Il est des rêves inaccessibles auxquels on finit par
accéder. Ainsi suis-je depuis vendredi l’heureux propriétaire d’un magnifique
taille-haies thermique dont, vous sachant amateurs de belles choses, je ne saurais
vous priver de la contemplation :
Cette petite merveille de l’industrie chinoise m’a été
expédiée par M. cdiscount pour une somme modique avec la célérité qui le
caractérise. Pourquoi, me direz-vous faire une telle emplette ? Les raisons sont multiples : tailler mes
haies est une corvée au moins biannuelle à laquelle je me résigne avec peine.
Ayant un taille-haie électrique, il me faut 50 m de câble pour mener la tâche à
bien. De plus, il peut être délicat d’utiliser un tel engin quand les arbustes
sont mouillés et encore plus quand il pleut. Or, en nos riantes collines, il est
assez fréquent, quoi qu’on dise, que l’humidité règne. Sans compter que point
de vue puissance de coupe, l’électrique est inférieur. Tout cela fit qu’un beau soir
cette idée me vint et qu'en homme de décision je passai immédiatement commande.
Après avoir lu attentivement une notice qui laissait penser
qu’à côté des multiples périls que peut entraîner son utilisation un séjour à
Homs un jour de bombardement est nettement plus sûr, je suis passé aux travaux
pratiques. Ayant préparé dans le flacon fourni la quantité de mélange 2 temps
nécessaire, je tentai, suivant les instructions données, de démarrer l’engin
et, miracle, il démarra. Mon tempérament pessimiste me porte à m’attendre à ce
que rien de ce que j’achète ne fonctionne aussi la félicité m’envahit-elle quand
mes craintes s’avèrent infondées. Mis en confiance, je décidai de pousser l’expérience
un peu plus loin et, attaquant une haie, j’assistai à un nouveau miracle :
elle taillait !
Hélas, rien n’est parfait en ce bas monde. Si l’outil se
montrait plus efficace que celui qu’il était appelé à remplacer, il était bien
plus lourd et, vu la hauteur de certaines de mes haies, je ne me sentais pas en
capacité de tenir à bout de bras un tel engin. Devais-je pour autant me
résigner à le revendre comme eût fait le
timoré ? Que nenni ! A tout
problème existe des solutions. Si les haies étaient trop hautes, j’avais entre
les mains l’outil permettant de palier cet
inconvénient : je décidai
donc de réduire leur taille. Entre deux averses, je pus constater que ma
nouvelle acquisition vous ratiboisait la haie la plus entêtée. Oh, non sans peine
mais qu’obtient-on sans effort ? Me voici donc investi d’une nouvelle mission :
rabattre 50 m de haies d’une bonne quarantaine
de centimètres. Ce qui me procurera, entre deux averses des heures de cette activité
manuelle sans laquelle mon moral s’étiole. Elle est pas belle la vie ?