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mardi 6 novembre 2012

La grande erreur de M. Obama



Comme tout bon Français, je ne connais rien à la politique Etasunienne.

Et que connais-tu à la politique  tout court, tête de nœud  pomme à l’eau, me direz-vous ? D’abord, je vous demanderai  de vous montrer moins familier. Ensuite je vous répondrai que, n’étant pas politicien, il est parfaitement normal que je n’y connaisse rien, la politique étant affaire de professionnels. Ceux-ci bien entendu, pour des raisons électorales, tentent de faire croire au bon peuple que c’est lui qui gouverne par délégation. D’où malentendus et déceptions : il élit un gouvernement sur un programme qu’il n’applique jamais vraiment.   Le bon peuple en est marri : il a tort. Autant se plaindre que la reine d’Angleterre ne soit pas exactement comme sur les timbres.

Mais ne digressons pas. Donc, non seulement je n’y connais rien à la politique américaine mais en plus je me fous comme de l’an quarante du résultat des élections présidentielles qui ont lieu aujourd’hui. Ce qui me rend original par rapport au reste de mes concitoyens qu’elles doivent passionner vu la place que leur consacrent les médias. Non seulement ils y trouvent un grand intérêt mais ils ont des idées bien arrêtées sur celui qui devrait les gagner. Ils seraient Obamistes  à 80 % ! Pour ne pas faire de peine à M. Romney, je ne mentionnerai pas  le pourcentage de suffrages qu’il obtiendrait ici.

Pourquoi cet engouement que même M. Hollande n’a su provoquer chez eux malgré toutes ses qualités remarquables ?  Mystère.  C’est comme l’amour ou la physique quantique, soit ça ne s’explique pas, soit on n’y comprend rien.  Mais il n’en demeure pas moins que le beau Barack enthousiasme nos foules.

Curieusement, les Etasuniens ne semblent pas partager cette passion et en cas de victoire du sortant celle-ci  est annoncée  d’extrême justesse. Il est vrai que les Américain n’ont pas notre finesse. Y compris leur président.

Obama aurait dû faire passer une loi faisant des Français les seuls électeurs habilités à  désigner le président des États-Unis du temps où il disposait d’une majorité au congrès. Il ne l’a pas fait. Etait-il mal conseillé ? L’idée n’est-elle venue à personne, parce que trop évidente ?  Quoi qu’il en soit, il ne l’a pas fait et s’il n’est pas reconduit il n’aura à s’en prendre qu’à lui-même.

lundi 5 novembre 2012

France Inter (RSC™) m’a étonné !



Tout arrive ! Hier, j’ai entendu une chose bouleversante sur la Radio de Service Comique. Ce n’est pas son nouveau slogan (« la voix est libre » sans qu’on précise pour qui). C’est quelque chose inouï, non pas par l’information qu’elle apportait mais par le fait que cette radio ait jugé utile de la relayer.

Tenez vous bien : Toutes les religions monothéistes seraient contre le « mariage pour  tous » !  Ils ne se sont pas contentés de l’annoncer, ils ont même donné la parole à un responsable musulman ainsi qu’au Grand Rabbin et ceux-ci ont confirmé. Emporté par son élan la journaliste a ajouté que même les protestants et les bouddhistes y étaient opposés. Qu’on ne soit pas  allé jusqu’à donner la position des sikhs ou des zoroastriens sur la question, est un peu dommage.

Ainsi, les plus importantes religions de France sont aussi réactionnaires les unes que les autres ! Dire que cela a quoi que ce soit d’étonnant serait faire preuve d’un grave manque de lucidité.

Tout ce que j’espère c’est que les journalistes et les autres humoristes de la station vont désormais se répandre en commentaires grinçants sur le passéisme des imams (même modérés) et demander au grand Rabbin de France de s’occuper de ses fesses affaires. Les politiciens socialistes pourraient également leur emboiter le pas et reprocher à ces dignitaires religieux de ne pas se taire sur des questions qui n’ont rien de religieux vu qu’il s’agira d’une cérémonie civile. J’aimerais voir ça !

Malheureusement  je crains qu’ils ne le fassent jamais. Car si la gauche, dans sa logique d’auto-détestation nationale,  voit les catholiques comme des ennemis, leur amitié pour les Juifs et les Musulmans est indéfectible, quelle que soit l’ampleur de leurs errances. C’est ce qu’on appelle la laïcité.

Au passage, l’argument selon lequel un chef religieux serait disqualifié pour parler de tout ce qui ne relève pas de son domaine propre me paraît particulièrement spécieux. Si l’on suit ce genre de logique, à partir du moment où les meurtres ne sont pas commis dans les lieux de son culte et au nom de celui-ci, à quel titre  oserait-il les condamner ? Il me semble qu’en tant que porteur d’une conception de la morale il a parfaitement le droit et le devoir d’exprimer ses vues sur TOUTE question. Libre à ceux qui entendent cet avis d’en tenir compte ou pas.

D’un autre côté, la gauche, nous l’avons déjà noté, tend à trouver scandaleuse l’expression de toute opposition.

dimanche 4 novembre 2012

Considérations potagères





« Vous fumez, vous buvez trop d'alcool, vous êtes bavard, vous êtes exhibitionniste, vous méprisez vos proches et vous vous livrez en permanence à la contemplation bienveillante de vos propres travers, bref vous êtes un blogueur masculin banalement standard. »

Voilà le commentaire dont me gratifia Au potager hier. Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que l’auteur de cette louange se dissimule derrière un pseudonyme. Quant à son sexe, j’avoue que la fin de sa phrase m’avait fait penser qu’il devait être féminin. Un second commentaire m’en fit d’abord douter :

« Cher Monsieur, quand autrui s'expose de façon aussi obscène, je l'encule et je prie pour que ses proches n'en voient rien ! »

Dans un deuxième temps, je me dis qu’à notre époque moderne, grâce à l’utilisation de ces  harnais qu’on trouvera bientôt dans toutes les supérettes de France, une telle déclaration pouvait émaner d’une femme.

Hier après midi, tandis que j’arrachai plants de tomates, d’aubergine, de poivrons  et  de courgettes sous ma serre avant d’en labourer la terre je me pris à réfléchir au message de ce correspondant (Je suis capable de bêcher, passer le croc puis le râteau tout en pensant !). Ce n’est pas la première fois qu’une personne (que je soupçonne d’être toujours la même, sous divers pseudos) m’adresse ce genre de reproches. Qu’ils  soient stupides et complètement  inadaptés n’est pas la question. La vraie question est de savoir ce qu’il est décent ou non d’évoquer dans un blog.

On peut y parler de toutes sortes de choses de la pluie, du beau temps, de Holzy, de Sarkolande, des variations du prix du beurre en Mongolie extérieure, des avantages comparés de la marche à pied, des bretelles et du mariage pour tous, des mœurs honteuses du raton-laveur ou des traités philosophiques de Pauline Carton. Mais peut-on y  parler de soi ?

Je pense que oui, à certaines conditions.  Il ne s’agit aucunement d’étaler dans toute leur complexité les méandres de ma  personnalité, si chatoyante soit-elle. D’abord ça n’intéresserait personne, ensuite j’écris pour me distraire et dans l’espoir de divertir.

Aussi, s’il m’arrive jamais d’évoquer tel ou tel épisode  un rien délicat de mon existence, le ferai-je avec distance et auto-dérision. C’est la seule solution, me semble-t-il. Même si peu à peu s’esquisse une sorte d’autobiographie, celle-ci ne saurait être sincère et exacte. Comment un sexagénaire pourrait-il ressusciter ses émotions  d’adolescent ou d’homme jeune ?  Quel intérêt y aurait-il à tout révéler de soi et des autres ? En admettant qu’il soit possible que ce passé reconstruit le soit avec honnêteté,  il n’en serait pas pour autant vrai.  « Il y a plusieurs manières de raconter l’histoire » disait le brave Henri Vincenot.  Le problème, c’est qu’elles sont toutes fausses, partiales ou partielles.

Quand j’évoque telle ou telle personne le pire que je m’autorise est d’en critiquer les travers avec une légèreté bon enfant. Rien qui puisse la gêner au cas improbable où elle me lirait.

Quoi qu’en pensent tous les  Au potager du monde et de sa banlieue, je continuerai donc à raconter, sur un ton que j’espère enjoué, de menues historiettes. Elle (ou il) n’est aucunement contraint de me fréquenter. Avantage que j’aimerais parfois partager.

samedi 3 novembre 2012

Bavard !



Didier Goux, à qui rien n’échappe, suite à notre rencontre, m’a dans son journal de septembre qualifié de « fichu bavard ». Il faut dire qu’il n’est pas le seul à avoir noté cette « légère » propension  à, comme dit le Petit Robert, « aime[r]  parler, parle[r]  avec abondance, intempérance ».

Selon des témoins dignes de foi j’ai commencé à parler très tôt.  Et depuis je n’ai pas arrêté.  Pas même la nuit où plutôt que de grommeler des paroles confuses du genre  « Hollande gnn bouffon… », je tiens de longs discours en français comme en anglais.

D’où me vient cette douce manie ? Si j’en crois Susan qui m’avait par dérision surnommé « Le taciturne », il s’agirait d’un phénomène à la  fois héréditaire et de compensation. Quand je la présentai à mes parents, elle fut impressionnée par la phénoménale aptitude au bavardage de ma mère. Il est vrai que cette brave femme parlait beaucoup.

Combien de fois l’entendis-je justifier un retard par le fait qu’elle avait rencontré Mme Untel ou Mme Machin et que celles-ci lui avaient « tenu la jambe ». Je doute pourtant que les dames en question aient eu beaucoup d’occasions d’en placer une au cours de leurs longues conversations. 

Au mariage de mon frère aîné,  elle se trouva placée auprès du grand père de la mariée. Nous nous amusâmes à observer ce qui s’apparentait à un match sportif. Les nombreuses tentatives de prise de parole du brave vieux se soldèrent par pratiquement autant d’échecs. On le voyait ouvrir la bouche, commencer d’articuler un mot, mais il avait affaire à trop forte partie : la balle lui était immédiatement saisie au bond et l’anecdote, l’avis ou le commentaire qu’il s’apprêtait à formuler étaient immédiatement engloutis dans le torrent verbal maternel. Malgré quelques succès méritoires, l'aïeul, battu à plates coutures, fut tout de même jugé très sympathique quoiqu’un peu bavard…

Susan en arriva donc à expliquer mon bavardage comme une revanche sur une enfance frustrée de parole par une mère trop loquace. Admettons.

Après tout, ce défaut s’est montré utile. Il a grandement favorisé ma pratique des langues. Ayant embrassé la profession d’enseignant à une époque où la parole du maître l’emportait encore sur l’écoute de l’apprenant, je fus payé pour bavarder.

J’ai également remarqué qu’en parlant beaucoup, on en apprenait plus sur autrui qu’en se montrant taiseux. Persuadé que le bavard s’écoute parler, son interlocuteur se laisse à son tour aller et livre bien plus de confidences qu’il ne ferait d’ordinaire.

Il m’arrive souvent de regretter d’être si loquace. Ça me laisse parfois une impression désagréable. Celle que laisserait à  un éléphant  ou à un chien scrupuleux leurs  présences respectives dans un magasin de porcelaine ou dans un jeu de quilles.

jeudi 1 novembre 2012

Faut-il tirer sur les ambulances ?


Le récent baromètre politique du Figaro Magazine montre  que la dégringolade du tandem Hollande-Ayrault continue. Je ne feindrai pas l’étonnement, car dès son élection je m’y attendais.  J’écrivais le 9 mai dans un billet auquel je ne changerais pas un  iota : « En fin de compte, le changement historique du 6 mai, tout le monde s’en fout ou n’en attend rien. On sait bien qu’il ne va rien se passer et que dans 6 mois le nouveau gouvernement sera aussi impopulaire que celui qui l’a précédé. »

Six mois ont (presque) passé. Il fallait avoir l’aveuglement énamouré du hollandais pour ne pas prévoir l’inéluctable chute. Et celle-ci est probablement loin de se terminer.  Attendons une probable augmentation de la CSG et nous verrons ce que nous verrons…

Il reste encore des troupes au général en chef : les bobos (Cadre, profession intellectuelle) et les assistés  (Catégorie modeste) continuent de lui faire confiance à 45%. Loin de baisser, sa cote augmente parmi ces deux catégories.  Vous pouvez le vérifier pp 9 et 10 du sondage. Il faut dire que les premiers, par stupidité profonde humanisme sincère, et les seconds, par intérêt  sens de la solidarité, constituent les troupes d’élite de la gauche. Celles qui meurent mais ne se rendent pas. Surtout pas à l’évidence.

Les journaleux, sur lesquels mon avis n’a guère changé, s’en donnent à cœur-joie. Ils courent au secours de la victoire en prenant bien soin de piétiner le perdant. Ils tirent d’abord dans les pneus de l’ambulance pour l’immobiliser afin de massacrer confortablement ses occupants. C’est là toute la noblesse de leur métier. Ne leur en voulons pas.

Après tout, seule une opinion volatile est responsable de la triste situation où nous nous trouvons. On ne vote pas pour éliminer un homme mais pour réaliser  un projet. On ne change pas d’avis comme de chemise.  Du moins on ne devrait pas. J’ai beaucoup de mal à comprendre comment certains ont pu soutenir voire s’enthousiasmer pour un homme aussi falot que ses convictions sont floues. J’ai encore plus de mal à saisir comment ils peuvent lui demeurer fidèles. Ils ont cependant le mérite de la constance. Ce qui n’est pas rien.

Doit-on pour autant se réjouir de voir ce gouvernement plonger si vite ? Je ne le pense pas. Qu’on le veuille ou non, c’est NOTRE gouvernement. Celui qui gère NOTRE pays. Plus il s’affaiblit plus NOUS nous affaiblissons. Il n’y aura pas de nouvelles élections demain. Et c’est tant mieux. Car sans vouloir, comme certains socialistes aux abois,  dénier à l’opposition le droit d’attaquer le gouvernement, encore faudrait-il qu’une droite UNIE précise et ses objectifs sociétaux et sa politique économique. 

Or, à quoi assistons-nous ? Au spectacle navrant d’une UMP qui se déchire entre ceux qui souhaitent un rassemblement des déçus du socialisme, des centriste et de la droite modérée et ceux qui, tout en continuant à vitupérer le FN, font les yeux doux à ses électeurs. Tout ça en vue de gagner des élections. Ces deux stratégies mènent à la défaite. Il n’y aura de véritable victoire de la droite que si celle-ci a un programme clairement de droite. Je ne voterai pas pour un Fillon (ou tout autre de ses clones) : nous avons déjà Hollande, pourquoi changer ? Je ne voterai pas non plus pour un Copé s’il se contente de nous refaire le coup de Sarkozy 2007. 

Faute d’unité et de prises de positions claires, faute d’un travail en profondeur pour faire partager  ces positions à une majorité,  la droite ne peut que perdre ou, comme c’est le cas aujourd’hui, obtenir des victoires par rejet.  Ce qui ne sert à rien. Pour vaincre réellement, il faut du temps et pour avoir du temps il ne faut pas que les choses se gâtent trop vite. Ne tirons donc pas sur l’ambulance !