..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 5 janvier 2014

Du droit imprescriptible de sortir n’importe quelle connerie



Voici un mois, dans un de ces magistraux billets qui justifient l’engouement planétaire que provoque ce blog d’exception, je me penchais  sur les vicissitudes que connaît tout dictateur sanguinaire digne de ce nom.  Une des caractéristiques du dirigeant totalitaire est de vouloir museler tout discours mettant en cause sa politique ou son idéologie. On ne peut pas lui en vouloir vraiment : après tout, vu qu’il s’est emparé du pouvoir de manière brutale,  que son peuple souffre sous sa férule et ne rêve que de le voir pendu à un croc de boucher, laisser la moindre liberté d’expression à ceux qui s’opposent à lui reviendrait à allumer la mèche du métaphorique baril de poudre sur lequel il trône Être haïssable, n’exclut pas toute prudence.

Curieusement, dans notre cher pays, terre des droits de l’homme et donc  modèle pour le monde, existent des factions qui  ont vis-à-vis de la libre parole, dès qu’elle met en cause,  même de manière bénigne, leur idéologie,  les mêmes préventions que le plus répressif des dictateurs. Je veux parler des antiracistes de tout poil. Comment expliquer un si étonnant phénomène ?  

Se pourrait-il que cette attitude  découle des mêmes causes qui poussent le dictateur à interdire et punir toute opposition, si larvée fût-elle ?  Les antiracistes sentiraient-ils leurs positions si illégitimes que la seule manière de les protéger serait de bâillonner leurs adversaires ?  

Il existe une autre possibilité : bien qu’ils prêchent à qui veut les entendre que tout être humain est une petite merveille à pattes, en fait ils pensent le contraire. Ils voient dans l’homme (au sens générique) un être fasciné par le mal et habité par l’envie de nuire. Il faut donc interdire tout discours contraire au leur car tous s’y rallieraient et nous vivrions de nouveaux, immanquablement,  les Heures-Les-Plus-Sombres-De-Notre-Histoire.

Du coup pour sauver le monde, car telle est leur humble mission ici-bas, ils incitent les politiques  à voter loi sur loi et rêvent d’interdire toute parole dissidente. Et la dissidence commence très tôt : le manque d’enthousiasme vis-à-vis de l’immigration est assimilé au racisme et partant condamnable.

Que de telles attitudes soient dues à un manque de confiance en sa propre légitimité ou à un pessimisme noir sur la nature humaine, il n’empêche que cela a pour résultat de réduire notre liberté d’opinion et conduit les antiracistes à adopter des méthodes proches de celles du totalitarisme criminel qu’ils sont censés combattre.

Personnellement, je serais pour une liberté totale de l’expression. Après tout, en bien des domaines, si j’avais le goût du drame, je serais tenté de juger certaines positions de gauche comme criminelles. N’ayant pas ce goût, je me contente de les juger stupides et ridicules. On a beau me les seriner à longueur de pages et d’antennes, ça ne change rien pour moi. Je m’opposerais même à ce qu’on les interdise, vienne un réel changement. Le droit à la connerie, méchante ou béate,  devrait être reconnu par la constitution et en tout domaine.

Par exemple, s’il me venait l’idée de défendre la thèse selon laquelle les Guerres Napoléoniennes n’auraient fait en tout et pour tout qu’un mort par indigestion et trois blessés légers ou que le général de Gaulle était une naine bantoue, pourquoi m’interdirait-on de me ridiculiser ?

On m’objectera que de telles idées ne risquent pas de nous faire revivre le HLPSDNH, ce qui est vrai. Mais à ce compte là, si le désir profond d’une majorité d’humains est de faire revivre les années trente et quarante du siècle dernier, permettez-moi de douter que c’est par des lois ou des anathèmes qu’on les en empêchera.

samedi 4 janvier 2014

La combustion spontanée du teckel à poil ras

Il est  un phénomène que l’on évoque peu et même pas assez, je veux, vous l’aurez deviné, parler de la combustion spontanée du teckel à poil ras, animal dont on ne vantera jamais assez les mérites. Pour vous informer, je laisserai  la parole au Professeur Jacquou, vétérinaire, dont les recherches sur les maladies rares du teckel font autorité. Sans vouloir offenser  sa légendaire modestie, vous ne pourrez qu’admirer la vivacité de son style et la profondeur d’un esprit capable d’allier dans une parfaite harmonie la rigueur du scientifique et la sensibilité de l’homme.

Description du phénomène

Vous vous promenez sur un chemin de campagne avec Kiki, votre teckel à qui vous confiez vos joies, vos peines et vos croquettes. L’air est frais, revigorant. Soudain, une odeur de cochon grillé emplit vos narines et vous intrigue. Vous parcourez des yeux les champs environnants. Rien n’y indique l’origine de cette sensation olfactive. Vous haussez les épaules tandis que votre regard s’abaisse vers Kiki qui semble gambader avec moins d’entrain. Et c’est alors que vous notez qu’une légère fumée s’élève du dos de votre saucisse à pattes. Pensant qu’il ne s’agit que de vapeur d’eau vous n’y prêtez pas grande importance. Pourtant l’odeur de brûlé va crescendo et la laisse de Kiki se fait molle tandis qu’il commence à pousser de petits cris plaintifs. Le pensant fatigué, vous vous arrêtez et, tendant la main vers son dos pour le réconforter d’une caresse, vous ressentez une chaleur intense. C’est alors que WHAM ! une flamme rouge-orangée enrobe soudain le malheureux Kiki  et, sous vos yeux médusés, en quelques secondes,  il ne reste plus de votre petit compagnon, de son collier et du bout de sa laisse qu’un tas de cendres grisâtres dégageant une forte odeur de teckel grillé. Votre stupéfaction cède bien vite la place à la douleur atroce qu’entraîne la perte d’un être cher. Vous reprenez, lugubre, le chemin du logis tandis que ceux qui vous croisent s’écartent de votre route tant est inquiétante la vision d’une personne en pleurs qui tient à la main une laisse à moitié consumée.

Explication du phénomène

Il s’agit d’une maladie orpheline autant que subite et  fatale qui ne touche que la variété à poil ras de ce chasseur de blaireaux. Afin de rassurer les possesseurs d’un tel animal, empressons-nous de souligner qu’elle n’apparaît que dans les circonstances que nous venons de décrire : sur les chemins de campagne lorsque l’air est frais et que le teckel marche à l’allure d’un bipède en promenade. Inutile donc de placer au-dessus de son panier un détecteur de fumée tandis qu’il dort de crainte que votre demeure ne soit ravagée par un incendie. De même vous pouvez sans crainte aller avec votre chien  par les chaudes journées d’été à travers garigues et forêts de pins sans risquer de finir sur le banc  d’infamie en tant que pyromane.

A l’origine de cette maladie, on suppose que se trouve un virus « dormant » que seules sont susceptibles de réveiller les circonstances décrites plus haut.  Dès lors, l’animal, en quelques minutes voit sa température s’élever  de manière fulgurante et atteindre les 657,5 degrés Celsius  qui, comme chacun sait, est le point d’auto-inflammation (ou point d’allumage spontané) du teckel.

Existe-t-il un remède ?

Hélas non. De même, il est impossible, avec les moyens scientifiques actuels, de diagnostiquer la présence du « virus dormant » chez l’animal. Partant, la prudence recommande d’éviter à votre teckel toute promenade à la campagne quand l’air y est frais et vivifiant à moins que ladite promenade ne s’effectue au pas de course. Vous voilà prévenus.

La maladie est-elle transmissible à l’homme  et a-t-elle une variante humaine ?

Pas que l’on sache. Les rares cas reportés de « combustion spontanée de la belle-mère  et du bonze» se sont après enquête avérés être des homicides ou des suicides. Seuls les véhicules automobiles semblent y être sujets.

vendredi 3 janvier 2014

Un pur moment de bonheur !

Je ne suis pas cinéphile. Bien trop de mal à me concentrer sur des images qui bougent. Faute d’être captée, mon attention vagabonde, je pense à autre chose et finis par ne plus rien comprendre à l’intrigue. Il en va d’ailleurs de même avec bien des livres… Le peu de fois où je suis allé au cinéma ces dernières années, les films vus ont eu bien du mal à me faire oublier l’inconfort du siège et à éviter que je regarde ma montre pour vérifier toutes les cinq minutes que leur fin approchait.

Et puis il y a l’exception, le film qui me ravit, que je peux voir et revoir avec un plaisir toujours renouvelé. En général, il ne s’agit pas d’un de ces chefs d’œuvre qui font le bonheur sans partage de Télérama ou de France Inter. C’est que j’ai le goût du futile, moi Monsieur !  Aucun penchant pour le drame humain, le sérieux, le profond. Quand aux effets spéciaux, ils me laissent de marbre. Ce qu’il me faut, c’est une histoire à la con et des répliques qui me fassent  rire. Car j’aime rire, figurez-vous !

Hier soir, sur la chaîne 23, j’ai connu ce bonheur en regardant L’Incorrigible avec M. Belmondo dans un de ces rôles de ringard flamboyant où il virevolte avec élégance. M. de Broca s’était associé à Michel Audiard pour nous concocter un scénario aux petits oignons émaillé de répliques comme seul le grand dialoguiste savait les écrire. Quand j’entends la dame pipi déclarer que son mari volage « a ses habitudes au Tagada, rue Vavin », je ris, niaisement.   Parlons un peu de la distribution : bien qu’un peu mince, Geneviève Bujold est jolie comme un cœur. On aurait du mal à en dire autant de Julien Guiomar ou de Charles Gérard, mais quel talent ! Quant à Daniel Ceccaldi, préfet de police, bellâtre et sot comme il sait si bien l’être : un vrai régal.

Bien sûr, on a l’impression d’une promenade entre allée de cimetière et maison de retraite en regardant ce film. Tant de disparus, tant qui se survivent…  On se demande où est la relève, où se cachent les Audiard, les Belmondo, les Guiomar d’aujourd’hui ou de demain. J’ai bien vu un OSS 117 ou Jean Dujardin faisait revivre ce genre d’anti-héros que Bébel et Montand (à son meilleur) surent si bien incarner. Mais ça se fait rare. La farce devient lourde, la réplique maladroite. Aurions-nous perdu l’insouciance ou bien cette nostalgie est-elle le fait d’un vieux con qui regrette le temps de sa jeunesse où tout était si mieux ?

On est d’une époque, irrémédiablement. Il faut croire que les de Broca, Lautner, Molinaro, Audiard, et autres farceurs Italiens ou Anglais, étaient de la mienne.

jeudi 2 janvier 2014

En vrac !



Je répugne à l'admettre, mais il semblerait que la bâffrothérapie ait ses limites. Si après une première séance les résultats furent très encourageants et m’engagèrent à poursuivre, une deuxième fut moins concluante et me laissa nauséeux et dans une forme pour le moins moyenne (d’où ce titre de billet qui, outre qu’il annonce quelques réflexions sans rapport entre elles décrit assez bien l’état de mes intestins)

Comme tout un chacun, je mets à profit ce début d’année pour prendre de bonnes résolutions. A la différence de bien des velléitaires, les miennes sont de celles qu’il me sera aisé de tenir. Ainsi ai-je décidé de ne pratiquer aucun sport, de continuer de fumer et de boire et de ne voter socialiste à aucune élection. En cas d’échec  fort improbable, je vous en ferai part car je ne doute pas un instant de l’intérêt profond que vous accordez  à mes heurs et malheurs.

Je compte mettre ce qui reste de cette journée à répondre à ceux  qui ont eu la gentillesse de m’envoyer leurs bons vœux ainsi qu’à quelques autres que leur timidité a retenu de le faire. Il se peut également que je consacre une partie de mon temps à la lecture d’un très bon roman sur les chemins de fer aux U.S.A.

Les trombes de pluie qui ne cessent d’apporter un démenti à ceux qui nous promettent une prochaine pénurie d’eau ont pour conséquence de rendre pénibles les fuites qui affectent ma cheminée et mon break. Appelé en septembre un couvreur est venu tenter de résoudre le problème de la cheminée. Je lui ai signalé la vanité de ses efforts. Depuis, je n’ai plus eu de ses nouvelles. Même pas une facture ! Quant au break, après avoir passé la saint-sylvestre au garage, le bon mécanicien m’a annoncé qu’il n’était pas parvenu à en déterminer l’origine. Si comme le disait M. Bonaparte en amour, la seule victoire est la fuite, il semblerait qu’en cheminée et en break, la fuite soit une défaite.

Mes soucis hydrauliques et intestinaux ont pour conséquence de nuire à ma capacité de concentration. Je remets donc à plus tard la complétion de deux magistraux billets sur les antiracistes et l’Union Européenne pourtant déjà bien entamés et qui devraient clore définitivement le débat sur ces questions. A moins qu’entre temps ne me vienne l’idée d’évoquer des problèmes sérieux.