il pas trop tard ?

mardi 8 décembre 2015

Un métier d'avenir ?

Depuis dimanche soir, on voit se développer de manière fulgurante une profession pas tout à fait nouvelle mais qui n'a pas encore de nom. A mi-chemin entre l’éthologie et l'ethnologie, elle se propose d'étudier une créature difficilement situable entre l'animal et l'Électeur Républicain : l'électeur du FN.

La tâche n'est pas aisée car par bien des côtés cette espèce se rapproche de l'homme. Son physique, quoi qu'en disent certains, ne permet pas de le distinguer clairement. Par exemple, MM. Plenel ou Mamère ont un physique de gros beauf bien qu'ils soient des citoyens normaux voire exemplaires. Quand il se rend au bureau de vote, il est muni d'une carte d'électeur en règle. C'est dommage mais c'est comme ça. Ce n'est que dans l'isoloir que se révèle sa vraie nature : au lieu de glisser un bulletin acceptable (LR, UDI, PS, LO, PC ou FdG toutes formations éminemment démocratiques, surtout les trois dernières), il les néglige tous et, parfois sans même que sa main ne tremble ou qu'aucune bave n'apparaisse aux commissures de ses lèvres, il glisse un bulletin FN dans une enveloppe qu'il va déposer dans l'urne sans le moindre rire sardonique. Il est donc difficilement repérable, ce qui ne facilite pas le travail des spécialistes de son étude.

Toutefois, grâce à un travail que l'on suppose ardu, les Electorofrontnationalistes (j'aventure ce néologisme) sont cependant parvenus à définir ses caractéristiques principales que l'on pourrait résumer en deux mots : triste con. C'est du moins ce que je retire de l'intervention d'un certain Hervé Le Bras, démonologue et démographe de renom et dont l'objectivité ne saurait être mise en doute comme le démontrent ses prises de position passées. Les traits constitutifs de cette triste connerie sont une insondable inculture, une totale incapacité à raisonner comme à argumenter, une sensibilité hors norme aux rumeurs infondées (insécurité, immigration de masse, communautarisme, etc.) ainsi qu'un aveuglement face aux conséquences de son vote. A ce propos, la parole ayant été donnée à un spécimen se disant prêt à essayer le FN, quitte à le virer s'il s'avérait incapable, le brave Hervé rappela qu'une fois au pouvoir certains ne le lâchaient pas comme ça (parlait-il des communistes?).

Sans atteindre le niveau hautement scientifique de M. Le Bras, des amateurs se lancent dans l'enquête et vont sur le terrain interroger quelques spécimens, laissant au spectateur, comme le disait un mien ami Facebook, l'impression d'assister à un safari cheap. J'en veux pour preuve ce journaliste de la 2 qui, au mépris de la plus élémentaire prudence, osa s'aventurer en région d'électorat FN et, les animaux semblant posséder (à un niveau élémentaire) la faculté d'utiliser un langage articulé, insista pour qu'ils avouassent qu'ils n'avaient pas été directement victimes de la soi-disant violence qu'ils déclaraient refuser. Si ce n'est pas de l'argument, ça ! En suivant ce raisonnement, seuls les égorgés auraient droit de se plaindre des égorgeurs et les soi-disant « Charlie » de l'hiver dernier mériteraient d'être poursuivis pour usurpation d'identité.

Un bien beau métier donc mais peut-être un peu trop saisonnier pour qu'on en vive décemment vu qu'il s'exerce pratiquement uniquement les jours suivant une élection dont les résultats annoncés par les sondages provoquent chez ceux qui ne sont pas de tristes cons une compréhensible et médusée surprise appelant de doctes explications.