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mardi 6 janvier 2015

Incivilité



J’ai commis une incivilité. Oh, pas du genre pardonnable comme voler une voiture ou rouer de coups une vieille dame, non,  quelque chose d’irrémédiable.

Hier, tandis que je mettais à profit l’absence de pluie pour tailler les branches mortes des fuchsias et débarrasser les plates-bandes de plantes mortes de froid, j’aperçus mes chers voisins Guy et Arlette qui se rendaient à bord de leur beau tracteur orange vers leur pré de la Nouette, lui au volant, elle fièrement campée dans la benne. Ma réserve de bois étant épuisée, j’attendais une occasion pour leur demander s’ils pourraient m’en céder un stère. Ce passage en étant une, je la saisis aux cheveux et leur adressai de grand signes. Croyant d’abord à une simple salutation, ils me rendirent la politesse mais mon insistance alerta Arlette qui ordonna à Guy de stopper son bolide. D’un bond preste, elle sauta de la benne et se dirigea vers moi. Je lui formulai ma requête qu’elle m’annonça être en position de satisfaire. Je lui précisai que je préférais être livré un jour où il ne pleuvrait pas. La brave femme, toujours empressée d’empocher un petit billet de cinquante Euros de rendre service à son prochain, consulta sans délai son cher mari et m’annonça qu’ils arrivaient avec mon bois, le temps d’en charger la benne.

Ce qui fut dit fut fait et quelques minutes plus tard le combustible se trouvait sur ma pelouse en attente d’être rangé. Me trouvant en possession de rhizomes d’iris surnuméraires, je demandai à Arlette si ça l’intéresserait que je lui en fasse don. Elle accepta après avoir vérifié qu’il s’agissait bien de fleurs bleues. Puis ils partirent me laissant aux joies de l’entreposage et du sciage.

Le soir alors que je narrais cette aventure à ma compagne, elle me demanda si je leur avais offert le café. Je lui répondis que non. Elle me dit que j’avais commis là une grave incivilité car en de telles circonstances il est de rigueur d’offrir café et biscuits. J’ai beau avoir été maintes fois chapitré sur la question, détenir une provision de biscuits en vue de telles occasions, je n’y pense jamais. Parce que je ne bois jamais entre les repas. Seulement un tel manquement aux règles de la bienséance ne saurait se voir effacé par une si faible excuse. Selon mon éducatrice en mœurs rurales, je finirai mal considéré si ce n’est chose faite.

J’espère que le fait que je paye rubis sur l’ongle et en espèces tout ce que j’achète à mon voisinage m’évitera d’être voué aux gémonies mais sera-ce suffisant ?

lundi 5 janvier 2015

De quoi se nourrissent les colibris ?



Samedi dernier, j’entendis M. Pierre Rabhi discourir sur notre société. Selon lui, il faudrait tout changer. Quitter un système où chacun court après une croissance susceptible de lui procurer plus d’objets en détruisant au passage la planète et sa merveilleuse nature.

Il évoqua à maintes reprises la multiplication des « colibris ». Peut-être que mon oreille s’était montrée distraite quand il a expliqué ce qu’il entendait par « colibris », n’empêche que son discours m’intrigua. Je googlai donc « Pierre Rabhi » et fus éclairé par M. Wikipédia : « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Magnifique métaphore ! Peut-on rêver plus meugnon ? Ainsi, il serait utile que chacun, à son modeste niveau, participât à l’extinction de l’incendie qui ravage la planète. Un cynique se demanderait quel nombre de colibris serait nécessaire afin de l’éteindre.  Plusieurs millions ? Plusieurs milliards ?  Quelle est la puissance en équivalent-colibris d’une motopompe moderne pourtant incapable à elle seule de venir à bout d’un immense incendie de forêt ? On pourrait même se demander si les « colibris » malgré toute leur bonne volonté ne seraient pas les oiseaux-mouches du coche.

J’avais auparavant appris que M. Rabhi et sa digne épouse, écologistes de la première heure étaient allés dès 1960 s’installer en Ardèche afin d’y pratiquer un élevage non productiviste de chèvres et une agriculture biodynamique, concept plutôt filandreux où l’ésotérisme aurait sa part. Tout cela est bel et bon, seulement j’appris aussi que QUINZE ANS s’écoulèrent avant que ce couple méritant puisse vivre de sa ferme ! Ce n’est pas rien ! S’il m’avait fallu attendre tant de temps avant de pouvoir vivre d’une activité quelconque, je crains que le doute puis le découragement ne se soient emparés de moi. Sans compter que, n’ayant jamais disposé de fortune personnelle, je serais probablement mort de misère et de faim avant de voir  mes efforts récompensés. De quoi donc M. Rabhi vécut-il durant ce temps ?  Aurait-il d’une manière ou d’une autre bénéficié du soutien que la société productiviste qu’il vomit est en mesure d’apporter même à ceux qui la combattent ? Mystère !

N’empêche que si, suivant ses exhortations, une partie importante de la population suivait son exemple avec les mêmes résultats, il y a fort à parier que le problème de la surpopulation serait rapidement réglé.

Les « colibris » qui occupent des mois, voire des années les ZAD afin d’y sauvegarder le pantouflard à burnes rousses et la bouzinette caqueteuse, de quoi vivent-ils au juste ? Plus que les adversaires irréductibles d’une société productiviste qu’ils proclament être ne sont-ils pas, à l’instar des joueurs de flutiau qui les inspirent,  justement les parasites de ce qu’ils disent combattre, d’une économie suffisamment prospère pour leur permettre de subsister ?

dimanche 4 janvier 2015

Il va causer, et puis après ?



M. Hollande, devra se lever tôt demain. Dès 7 heures du matin, sur France Inter et cela deux heures durant, il s’adressera aux Français. Enfin, aux Français, n’exagérons rien. Aux auditeurs de cette radio qui ne sont pas vraiment représentatifs. Car cette radio de « service public » est, et depuis des décennies, totalement inféodée à la gauche. J’ai déjà suffisamment fustigé le scandale que constitue, alors qu’elle est financée par l’ensemble des contribuables,  la confiscation de cette station par les diverses factions de la gauche (de la molle à l’extrême) pour ne pas revenir sur la question. La moindre des honnêtetés voudrait qu’elle se nommât Radio-Gaucho (ou –Bolcho) et qu’elle cessât de revendiquer implicitement je-ne-sais-quelle ambition de parler au nom d’une France à laquelle ses animateurs, chroniqueurs, « amuseurs » portent une affection pour le moins mesurée.

Or donc, Sa Majesté François II de Socialie va s’adresser à son bon peuple, celui de gauche, le seul qui compte à ses yeux. Comment expliquer ce nouveau type d’adresse ? Car il n’est pas courant qu’un président en exercice monopolise si longtemps l’antenne d’une radio, fût-elle d’état. Je ne me souviens d’aucun exemple passé. Aurait-il cédé au harcèlement de M. Patrick Cohen qui, à force d’assiéger son service de communication, aurait fini par obtenir l’extraordinaire privilège d'être à même de lui servir la soupe moins indirectement ? Ou bien, lassé de la piètre audience que recueillent ses interventions télévisées, aurait-il lui-même sollicité cette faveur ? Je n’ose l’imaginer : les journalistes du « service public » se déclarant indépendants du pouvoir politique, on ne voit pas comment ils auraient pu céder à une pareille invite  qui les ramènerait au statut d'esclaves qu’avaient leurs malheureux prédécesseurs aux heures les plus noires de l’ORTF.

Quoi qu’il en soit, il va causer. L’équipe de la rédaction lui posera des questions propres à le mettre dans l’embarras. Enfin pas trop. Les auditeurs en feront de même (après que l’on aura comme chaque jour sélectionné les questions les plus pertinentes au sens que les zélateurs du « service public » donnent à ce terme). Ceux qui imagineraient que les dés pourraient être pipés sont de mauvais esprits. Car on peut parier que la parole sera largement accordée aux gens de la vraie gauches, à ceux qui, déçus de sa « dérive droitière » ont, non comme des rats mais comme de fiers mutins (de Panurge) quitté son rafiot. C’est à eux que le président va principalement s’adresser, dans une tentative probablement pathétique de les ramener au bercail.

Il va, comme le triste manœuvrier qu’il fut à la tête du PS, essayer de les convaincre que faute d’incarner l’idéal, il constitue un moindre mal. Que nul autre que lui ne saurait empêcher le retour d’une droite avec laquelle les homosexuels seraient encore condamnés au PACS, les criminels multirécidivistes à la prison, les écoliers aux stéréotypes du genre et les immigrés, à qui nous devons tout, à l’assimilation. Combien, devant ce tableau apocalyptique réaliseront à quel point ils ont erré ? Combien repentants se rallieront à son panache rose ?

Aux moins rabiques il promettra un frémissement de la croissance (qui ne lui devra rien s’il se produit), moins de pertes d’emplois, plus de réformes sociétales. A tous il tentera d’apparaître comme LE rempart contre la menace fasciste. Ne nous y trompons pas : M. Hollande est entré en campagne.

Tout ça est sans intérêt. Aussi, vu que le soleil se lève bien tard, risquerai-je de ne pas être réveillé pour entendre sa voix hésitante débiter pour la Nième fois les mêmes vieilles balançoires et vérifier si mes prédictions s’avèreront.

samedi 3 janvier 2015

Vers de « Bonnes résolutions » ?



Robert Boudin (ça ne peut pas s’inventer, un nom pareil !) et sa fidèle épouse occupaient depuis des temps immémoriaux le troisième étage du petit immeuble ancien que j’habitais à Tours. Des septuagénaires bien calmes et ennuyeux comme la pluie qui terminaient une vie de couple qu’on devinait sans grand relief là où ils l’avaient commencée des lustres auparavant.

Un jour que nous bavardions de choses et d’autres, le vieux Robert me conseilla de cesser de fumer comme il l’avait fait à soixante-dix ans passés. « Quel vieux con remarquai-je in petto ! Arrêter de fumer à pareil âge ! A quoi bon ? » J’avais vingt-cinq ans alors… Je lui promis d’y réfléchir…

Et nous voici quarante ans plus tard. En ce début d’année où il est de bon ton de prendre de « bonnes résolutions » je commence à comprendre Robert. Comme quoi certains grains, si bon soient-ils, si fertile soit la terre où on les a semés, mettent quelque temps à germer.

Disons-le tout net, les résolutions, bonnes ou mauvaises, ce n’est pas mon truc. Je me méfie comme de la peste de ces engagements qui mènent plus souvent à se constater velléitaire qu’à de concrets résultats. Seulement, l’âge vous envoie de ces petits  signaux qui sapent vos assurances. Là une légère attaque cardiaque, ici des douleurs abdominales et une toux qui s’éternisent, des essoufflements qui vous prennent après deux étages, tout ça est ennuyeux, lassant et même un peu inquiétant. Alors on prend des médocs, on va voir le bon docteur, il vous prescrit des examens divers, des radios et le diagnostic tombe : vous n’avez pas plus de cancer à l’estomac qu’aux poumons. Juste un petit ulcère et une bronchite chronique qui ne demandent qu’à s’étendre.

Et là on finit par se poser d’étranges questions : est-il bien raisonnable de continuer de pétuner comme pompier et de se désinfecter la glotte chaque soir au jus de whisky ? N’existerait-il pas un lien, même ténu, entre les quintes, les douleurs et ces deux innocentes habitudes ?  L’agrément de leur poursuite n’est-il pas oblitéré par les inconvénients qu’elles entraînent ?  Si la situation continue d’empirer, ne serait-il  pas sage, avant qu’elle devienne carrément incapacitante, d’envisager, sinon leur suppression, leur réduction ?

Je suppose que si le vieux Robert s’était résigné à supprimer les Ninas, c’est que monter les trois étages  lui devenait problématique.

Les voies qu’emprunte la « sagesse » pour venir à l’homme sont tortueuses…

jeudi 1 janvier 2015

Vœux raisonnables !



Traditionnellement quand débute l’année, il est de bon ton d’adresser à ses amis voire à de simples relations et aux gens que l’on croise ses meilleurs vœux de bonheur, santé et prospérité. Ces deux dernières précisions me paraissent superfétatoires dans la mesure où il est difficile d’être heureux quand on est malade et/ou misérable. Quant au bonheur…

A priori, il n’y a aucune raison pour que 2015 offre à qui que ce soit tout ce que les précédentes ne lui ont pas apporté ou qu’elle lui confisque les avantages dont il disposait, vu que le temps mesuré ne saurait être ni cruel ni généreux. Je le soupçonne d’être indifférent.

Je me bornerai donc à vous souhaiter tout le bonheur dont vous êtes capable, une santé pas trop préoccupante et de quoi vivre décemment.

A ceux qui prendraient de « bonnes résolution » (arrêter de boire, fumer, voler, assassiner etc.) je souhaiterai de s’y tenir quand il s’agit de mettre fin à leurs crimes les plus odieux et d’abandonner celles concernant des peccadilles si  la privation de leur petits vices s’avérait leur procurer plus de désagréments que n’en présenterait la continuation.

Voilà. Il me semble que si mes vœux sont exaucés, votre année 2015 ne devrait pas être trop mauvaise.