..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 25 octobre 2014

A quand l’effondrement ?



A écouter, regarder ou lire les media, j’ai de plus en plus l’impression que nous nous trouvons  dans une situation qui rappelle celle de la défunte URSS et de ses satellites sur leur fin, à savoir qu’il existe un discours idéologique officiel relayé par une myriade de porte-paroles, apparatchiks ou journalistes, contesté par quelques dissidents et auquel, en dehors d’un nombre déclinant de militants de base, plus personne ne croit.

Bien sûr, il existe quelques différences. Il est, par exemple,  possible d’exprimer son opposition sans se retrouver en hôpital psychiatrique, ne serait-ce que parce que la mode n’est plus à l’enfermement. En fait, tout ce dont on est menacé, c’est de damnation. Le clergé multiculturaliste, communautariste et immigrationniste tonne du haut de ses multiples chaires contre ceux qui seraient tentés de blasphémer, les vouent aux gémonies, leur promettent l’enfer de l’ostracisme, et tente de susciter leur honte. De temps à autre, suite à la dénonciation d’officines spécialisées, le bras séculier s’abat avec plus ou moins de vigueur sur quelque blasphémateur, tentant d’en faire un exemple. Tout cela en pure perte.

Car prônes, sermons et autres homélies, si virulentes soient leurs menaces, ne se voient prêter qu’une oreille distraite. La congrégation, lassée et sceptique, fait mine d’opiner mais n’adhère plus à des paroles qu’on lui dispense imperturbablement depuis des décennies et dont il faudrait être aveugle pour ne pas s’apercevoir qu’elles ont pour seul but de fausser la perception d’une réalité qui n’a rien à voir avec le tableau idyllique qu’elles en brossent.

Depuis quelque temps, face à la montée de la contestation de ses thèses, les yeux du clergé se dessillent. De conquérant, son discours se fait défensif. Il se sent en danger. Détenteur auto-proclamé de la vérité et de la vertu, il se présente comme la seule digue qui permette de résister à d’apocalyptiques submersions. En plus de la damnation individuelle il promet le malheur social au cas où ses détracteurs l’emporteraient. Toujours en vain, car il semble que les ouailles aient de plus en plus tendance à penser qu’il y a plus de danger à continuer de se trouver « protégé » par une telle « digue » qu’à la voir céder.

La question ne me semble pas être de savoir si mais quand se produira la chute de ce « mur de Berlin »  idéologique.

vendredi 24 octobre 2014

Quel délinquant routier êtes-vous ?



Ce rapide test vous permettra d’apprendre, au cas où vous l'ignoreriez, si votre attitude vis-à-vis de la police de la route est adaptée et quelles peuvent en être les conséquences…


Le début des trois conversations est identique :

-          Bonjour Monsieur, Gendarmerie Nationale.
-          Veuillez arrêter le moteur et présenter les documents du véhicule, s’il vous plaît.
-          Bonjour Monsieur. Tenez, permis, carte grise, assuranceVous venez d’être contrôlé à 84 km/h sur une section de route limitée à 70 km/h. Je vais devoir vous verbaliser. Vous encourez  une amende de 90 € et le retrait d’un point sur votre permis.

Première suite

-          84 km/h, ça m’étonnerait !  Et n’importe comment, la route est droite, dégagée, la visibilité parfaite, je ne vois pas pourquoi ce tronçon serait limité à 70 km/h !
-          Je ne fais qu’appliquer la loi, monsieur, et vous, vous  devez la respecter.
-          Elle a bon dos, la loi ! Vous n’avez rien de mieux à faire de d’emmerder les honnêtes gens ? C’est moins dangereux que de s’occuper des délinquants, hein ? On se planque dans des endroits où n’existe aucun danger, et on rackette les conducteurs ! Vous faites un beau métier !  D’ailleurs, je l’paierai jamais votre PV de merde, j’ai le bras long, vous savez !
-          Je vous en prie, monsieur, gardez votre calme. Je vais vous demander de bien vouloir souffler dans cet éthylotest.
-          Etc…

Deuxième suite

-          84 km ! Excusez-moi, Monsieur, mais j’avais la tête ailleurs. J’étais un peu pressé car je ne voulais pas rater l’heure des visites à l’hôpital où je vais voir ma fille qui vient de subir une intervention chirurgicale…
-          Moi aussi j’ai des enfants, monsieur, mais si vous ne respectez pas les limites, un jour, c’est votre fille qui ira visiter son papa à l’hôpital. Ou au cimetière…
-          Je sais Monsieur, mais il arrive qu’on se laisse distraire.
-          Justement, cette sanction vous servira de leçon, j’espère et vous poussera à plus de concentration, c’est toute l’idée…
-          Etc.

Troisième suite

-          84 km/h ! Alors là !  mais j’étais 14 km au-dessus de la limite !  Ça alors ! Mais j’en suis rendu à faire n’importe quoi ! Je suis un vrai danger public ! Et vous dites qu’on va me retirer…
-          Un point.
-          Un seul petit point ? Et ça va me coûter combien ?
-          90 €
-          Seulement ? Mais c’est pas assez ! Vous êtes trop bon, mon colonel. (Lui tendant une grosse coupure) Tenez, pour vos enfants…
-          Je ne peux accepter, monsieur, en revanche, je vais vous demander de bien vouloir souffler dans cet éthylotest.
-          Etc.
 
Si vous vous reconnaissez dans la suite un, vous feriez mieux de vous taire et tout ce qu’on peut vous souhaiter, c’est que le test sera négatif  et que votre véhiculesoit en parfait état. Sinon vous allez être mal, TRÈS mal…

Si  c’est plutôt la suite deux qui vous ressemble, vous êtes une personne raisonnable et ça devrait bien se passer. Il arrive même que votre excuse émeuve le gendarme (personnellement j’ai évité de perdre trois points et 70 € grâce à une excuse plus ou moins valable…)

Si votre attitude est celle de la suite trois, Soit vous vous foutez du monde, soit vous devriez consulter. Espérons que le test sera négatif. En ce cas vous devriez vous en tirer bien : le métier de gendarme amène à fréquenter toutes sortes de malades mentaux.

jeudi 23 octobre 2014

Berthe au grand pied






Tout le monde le sait, Berthe (au grand pied) était femme de Pépin (le bref) et mère de Charles (le grand ou Carolus magnus) plus connu sous le nom de Charlemagne. Seulement, si on savait peu de choses de la vie de Bertrade de Laon (son véritable nom) on connaissait encore moins sa légende.  Car, qui de vous, érudits lecteurs, a lu les quelque trois mille cinq-cents vers du  Berte as grans piés d’Adenet Le Roi ?  Aucun ? C’est bien dommage, car l’histoire n’est pas commune.

Rémi Usseil, blogueur et savant amateur des chansons de geste de la Matière de France, a entrepris de pallier ce manque. Il s’en est suivi un ouvrage que vient de publier la société d’édition Les Belles Lettres et que je ne saurais trop vous encourager de découvrir.

Je ne vous dirai rien de l’intrigue sinon que les rebondissements, attendus ou surprenants, y abondent et que s’y mêlent  trahison, vertu, cupidité, bonté, perfidie,  piété, miracles, fidélité, rouerie,  amour, longues chevauchées, foi chrétienne, générosité, bref,  tous les ingrédients nécessaires au XIIIe siècle à une histoire digne de ce nom. Seuls y manquent les combats sanglants mais nous en plaindrons-nous ?

M. Usseil a pris le parti de nous conter  cette légende par le truchement d’un narrateur médiéval et cela n’est pas sans influence sur le style du récit : archaïsmes syntaxiques  et mots d’ancien français, sans nuire à la compréhension (un glossaire vous est aimablement fourni !), l’ancrent dans ce  Moyen Âge central qu’on a longtemps voulu faire passer pour obscurantiste mais qui produisit tant de merveilles architecturales et littéraires. Le récit s’agrémente de ci-de là de pièces en vers (octosyllabes, décasyllabes, alexandrins et mètres mêlés) qui s’y intègrent harmonieusement et participent avec bonheur à créer le « dépaysement temporel » souhaité par l’auteur.

Herbert George Wells avait jadis rêvé La Machine à explorer le temps… Rémi  Usseil vous invite aujourd’hui  à un voyage de découverte des temps carolingiens tels que les concevaient les trouvères du XIIIe siècle dont vous reviendrez, je l’espère, charmés comme moi.

J’allais oublier de le signaler mais le livre en tant qu’objet est très agréable : reliure, papier couché, typographie et iconographie font, alors qu’approchent les fêtes,  qu’il aurait toute sa place au pied du sapin…