..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 6 mai 2014

Et s’il se faisait oublier ?



Au moment où je me mets au clavier, notre cher président est en train de causer à la télé. Évidemment je ne l’écoute pas.  Il va de son élocution embarrassée parler de ci, de ça et d’autre chose et quel en sera le résultat ? Une baisse de popularité. Comme d’habitu-u-de…

Depuis deux ans, il ne se passe pas un jour sans qu’on nous montre et nous fasse entendre M. Hollande inaugurant quelque chrysanthème et prononçant avec un charisme d’huitre un discours mollasson propre à faire sombrer dans un profond sommeil le plus excité des hyperactifs. Avec toujours la même conséquence : une plongée dans les sondages.

Et si la solution était ailleurs que dans cette contre-productive omniprésence ? Sa communication ne passe pas : il a beau faire du scooter pour amuser la galerie, voir des inversions de courbe ou des retournements partout, sortir de pathétiques blagounettes, rien n’y fait ! Comment ne pas en tirer les conséquences ?

Et si la solution était dans la disparition ? Soyons clair : le seul but du  politicien de base est d’être élu et ensuite de se voir reconduit dans ses fonctions. Sauf à être un total inconscient, il sait très bien que ce sont les circonstances qui infléchissent la politique et non le contraire. Tout au plus peut-il proposer des réformes sociétales, voire, s’il est téméraire, administratives qui, dans le meilleur des cas mettent en fureur ses plus ardents opposants. Il a donc intérêt à ne rien faire du tout ou, quand il est président, à laisser à son premier ministre le soin de s’adonner à de suicidaires réformes de surface.

Ne rien faire, ne rien dire, ne serait-ce pas la seule attitude à adopter pour accéder à ce graal qu’est la réélection ? Le Français, et il n’est pas seul ainsi même s’il les possède à un degré éminent, a deux caractéristiques principales : il est hostile à tout changement et surtout oublieux. Admettons que M. Hollande disparaisse des écrans durant les trois années qui viennent. Que se passerait-il ? Les gens ne garderaient aucun souvenir de lui. A la trappe les animosités passées ! Rien à lui reprocher ! Pas de bilan à lui opposer ! Que resterait-il ? Un petit homme rondouillard au physique indifférent, mal à l’aise avec les mots, un insignifiant rigolard impropre à déchaîner les passions auquel le Français moyen pourrait sans trop d’effort s’identifier.  Ce serait jouable, non ?

Bien sûr, il ne fera rien de tout cela. Et c’est tant mieux. Je lui souhaite de continuer sur sa lancée, de continuer de diviser la gauche au point que toute union apparaisse inconcevable, de l’incarner afin que de plus en plus s’en détournent, de radicaliser une opposition de droite contrainte à renoncer à toute prise de position rappelant de près ou de loin le socialisme durablement dévalorisé.  En écrivant ces mots, je sais que je pêche par optimisme… Mais pourquoi ne rêverait-on pas ?

dimanche 4 mai 2014

A quoi un yorkshire terrier peut-il bien servir ?



Comme moi, il vous arrive peut-être de vous poser cette question. Surtout quand vous en possédez un ou qu’un accident de la vie vous contraint à fréquenter l’animal. La seule chose qu’on puisse dire pour sa défense est que sa physionomie et son gabarit réduit font qu’on éprouve instinctivement une certaine sympathie à son égard. Sympathie dont son comportement général montre qu’il est totalement indigne. Cette « charmante boule de poil » est en fait d’un caractère belliqueux et son comportement en société pour le moins piètre.

J’ai jadis évoqué ici une certaine Elphy, Yorkshire terrier  de son état. Sa fréquentation m’a permis de noter que ce minuscule chien fait montre d’une agressivité qu’aucun raisonnement ne vient tempérer. Ainsi, quel que soit la taille de la bête, tente-t-elle de se ruer  sur toute chienne de rencontre, même quand son adversaire serait en mesure  de n’en faire qu’une bouchée. Et s’il n’y avait que ça… Mais elle est de plus IN-SOR-TABLE. J’en donnerai deux  exemples : lorsque nous rendîmes visite à ma fille, profitant du triste état de santé de la bête, elle attaqua à maintes reprises un chat qui était pourtant chez lui ; invités pour la première fois chez un blogueur ami, après avoir déféqué dans la cuisine, elle soulagea sa vessie dans le salon, choses que vous comme moi ne ferions pas, même chez de vieilles connaissances.

Le fait que l’approche de toute personne la mette dans une fureur aboyeuse pourrait faire penser qu’elle défend ses maîtres. Mais, vraiment, quelle défense peut assurer  une bête qu’un coup de pied bien appliqué peut envoyer voler à vingt mètres ?

Jusqu’ici, j’étais donc persuadé qu’en dehors de tenir compagnie à sa maîtresse, Elphy n’était qu’un parasite avide de coûteuses croquettes et de conflits incertains. Mais ça, c’était avant…

Hier après-midi alors que je m’apprêtais à bêcher un carré du potager afin d’enfin y planter des patates, je vis le petit animal, près de haie de rosiers, qui jappait et bondissait comme il lui arrive de faire avec sa balle. J’en fus intrigué car pas plus de balle au jardin que de honte chez un socialiste. Je m’approchai donc et constatai  avec surprise qu’en fait sa compagne de jeu était une taupe. Dire que la taupe jouait avec Elphy serait exagéré car pas plus que vous et moi une taupe n’a la tête au jeu quand ses tripes pendent hors de son ventre. Au grand désespoir de la chienne je lui confisquai sa proie et la jetai avant qu’elle ne la mange. Revenu sur les lieux du crime, je vis que la courageuse petite bête avait creusé avec ardeur un trou au fond duquel apparaissait un conduit circulaire. Elle était donc allée débusquer la taupe dans sa galerie. On dit que cet animal fouisseur est incapable de reculer. Cela expliquerait la facilité qu’eut le chien terrier à s’en emparer…

Elphy est donc une utile taupière ! Quand j’habitais un village d’Eure-et-Loir, c’est l’ex-garde champêtre qui venait piéger les taupes. Pour le récompenser, je lui offrais une bouteille de whisky dont il était friand. Devrais-je en faire autant avec le chien ?

Dernière minute :

Vu qu'elle ne semble pas apprécier l'alcool, nous avons offert à Elphy, en guise de récompense, de belles entrecôtes.

 

samedi 3 mai 2014

Mais que fait donc Christiane ?



Si Mme Roumanoff n’avait fait un sketch sur elle*, si les greffiers ne s’étaient mis en grève, on pourrait craindre que Mme Taubira n’ait quitté cette vallée de larmes pour rejoindre un paradis largement mérité. Et je dois dire qu’elle me manque car à chacune de ses apparitions, sa hargne et son arrogance me sortaient de mon apathie.  Depuis son maintien aux affaires (jamais expression n’aura été plus justement employée), aucune déclaration tonitruante. Il est vrai que la dernière fois qu’elle tonitrua, ce fut pour se ridiculiser, mais quand même…

Certes, avoir pour patron quelqu’un qui ne vous aime qu’avec une sage modération n’est pas très confortable. Serait-ce la raison de cette inhabituelle discrétion ? L’infâme Manuel lui aurait-il imposé le silence ? Consacrerait-elle toute son indomptable énergie à réécrire fissa sa réforme judiciaire afin que d’impopulaires nouveautés ne viennent réveiller la colère du peuple? Il serait en effet étonnant qu’un projet de loi trop laxiste soit déposé par un gouvernement ayant à sa tête un personnage qui a fait d’une sévérité affectée son fond de commerce. Curieusement, la réforme tant attendue semble avoir perdu de son urgence. Il semble qu’elle ait quasiment disparu de l’agenda gouvernemental…

Reste M. Montebourg pour tonitruer des âneries. Seulement, un ministre de l’Économie qui se plaint des cachotteries d’un patron d’industrie c’est toujours amusant mais ça ne saurait enflammer les foules. On en est à se demander si le nouveau gouvernement n’aurait pas pour but de calmer le jeu. Après deux ans de guignolades variées, priver brusquement les Français de toute distraction risquerait de provoquer une sensation de manque comparable au sevrage toxicologique. On laisse donc un droit d’expression aux bouffons, à condition que leurs rodomontades soient plus ridicules que nocives. Du coup, une certaine apathie s’empare de l’opinion.

Maintenant, si rien n’est fait pour susciter les colères, il est certains que ceux qu’une curiosité malsaine n’aura pas poussé à consulter le montant de leur impôt sur le revenu de l’année n’auront besoin d’aucune provocation supplémentaire pour que l’ire les envahisse à la lecture de leur petite note septembre venu…

*A ce propos, on se demande s'il ne faudrait pas interdire par une loi l'utilisation de tout accent plus ou moins bien imité par les comiques et plus généralement par toute personne désireuse d'amuser. Qu'il soit étranger, "paysan", régional, adopter un accent est en effet une insupportable atteinte à la dignité de ceux qu'on imite, surtout que cette vilenie se double de racisme au cas où la victime appartient à une minorité protégée. A moins qu'on ne se contente de publier une liste précise et exhaustive des accents imitables sans encourir de sanction... 

vendredi 2 mai 2014

La Suisse



Ce petit pays est trop plissé. Quand ce ne sont pas les Alpes, c’est le Jura qui s’y colle. Il est entouré de pays étrangers parmi lesquels la France, l’Italie et l’Allemagne. Du coup, ses habitants, d’un naturel copieur,  se sont mis, en fonction de leur proximité avec l’un ou l’autre de ces pays, à parler qui Allemand, qui Italien, qui Français. Il paraît même qu’un très faible nombre d’entre eux parlerait Romanche, une sorte de patois roman, mais je n’y crois pas trop. Les indigènes, dans un désir de simplification, ont choisi d’utiliser pour gentilé le nom de leur pays aussi la Suisse est-elle  habitée par des Suisses. On pourrait en conclure que le Suisse est affecté d’un défaut de prononciation ou d’une grave dysorthographie quand on constate qu’à l’arrière de ses automobiles se lit le code international « CH ». Détrompez-vous ! Ce « CH »  ne veut pas dire Chuichche mais « Confœderatio Helvetica », nom latin du pays. Ce qui nous rappelle de bien mauvais souvenirs.

Ignoreriez vous, chers descendants des fiers gaulois, que le plus grand des malheurs qu’ait connu notre  peuple, la colonisation, a pour origine les Helvètes, peuple celte des vallées suisses qui, un peu poussés à cela par des Germains, voulaient immigrer chez leurs amis Santons* (tribu celte à qui la Saintonge et Saintes doivent leur nom)? Ces fainéants, afin d’éviter  d’usantes grimpettes à travers le Massif Central, voulurent le contourner par le sud et pour cela traverser la Prouincia Romana. Ils demandèrent l’autorisation au proconsul,  Monsieur Caius Iulius Caesar, un romain pas très commode qui fit cependant une très belle carrière vu qu’il finit divinisé,  ce qui n’est pas donné à tout le monde.  C I C refusa et leur livra même bataille. Ainsi fut déclenchée la Guerre des Gaules avec les désastreuses conséquences que l’on sait : destruction de la magnifique civilisation gauloise et rédaction par Iulius Caesar de son De Bello Gallico dont la traduction d’extraits imposa tant de rudes efforts aux jeunes  latinistes de jadis.

Après avoir connu une bonne pilée à Marignan au cours d’une bataille dont la date laisse mal deviner la grande complexité et les enjeux, les Suisses cessèrent de guerroyer hors de leur territoire. Un temps  ennuyés par le bouillant Bonaparte, lorsque ce dernier se retira des affaires suite à de menues contrariétés, sa neutralité perpétuelle fut reconnue par le Congrès de Vienne. Neutralité qui fut respectée et demeure avec pour conséquence d’éviter les toujours coûteuses dépenses et destructions de guerre, de permettre de se remplir les poches en temps de conflit et de continuer de le faire ensuite. C’est pourquoi le Suisse est riche. Ses banques, son industrie horlogère, ses fromages, son chocolat, ses produits pharmaceutiques, l’irrésistible attrait que son régime fiscal  son climat exerce sur de riches étrangers, lui ont permis d’atteindre un niveau économique TRÈS élevé, si élevé que,  même en ses moments de plus grand délire, M. Mélenchon n’oserait revendiquer pour le travailleur français le montant de 3400€ de SMIC  mensuel (brut, quand même)qu’il est question d’y instaurer !

Notons pour l’anecdote une curieuse manie de ce pays: tout y est pimpant, net et d’une inquiétante propreté au point qu’on s’étonne qu’à ses frontières on ne soit pas prié de s’essuyer les pieds ou de laver ses pneus.

Une autre étrange caractéristique de ce peuple est la coutume qu’il a, et cela depuis 1891,  d’organiser des « votations » sur tout et n’importe quoi. Il s’agit de ce que des gens plus instruits que ces rustres nommeraient « référendums d’initiative populaire ». Ce serait une très bonne chose si ces mauvais sujets n’en profitaient pour légaliser la limitation de l’immigration ou la proscription des minarets. Ils ont même, par ce biais, refusé de rejoindre l’Union Européenne ! Ce n’est pas en France qu’on verrait de tels scandales se produire. Il faut dire que le Suisse est conservateur, voire réactionnaire : ce n’est que depuis 1971 que les femmes y votent !

Résumons-nous : un pays pacifique et riche où les citoyens peuvent librement s’exprimer sur des questions qui les intéressent. Vous faut-il vraiment d’autres raisons pour qu’en bon Français il vous inspire dégoût et mépris ? Est-il vraiment utile de vous déconseiller d’y mettre les pieds ?

*Il y a belle lurette (allez savoir pourquoi) que les Suisses ne viennent plus se réfugier chez nous.

jeudi 1 mai 2014

Faites-vous le pont ?



Voici le mois de mai où les fleurs volent au vent et les ponts se suivent. A propos de fleurs, à ceux qui n’en auraient pas, j’offre ce muguet qui s'épanouit dans mon jardin : 



Mais revenons à nos ponts. Quoi de plus agréable que quatre jours de congé consécutifs pour le travailleur qui contre vents, marées et propagandes diverses, se refuse à trouver en son labeur une source de joies ineffables et d’accomplissement personnel ?  J’avoue les avoir appréciés, sans pour autant les attendre. Ce que j’attendais mes dernières années de labeur durant, c’était le grand pont, celui qui mène de l’esclavage à la mort et que l’on nomme retraite. Je n’avais qu’une crainte : ne pas aborder ce rivage tant désiré. Car, d’abord confusément puis de manière plus nette, depuis quelques années, j’avais l’impression d’avoir de tout temps été fait pour la vie de rentier.

Il y a moins d’un an, parut un ouvrage nommé L’année du phénix qui traitait de la première année de retraite. Comme le titre le suggère, cette période y était présentée comme  celle d’une résurrection comparable à celle qu’était censé connaître l’oiseau mythique après qu’il se fut consumé sous l’effet de sa propre chaleur. Y étaient évoqués les affres éprouvées par le néo-retraité du pot de départ au vertige ressenti face à tant de temps libre. Eh bien, je dois avouer à ma courte honte, n’avoir rien ressenti de tout cela. J’entends déjà les rieurs arguer qu’entre la vie d’enseignant  et celle d’un oisif, il y a si peu de différence que la transition se fait sans problème. Je ne saurais être d’accord. Même si ce n’est grosso-modo qu’un jour de l’année sur deux, il faut tout de même se lever  tôt afin de respecter les horaires, s’intégrer tant bien que mal à une équipe, conduire vers son lieu de servitude qu’il neige pleuve ou vente alors que le jour n’est point encore levé. Toutes choses qui, sans aller jusqu’à l’horreur, faisaient monter en moi un pénible sentiment d’ennui.  En être affranchi ne me gêna donc nullement.

Le temps libre, j’en rêvais et sa venue fut à la hauteur de mes attentes. Plus de contraintes, qu’elles soient horaires ou sociales !  Contrairement à bien des gens, je ne connus aucune difficulté à me trouver coupé du monde actif : je fréquentais peu mes collègues et n’ayant jamais été amateur de la soi-disant reconnaissance sociale qu’apporte un statut professionnel, si humble soit-il, leur disparition plus qu’ablation fut délivrance. D’autre part, ayant quitté la région où, presque vingt ans durant, j’avais exercé, je ne souffris pas non plus du changement de lieu : j’avais trouvé celui qu’il me fallait. Sauf enneigement excessif  (et encore !) j’y venais passer tout mon temps libre. Y être à demeure m’évita de longs et ennuyeux trajets. En dehors de ma compagne à temps partiel, je n’y ai avec quelques voisins ou commerçants que de brefs échanges courtois.

Cette « solitude » spatiale autant que sociale me convient parfaitement. Je ne saurais m’y ennuyer, sauf un peu quand plusieurs mois de pluie consécutifs viennent perturber mes projets de bricolage ou de jardinage. J’ai ma routine matinale : mots croisés, écriture et lecture de billets de blogs occupent ce moment de « réconciliation avec la vie » qui suit mon réveil bien plus agréablement que ne le faisaient des trajets routiers  hivernaux sur des routes parfois gelées tandis que les phares m’éblouissaient. Ensuite je m’assigne des tâches qu’en général je n’ai pas le temps de réaliser. Il arrive même que je ne m’en impose aucune et qu’entre le Net et quelque lecture le temps passe avec une discrétion  qui me le fait oublier. Vient le soir où quelques whiskies anteprandriaux  viennent me récompenser des exploits du jour avant que les programmes ne  me dissuadent d’allumer le téléviseur.



Il ne s’agit pas là d’une quelconque sagesse ou d’une recette infaillible de félicité oisive. Beaucoup ont besoin des bruits et des commodités de la ville. Comme le fait mon frère aîné, ancien prof de maths, certains ont besoin des contacts qu’apporte l’appartenance à diverses associations au point de continuer une vie de contraintes rythmées par les vacances scolaires… A chacun son chemin de bonheur.