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jeudi 27 février 2020

Des risques fous !


Mettre sa vie en danger quotidiennement ne peut être que le fait d’un inconscient. Maintenant, il se peut que cette inconscience ne soit que le résultat d’un manque d’information. C’est pour cette raison que, sans m’en rendre compte et depuis des années, j’ai mis mon existence en péril.

Je m’explique : depuis des décennies, j’ai pris l’habitude de manger léger le midi, tandis que pour le dîner je me concocte des menus plus conséquents. Est-ce une saine pratique ? Je n’en sais rien et de plus je m’en tamponne le coquillard. L’hygiène de vie n’a jamais fait partie de mes préoccupations principales. Depuis plus de huit ans , je profite d’une retraite qu’il est convenu de qualifier de bien méritée et mon déjeuner consiste invariablement en un casse-croûte composé d’un quart de baguette, de rillettes ou de pâté et de fromage. Quelle vie passionnante vous direz vous ! Eh bien figurez vous qu’inconsciemment, ce faisant, je prenais des risques inconsidérés. Il y a quelque temps mon attention a été attirée sur ces dangers que j’affronte désormais en toute connaissance de cause.

Cette prise de conscience s’est faite progressivement. C’est en lisant l’étiquette d’un bocal de sauce tikka massala avant de me préparer un plat de poulet auquel j’avais pris goût en Angleterre que j’appris à ma grande surprise, qu’il fallait, après ouverture, consommer ce produit dans les trois jours sous peine, je suppose, d’un empoisonnement alimentaire potentiellement fatal. J’en fus étonné et, à partir de ce moment, je me mis à lire plus attentivement la partie « conservation » des étiquettes. Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre qu’il était impératif de consommer sous deux ou trois jours bien des produits qui restaient jusqu’à huit jours dans mon frigo avant que je ne les finisse ! Parfois le conseil était plus vague : il fallait les consommer « rapidement ». La rapidité étant une notion toute relative, comment savoir à partir de quel moment on commence à jouer avec sa santé ?

Il n’empêche que ces délais de consommation après ouverture sous deux ou trois jours semblent bien inquiétants. Bien sûr, je n’attendais pas que mon saumon fumé ou mon jambon cru aient pris une jolie teinte verdâtre, se soient couverts de moisissures et dégagent une odeur pestilentielle pour m’inquiéter de leur état de fraîcheur. Mais de là à me hâter de consommer certains produits au risque d’une indigestion où à y renoncer pour cause de conditionnements trop importants pour une personne seule, il y a un pas que je répugne à franchir. Surtout qu’il me semble que ces mises en garde sont plutôt récentes et que je les soupçonne de participer du sacro-saint principe de précaution. Combien de produits restent parfaitement consommables après leur DLC ? J’ai l’impression que les industriels de l’agro-alimentaire se servent de ces injonctions comme d’un parapluie leur permettant de se protéger contre les éventuelles récriminations de consommateurs accusant leurs produits de provoquer des troubles digestifs aussi bénins que d’origines diverses.

La vie moderne devient un chemin semé de fatales embûches dont le nombre ne cesse de croître. On se demande par quel miracle l’homme d’aujourd’hui parvient à leur survivre et ce de plus en plus longtemps.Le mieux n’est-il pas, dans la limite du raisonnable, de traiter les multiples mises en garde dont on nous rebat les oreilles par le mépris ?


20 commentaires:

  1. S'il manque, je ne peux pas le trouver. Tout au plus puis-je trouver où il manque...

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    1. Pas trouvé l'endroit. Je donne ma langue au chat (ou au rat si le chat n'en veut pas).

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    2. Bon, alors : il manque où, votre putain d'Y ?

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    3. Ah, non, merde, c'était un R !

      Cela dit, je ne vois quand même pas où il manque…

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    4. Je crains que vous pensiez qu'attendais était un conditionnel. Mais ce n'est pas le cas :je parlais de mes habitudes anciennes, pas d'éventualités.

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    5. C'est ce qui est vrai. Si le conditionnel allait de soi, je l'aurais remarqué et M. Goux aussi !

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  2. Il manque un s.
    Et même des s. es.

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  3. Prière de m'avertir quand il ne manquera plus rien !

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  4. Mais non, c'est trés bien de manger des produits périmés, vous bénéficiez de plus de probiotiques (ferments) ET de l'hormésis (en ce qui concerne les autres germes).
    C'était trés bien expliqué par Seth Roberts mais je n'ai pas retrouvé la page exacte.

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    1. C'est pas très clair tout ça, messieurs !

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    2. J'avais lu, mais je n'ai pas vu des explications claires sur cette intoxication alimentaire. Il peut en exister de nombreuses natures.

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  5. A toutes fins utiles, je viens de dégoter, à votre intention, un reste de "Tartare ail et fines herbes" dont la DLC indique :13/10/19 !
    Je vais en manger une tartine, à votre intention, et si je trépasse, je trouverai bien un moyen de vous le faire savoir !

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  6. "J’ai l’impression que les industriels de l’agro-alimentaire se servent de ces injonctions comme d’un parapluie leur permettant de se protéger contre les éventuelles récriminations de consommateurs accusant leurs produits de provoquer des troubles digestifs aussi bénins que d’origines diverses." Peut-être aussi pour inciter les consommateurs à jeter des produits tout à fait consommables afin de "pousser à la consommation"? (et il ne manque rien)

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  7. Il y a quand même Clostridium botulinum qui est redoutable et qu'on ne voit pas venir... Je me dis toujours que c'est trop con de prendre des risques pour économiser un euro, et quand c'est dépassé, c'est dépassé. J'assure autrement en cantonnant mes achats à la stricte quantité de ce que je pourrai avaler dans les délais...

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    1. "Clostridium botulinum" ? Je croyais que c'était un philosophe !

      Ce que vous proposez est raisonnable.

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    2. Si vous avez du Clostridium dans vos conserves elles sont toxiques bien avant la date limite.

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