..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 14 septembre 2013

Novembre, le retour ! (avec en prime une commémoration gratuite)



 Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits,
c’est que novembre, mois multiple en nos climats océaniques, est de retour avec pluie obsédante et fraîcheur. Dire que mon esprit en gémisse et soit en proie aux longs ennuis serait exagéré.  Baudelaire, que, ne l’oublions jamais, ses ailes de géant empêchaient de marcher, avait  une tendance certaine à faire dans le lugubre au point que je me demande si aucun de ses amis, organisant quelque pince-fesses, a jamais eu l’idée de rameuter d’autres invités en leur disant « Venez, Charles sera là, on va se bidonner à s’en pisser dessus ! ».

N’empêche, on s’était fait à l’été qui fut beau. On en avait presque oublié qu’au septentrion la pluie est plus fréquente que le coup de soleil. Et tout d’un coup on réalise que le rythme va devoir changer, qu’on devra s’occuper à l’intérieur. Les récoltes légumières touchent à leur fin, le potager s’apprête à de longues vacances, les première feuilles jaunissent, le sol se jonche de pommes à cidre dont je n’ai que faire, la dernière tonte  de pelouse comme l’ultime taille des haies s’annoncent, les jours raccourcissent dangereusement, bref tous les signaux d’une prochaine plongée  vers des temps de froidure  sont là et bien là.

Le 11 septembre, occupé à farcir tomates et écosser flageolets que j’étais, j’ai totalement oublié de commémorer un événement capital. Je ne parle évidemment pas de la malencontreuse rencontre d’avions et de bâtiments à  New-York ou du coup d’état d’un général au Chili mais de la naissance, voici deux ans, de ce blog. Deux ans ! C’est pas rien ! 663 billets (on approche du chiffre de la bête !)  tous plus spirituels et instructifs les uns que les autres.   Parviendrai-je à l’avenir à maintenir ce rythme soutenu ?  Ça dépendra de mon courage (lequel est sans bornes) mais aussi de l’intérêt que suscitera en moi l’actualité. Qui vivra verra…

Allez, pour finir ce billet automnal sur une note aussi gaie que je l’ai commencé, un extrait de poème d’un autre roi de la déconne, Alphonse de Lamartine :
C’est la saison où tout tombe
Aux coups redoublés des vents ;
Un vent qui vient de la tombe
Moissonne aussi les vivants
Y’a pas à dire, on savait rire au XIXe siècle !

vendredi 13 septembre 2013

Ça se passerait comme ça chez Walt Disney…



Deux braves garçons entrent  dans une bijouterie. Ils sont un peu armés : un fusil à pompe, rien de bien méchant. Comment sinon s’assurer un minimum de crédibilité ? L’un d’eux est animé de motivations  pures. Il agit en bon père de famille : sa jeune compagne étant porteuse de l’avenir de sa lignée, les perspectives d’emploi étant ce que nous savons, comment s’assurer des revenus sinon en braquant une bijouterie ? Surtout quand on sort à peine de prison. Il aurait pu, comme fait fils de ministre, braquer une vieille dame, mais non : lui, son truc, c’était le bijou.  

Après qu’ils l’en eurent poliment prié, le commerçant leur remit le contenu de son coffre. Qu’eussiez-vous fait dès lors à leur place ? Vous auriez quitté les lieux  en hâte, non ? C’est ce qu’ils firent  au moyen d’un scooter. Hélas, le bijoutier était du genre hargneux. Il sortit de son échoppe et tira sur les fuyards. L’un d’eux, le futur chef de famille, fut touché et mourut.

Triste histoire. Chacun s’en émeut. A droite on soutient le bijoutier. A gauche on pleure un brave garçon. La famille s’émeut : c’est trop injuste. Père et frère disent qu’on l’a tiré comme un pigeon.  Leur ferai-je remarquer que le pigeon, s’il pratique le vol ne le fait pas à main armée ? 

Si l’on suit le raisonnement qu’impose la doxa gauchiste,  le coupable est le bijoutier : il aurait dû se dire que, couvert par l’assurance, le préjudice subi n’était rien et qu’il faut bien que tout le monde vive. Partant, plutôt qu’une arme, c’est de son téléphone qu’il se serait saisi afin d’appeler son assureur pour lui annoncer le sinistre. Curieusement  ce raisonnement est proche de celui de la famille du braqueur. Au point qu’on se demande si c’est la racaille qui copie le discours socialiste ou le socialiste qui copie la racaille.  Tout cela est bel et bon, mais, sauf à vivre ce genre de situation, en admettant que tout le monde ait le même tempérament, il est difficile d’imaginer ce que l’on ferait. La maîtrise de soi, le calme sont des qualités certes louables mais dans de telles circonstances  qui peut affirmer qu’il les garderait ? 

D’autre part, j’ai du mal à accepter une attitude qui revient à considérer que dévaliser un commerçant sous la menace d’une arme est une bien excusable  peccadille et que la seule attitude possible en tel cas est la soumission.  Soumission assortie bien entendu du recours à une justice supposée efficace.  Je trouve également curieux que l’on s’indigne de voir celui qui ne craint pas de menacer la vie d’autrui arme en main être victime d’une autre arme. A moins, bien entendu que l’on considère que ces menaces ne sont que paroles en l’air et poudre aux yeux. Il arrive cependant que les menaces  des braqueurs soient mises à exécution comme à Albertville.

Admettons néanmoins que nos racailles soient de braves petits gars pas violents pour un sou. On peut donc reprendre le scénario :
Après qu’ils l’en eurent poliment prié, le commerçant leur remit le contenu de son coffre. Qu’eussiez-vous fait dès lors à leur place ? Vous auriez quitté les lieux  en hâte, non ? C’est ce qu’ils firent  au moyen d’un scooter. Hélas, le bijoutier était du genre hargneux. Il sortit de son échoppe et tira sur les fuyards. L’un d’eux, le futur chef de famille, fut touché et mourut.
Le bijoutier, bon enfant, vit bien qu’il avait affaire à de pauvres jeunes gens victimes d’une société injuste. Sans se départir d’un doux sourire, il refusa de céder à leur demande et préféra s’adresser à leur raison. Il expliqua à nos deux compères la profonde malhonnêteté de leur démarche et leur fit comprendre à quel point les conséquences de leur action  pourraient compromettre leur avenir.  Touchés par ces propos tout empreints de bon sens,  nos braqueurs posèrent leur fusil et, saisis de remords, demandèrent à celui qui leur avait parlé comme un bon père d’appeler la police afin qu’une juste punition vienne sanctionner leur erreur. Le brave bijoutier éclata d’un bon rire. Il n’était point question de les dénoncer ! Il voyait bien que ses propos, ayant touché les tréfonds de leur âme pure, ils suivraient désormais le droit chemin. S’enquérant de ce qui avait motivé l’action des deux gamins,  il fut ému par l’annonce d’une proche naissance au foyer de l’un d’eux. Choisissant dans une vitrine  deux belles gourmettes d’or il les offrit au futur papa afin qu’il en ornât les poignets du bébé et de sa jolie maman, le priant de passer plus tard afin d’y graver  leurs prénoms. De son tiroir caisse, il sortit quelques grosses coupures qu’il remit à ces braves gamins dont il eût été heureux et fier d’être le père.

Les deux aspirants gangsters comprirent suite à cette édifiante aventure qu’essayer d’améliorer son sort par des moyens douteux ne menait à rien. Ils se mirent à travailler d’arrache-pied et à militer dans un parti de gauche afin que s’établisse en France et dans le monde entier une société plus juste. Le succès vint bientôt couronner leurs efforts et une nombreuse descendance qu’ils élevèrent dans l’amour du  labeur et l’idéal socialiste vint bénir leurs foyers respectifs. Le bijoutier fut naturellement choisi pour parrain de leur premier né et une amitié quasi-filiale les unit durablement à leur bienfaiteur.

Cessons de rêver. Ça se passe ainsi chez Walt Disney, cette vieille baderne de  le grand Victor Hugo ou encore dans le monde fantasmatique des socialistes. Hélas, nous ne vivons pas en ces lieux idylliques  mais dans une France où la montée de la violence et une justice plus « généreuse » (du moins avec certains) qu’efficace  exacerbe le ressentiment des victimes et les pousse à des réactions moins débonnaires.

mercredi 11 septembre 2013

Les ravis de la télé



Deux personnages de notre modernité télévisuelle me laissent  particulièrement pantois : l’Approbateur  et le Ricaneur niais. J’ai récemment évoqué mon quiproquo au sujet de l’homme de la rue. Ils en sont les nouveaux avatars.

Quel que soit le sujet qu’on soumet à son appréciation, l’Approbateur trouve que c’est très bien.  Le gouvernement annonce-t-il qu’il compte bien piquer tous leurs sous à ceux qui gagnent plus de 800 Euros par mois, il trouve l’initiative judicieuse. Lui annonce-t-on qu’en mangeant plus de quatre kilos de rutabagas par jour on divise par deux ses risques de souffrir de l’amollissement du genou, il se montre intéressé et  se déclare prêt à suivre ce régime au plus vite. Lui demande-t-on son avis sur  la prochaine interdiction d’interroger les imbéciles sur des questions ineptes, il y adhère.

Ce personnage doit traverser l’existence sourire aux lèvres, ravi de tout.

Le Ricaneur niais se caractérise par un penchant irrésistible à ponctuer ses phrases d’un petit rire ridicule, vu que ce qu’il dit n’a rien de particulièrement drôle.  Prenons un exemple : le reporter nous annonce qu’avec le temps chaud, les affaires des marchands de glaces, aussi surprenant que ça paraisse,  reprennent. Une affirmation si audacieuse se doit d’être corroborée par des témoignages. C’est là qu’intervient le Ricaneur niais. Interrogé sur ce curieux phénomène, il confirme: « Quand il fait très chaud, c’est bien agréable de manger une glace, hi hi hi ! ». Annonce-t-on que le beau temps pousse inexplicablement plus de gens à s’exhiber en maillot sur la plage que la pluie ? Le Ricaneur niais confirme : « C’est bien agréable, ce beau temps ! On en profite pour aller bronzer sur la plage, hi hi hi ! » On voit à travers ces deux exemples que l’on peut être à la fois Approbateur et Ricaneur. C’est possible mais  pas nécessaire. D’accord ou pas d’accord, le ricaneur ricane. Ainsi il peut se déclarer réticent au régime rutabaga : « Ah, non, je n’aime pas le rutabaga, tant pis pour mes genoux, hi hi hi ! » ou préférer aller à la plage quand il pleut : « Il y a quand même moins de monde, hi hi hi ! »

Le Ricaneur trouve matière à hilarité en toute  circonstance.

Ces deux personnages incontournables des journaux télévisés tendent à laisser  une image peu reluisante de la population française comme des  journalistes, les questions ne présentant pas plus d’intérêt que les réponses qu’on y apporte.  Mais après tout, la mode n’est-elle pas à la télé réalité ?

mardi 10 septembre 2013

On n’échappe pas à son destin…



Nous voilà rentrés d’un voyage d’un peu plus de 1000  km qui nous fit découvrir  la beauté des autoroutes de Normandie et de Paris-Rhin-Rhône avec un passage des plus agréables par le périphérique parisien, l’A 6a et cette petite merveille  routière qu’est la nationale 102. Au retour, mon plaisir de conduite fut un peu gâché par les trombes d’eau qui tombèrent sur les alentours de Paris  à la mi-journée.  Cela me permit de constater que l’unique essuie-glace accomplissait sa tâche avec conscience et détermination  sans pour autant empêcher la pluie de nuire gravement à la visibilité. Ce fut stressant mais pas mortel. Nous rentrâmes donc dans les collines le cœur content, sains, saufs et rassurés quant à la consommation de ce joli véhicule : 10 l. au 100 sur tout le périple, c’est bien raisonnable.

Entre autres joies, je fus en mesure d’essayer pour  vous le plein à plus de cent Euros. C’est un peu cher et ça prend du temps. J’ai également testé le « cruise control ». Excellent. Vu qu’à part bouger un peu le volant de temps à autres, on n’a pas grand-chose à faire, on serait tenté de dire au véhicule de nous réveiller à l’arrivée et de faire une sieste réparatrice…

Tout aurait donc été parfait si un contretemps de dernière minute n’était venu jeter une ombre sur notre félicité. Ma fille, pleine d’attention, m’avait laissé sa place de parking afin que la carrosserie de la Daimler ne courût aucun danger. Elle avait donc garé sa voiture sur la voie publique. Et c’est là que le destin a frappé : après notre départ, se rendant au travail, elle retrouva l’avant de son Audi un rien écrabouillé. Un phare, une aile, le pare-choc et un antibrouillard avaient été victimes de la manœuvre approximative d’un conducteur indélicat qui s’était empressé de prendre la fuite en omettant de laisser, comme l’on fait toujours dans les films mais exceptionnellement dans la vraie vie, ses coordonnées précises ou même imprécises. Plainte fut déposée, mais  les quelque mille Euros de réparations, s’ils n’occasionnèrent aucun malus, n’évitèrent pas une franchise de trois cent et quelques Euros.

Ému par tant de détresse, mon sang de père ne fit qu’un tour et je lui fis parvenir par virement ledit montant. Comme quoi, il arrive qu’en voulant, comme dit l’Anglois, éviter sa chaleur, on saute de la poêle dans le feu. De même, les voies du Malin paraissent  aussi impénétrables que celles de Dieu. Deux grandes leçons en un seul week-end, que demander de plus ?

samedi 7 septembre 2013

Les autos, c'est fait pour rouler !

Une fois encore Lao-Tseu, à qui j'emprunte ce titre, avait raison.

Je vais donc prendre la route pour la Champagne au volant de mon joli joujou :


A lundi (ou mardi) chers amis ! Bon week-end à vous !

vendredi 6 septembre 2013

La cerise sur le gâteau hollandais



Je voyais hier des reportages sur  l’affluence que connaissent les Centres des Finances Publiques en ce joli début de mois. On pourrait imputer cette soudaine tocade à la crise : n’ayant plus les moyens de se payer de coûteux loisirs, les braves gens,  afin de se distraire sans bourse délier,  iraient taper la discute avec leur percepteur ou perceptrice, gens de bonne compagnie et souvent fins diseurs.

Hélas, il n’en est rien. Ils se rendraient  en ces lieux vénérés pour y demander qui des explications, qui des délais de paiement et souvent l’un puis l’autre.  Car comme je le pronostiquais en mars, la récente réception des feuilles d’impôts sur les revenus de 2013 a été source de surprises pas toujours agréables. Il se peut que parmi la foule des mécontents se glissent quelques « contribuables de gouvernement » (Le "contribuable de gouvernement" est au contribuable ordinaire ce que le "blogueur de gouvernement" est au blogueur  normal) qui viennent manifester leur  satisfaction de voir leur trop maigre contribution  à l’effort de redressement national augmenter de manière conséquente. Gageons cependant qu’ils ne seront pas majoritaires.

Il paraît que 20 millions de contribuables ont vu  le montant de leur impôt augmenter. Ce n’est pas rien. Outre le cas que je signalais dans le billet ci-dessus mis en lien, ceux dont  les heures supplémentaires sont devenues imposables, ceux dont le coefficient familial a été révisé, vont connaître de substantielles augmentations. Plusieurs centaines d’Euros parfois. Payables au 16 septembre  ou en novembre et décembre pour ceux qui auraient pris la sage décision de se faire mensualiser. De telles ponctions sur le budget de personnes modestes ayant déjà du mal à joindre les deux bouts risquent d’avoir de menues conséquences sur  leur consommation. Cela ira-t-il jusqu’à faire baisser l’activité économique sur le dernier trimestre de 2013 ? L’avenir nous le dira.

Une chose est cependant certaine : mis à part les « contribuables de gouvernement », il se peut que beaucoup, se voyant contraints de serrer une ceinture déjà au dernier cran, en ressentent une sorte de ressentiment vis-à-vis du gouvernement.  C’est, je vous l’accorde volontiers, un rien mesquin mais la mesquinerie n’est pas une caractéristique négligeable de l’humain.  L’intervention en Syrie suffira-t-elle à compenser une probable baisse de popularité du Chef de gare Guerre Hollande ? Ce n’est pas assuré, surtout  si elle provoquait de manière collatérale une instabilité au Moyen-Orient avec les conséquences sur le prix de l’énergie habituelles en pareil cas…

Faute d’être chaude, la rentrée risque d’être bougonne.