..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 5 octobre 2012

Orientation par les parents



Hier, dans un commentaire par ailleurs édifiant, Suzanne a inséré un lien vers un article du Nouvel Obs faisant écho aux propos de Jean-Jacques Hazan, le président de la Fédération des conseils de parents d'élèves  selon lequel  "L'orientation choisie par les élèves avec leurs parents doit être respectée". Pour ce brave homme, l’orientation n’est qu’une sélection et la sélection, si on veut rester poli, mieux vaut ne pas dire ce qu’il est correct d’en penser.

Que l’orientation des jeunes ne soit pas parfaite est certain. De là à respecter les vœux émis par les élèves en concertation avec leurs géniteurs, il y a un grand pas difficile à franchir. La tendance des parents à surestimer les capacités de leur progéniture semble aller grandissant, de façon inversement proportionnelle à la confiance qu’ils accordent aux enseignants.  Tenir un minimum compte des capacités de l’élève me semble souhaitable. Faire faire des études littéraires à un illettré ou des études scientifiques à qui ne comprend rien aux maths mène dans le mur. Et puis que l’on aime ou pas  la sélection arrive un jour où d’une manière ou d’une autre elle s’opère.

Les propos de cet éminent représentant de parents d’élèves (sa fédération est majoritaire) me rappelle une anecdote.

Un de mes collègues instituteur avait un élève qui lui posait de gros problèmes. Ayant doublé son CP, en Cours Élémentaire ses capacités de lecture demeuraient nulles et ses aptitudes à calculer étaient du même niveau. Il lui semblait que l’élève relevait d’un enseignement spécialisé. Pour en parler, il convoqua donc les parents. Le père vint. Il avait une opinion sur les aptitudes de son gamin plutôt différente. On en ferait un ingénieur ! D’abord désarçonné par tant d’assurance, mon collègue se ressaisit et tenta de ramener l’homme à une vision plus réaliste. A force d’arguments, il parvint à faire comprendre au parent déçu qu’il valait mieux abandonner ses rêves d’ingéniorat. Résigné, en partant,  il déclara à l’enseignant médusé, « Si on ne peut pas en faire un ingénieur, on en fera toujours  un petit instituteur comme vous… »

S’il est souhaitable de tenir davantage compte des motivations profondes de l’élève quand elles existent, respecter les vœux de parents chez qui l’affection l’emporte sur la raison risquerait de mener à bien des déceptions…

Mais qui suis-je pour oser contredire si grand seigneur que M. Hazan ?

jeudi 4 octobre 2012

Le 9-3 dessert du pédagogue ?



J’entends dire que l’on peine à recruter des profs dans le 9-3. C’est pour le moins curieux.  Nous ne manquons pourtant pas de pédagogues amoureux de leur métier, soucieux de placer le jeune au centre du système éducatif et avides de s’enrichir au contact de cultures différentes.  Où diable pourraient-ils mieux exercer leur apostolat qu’en Seine-Saint-Denis ?

Il semblerait cependant qu’ils y renâclent. L’être humain est un mystère.

Trêve d’hypocrisie : peu d’enseignants souhaitent enseigner dans des banlieues difficiles. Pour des raisons évidentes : la violence y règne et les efforts à déployer pour obtenir des résultats décevants sont énormes. Il arrive que certains, parce qu’ils viennent eux-mêmes de ces quartiers ou parce qu’à force d’efforts ils ont fini par y trouver leur place, y restent. Ils sont généralement habités par une idéologie gauchisante qui donne à  l’ « éducation » la priorité sur l’instruction et  se voient plus travailleurs sociaux qu’enseignants. Il suffit d’écouter leur discours pour s’en persuader.

Malheureusement, tout le monde n’a pas leur abnégation de femme battue à qui l’amour fait oublier les coups.  Ils ne constituent donc qu’une partie du personnel et forment l’ossature de l’équipe. Les autres sont gens de passage…

L’Éducation Nationale peut bien nommer  des débutants, ils ne restent pas. Ils démissionnent ou prennent leur mal en patience à coups d’arrêts maladie et attendent une mutation vers des cieux plus cléments. Ils jouent le jeu, aussi, prétendent qu’avec quelques ventilateurs de plus l’enfer serait un paradis. Ils n’y croient pas.

On a pensé qu’en offrant des primes on pourrait attirer des profs expérimentés…  Foutaise ! Qui croit qu’un prof de Henri IV, supposé être la crème des enseignants, ou simplement d’un collège ou lycée sans problèmes va quitter son confort bourgeois pour une poignée de cerises (et quelques cerises de plus) ?  Faudrait être encore  plus con qu’ils ne sont. Et puis leur soi-disant expérience, leurs si jolis chevrons, que vaudraient-ils face à l’hostilité de leur nouveau public ?

Le problème est bien plus profond : une société a l’école qu’elle mérite. Un environnement socio-économique défavorable accentue les défauts du système  éducatif. Sans s’attaquer aux racines du problème, le mode de recrutement ou d’affectation du personnel  ne changera rien ou pas grand-chose.

mercredi 3 octobre 2012

Confession publique





L’autre soir, tandis que nous devisions de tout et de rien avec Didier Goux, son épouse et ma compagne, la conversation vint à rouler sur la Sicile, son royaume normand, l’histoire des de Hauteville partis comme autant de gerfauts hors de leur charnier natal et manchois et leur héritier par ligne matrilinéaire l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen.

Ainsi va la conversation entre gens de peu. Un sujet mène à l’autre, un verre en entraîne un second et on se laisse entraîner.  J’en vins à parler de la cathédrale de Monreale, de ses incomparables mosaïques et des tombeaux qu’elle abritait. Las ! Je me fourvoyai ! L’âge ? Les libations ? Alzheimer ?

Toujours est-il que j’affirmai sans trembler que le bon empereur romain d’occident Frédéric II de Hohenstaufen était enterré dans cette merveille ! Le lendemain, nos hôtes partis (oubliant la gamelle et la couverture du chien mais est-ce vraiment pertinent ?), saisi d’un doute, j’allai vérifier le fondement de ma téméraire assertion dans un livre que je possède sur Monreale. Je pus y admirer les tombeaux de Guillaume Premier (dit le Mauvais)  et de son fils Guillaume II (dit le  Bon, ainsi vont les alternances). Mais de Frédéric II, pas le moindre osselet.

Me documentant, j’appris que ce n’était pas à Monreale que se trouvait la dépouille de celui que le pape Grégoire IX excommunia mais dans la cathédrale de Palerme, autre monument de style arabo-normand que je visitai lors d’un même voyage.

Vivrai-je assez longtemps pour expier une telle bévue ?

Quoi qu’il en soit, si d’aventure vous visitez la Sicile, n’omettez pas de visiter ces deux cathédrales (ainsi que celle de Cefalu). De pures merveilles.

mardi 2 octobre 2012

S’instruire grâce au poireau



Cultiver des poireaux anoblit l’homme. Ce n’est pas pour cela que je m’adonne à cette activité, vu que la noblesse m’est naturelle. Je les cultive en vue de roboratifs pot-au-feu. Seulement, bien que nous soyons à peine en automne, pour des raisons qui leurs sont propres et qu’il m’est difficile d’identifier  de manière certaine, les miens se sont mis à monter en graine. Plutôt que d’accabler le ciel de plaintes amères, j’ai pris la décision qu’aurait prise tout homme d’action : les arracher et les mettre au congélateur où le climat leur ferait renoncer à toute montée en graine, en danseuse ou en ballon.

Seulement, une centaine de poireaux demande du travail : raccourcir les feuilles, couper les racines, éliminer les feuilles trop sèches ou tachées et enfin les inciser  et les laver afin d’éliminer la terre qui se glisse entre les feuilles, car le poireau est un goret. Cette dernière tâche est longue et ardue. Aussi afin de lutter contre l’ennui  ai-je allumé le téléviseur qui diffusait à cette heure-là l’émission du bon M. Calvi sur la cinq.

Le thème en était l’auto-défense, suite à l’affaire de l’expulsion de Rroms des quartiers nord de Marseille par la « population ». Participaient une magistrate vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, un syndicaliste policier, un gars que je n’ai pu identifier car quand on l’a présenté j’étais concentré sur les poireaux et un journaliste marseillais. La magistrate tint le discours qu’on est en droit d’attendre d’une telle personne, le syndicaliste en fit autant, le non-identifié jouait, de manière très timide celui du méchant qui laisse entendre que peut-être, parfois, quand les circonstances…

Rien d’étonnant donc.  C’est le journaliste qui m’a instruit. On se posait la question de savoir s’il n’aurait pas été possible qu’il y ait eut, derrière cette lamentable affaire, quelque chose comme l’amorce d’une trace, minime certes mais quand même, de RACISME.  La réponse du journalisme fut claire : Non ! Homme rationnel, il étaya sa conclusion d’un argument auquel je n’aurais pas pensé : cette action n’était pas raciste « puisqu’il n’y avait pas d’européens » parmi les agresseurs des pauvres Rroms !

Me voici rassuré : seuls les européens sont capables d’agir en fonction de critères raciaux. A croire que dans Sa grande bonté Dieu a épargné cette honte à tous les habitants de la terre sauf aux blancs européens, vu que ceux qui s’installent en Europe sans en être originaires en demeurent exempts.

Cette évidence ne m’était jusque là pas apparue. Comme quoi on en apprend tous les jours. A moins, évidemment que le journaliste en question n’ait sorti une énorme connerie. C’est peu probable, vu qu’aucun des éminents intervenants n’a semblé heurté par sa déclaration.

lundi 1 octobre 2012

La mode du sans



Sans nécessairement remonter à la plus haute antiquité, la mode du sans n’est pas récente. Pour n’en donner que quelques exemples parmi les plus illustres de notre histoire, il faut se souvenir que Bayard fut un chevalier sans peur et sans reproche, que nos bons révolutionnaires se proclamaient sans culottes  et que, plus près de nous et suivant leur exemple, Rica Zaraï envisageait d’aller danser le soir sans chemise, sans pantalon.

Toutefois ce n’est que récemment que l’on voit toutes sortes de produits se déclarer sans quelque chose. A côté de la baguette sans sel, du vin sans alcool, des escrocs sans scrupules , des sans domicile fixe (ni mobile) et des amourettes sans lendemain sont venus s’ajouter  des cohortes de produits fiers de se proclamer sans parabène, sans OGM, sans lactose, sans aspartame, sans gluten ou sans tout un tas de trucs.

Signaler l’absence de certains éléments dans un produit peut se justifier.  Certaines substances provoquent des allergies. D’autres se justifient  par la dangerosité supposée de l’élément en question. 

Tout cela est très bien. Seulement, comme souvent, on prend une bonne direction et on s’arrête en chemin.  On ne signale en effet qu’une partie des éléments qui ne se trouvent pas dans le produit. Pour éviter tout risque allergique, il serait bon qu’une liste exhaustive des substances absentes apparaisse de manière visible sur l’emballage. Vous me rétorquerez que la liste des ingrédients permet en la lisant de vérifier que ce qui déclenche vos allergies ne s’y trouve pas. Certes. Mais alors pourquoi claironner une absence de parabènes ou d’aspartame ? Si ces substances s’y trouvaient, on pourrait le constater en consultant la liste des ingrédients, non ?

Pour bien informer le consommateur, il me semblerait donc utile d’indiquer clairement que la boîte de sardines à l’huile que vous vous proposez d’acheter est garantie sans chocolat, que votre pizza hallal est sans poils de chien, que c’est sans ajout de strychnine ou d’arsenic que sont fabriqués vos yaourts.